الأحد 23 رمضان 1443

Le jugement religieux sur les festins et offrandes réalisés autour des tombes

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Le jugement religieux sur
les festins et offrandes
réalisés autour des tombes
Éclaircissement sur la problématique de demander l’intercession et la bénédiction des saints et des pieux
Fatwa rédigée par
son éminence l'ex-Mufti d’Algérie
Ahmed Hammânî
Qu'Allâh lui fasse miséricorde

Définitions

1/ La Zarda : festin que certaines gens (ignorant la croyance musulmane et qui pensent bien faire !) préparent autour des tombes de nombre de pieux qu'ils mettent en intercession avec Allâh. Le but de la Zarda est de se rapprocher du saint qui, selon ce que ces gens prétendent, réalisera les voeux et exaucera les invocations ! Cette infraction religieuse porte dans certaines régions le nom de Teyyafa ou Tateyyaft.
2/ La Waada [wecda] : c'est l'offrande que donnent ces personnes ainsi que d'autres qui y assistent. Elles diffèrent d'un individu à un autre dépendamment de plusieurs facteurs, notamment l’importance de la cause pour laquelle est célébrée la zarda. Les wecdêt sont données en guise de se rapprocher des pieux morts, qui intercèderont auprès d'Allâh à l'avantage de ces gens, prétendent-ils !

Pourquoi ne revivifions-nous pas l’époque de « la Zarda » et « la Waada » ?

Substance de la question posée au Moufti d’Algérie le Cheikh Ahmed Hammânî :

J
adis nous visitâmes les Machêyikh (maitres, saints, etc.) avec une intention pure. Nous recherchâmes la bénédiction par les traces des hommes pieux, nous nous frottâmes à leurs tombes et les prirent pour intercesseurs auprès d’Allâh (!)
Nous célébrâmes les Zardêt et les Wacdêt à chaque fois que les difficultés de ce bas monde s’endurcirent. Grâce à cela, les faveurs et les bonnes issues d’Allâh nous furent accordées (!!)
Nous restâmes ainsi jusqu’au jour où vinrent les Badissites qui nous obligèrent de rompre et d’abandonner ces joyeuses fêtes dont l’arrêt a suscité la colère du Diwên des Sâlihîn ( !)   
Cela ne serait-il donc pas une source de bien de réanimer la zarda et la waada, de revivifier tout ce qui fut anéanti ?
Car, sans doute ceci fait partie des us et coutumes des pères et des aïeux (!) Y réside un moyen d’améliorer notre situation, de dissiper nos terreurs, de satisfaire les hommes-chefs. Espérons-nous aussi que nos épreuves cessent, et que les grâces se multiplient (??!!)
Cela est le propos de certaines gens. Ils veulent que la Nation se réjouisse et que le malheur disparaisse (!)
Que nous reproche-t-on alors de célébrer la zarda et la waada, de passer de longs moments dans la joie ; des journées et des nuitées marquées de beauté !
Cela accompagné joliment par la flûte et le tambour, par des hurlements, des ronflements et des gémissements (!!!) Quel est donc votre avis que votre mérite perdure ?!
 
Signé par :
cAbd Allâh El  heflên, Zemoura, ville de Ghilizane
Réponse du Moufti d’Algérie Ahmed Hammânî
La Louange est à Allâh ; et que la Prière et le Salut soient sur le Messager d’Allâh, sur ses Compagnons ainsi que sur ceux qui suivent sa voie.
Premièrement : C’est vraiment une question déconcertante. Nous ne savons pas si son auteur est sérieux ou plaisantin ? S’il est sérieux, nous lui répondrons selon notre savoir sans craindre aucun reproche. Par contre, s’il se moque de nous, dans ce cas nous nous réfugions auprès d’Allâh d’être parmi les moqueurs !
Concernant son dire : « nous visitâmes les Machêyikh avec une intention pure », il est plus juste de dire : nous les visitâmes sous l’effet d’une insouciance scandaleuse ; nos yeux furent voilés et nos cerveaux inactifs !
En effet, ces Chouyoûkh étaient dépourvus de toute vertu qui puisse les habiliter à recevoir des visites. Ni science, ni Zouhd (les savants définissent le Zouhd comme étant le fait de renoncer à toute chose qui ne profitera pas pour l’au-delà), ni piété ; seulement un lien généalogique qui est, en plus, d’authenticité incertaine ! Nous étions à l’image du proverbe qui dit : « Nous les adorons tout en les pourvoyant !! ».
La visite à un Cheikh religieusement agréée est lorsque celui-ci fait partie des gens de science, d’entendement et de bien. Cette visite permettra à la personne d'y acquérir connaissance, religion et piété. Il apprend de lui les sciences transmises [de génération en génération] et celles rationnellement admises. Ainsi, il revient de chez lui pourvu d’énormes bénéfices.
C’est ainsi qu’était le savant [l’Imâm Mâlik] à Médine alors qu’Aboû Hanîfa était en Irak. C’est cette visite qui est autorisée d’être rendue. À leur époque les hommes sellèrent et préparèrent leurs montures pour accomplir ces voyages.
Cependant, quand le cheikh est comme une statue, que seraient alors les leçons que l’hôte pourrait en bénéficier ?! La science, « l’ascèse » [Az-Zouhd], le conseil ou la raison ? Sans aucun doute, ces machêyikh étaient dépourvus de tout cela. Une personne qui ne détient pas une chose ne pourra pas la donner à autrui.
Par ailleurs, les individus desquels il était possible de profiter de leur science ne sont pas évoqués dans ta question. Bien plus, tu ne peux même pas les imaginer ! Ceux comme Ibn Badis et At-Tebessi -qu’Allâh leur fasse miséricorde-.  Les étudiants leur rendaient visite puis rentrèrent avec une science abondante, des conseils précieux qui ont profité au pays et à la nation.
En revanche, tu as jugé de ne pas accepter ce genre précis de savants parce que tu as cité, en parlant des visites, la bénédiction, le fait d'embrasser les tombes, la zarda et la waada. Mais tu as oublié de parler de la harda (dégradation, catastrophe, etc.), la wakhda (désorientation, perte…), la dépravation et les boissons enivrantes.
En vérité, ces savants ont sauvé la communauté de ces maux et l’ont délivrée de l’emprise des maîtres sectaires. Cela a été les prémices de la libération et du déploiement victorieux de notre drapeau.
La majorité des machêyikh n’ont en fait que le mérite du noble lien filial, mais qui reste, toutefois, douteux. Même si ce lignage s’avère authentique, [il ne lui sera d’aucune aide, car] le hadith du Prophète  stipule : « Celui dont les actions retarderont son entrée au Paradis, son lien filial ne pourra pas la lui précipiter ». De même, à la mère des nobles, le Messager d’Allâh  a dit : « Ô Fâtima ! Je ne te saurais d’aucune aide auprès d’Allâh ».
Si tu veux obtenir la bénédiction de la part des Machêyikh, rends-toi donc chez eux dans le but d’apprendre le savoir, la vertu, la piété et « l’ascétisme » [Az-Zouhd]. Prends-les pour exemple, pratique leurs œuvres. À ce moment-là, tu seras à ton avantage et tu obtiendras différentes bénédictions réelles et non pas imaginaires.
Deuxièmement : Tandis que ta parole : « Nous nous frottâmes à leurs tombes » ; certainement une action comme celle-ci est une forme d’association [Chirk]. Il n’y a que la Pierre noire de la Kaaba qu’on peut embrasser tout en vouant l'unicité pure à Allâh. cOmar Ibn El Khattâb  a dit (une fois) en s’adressant à cette pierre : « Par Allâh tu n’es qu’une simple pierre, tu ne peux ni profiter ni nuire. Si je n’avais pas vu le Messager d’Allâh t’embrasser, je ne t’aurais pas embrassé ».
Si tu te comportes vis-à-vis de la pierre noire comme cOmar a dit, il n'y aura donc pas de mal à l’embrasser. En revanche, les autres choses ne te sont pas permises de s’y frotter. Certainement, s’y frotter ou les embrasser est un acte de Chirk (association) dont le croyant qui unifie Allâh se refuse catégoriquement à faire.
En effet, tout comme cOmar, le croyant sait que ce n’est qu’une pierre. Allâh dit de ces objets inanimés qui tentent les gens :
{إِنْ تَدْعُوهُمْ لَا يَسْمَعُوا دُعَاءَكُمْ وَلَوْ سَمِعُوا مَا اسْتَجَابُوا لَكُمْ وَيَوْمَ الْقِيَامَةِ يَكْفُرُونَ بِشِرْكِكُمْ وَلَا يُنَبِّئُكَ مِثْلُ خَبِيرٍ} [فاطر: 14]
 "Si vous les invoquez, ils n’entendent pas votre invocation ; et même s’ils entendaient, ils ne sauraient vous répondre. Et le Jour du Jugement, ils nieront votre association. Nul ne peut mieux t'informer comme Celui qui est parfaitement informé. " [Fâtir : V. 14].
Il est donc certain que la Baraka (bénédiction) recherchée par ces frottages n’est qu’un retour à l’époque préislamique, un retour au polythéisme.
C’est bien cela, le fait d’embrasser les tombeaux qui ne sont que des caveaux ! Et si tu vises par ta visite ceux qui y sont enterrés, dans ce cas, ton action est plus ancrée dans l’égarement. Ne vois-tu pas que le mort était vivant et recevait la subsistance, puis la mort le saisit alors qu’elle est déplaisante et aucun vivant ne désire sa venue. En dépit de cela, ce mort n’a absolument pu la repousser, et s’est soumis à contre-gré. Sans doute, s’il avait eu la possibilité de se délivrer du trépas, il l’aurait fait même si pour s’en acquitter, il aurait fallu payer pour prix le bas monde et ce qu’il contient !
Il n’y a pas, donc, plus égaré que celui qui espère la provenance du bien de la part d'un mort, ou souhaite qu’il lui repousse un mal.
Implore dans tout ce qui t'arrive le Vivant qui ne mourra jamais. C’est Lui Seul qui peut profiter et nuire. En effet, Il recommande à Ses serviteurs :
{وَمِنْ آيَاتِهِ اللَّيْلُ وَالنَّهَارُ وَالشَّمْسُ وَالْقَمَرُ لَا تَسْجُدُوا لِلشَّمْسِ وَلَا لِلْقَمَرِ وَاسْجُدُوا لِلَّهِ الَّذِي خَلَقَهُنَّ إِنْ كُنْتُمْ إِيَّاهُ تَعْبُدُونَ} [فصلت: 37]
"Parmi Ses signes, il y a la nuit et le jour ; le soleil et la lune. Ne vous prosternez ni devant le soleil ni devant la lune, mais prosternez-vous uniquement devant Allâh, qui les a créés si c'est Lui (Seul) que vous adorez " [Fussilat : V. 37].
Troisièmement : Quant à ton propos : « En les prenant pour intercesseurs » ; en vérité l’intercession répandue entre les gens qui est une invocation (et l’invocation est l’essence de l’adoration) est de l’associationnisme pur.
L’unicité, c’est que tu invoques Allâh, qui vous a créé, même si tes péchés sont énormes. Certes, Il est avec toi en écoutant ton invocation. Si l’intercession t'est inévitable, intercède alors avec tes bonnes actions comme ont fait les trois hommes de la grotte lorsqu'une roche a bloqué son entrée. Celui (Allâh) qui connaissait parfaitement leur épreuve a exaucé leurs invocations. C’est cela l’intercession légale. Les autres formes d’intercession sont susceptibles d’induire leurs auteurs dans le Chirk (l’association¬nisme). Donc, ne les approchez pas.
Quatrièmement : Et concernant ton propos : « Nous célébrâmes les Zardêt et les Wacdêt à chaque fois que les difficultés de ce bas monde s’endurcirent ». En effet, ces zardêt sont le résultat de notre inconscience. Elles sont contraires à l’état d’éveil dont nous devons jouir ! Nos oulémas -qu’Allâh leur fasse miséricorde- les appelaient les fêtes du Diable à cause des [infractions] qui s’y produisent : idioties, gaspillage, débauche, vin, promiscuité et libertinage !
Seuls les gens insouciants parmi nous, qui n'éprouvaient pas d'égard à la religion et à la morale, ceux dont la conscience sommeille, visitaient ces tombeaux parcourant des contrées entières de Tunisie jusqu’au Maroc !
La plus fameuse Zarda était celle de sidi Abed célébrée dans ta région  ; les dépravés y assistaient venant de Tunisie, du Maroc et des villes de part en part de ses deux pays. Demande aux personnes âgées qui sont encore en vie ils t'informeront.
Ce genre de Zardetes étaient nombreuses, car les habitants de chaque contrée, allant de Tébessa jusqu’à Maghnia, possédaient son dieu parmi les résidents des tombes.
Les gens adoraient les tombes au lieu d’adorer Allâh !! Chaque groupe disposait d’un mort qu’il sanctifie : Sidi Saïd à Tébessa, Sidi Rached à Constantine, Sidi El Khir à Sétif ; Sidi Ben Hamlâoui à Telaghma, Sidi Az-Zin à Skikda, Sidi Mansour à Tizi-Ouzou, Sidi M'hamed El K’bîr à Blida, Sidi Ben Youssef à Miliana, Sidi El Houâri à Oran, Sidi Abed à Ghilizane, Sidi Boumediene à Tlemcen, et Sidi Abderrahmane concurrencé par sidi M’hamed à Alger, la capitale. Que les frères, dont je n’ai pas cité les divinités de leurs villes, me pardonnent, car il en existe des milliers !
Le comportement de ces individus vis-à-vis des machêyikh ressemble à celui qu'avaient les gens de l’ère préislamique envers Houbel, El-Lêt et El cOuzza, particulièrement lorsqu’ils célébraient la Zarda, immolaient les sacrifices autour d’eux et se frottaient aux tombeaux. Allons nous ressusciter les aspects du polythéisme alors que nous vouons une unicité exclusive à Allâh !
Les savants se sont tous dressés d’une manière sincère contre ces actes répréhensibles que l'on pratique dans les zardêt. Il n’y a pas de différence entre les oulémas de l’Islâh (la réforme) et ceux qui soutenaient « l’Association des savants », ainsi que ceux qui n’en faisaient pas partie : tous ont consolidé leurs efforts jusqu’à ce qu’ils aient mis fin aux Zardêt.
 Cet état de fait a déplu à l’administration coloniale qui ont voulu les faire revivre et les préserver.
À ma connaissance, la dernière zarda à Constantine fut organisée par un politicien qui échoua dans sa politique assimilatrice. Ce dernier manifesta sa haine contre les savants, les culpabilisa et fit une zarda en sacrifiant des veaux et des moutons des colonisateurs. Où a-t-il organisé cela ? Au sein même de la ville de Constantine qui fut l’abri du lion de la réforme ! Mais, ce politicien a creusé sa tombe de ses propres mains et aucun honneur ne lui fut consacré !!
Celui qui veut ressusciter aujourd’hui la zarda et la waada, annoncez-lui un échec pareil à celui d’hier !! Prends garde alors, ô toi qui as posé la question !
Cinquièmement : De plus, la nourriture et la viande que l’on distribue dans la zarda sont interdites religieusement à la consommation. Car, cela fait partie des repas que le Qour’ên nous a interdits de manger. Allâh -Pureté à Lui- dit :
{حُرِّمَتْ عَلَيْكُمُ الْمَيْتَةُ وَالدَّمُ وَلَحْمُ الْخِنْزِيرِ وَمَا أُهِلَّ لِغَيْرِ اللَّهِ بِهِ } [المائدة: 3]
 "Vous sont interdits (de consommer) la bête trouvée morte, le sang, la viande de porc, celle d’un animal sur lequel on a invoqué un autre nom que celui d’Allâh " [El Mê'ida : V. 30].
La viande que l'on offre à l’occasion de ces festins fait partie de la quatrième catégorie, c’est-à-dire de celle d'un animal sur lequel on aura invoqué un autre nom que celui d’Allâh. En d'autres termes, ces moutons sont égorgés pour un autre qu’Allâh mais bel et bien pour les Machêyikh.
C’est ainsi que la Zarda de Sidi Abed lui fut consacrée et vouée, comme celle de Sidi Ahmed Ben cOûda et Sidi Boumediene, etc. Cette Zarda lui est vouée pour que Sidi Abed soit satisfait, pour qu’il fasse profiter les gens et leur faire éviter le mal !
Tu prétends : « On a évoqué le Nom d’Allâh sur ces animaux sacrifiés ». Je te réponds : même si le Nom d’Allâh a été évoqué sur ces bêtes, l'intention première qui est le fait d’en faire offrande au mort enterré dans le tombeau, rend ces sacrifices voués à un autre qu’Allâh !
La preuve de cela réside dans l’action de l’Émir des croyants cAli Ibn Abi Tâlib  vis-à-vis du père d’El Farazdaq (Ghâlib) et Souheym. En effet, un jour Souheym ayant été informé que Ghâlib a égorgé des bêtes pour nourrir les gens, il en égorgea lui aussi. Entendant cela, Ghâlib en immola encore plus. Entrés en compétition, Souheym égorgea à nouveau à l’instar de Ghâlib, ce qui a multiplié le nombre de bêtes égorgées par centaines. Tous deux faisaient cela par simple ostentation !
Lorsque la nouvelle parvint à cAli , il interdit aux gens de manger cette viande et la considéra comme faisant partie de celle d'un animal sur lequel on a évoqué le nom d'un autre que celui d’Allâh.
Sans aucun doute les gens qui égorgèrent ces bêtes ont évoqué le Nom d’Allâh au moment de l’égorgement. Mais la visée des deux personnes respectives (Ghâlib et Souheym) était la vanité et l'orgueil, ce qui a fait que cette viande soit de celles sur lesquelles on a évoqué le nom d'un autre hormis Allâh.
Cela étant dit, la viande de la zarda est illicite [Harâm]. De même, le repas dans lequel elle est préparée est lui, aussi, illicite. En outre, le fait d'assister à la Zarda est également interdit, car c’est une façon d’agrandir le nombre des partisans du Faux [El Bâtil] ; même s’il y a (dans une zarda) la présence d'un imam, un chef des imams, un Docteur ou un savant.
Très certainement, c'est déshonorant pour nous de célébrer les Zarda avec les biens de l’État alors que nous sommes noyés dans les dettes !! Et nous avons vu à la télévision ce que les Européens veulent pour nous : n’être que des charmeurs de serpents !!!
Tout individu qui réanime en nous l’insouciance dans laquelle nous vivions dans le passé n’est donc pas bon conseiller. Bien au contraire, c'est un trompeur, et jamais il ne réussira dans ses objectifs. Il sera à l’exemple des gens qui utilisent l’argent pour trahir les musulmans :
{فَسَيُنْفِقُونَهَا ثُمَّ تَكُونُ عَلَيْهِمْ حَسْرَةً ثُمَّ يُغْلَبُونَ } [الأنفال: 36]
 "Or, après les avoir dépensés (leurs biens), ils seront pour eux un sujet de regret. Puis ils seront vaincus" [El Anfêl : V. 36].
Sixièmement : Concernant ton dire : « Jusqu'au jour où vinrent les Badissites » ; je dis : En vérité, Ibn Badis et ses amis n’ont fait que sonner l’alarme, ainsi le peuple algérien s'est réveillé et a perçu (avec discernement) le danger (des sectes) qui le guettait ; il s'en est donc débarrassé.
Ibn Badis n’a ramené aucune nouvelle religion ni une nouvelle voie. Il a seulement récité la Parole d’Allâh, parlé avec les hadiths du Messager d’Allâh , et emprunté la ligne de conduite des pieux prédécesseurs [As-Salaf As-Sâlih] qu’Allâh les agrée tous.
Il suffit à Ibn Badis comme honneur d'avoir réveillé les musulmans !
Septièmement : Si nous désirons que les malheurs disparaissent, évitons-les et prenons donc un chemin opposé.
Nous devons adorer Allâh Seul, Lui obéir ainsi qu’à Son Messager, unir nos rangs et nous accrocher au Habl (le lien) d’Allâh qui est le plus solide.
Il faut aussi que nous évitions la discorde et le conflit, que nous croyions en Allâh et que nous nous appliquions dans le droit chemin.
De même, nous devons pratiquer les bonnes actions, car la pratique assidue des bonnes œuvres nous est ordonnée conformément à la Parole d'Allâh -à Lui la Pureté- :
{وَقُلِ اعْمَلُوا فَسَيَرَى اللَّهُ عَمَلَكُمْ وَرَسُولُهُ وَالْمُؤْمِنُونَ } [التوبة: 105]
"Et dis : « Œuvrez, car Allâh verra votre œuvre, de même que Son Messager et les croyants" [At-Tawba : V. 105].
Voilà les moyens de la réussite, et non pas la célébration des Wecdêt et des Zerdêt et l’invocation d’un autre qu’Allâh. Car, sans aucun doute, ceci est l’œuvre des perdants !
Si nous recherchons la réussite et la dissipation des malheurs en dehors de ces moyens, nous serons donc voués à l’égarement et la perdition comme en a fait serment le Seigneur des hommes :
بسم الله الرحمن الرحيم
وَالْعَصْرِ (1) إِنَّ الْإِنْسَانَ لَفِي خُسْرٍ (2) إِلَّا الَّذِينَ آمَنُوا وَعَمِلُوا الصَّالِحَاتِ وَتَوَاصَوْا بِالْحَقِّ وَتَوَاصَوْا بِالصَّبْرِ (3)
"Par le Temps ! L’homme est certes, en perdition. Sauf ceux qui croient et pratiquent les bonnes œuvres ; se recommandent mutuellement la vérité et se recommandent mutuellement l’endurance" [El cAsr : V. 1-3].
Voici la réponse à ta question, ô frère de Zemoura. Et nous reviendrons sur cette question ; que la paix soit sur toi ainsi que sur tous ceux qui ont suivi la guidée.

Le Cheikh Ahmed Hammânî
Ancien Moufti d’Algérie
Et président du Haut Conseil Islamique
-Qu'Allâh lui accorde une large miséricorde-

Fatwa publiée dans le quotidien Ach-Chacb,
le 18 novembre 1991, p. 09.



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