الأربعاء 4 رمضان 1445

LES MILLE VERITES SCIENTIFIQUES DU CORAN tome 01

كتبه 
قيم الموضوع
(0 أصوات)

LES MILLE VERITES SCIENTIFIQUES DU CORAN  
Les révélations à caractère scientifique dans le  Livre Sacré  et l’évolution de la pensée universelle de l’Antiquité à nos jours

MOHAMMED YACINE KASSAB

PUBLIÉ PAR LE BUREAU DE PRÊCHE DE RABWAH (RIYADH) www.islamhouse.com

QUE CE LIVRE SOIT UN HOMMAGE A LA GLOIRE ETERNELLE D’ALLAH, LE SEIGNEUR ET LE CREATEUR DE L'UNIVERS.


Au Nom d’Allah, Clément et Miséricordieux

NOTE DE PRESENTATION

  Le Coran Sacré est le seul livre au monde, totalement d’origine divine à n’avoir jamais été altéré, ni par les hommes, ni pas les événements, ni par le temps. Il ne convient pas, qu’un ouvrage aussi  sublime que prestigieux, qui émane d’Allah, le Créateur et le Seigneur de l’univers, puisse subir la moindre atteinte. Quand, toutes les forces auraient à se liguer contre lui, et ce n’est pas faute d’avoir essayé, sa destinée était de demeurer inaltérable dans son authenticité. Contrairement aux  croyances répandues ça et là pour lui porter atteinte,  le Livre Sacré des musulmans  n’a pas été rédigé par le Prophète Mohammed, que le Salut et la Bénédiction d’Allah, soient sur lui, puisque celui-ci était illettré, comme tant d’hommes de son temps.
Un tel chef d’œuvre, dans tout le sens du terme, ne pouvait émaner d’un être humain, car la science qui y est contenue transcende le savoir de l’humanité. Le Coran est en effet, un concentré de vérité contre lequel viennent buter toutes les fausses certitudes du monde. Il a été communiqué par l’Archange Djibril au Prophète Mohammed, pour être révélé à l’ensemble de l’humanité, contrairement à tous les livres sacrés apparus avant lui, qui étaient destinés à des communautés bien distinctes. Les livres bibliques apparus avant lui ont tous  été oubliés ou  altérés, puis recomposés à partir de manuscrits de seconde ou de troisième main, avec les déperditions et les déformations que cela induit, à l’image du Pentateuque, de la Torah et de l’Evangile entre autres. Sans parler des livres sacrés qui les précédèrent.
Le recensement et le développement des dizaines de sujets scientifiques que comporte cet ouvrage,  qui ont été confrontés aux données coraniques, ont nécessité l'exploitation et la synthèse de milliers d'articles et d’ouvrages à caractère scientifique. Un tel travail n'a pas pour vocation  de détruire une tradition séculaire qui attribue à la société occidentale la maîtrise scientifique. Il s'arroge seulement le droit de rétablir des réalités longtemps occultées, en restituant au Coran Sacré une vérité méconnue : celle de la primauté absolue de son enseignement sur toutes les connaissances humaines.
Les preuves évidentes présentées dans cet ouvrage,  ne constituent qu’une infime partie des données coraniques à caractère scientifique ; pourtant elles démontrent, sans contestation possible, que des connaissances aussi éminentes, ne pouvaient émaner d’un être humain. Fut-ce du Prophète Mohammed, que le Salut et la Bénédiction d’Allah, soient sur lui. Et, qu’il s’agit bien de révélations divines dans toute leur authenticité. Les connaissances de l’époque, étaient en effet, loin d’appréhender l’existence de phénomènes physiques aussi élaborés,  quand bien même l’ensemble du genre humain, aurait été mis à contribution. Ce qui constitue   une marque éclatante de l’origine divine absolue du Coran Sacré, et une preuve de son inestimable valeur pour l’humanité.
  Mohammed Yacine KASSAB
 
INTRODUCTION
La nécessité d'explorer le trésor scientifique que renferme le Coran, répond à un besoin de plus en plus pressant, exprimé par les générations nouvelles. L'histoire des religions démontre que les anciens peuples exigeaient de leurs Prophètes d’accomplir des miracles et des prodiges pour emporter leur adhésion. Les deux dernières religions précédant l'Islam, le Judaïsme et le Christianisme, ont recouru abondamment aux manifestations extraordinaires afin de gagner des adeptes.
En l'absence d'arguments plus probants, la méthode avait l'avantage de démontrer que les prédicateurs étaient dotés de pouvoirs tellement étonnants qu'ils ne pouvaient émaner que d'une divinité. Maniés avec dextérité, des dons aussi précieux contribuèrent à convertir des foules qui cherchaient de leur côté des signes manifestes pour se rallier. Moïse et Jésus, à l'instar d'autres Prophètes, furent de grands faiseurs de miracles. Cela est attesté aussi bien par l'Ancien Testament que par les Evangiles et confirmé par le Coran.
Il serait pourtant faux de croire que l'engouement des fidèles doive être attribué aux seules qualités des thaumaturges inspirés, quels que soient les dons  qu’ils s’attribuent. Car la communication du Message divin authentique a permis de façon décisive à gagner les hommes et les femmes aux religions monothéistes, qui prônent l'existence d’un Dieu Unique et Tout-puissant. Le Coran Sacré n’a été révélé que lorsque le Message divin, fut oublié, perdu ou altéré par le temps et les hommes. Le Prophète Mohammed, l’ultime Messager de Dieu, que le Salut et la Bénédiction d’Allah soient sur lui, avait pour mission de rétablir la pureté originelle de la Parole divine et de lui  assurer le triple sceau de l’authenticité,  de l'inaltérabilité et de la pérennité.
Ce but a été parfaitement atteint. Quatorze siècles plus tard, le Texte du Coran Sacré, est demeuré inchangé, tel qu’il a été révélé à l’origine,  rigoureusement et à jamais immuable. Il ne sied pas en effet, que les Commandements ultimes d’Allah, le Seigneur de l’univers, à destination de l’humanité qui ont été révélés au dernier des Messagers, puissent être corrompus ou égarés. Dans Son immense Miséricorde, Allah a tenu à faire parvenir aux générations futures l'intégralité du Texte Sacré, dans toute sa vérité, même si nombre d’hommes emportés par leur passion, s'ingénient à lui dénier son authenticité. A la différence de la Bible, tant juive que chrétienne,  dont le contenu a été largement modifié ou égaré, le Coran Sacré est demeuré identique à lui-même, sans altération. Il reste le seul texte d'origine divine à avoir été reproduit intégralement sur des supports divers au moment même de sa Révélation, au Prophète Mohammed, échappant ainsi aux altérations subies par les autres  religions, tant durant leur transmission que pendant leur expansion. La fixation par écrit  du Coran Sacré, immédiatement après sa communication, constitue un exemple sans pareil de transmission spirituelle et constitue une preuve manifeste de son authenticité  absolue.
Le Livre Sacré des Musulmans allait  se démarquer des prodiges et des miracles extraordinaires qui étaient accomplis par les Prophètes antérieurs, pour convaincre leurs communautés du bien-fondé de leurs sources et de leurs origines. Il allait prendre en compte la tendance à l'évolution de l'humanité, et son scepticisme de plus en plus marqué à l’égard des manifestations inexpliquées, qui laissaient les gens médusés certes, mais aussi insatisfaits intérieurement. Il introduisit à un degré  inégalé, la rationalité, la logique, la raison et le savoir, dans un environnement qui s'avéra des plus féconds, puisqu’il propulsa les Musulmans au zénith de la civilisation mondiale, alors que l’Europe sombrait dans un moyen âge, marqué par les ténèbres et la barbarie. Il exalta les mérites de la science et de la connaissance, les hissant au niveau des vertus morales les plus nobles. Et par dessus tout, il proclama l'Unicité et l'Omnipotence d’Allah, le Seigneur de l’univers, qui  a créé et régit l'ensemble de la création selon des Lois rigoureuses.
Le Coran se présente ainsi comme un ouvrage d'une densité et d'une richesse remarquables. Il codifie les obligations de l'homme vis-à-vis de son Créateur, et aussi, relativement à son entourage. Il détermine le cadre de vie qui permet au croyant de s'épanouir dans la piété et la dignité. Il donne un sens profond à la vie à travers les marques de gravité et de majesté entourant l'acte solennel de création. Il instruit également sur la réalité intangible de la vie future, rétribuée selon le cas, par la magnificence et la splendeur ou le malheur et la détresse.
Ce sont là, les traits marquants du Livre Sacré des Musulmans, qui ont été le plus souvent portés à la connaissance des gens. Il existe pourtant un autre domaine, longtemps resté en friche. Il s’agit de son contenu scientifique. L'étude approfondie du Coran a en effet permis de révéler que de nombreux versets qui traitent de phénomènes scientifiques, avaient été négligés, car les orientaliste ne possédaient pas le niveau de connaissance exigé pour en saisir le sens. La science humaine  était dans l’incapacité de décrire  correctement les phénomènes  coraniques qui ont longtemps échappé à la compréhension humaine.
 Avec l’éclairage scientifique moderne qui lui convient, le Coran Sacré acquiert une dimension nouvelle et extraordinaire qui ne manquera pas d'étonner ceux qui prenaient cet ouvrage pour un récit forgé par le Prophète Mohammed, ou pour des contes anciens ressassés par des illuminés ou des devins.  Des sujets aussi divers que l'atome primitif, le Big bang, l'expansion de l'univers, la vitesse de la lumière, la hiérarchisation du cosmos, la formation de la terre, le cycle de l'eau, la reproduction humaine, et tant d'autres encore, ont été exposés, répertoriés et explicités par le Coran,  quatorze siècles avant que les savants occidentaux ne les inventent ou ne les découvrent, à leur tour.
D'autres domaines font encore l'objet de recherches poussées en laboratoire ou sur le terrain, alors que les données existent dans le Coran et qu’ils répondent aux interrogations et même aux angoisses des scientifiques. Les dizaines d'articles regroupés dans ce livre touchent les sujets les plus divers. Ils démontrent que l'Auteur  du Coran Sacré, ne peut être qu’Allah, le Seigneur et le Créateur de l'univers, Tout-puissant, Unique dans Sa Gloire et Son Règne. Car aucun être humain, quel que soit son savoir ou ses compétences,  n’était en mesure de rédiger une œuvre aussi monumentale, dont le contenu  dévalorise  les livres Sacrés des autres religions qui ont été altérés, perdant de  leur authenticité. Ainsi, se trouve  confirmé le verset coranique qui dit : « Nous leur ferons si bien apparaître Nos Signes (Nos Preuves), dans l'univers et en eux-mêmes, qu'il leur sera démontré que ceci (le Coran) est la Vérité. » (Coran 41. 53).
LES ATTRIBUTS DIVINS
 « Dis : Allah  est Unique ! Allah  l’Absolu ! Il  n'engendre pas et n'a pas été engendré. Nul n'est égal à Lui. » (Coran 112)
De tous les livres révélés, le Coran possède la particularité d'être le seul ouvrage sacré à reproduire exclusivement la Parole de Dieu. A l'inverse de la Bible dont les auteurs sont innombrables, et qui donne l'occasion aux prophètes, aux rois, aux prêtres, aux juges, aux apôtres et à d'autres personnes souvent inconnues, le soin de s'exprimer à côté de Dieu, le Livre Sacré des Musulmans n'accorde ce privilège à aucun être humain, qu'il soit Prophète ou Roi. Même Mohammed,  le Prophète de l’Islam, que le Salut et la Bénédiction d’Allah soient sur lui,  n'interfère pas dans ce domaine. Ainsi, le Seigneur de l’univers s’exprime et se manifeste en toute souveraineté et sans aucune entrave. On ne trouve pas, à l'image de l'Ancien Testament, Dieu engagé dans des dialogues interminables avec les hommes car Son Verbe est transcendant.
Durant sa mission, le Prophète de l’Islam a été chargé de recueillir et de divulguer les Révélations divines sans chercher à changer ou à modifier quoi que ce soit de leur contenu.  Aussi, le Coran Sacré est-il resté inchangé, depuis sa révélation. Aucun mot n’a été ajouté, retranché ou déplacé de son contexte. Une telle différence trouve son origine dans la conception que chacune des religions se faisait de Dieu.
Pour les Juifs, Dieu était avant tout le Dieu d'Israël chargé de protéger la communauté, de la diriger, de satisfaire ses désirs. Il se manifestait continuellement à ses nombreux représentants, sous les formes les plus diverses. Il pouvait être vu et entendu. Il accompagnait les Israélites dans leurs déplacements, avait une apparence humaine et ne dédaignait pas se prêter à des arrangements lorsque les circonstances l'exigeaient. On le considérait aussi comme le Dieu de l'univers, mais cet univers était minuscule, réduit à la planète Terre et à son environnement, sans commune mesure avec la réalité.  En dépit de ses attaches célestes, Dieu semblait surtout préoccupé par les affaires terrestres. Il s'employait à utiliser son temps pour la convenance exclusive des Israélites, négligeant ou reniant le reste de l'humanité.
Après la venue de Jésus, les Chrétiens accordèrent une place plus importante au ciel. Le Pater débute ainsi : « Notre Père (Dieu) qui êtes aux cieux... ». Dieu commence à acquérir des dimensions et des pouvoirs nouveaux. Il devient le Dieu de tous les hommes, qui acceptent le Nouveau message, et non plus celui des seuls Israélites. Cependant, Il garde toujours son côté terrestre. Il délègue son Fils unique Jésus, afin de sauver l'humanité au prix d'une crucifixion purificatrice, pour les Chrétiens, mais qui n’apparaît pas moins comme infâmante pour les Musulmans. L’idée même de l’existence d’un supposé Fils de Dieu bouleverse les croyances du monde entier ; sa crucifixion pour racheter les fautes d’une humanité pécheresse, est intolérable. Aucun Dieu  ne saurait se sacrifier pour des causes perdues. Puisque depuis, l’humanité s’est engagée dans les voies de la perversion et du reniement, plus intensément qu’elle ne l’a jamais fait auparavant. Le Fils de Dieu aurait-il fait don de sa vie, pour racheter des crapules, alors que précisément, la tendance actuelle de l’humanité va vers l’irreligiosité et l’abandon des pratiques sacrées ?  Les Chrétiens sont seuls à parler du mystère de Dieu Unique en trois personnes (le Père, le Fils et le Saint-Esprit). Les autres religions monothéistes,  le Judaïsme et l’Islam, rejette également la notion de Trinité  qui s’apparente à une famille dominée par un Père,  fut-ce divin,  dont les membres partagent d'une certaine façon son règne et ses prérogatives.
Dans tous les cas, chez les Israélites ainsi que chez les Chrétiens, Dieu apparaît sous les extérieurs d'un superman, un homme supérieur dont la force essentielle réside dans l'accomplissement des miracles les plus surprenants. Ce rapprochement entre Dieu et l'homme peut être parfaitement perçu à travers la Bible  tant juive que chrétienne : « Dieu dit enfin : Faisons des êtres humains, qu'ils nous ressemblent vraiment.... Dieu créa les êtres humains à sa propre image, il les créa homme et femme. ». (Genèse 1. 26-27)
Avec des traits humains, Dieu se devait d'avoir un comportement qui concordait avec ce qu'on était en droit d'attendre d'une telle entité même  douée de pouvoirs supérieurs. L’univers créé était forcément en rapport et en harmonie avec son Créateur, minuscule et limité. Le monde avait la forme d'un disque plat, avec pour centre géographique et spirituel, la ville de Jérusalem. A l’emplacement du Pole Nord actuel,  ses concepteurs y avaient implanté le Paradis. D’autre fois, le Paradis était situé à l’est de Jérusalem.  Sa superficie était à quelque chose près, identique à la commune de Jérusalem, qui comportait selon les historiens, une population de quelque 17 000 âmes à l’époque.  C’est dire que la création universelle, telle qu’imaginée alors, ne nécessitait qu’une puissance toute relative, tant pour la créer que pour la diriger. Quelques territoires existaient et étaient affectés aux régions connues à l'époque (Europe-Moyen Orient-Afrique du Nord). Le ciel formait une coupole qui venait se poser sur cet univers miniaturisé, fixe et stable, autour duquel, venaient tourner le soleil, la lune, les planètes  et les étoiles. Le fonctionnement d'un si petit univers se contentait de l'action d'un dieu à son échelle. En l'affectant d'une apparence humaine, et d'un comportement en conséquence, ses adeptes n’avaient plus de difficultés à imaginer une divinité bien proche des préoccupations quotidiennes, toujours prête à intervenir pour mettre de l'ordre dans la création. La Bible décrit un Dieu qui était sollicité de jour comme de nuit et qui répondait à cela par une grande disponibilité.
Le Coran est venu  bouleverser cette vision étriquée de la création, que les Juifs et les Chrétiens, tenaient pour correspondre à la réalité et pour être immuable.  Au niveau de l'univers d'abord, qui n'était plus cantonné aux limites du globe et qui voyait son horizon s'élargir d’une façon extraordinaire en devenant incommensurable, insondable, peuplé de myriades d’étoiles et de planètes habitées et non habitées. La Terre, aussi importante par elle-même pour ses occupants, ne devenait plus qu’une simple planète, négligeable, perdue dans les immensités cosmiques : L’homme qui s'était assimilé à l'image de Dieu, par une sorte d’autopromotion gratifiante pour lui, mais  pour le moins déplacée pour la raison, perdait  son auréole prestigieuse, destinée à revigorer les chefs et attirer les foules crédules. La création divine devenait une Œuvre extraordinairement grandiose et complexe, régie par des Lois universelles, qui devaient lui assurer son développement dans un cadre harmonieux, maîtrisé et équilibré. « La création des cieux et de la  terre est quelque chose de plus grand que la création des hommes. Mais la plupart d’entre eux ne savent pas. » (Coran 40. 57)
Le Livre Sacré des Musulmans, introduisit une véritable révolution spirituelle et scientifique qui devait façonner les consciences à un niveau supérieur et inconnu. Pour la première fois de son histoire,  l’homme apprenait avec stupéfaction, qu'il n'était pas le seul être humain créé à travers l’univers, que d’autres formes de vie, parfois plus éminentes, existaient ailleurs dans le cosmos. Il ne bénéficiait plus de cette attention exclusive et égoïste, qui faisait de lui, le sosie d’un Dieu, que jamais nul n’est en mesure de percer le mystère.  D'autres planètes habitées gravitaient loin de lui, peuplées de créatures  inconnues. Le Dieu du Coran, Allah  le  Seigneur et Créateur  de l'univers, prenait une dimension  exceptionnelle, prodigieuse, inimaginable,  qu’aucune norme ne pouvait concevoir et que les Judéo-chrétiens, étaient loin de Lui reconnaître. Il redevint le Dieu qu’Il n'a jamais cessé d'être, Unique, Glorieux, Tout-puissant, Incréé et Eternel, en dehors de qui, aucune divinité, ni aucune entité ne saurait  prévaloir autrement que par son insignifiance.   « Votre Dieu est un Dieu Unique. Il n'y a d’Allah que Lui. Le Clément, le Miséricordieux. » (Coran 2.163). « 1l n’engendre pas et n'a pas été engendré. » (Coran 112.3). Il n’a pas de Fils : « Ils (les Chrétiens) disent : Dieu s'est donné un Fils: Gloire à Lui. Tout ce qui est dans les cieux et sur terre Lui appartient et s’incline devant Sa Toute-puissance. » (Coran 2. 116) Il n’a pas de filles : « Ils (les idolâtres), attribuent des filles à Dieu. Gloire à Lui !  Alors qu’ils n’en veulent pas pour eux-mêmes ! » (Coran 16. 57). Il n’a pas de compagne : « Créateur des cieux et de la terre, comment aurait-Il un enfant alors qu’Il n'a pas de compagne ? » (Coran 6. 101).
Il n’a pas d'associé : « Dis : Louange à Allah...ll n’a pas d'associé au Royaume. Il n’a pas besoin de protecteur contre l’offense. Proclame hautement Sa Grandeur. » (Coran 17. 111). Il ne participe pas à une Trinité qui ne saurait exister car c’est une atteinte à Sa Toute-puissance que de l’insérer dans un contexte et des limites restreintes, car Il est Infini, Incommensurable, Insondable : « Ô gens du Livre (Chrétiens) ! Ne soyez pas excessifs dans votre religion. Ne dites que la vérité à propos de Dieu. Le Messie, Jésus, fils de Marie n’est que le Messager d’Allah, Sa Parole qu’Il envoya à Marie et un souffle de vie émanant de Lui. Croyez en Dieu et en ses Prophètes. Ne parlez pas de Trinité. Cessez de le faire. Cela vaut mieux pour vous. Dieu est Unique. Gloire à Lui ! » (Coran 4. 171). « Ceux qui disent : Dieu est le Messie, fils de Marie,  sont des impies. Dis-leur : « Qui aurait pu empêcher Dieu s’Il avait voulu anéantir le Messie, fils de Marie, sa mère et l’humanité toute entière ? » (Coran 5. 17).  « Rien ne lui est égal. » (Coran 112.4).
« Contrairement à ce que pensent les Israélites et les Chrétiens, rien ne saurait Lui ressembler (Coran 42. 11).  Il est Indescriptible, Sublime et Absolu. Rien n’a de prise sur Lui ; ni les spéculations, ni la pensée ni la raison. Il est hors norme. « Il est le Créateur Universel par excellence » (Coran 7.185). Il n’existe aucun autre créateur en dehors de Lui. « Il a créé les cieux et la terre. » (Coran 55.22), « la vie et la mort » (Coran 67.2). « Il a créé l'homme » (Coran 6.2) « et tous les hommes » (Coran 7. 21), « les dotant de facultés appropriées » (Coran 23. 78). « A partir de l’eau, Il a conçu tout ce qui vit (dans l’univers)» (Coran 21. 30). « Il est Illimité,  Il crée ce qu’Il veut. Il est Puissant sur toute chose. » (Coran 5. 17).
 Sa Puissance est infinie, incomparablement supérieure à tout ce que l'homme ne saurait jamais imaginer : « Les hommes n’ont pas estimé Dieu à Sa vraie Puissance. La Terre entière tiendra dans Sa Main au Jour du Jugement et l'ensemble de l'univers sera ployé dans Sa Droite. Gloire à Lui, comme Il est élevé au-dessus de  tout ce qu’on Lui associe ! » (Coran 39. 67). « L’univers a été créé par un Acte de Sa Toute-puissance, à partir d'un noyau initial : « Les infidèles ne voient-ils pas que les cieux et la terre formaient à l'origine une masse compacte que Nous avons fait rompre ? (pour donner naissance à l’univers). Et qu’au moyen de l'eau, Nous créons tout ce qui vit ? Ne croient-ils pas ? » (Coran 21.30).
 L’expansion de l'univers est un autre Acte de Sa Toute-puissance illimitée : « Nous avons conçu le ciel par l’effet de Notre Puissance et Nous l’étendons dans l'espace. » (Coran 51. 47). C'est grâce à Son Omniscience et à Sa Toute-puissance que l'univers, évolue dans un ordre parfait : « C’est Dieu qui maintient en équilibre les cieux et la terre (l’univers) pour qu’ils ne s’effondrent pas (sur eux-mêmes). (Ce qui ne manquera de se produire à la fin des temps, lorsque l’univers cessera d’exister). « Si un tel événement  devait  se produire, qui donc pourrait l’empêcher ? » (Coran 35.41).
Dieu est Omniscient ; Sa Science s'étend à tous les domaines et qui connaît tous les secrets, mêmes ceux qui sont absolument inconnus de l’être humain : « Ce qui est dans les cieux et ce qui est sur Terre appartient à Dieu. La Science de Dieu s’étend à toute chose. » (Coran 4.126). « Le poids d’un atome ne saurait échapper à ton Seigneur, ni sur terre ni dans les cieux. Il n’y a rien de plus petit (que l'atome) ni rien de plus grand, qui ne soit porté dans le Livre de l’Evidence. » (Coran 10. 61). « Il connaît les pensées intimes de l'homme. » (Coran 5.7) « Ses actes cachés » (Coran 10.37). De même que les secrets insondables tels que le terme de la vie : »… « Il a décrété un terme à chaque vie et un autre terme connu de Lui Seul, qui est celui de la Résurrection... » (Coran 6. 2).
« Il est le Très-Grand, le Plus Grand (Coran 69. 34). Le Maître absolu.  « Dis: Je ne suis qu’un avertisseur. Il n’y a pas de divinités en dehors de Dieu, l'Unique, le Dominateur Suprême... » (Coran 38. 65). Il est le Seigneur de toute chose, le Seigneur de l'univers : « C’est Dieu qui a établi pour vous la terre comme une demeure stable et le ciel comme un immense édifice. Il vous a modelés en vous donnant des formes harmonieuses. Il vous a accordé des nourritures excellentes. Tel est Dieu, Votre Seigneur. Béni soit Allah, le Seigneur de l’univers. Il est le Vivant, Il n’y a de Dieu que Lui. Vouez-Lui un culte exclusif. Louange à Dieu le Seigneur de l'univers. » (Coran 40. 64-65)
« Il est Le Clément, le Miséricordieux. Ces deux mots sont employés plus de trois cents fois dans le Coran. « Ton Seigneur est Celui qui pardonne. Il est le détenteur de la Miséricorde. » (Coran 18.58). « Dis : A qui appartient ce que renferment les cieux et la terre ? Réponds : A Allah. Dieu s'est prescrit à Lui-même la Miséricorde. » (Coran 6. 12). « Cependant Il ne pardonne pas le polythéisme qui est le crime le plus grave qui puisse être commis : « Dieu ne saurait pardonner qu’on Lui associe d'autres divinités. Hormis cela, Il pardonne à qui Il veut. Celui qui donne des associés à Dieu commet un crime immense. » (Coran 4.48). Mais, Il peut agréer la contrition des gens sincères : « C’est Lui qui accepte le repentir de ses serviteurs. Il efface les mauvaises actions. » (Coran 42. 25).
« Dieu est Celui qui peut se passer de l’univers. Il existe par Lui-même. Il n’y a de Dieu que Lui,  Le Vivant, Celui qui subsiste par Lui-même. » (Coran 2. 255). Il est Eternel : « Tout ce qui est sur terre disparaîtra. Seule demeurera la Face de ton Seigneur auréolée de Gloire et de Majesté. » (Coran 55. 27). Il est le Seul digne de Louanges : « Les sept cieux et la terre et tout ce qu'ils renferment (l’ensemble de l’univers) glorifient Son Nom. Il n'existe rien qui ne célèbre Sa Gloire, mais vous ne comprenez pas leur façon de Le glorifier. Dieu est plein de mansuétude et Indulgent. » (Coran 17.44). Il est glorifié par les anges : « Tu verras les anges se presser autour du Trône en célébrant la Gloire du Seigneur. Un arrêt universel sera rendu en toute équité et l'on s'écriera : Louanges à Dieu, Souverain de l'univers. » (Coran 39. 75). Il est aussi glorifié par les croyants. » (Coran 52. 49).
« Il est très éloigné de toutes les descriptions qu’on se fait de Lui » (Coran 43. 82). « Il est le Vivant, sur Lequel ni l’assoupissement ni le sommeil n’ont de prise. » (Coran 2. 255). « Il n’a pas été fatigué par la création, mais les gens (ignorants) sont dans la confusion d’une création nouvelle. » (Coran 50. 15). « La science des hommes ne peut l'atteindre » (Coran 20. 110). De même que leur vision (ou leur perception) : « Les regards des hommes ne peuvent l'atteindre, alors que leur vue ne Lui échappe pas. Il est le Subtil; Il est parfaitement informé. » (Coran 6. 103). « Il est présent en tous lieux de l’univers et plus proche des hommes qu’ils ne le sont de leur propre personne : « Nous avons créé l'homme et Nous savons ce que son âme lui suggère. Nous sommes plus près de lui que sa veine jugulaire. » (Coran 50.16). Il est le Protecteur absolu en dehors de qui il n’y a pas de défenseur : « La Royauté des cieux et de la terre appartient à Dieu. Il fait vivre et Il fait mourir. Vous n’'avez en dehors de Lui, ni maître ni défenseur. » (Coran 9. 116). C'est Lui qui dispose de la vie, de la mort, de la résurrection et du Jugement Dernier : « Comment pouvez-vous renier Allah, alors qu’Il vous a tiré du néant, qu'Il vous a donné la vie, ensuite Il vous fera mourir, puis Il vous ressuscitera et près Duquel vous retournerez un jour ? » (Coran 2. 29)
 « Il est le Roi, détenteur de la Souveraineté absolue, Roi des hommes. » (Coran 114.2), « Roi de l'univers. » (Coran 2.107). «  Roi au Jour du Jugement Dernier » (Coran 1.4). « Il  est Celui qui possède la Sagesse Suprême. » (Coran 24. 58). « Il est le Sublime, l’Auguste, le  Maître souverain des cieux et de la terre. »  (Coran 42.4). « Il est Omnipotent, Sa Puissance n'a pas de limite. » (Coran 10.65). « Dieu est Véridique et confirme la vérité par Sa Parole. » (Coran 10. 82). « Il est le Bienfaiteur et comble de Ses Bienfaits. » (Coran 55.12).  Il est le Juste qui ne lèse personne : « Quiconque fait le bien le fait pour soi, quiconque agit mal le fait à son propre détriment. Ton Seigneur n'est pas injuste envers Ses Serviteurs. » (Coran 41.46). «  Il est le Meilleur des juges : « Conforme-toi à ce qui t’est révélé; sois patient jusqu’à ce que Dieu juge. Il est le Meilleur des juges. » (Coran 21. 109).
« Il est le Législateur qui régit par Ses Lois et Ses Ordonnances l’architecture ¬ et le fonctionnement de l’univers. » (Coran 13.2). « Rien n’est caché à Ses Yeux, Il est le Clairvoyant Suprême : Il possède les clés du mystère que Lui Seul connaît parfaitement. Il sait ce qui est sur terre et dans la mer. Nulle feuille ne tombe sans qu’Il le sache. Il n’existe  pas un grain dans les profondeurs de la terre ni de brindille verte ou desséchée qui ne soient dénombrés dans le Livre de l’Evidence. » (Coran 6.59).  « Il fixe d'une manière irrévocable le destin des hommes que nul ne saurait jamais reculer. » (Coran 6.2). « ll est l’Auteur de la Révélation coranique (Coran 2.99) qui confirme les autres Livres Sacrés divulgués auparavant (Thora (Pentateuque) Psaumes-Evangile) (Coran 2. 41) et rétablit la vérité après que ceux-ci aient été altérés. » (Coran 2. 75).
« Il est l’Innovateur, Celui qui crée sans se référer à quoi que ce soit, Il crée sans modèle préétabli. » (Coran 6. 102). « Dieu est la Lumière de l'univers. Il est Lumière sur Lumière. Il guide vers Sa Lumière qui II veut. » (Coran 24.35). « Il est Dieu, 1l n'y a d’autre Dieu que Lui. Il est Celui qui connaît ce qui est caché et ce qui est apparent. Il est le Clément, le Miséricordieux. Il est Dieu en dehors de qui Il n’y a pas d’autre Dieu. Il est le Souverain, l’Apaisant, le Rassurant, le Prédominant le Témoin Intègre qui témoigne de Sa propre Véridicité, le Vigilant, le Tout-Puissant, le Très-Fort, le Très-Grand, Gloire à Dieu. Il transcende tout ce qu'ils Lui associent. Il est Dieu, le Créateur, Celui qui donne un commencement à toute chose, le Formateur. A Lui les plus beaux Noms. Tout ce qui est dans les cieux et la Terre, le glorifie. Il est le Tout-Puissant, le Sage. » (Coran 59.22-24)
Ce sont quelques-uns des Noms et des Attributs de Gloire et de Majesté, d’Allah, le Seigneur et le Créateur de l’univers, Tout-puissant et Unique dans Son Règne.  Ils sont loin d’épuiser les sublimes qualificatifs propres à décrire Dieu, qui est  très éloigné de tout ce que les hommes peuvent imaginer (Coran 43.83). L’érudit Dhou Noun al Masri a dit : « Quoi que tu puisses imaginer dans ton esprit, Dieu est différent de cela. » Le Seigneur de l’univers est Inexprimable,  hors de toute représentation et de toute figuration. Il ne peut être appréhendé par aucune des facultés humaines, ni par d’autres moyens scientifiques, aussi sophistiqués soient-ils.
Il reste hors des limites intellectuelles  de toutes les espèces créées, et en premier lieu de l’homme qui s’attribue le pouvoir de tout connaître, alors qu’il est dans une ignorance profonde, qui l’avilit, mais dont il ne se rend pas compte. De par Son Essence, le Créateur de l’univers est Indéfinissable, Indescriptible et Ineffable.  Cependant, comme les citations précédentes ont été puisées dans le Coran et qu'elles émanent par conséquent du Seigneur de l’univers, Lui-même, elles reflètent réellement, mais sans aucunement être limitatives, la Toute-puissance, la Magnificence et la Gloire d’Allah, le Seigneur de l'univers.
Cela permet de mesurer  tout l’abîme  séparant les conceptions musulmanes des conceptions judéo-chrétiennes qui décrivent un Dieu, dont l’homme serait une sorte de clone terrestre, lui-même partageant en commun 99 pour cent des gènes du chimpanzé ! Un Dieu qui descend sur terre, se promène et entreprend des actions diverses, parfois loufoques et dignes de figurer dans un panthéon dédié aux élucubrations spirituelles les plus dérisoires, ne peut être le Seigneur de l’univers. Si le Dieu biblique présente des similitudes physiques, dont l’homme pourrait s’identifier et se reconnaître comme dans un miroir, il pourrait être tout ce que ses fidèles en feront dans leur esprit, mais  ne saurait jamais  être Allah le Dieu créateur, Unique dans Sa Gloire et Son Règne.
Cependant, malgré les différences d’appréciation,  il ne convient pas de penser que le Dieu des Israélites et des Chrétiens puisse être diminué  en quoi que ce soit par rapport à Celui des Musulmans  ou l’inverse,  car les parties en cause adorent un Seul et même Dieu créateur. Le monothéisme, en effet, se fonde sur  l’existence d’un Dieu Unique et Tout-puissant.  Néanmoins, le jugement émis à son encontre, par  les écrits bibliques et par l’ensemble des clergés de ces religions, notamment les prêtres, les scribes et des docteurs de la Loi,  qui n’avaient aucune connaissance de la réalité, et qui versaient souvent dans  l’imaginaire et le fabuleux, a fait basculer la raison dans le gouffre des spéculations tortueuses et sans fondement.
Les tendances naturelles amplifiées des trois grandes religions monothéistes, font ressortir que les Israélites s'accommodent volontiers d'un Dieu partisan qui ne dédaigne nullement se mêler avec condescendance au peuple élu, dont Il était le porte-parole, jusqu’à finir par devenir leur affilié et leur obligé. Les Chrétiens   voyaient en Lui, un Etre, tout aussi limité, dans tous les domaines, mais dont l'influence s'étendait dorénavant à l’ensemble de l'humanité...chrétienne. Situation renforcée par la divinisation de Son Fils unique, le Christ Jésus, qui avait tourné le dos à un Judaïsme, qui ne voulait ni s’amender ni se réformer.
La filiation divine du Christ est rejetée par les Israélites et les Musulmans. Hormis le Christianisme, aucune autre religion ou croyance au monde n’a pris le risque de diviniser le Christ ou de l’apparenter à un Fils de Dieu, car il s’agit d’un blasphème énorme, dont la conception même relève du sacrilège et le l’irrévérence. Que le Seigneur  et le Créateur de l’univers, soit comparé à un mammifère qui engendre une descendance, dépasse tout entendement.  De fait, selon l’Eglise chrétienne,   le Christ est bien engendré et non créé ; celui qui professe le contraire est déclaré comme hérétique. Une telle forme de reproduction divine, quand bien même, elle serait présentée comme un cas unique et exceptionnel, dans l’univers,  est non seulement inimaginable, mais également avilissante pour ceux qui l’enseignent.  
En dépit de l’aversion des  Juifs pour la divinisation du Christ, ils se retrouvent au même diapason avec les Chrétiens pour voir en Dieu, un Etre limité dans tous les domaines, dont le pouvoir est restreint, ridiculement faible. Des exemples édifiants sont donnés plus loin, qui ne correspondent nullement à ce qu’une conscience humaine, dans son discernement et sa ferveur, est en droit d’attendre d’un Créateur Universel, dont le Pouvoir est en réalité illimité et dont les Attributs  ne peuvent être appréhendés, par aucune créature. Ce serait réduire le Seigneur de l’univers à peu de choses, que de le rendre accessible aux spéculations humaines et à leurs déviations. C'est aussi faire peu de cas d'une frontière absolument infranchissable qui existe entre le Créateur et sa créature,  qui incite les Musulmans à penser que tout en étant proche de Sa création et notamment des croyants, Dieu reste simultanément inaccessible à toute forme de supputations.
 Les Bibles juive et chrétienne, n’ont pu entretenir une telle confusion,  qu’en raison de leur éloignement de la vérité. Les scribes, les prêtres et les docteurs de la Loi, qui étaient en charge simultanément de récupérer les textes anciens, souvent de seconde ou de troisième main, de revivifier des mémoires défaillantes et de faire l’apologie de leurs clans et de leurs tribus, devaient infailliblement déboucher sur ce genre de résultats lamentables. La confusion engendrée était telle, qu’il n’était  plus possible de prendre pour argent comptant les récits, les chroniques et les témoignages qui ont été reconstitués  sans nuire gravement à la vérité.  Quand le Dieu biblique est déprécié jusqu’à  affronter l’épée à la main,  les poils de la barbe d’Ezekiel en plein centre de Jérusalem,  l’indignation éprouvée  est à la mesure  de l’affront commis. De pseudo révélations, qui confondent des acteurs pitoyables avec le Seigneur de l’univers, ne sont pas pour rassurer les fidèles ou pour les conforter dans leur foi.  Un tel niveau de corruption textuelle, rarement atteint ailleurs, même dans les récits mythologiques,  ne peut être que le produit d’une psychologie  gravement affectée par le syndrome de la déraison.  Les Prophètes authentiques de l’Ancien Testament qui vouent aux gémonies, les scribes et les prêtres faussaires qui tordent le sens des mots, ne sont que des rappels salutaires, qui dénotent la corruption des textes bibliques, et en premier l’Ancien Testament.
Malgré tout, les Gens du Livre,  les Juifs et les Chrétiens, selon l'appellation consacrée par le Coran, de par leur croyance en un Dieu Unique Créateur, sont relativement plus proches de la réalité absolue que les athées, les païens et les idolâtres. Fourvoyés dans un matérialisme d'apparat, qui constitue leur source nourricière, et revêtus de dialectisme et d'historisme qui leur tiennent lieu de philosophie et de psychologie, ceux-ci vouent un véritable culte à la nature, à la pensée,  au temps,  à l’évolution - et même au chaos - toutes choses créées par Dieu, et qui ne sont que les instruments de Sa Toute-puissance, pour régir la Création, à travers les Lois Universelles. De sorte et plutôt que de s'élever au niveau spirituel requis pour adorer le Seigneur et le Créateur de l'Univers, en célébrant Sa Gloire et Sa Grandeur, ils se sont appliqués à  idéaliser leurs fantasmes et à diviniser des concepts forgés de toutes pièces et à en faire l'apologie d'une façon inconsidérée. Il s’agit d’une variation d'un thème bien connu chez les peuplades primitives, que la superstition pousse à vénérer l’objet de leur peur et de leur angoisse,  tels les animaux, les monstres, le soleil, la lune, les orages, les éclipses, les idoles,  plutôt que le Créateur de ces phénomènes. Ils adorent les effets visibles qui imprègnent leur conscience et non la cause  des causes, qui leur est cachée et de qui tout découle.
Cette forme de pensée  rabaisse ses partisans et porte  atteinte à la conscience humaine,  car elle ravale l'homme,  créature privilégiée de Dieu sur terre, au profit d’une pensée délétère et perverse. Alors que précisément le Coran Sacré proclame le contraire : « Ne voyez-vous pas que Dieu vous a soumis tout ce qui est dans les cieux et sur terre ? Il vous a prodigué Ses bienfaits apparents et cachés. Certains hommes cependant discutent au sujet de Dieu sans aucune science, ni direction, ni Livre lumineux. » (Coran 31. 20)  « Gloire à Celui qui a révélé la Distinction à son serviteur (le Prophète Mohammed) afin qu’il avertisse l'humanité. Lui (Allah, le Seigneur de l’univers) qui détient la Royauté des cieux et de la terre, qui n'a pas de fils et qui ne partage Son Pouvoir avec personne. Il a créé toute chose en lui fixant son destin d’une façon immuable. Certains, cependant lui préfèrent d’autres divinités qui n’ont rien créé, qui ne peuvent rien pour elles-mêmes, ni en mal ni en bien et n’ont aucun pouvoir de faire vivre, d’empêcher la mort ou la résurrection... Le jour où Il les réunira avec ceux qu’ils adoraient en dehors de Dieu, Il leur dira : Est-ce vous qui avez égaré mes serviteurs ou bien, sont-ils égarés eux-mêmes ?  Gloire à Toi ! répondront-ils, comment pourrions-nous prétendre être adorés, quand Toi Seul est digne de l’être ? Mais Tu leur as accordé des jouissances éphémères à eux et à leurs pères, si bien qu’ils ont oublié Tes Enseignements, ils ne sont plus qu'un peuple perdu.» (Coran 25. 1- 3 et 17-18).
Ainsi va vers le néant, la croyance, de ceux qui pensaient être bien dirigés, qui se sont appropriés indument la planète et qui imposent  leur diktat au reste du monde en essayant de moraliser des discours délétères  et d’idéaliser des pratiques réprouvables. Mais le monde ne saurait trop marcher sur la tête, sans qu’à la fin la Vérité rétablisse ses droits.

LES PROPHETES A TRAVERS LE CORAN
 « Nous n’avons envoyé les Prophètes que comme annonciateurs de la bonne nouvelle et comme avertisseurs. Ceux qui croient et qui s’amendent n’éprouveront plus aucune crainte, ils ne seront pas affligés. Le châtiment atteindra ceux qui traitent Nos Signes de mensonges, à cause de leur perversité.» (Coran 6. 48-49).
Pour saisir la portée du Message coranique, il est indispensable de le situer par rapport aux révélations antérieures. Si le Livre Sacré des Musulmans est l'héritier des religions monothéistes, il est avant tout, le prototype, le modèle primordial de la Parole divine destinée aux êtres humains créés dans l’ensemble de l’univers.  Le Coran n’est propre ni à un peuple, ni à une région,  ni à une culture, ni aux  seuls habitants de la terre. Il est la source de la Foi  et de la Pureté et le dogme fondamental  de vie de l’ensemble des créatures douées de raison, qui peuplent tant le monde connu, que les milliards d’autres civilisations éparpillées dans les immensités  cosmiques.  
Il est le seul ouvrage sacré à enseigner que l’univers ne se cantonne pas à la planète terre mais qu’il est peuplé de myriades d’autres humanités qui sont inconnues. Allah, le Dieu de l’Islam, ne saurait être à l’image erronée du Dieu biblique, un être minuscule, soumis aux aléas de la nature et peinant pour se faire respecter par ses sujets, allant jusqu’à combattre corps à corps avec ses représentants. La mission de reformuler le Message divin dans  son authenticité est intervenue après l’altération des textes sacrés qui sont apparus avant lui. Le Coran reste ainsi le seul ouvrage d’origine divine à n’avoir jamais été falsifié, remanié ou oublié et il gardera ces éminentes et précieuses qualités, jusqu’à la fin des temps. Au Jour du Jugement Dernier, le Coran Sacré sera comparé à son prototype divin gardé, dans le Royaume céleste par les anges, afin de corroborer  son origine  primordiale et de témoigner que nul être humain, ni nul génie n’a été en mesure de le déprécier. La Parole de Dieu doit rester immuable et éternelle ;  il est malvenu que quiconque puisse la détourner de la voie de la Vérité, car elle est elle-même Vérité.
Si le Coran Sacré est universel par vocation et par définition, il n’en demeure pas moins qu’il doit être adapté à son contexte géographique et historique. En effet, bien que le dogme, l’idéologie et la philosophie, restent communs à l’ensemble des créatures de Dieu, où qu’elles soient dans l’univers l’intégration particulière de l’Enseignement divin, dans un contexte donné,  doit tenir compte de spécificités propres de chaque environnement local et du groupement humain concerné. Le Coran ne saurait être décalé relativement à son milieu ni  par rapport au temps. Ainsi,  quand l’Enseignement  révélé par le Prophète Mohammed, que le Salut et la Bénédiction d’Allah soient sur lui,  évoque des événements célestes, qui concernent l’univers en général, il n’en consacre pas moins l’essentiel du Message aux problèmes qui se posent à l’humanité terrienne,  se référant même  aux données régionales, car il ne saurait séparer le fond spirituel du contexte historique.
Cela est particulièrement vrai pour la longue lignée des Annonciateurs et des Messagers, qui se sont succédé sur terre, pour faire parvenir aux hommes la Parole Divine authentique, et dont le dernier d'entre eux,  précisément le Prophète Mohammed, que le Salut  et la Bénédiction d’Allah, soient sur lui, parachève le cycle des Envoyés de Dieu, jusqu’à extinction de l’humanité. Si, avant lui,  de  nombreux Prophètes furent  délégués à leurs peuples respectifs, par contre,  le Prophète Mohammed, reste l’unique Messager à avoir été délégué à l’ensemble de l’humanité et pour les temps des temps. Au Jour du Jugement Dernier, c’est le Coran Sacré qui servira de référence  et prononcera entre les hommes. Il ne sera tenu compte ni de la Bible juive, ni de la Bible chrétienne, ni d’autres ouvrages sacrés, qui ont tous été altérés par des mains corruptrices ou dégradés par le temps.
S’il est important de faire le recensement des Prophètes nommément cités par le Coran, il s’avère encore plus important  de mettre en parallèle leur comportement à travers les écrits bibliques. En dépit de nombreuses similitudes entre les Livres Sacrés, il existe néanmoins des différences étonnantes qu’il est indispensable de mettre en relief  pour marquer l'écart pouvant exister entre deux ou plusieurs récits d'un même événement.
ADAM  ET  EVE : (ADEM ET HAOUA)
Le Coran possède cette particularité d'être le seul Livre Sacré, à remonter le temps jusqu'à la création de l'univers, qu’il ne faut pas confondre avec la Genèse biblique, consacrée essentiellement à la formation de la Terre et de son ciel. Il décrit les phénomènes grandioses, qui ont présidé à la création de cet univers illimité, que les savants commencent à peine à découvrir,  éprouvant d’immenses difficultés à en comprendre aussi bien la genèse que le fonctionnement. La création de l’univers et de la terre est rapportée avec précision  par le Coran ; l’aménagement de la planète Terre et son habitabilité précédèrent l'apparition de la vie,  et notamment celle de l’homme, ce qui est conforme à la logique. Nombre d’autres phénomènes  sont traités dans la  seconde partie de cet ouvrage réservée à ce sujet. La création du premier homme Adam, puis de sa femme Eve, constitue l’acte fondamental à partir duquel l’humanité allait voir le jour.  Après une période de vie indéterminée, Adam et Eve succombèrent conjointement à la tentation incarnée par Satan (Iblis).
Le Coran s'écarte ici de la Bible qui accuse Eve d'avoir été tentée par le serpent avant d’entraîner Adam à manger le fruit défendu. En conséquence, il ne  culpabilise pas outre mesure la compagne d’Adam et reconnaît en elle, un être soumis aux mêmes penchants que les autres humains dans leur essence primordiale. En outre, le Livre Sacré des Musulmans ne considère pas   le « péché originel » comme un crime dont l’ensemble de l’humanité aurait à en assumer la charge indigne. La faute incombe personnellement à Adam et Eve, qui sont tenus d’en supporter les conséquences sans aucune répercussion sur leurs descendants.  Dieu agréa le repentir d’Adam et d’Eve, ainsi qu’il est précisé dans la sourate suivante : « Ils dirent (Adam et Eve) : Seigneur, nous nous sommes lésés nous-mêmes ; si Tu ne nous pardonnes pas et si Tu ne nous fais pas miséricorde, nous serons au nombre des perdants. » (Coran 7. 23). « Nous leur dîmes : Descendez de ces lieux, ennemis les uns des autres (Satan et l’homme). Vous trouverez sur terre un lieu de séjour et de jouissance éphémère. Adam accueillit les Paroles de Son Seigneur et revint à Lui repentant. Dieu est en vérité, celui qui revient sans cesse vers le pécheur repentant. Il est Miséricordieux. » (Coran 2. 36. 37).
Ainsi, point de péché originel en Islam. Le Seigneur de l’univers n’allait pas entacher  Son Œuvre créatrice, par une fausse disposition, aussi malencontreuse que mal venue et déplacée. Un Dieu de Justice allait-il déjà faire endosser à une humanité qui n’avait même pas été créée, une transgression commise par d’autres ? Allah est un Dieu de Justice et non un Dieu d’iniquité. Ceux qui ne l’ont pas compris, ont surchargé la descendance d’Adam et d’Eve, d’un poids avilissant qu’elle n’avait pas à supporter. L’Islam ne culpabilise pas les gens avant leur naissance, comme s’ils avaient été maudits d’avance par Dieu. C’est méconnaître La Miséricorde, l’Indulgence, la et Mansuétude du Seigneur de l’univers que de croire qu’Il puisse damner les gens sans raison et avant même leur création.
Si le cas était avéré, Il n’avait pas besoin d’invoquer le péché originel, Il aurait agi librement, sans contrainte et sans motif. Aussi, les Musulmans n’ont pas à assumer la responsabilité du  péché originel, ils en  laissent la charge à ceux qui ont été « choyés » par leurs propres religions. Si la Bible cautionne un tel comportement, elle le fait à ses risques et périls et dans le cas où les fidèles juifs et chrétiens sont enchantés d’avoir été condamnés rétroactivement par le Dieu biblique, alors qu’ils sont innocents, grand bien leur fasse. Il est vrai cependant, que les Chrétiens ont été rachetés par le « sacrifice du Christ », mais tout cela s’est fait verbalement et sans l’accord de l’intéressé, puisqu’une fois sur la croix, il s’écria : «  Eli, Eli, lema sabachtani ? (« Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? L’Evangile selon Matthieu. 27. 46). Aussi, il ne reste plus que les Juifs pour se faire du mauvais sang sur le sort qui les attend. A moins qu’eux aussi, ne disposent d’une botte secrète qu’ils sortiraient au dernier moment, pour tout remettre en cause.
Adam avait été doté de facultés appropriées, comme l'intelligence, la raison, la ferveur.  Dieu lui inculqua la compréhension des secrets-de la création qu’Il lui plut de porter à sa connaissance, et  en fit un être supérieur à l’ensemble des autres créatures  vivant sur Terre. Le Coran dit : « Nous (Allah) avons honoré les fils d'Adam, Nous les avons portés sur la terre ferme et sur la mer; Nous leur avons accordé d'excellentes nourritures et leur avons donné la préférence sur un grand nombre (d’êtres) que Nous avons créés. » (Coran 17. 20). Relativement à ce sujet, il faut souligner la différence  effectuée par le Coran, entre les créatures terrestres (animales et végétales), qui ont été soumises en totalité et sans exception  à l’homme,  et les créatures extraterrestres ou cosmiques, sur lesquelles, les fils d’Adam ne disposent que d’une ascendance relative, signifiant par là, que d’autres êtres créés dans l’univers sont plus éminents que l’être humains.  Ainsi, l’homme n’est plus la seule créature de l’univers, selon les croyances judéo-chrétiennes et d’autres religions, mais bien un être perdu, dans les immenses espaces intersidéraux qui comportent d’autres créations parfois supérieures à l’homme. C’est le sens de cette sourate, qui sera explicitée plus loin et qui porte en elle, les germes d’une remise en cause d’un Fils unique de Dieu, envoyé à une humanité unique existant de par l’univers !
En parlant de secrets de la création, il s’agit de toute évidence, des phénomènes dont Dieu a bien voulu instruire Adam, et non des mystères de la Création qui relèvent de la seule Omniscience divine. De  même qu’un animal ou un végétal possède son propre capital génétique, qui le fait agir de telle ou telle façon, en général dans le sens de la préservation et même de l’évolution de l’espèce considérée, sans jamais faillir à son programme, l’être humain a été doté des connaissances nécessaires, infiniment plus vastes et plus complexes, qui lui permettent d’évoluer dans la vie, dans le sens qui lui est profitable  et ce, conformément à la prédétermination divine.  Quand Dieu chassa Adam et Eve, Il ne voulut pas les laisser errer dans le désespoir, et c’est là une nouvelle preuve de Sa Mansuétude infinie : « Nous leur dîmes : - Descendez, d’ici. Toutes les fois que Je vous enverrais un guide (un Prophète ou un Enseignement) ceux qui le suivront seront exempts de toute crainte et n'auront point à s'affliger. Quant aux incrédules qui traitent Nos Signes de mensonges, ils auront l’enfer pour séjour éternel. »  (Coran 2. 39-40). Ainsi l’homme aura été averti à l’avance des conséquences de ses actes ; celui qui est raisonnable s’activera à les embellir, conformément aux prescriptions divines. Tandis les criminels et les gens négligents et irréfléchis, se laisseront entraîner par les mondanités de la vie et oublieront ou renieront volontairement, jusqu’à leur comparution devant le Tribunal divin.
Adam et Eve eurent des enfants. Leurs noms ne sont pas mentionnés par le Coran. Selon la Bible,  l'aîné s'appelait Caïn (Qabil en arabe) et  le deuxième fils  Abel (Babil). Ils offrirent des sacrifices au Seigneur. Celui de Babil fut agréé, alors que celui de Qabil fut rejeté. Qabil tua son frère, par jalousie et devint le premier meurtrier parmi la descendance d'Adam.
Le Seigneur reprocha son crime à Caïn. Il lui dit selon l’Ancien Testament : « Désormais, le sol te maudit, lui qui s'est ouvert pour recueillir le sang de ton frère, ta victime. C’est pourquoi tu auras beau le cultiver, il ne te donnera plus ses fruits. Tu seras un déraciné, toujours vagabond sur la terre. Caïn se plaignit au Seigneur :- Seigneur, Ma peine est trop lourde à porter. Tu me chasses  aujourd’hui du sol cultivable et je vais devoir me cacher loin de Toi. Je serai un déraciné toujours vagabond sur terre. Quiconque me trouvera pourra me tuer. » (Genèse 4. 10 à 14).  Les appréhensions de Caïn, ne sont pas justifiées,  puisqu'en dehors de ses parents, il était le seul être existant sur une terre vide et le Coran ne reprend pas à son compte l'inquiétude infondée du meurtrier. Ce genre de méprise et courant dans la Bible, démontrant son altération, car  si Dieu en avait été vraiment l’Auteur, une telle bévue n’aurait pu trouver un terrain favorable pour germer. Le Livre Sacré est exemplaire à ce sujet,  il est dépourvu de contradiction, car il émane véritablement et entièrement d’Allah, le Seigneur et Créateur de l’univers. D’autres aberrations bibliques seront relevées, sans qu’il s’agisse d’établir un acte d’accusation à l’égard de ce Livre Sacré, car une grande partie de son contenu est véritablement d’origine divine. De nombreuses générations se succédèrent par la suite jusqu'à Noé (Nouh).
NOE (NOUH)
Le temps écoulé entre Adam et Noé reste un mystère. La Bible mentionne une généalogie de dix générations s'étendant sur 1056 ans. Toutefois, ces données sont à prendre non seulement avec précaution, mais aussi  avec circonspection. Parce que d’autres sources religieuses ne donnent pas la même liste généalogique. Ainsi, Luc l’évangéliste, qui confirme les 10 générations, en ajoute une onzième de son cru et qui n’est pas du goût des Juifs,  puisqu’il fait descendre Adam, du Fils de Dieu ! (Luc. 3. 38) Cependant, il est avéré que l’authenticité des filiations, reste une gageure, car du point de vue historique, aucune information exacte n’existe, c’est la bouteille à encre. D’ailleurs, c’est à partir de  ce décompte biblique, que les religieux ont établi l’âge de la terre, aurait été créée, il y a un peu plus de 6 700 ans ! Seulement à cette époque, la civilisation égyptienne existait déjà et ce pays était partagé en deux royaumes, celui de Bouto au nord et celui de Nekhen, au sud !
 Le Coran ne fait pas cas de ces estimations, pour le moins fantaisistes, qui ne reposent  sur aucune source fiable. Tout n’est que spéculation et supputation. Toutefois, comme les fidèles avaient besoin de repères pour se situer, les spécialistes en la matière leur ont donné tellement de preuves contradictoires, qu’ils sont maintenant plus désorientés qu’auparavant. Ainsi, selon la Bible,  la durée moyenne des générations était de 105 ans,  tandis qu’elle n’est plus que de 30 ans actuellement. Cette évaluation est remise en cause par les scientifiques, qui ont entrepris des recherches sur le terrain et professent exactement la tendance inverse ; les générations actuelles seraient moins rapprochées que celles du passé.
Noé fut envoyé comme avertisseur auprès de son peuple qui adorait des divinités nommées : Wadd, Souwa, Yaghout, Ya'ouq et Nasr. (Coran 71. 23-24). Seules, quelques personnes de condition modeste prêtèrent attention à ses paroles. Les notables eux, furent exaspérés et se rebellèrent contre lui. II lui demandèrent de chasser les croyants et le défièrent de faire tomber sur eux le châtiment dont il les menaçait. En désespoir de cause et après avoir vainement essayé de les amener à résipiscence, Noé implora Dieu de l'assister dans son destin. Sous son inspiration, il construisit une embarcation, pour échapper au déluge que  le Seigneur  allait provoquer et l’exhorta  d'embarquer sa famille, les croyants et un couple de chaque espèce (animale).
Le déluge eut lieu conformément au Décret divin, noyant le peuple idolâtre, tandis que Noé et les siens survécurent à la catastrophe. Le Coran s'écarte de la Bible sur plusieurs points. Dans le récit de la Genèse biblique, Noé construit un immense bateau, sur les indications très détaillées, du Seigneur. Ainsi, Il lui ordonna de construire une arche, un grand bateau en bois de cyprès, dont les dimensions sont les suivantes d’après la Genèse : «Elle (l’arche) aura cent cinquante mètres de long, vingt-cinq de large et quinze mètres de haut ; elle comportera trois étages et sera enduite de poix à l’extérieur et l’intérieur. » (Genèse – 6. 14 à 16). A titre de comparaison, un bateau de cette taille, jaugerait au moins 20 000 tonnes et nécessiterait le concours de 250 ouvriers durant deux ans en moyenne. Mais, Noé réussit le tour de force de tout bâcler en un tour de main.
 Le Seigneur ordonna à Noé d’embarquer  sa famille, ainsi que des animaux parmi lesquels sept couples de chaque sorte d'animaux purs et un couple seulement de chaque sorte d'animaux impurs. Tous les animaux existant sur terre, ce qui représente plusieurs millions d’espèces différentes, avaient été réunis à bord de l'arche et le déluge se serait étendu à l'ensemble du globe. Le Seigneur en effet était attristé par le comportement malfaisant des hommes ; il regretta de les avoir créés (!) et dit : « Il faut que je balaye la terre les hommes que j’ai créés et même les animaux grands et petits. Je regrette vivement de les avoir faits. Mais Noé bénéficiait de  la bienveillance du Seigneur. » (Genèse 6. 5 à 8)
Le Coran ne confirme pas cette version, qui est d’ailleurs aussi réfutée par les sources historiques et géologiques. Il est invraisemblable de penser que de tous les habitants du monde, seuls Noé et sa famille avaient été fidèles à Dieu. Il est vrai que la Bible précise que ces hommes étaient nés de l’union des habitants du ciel avec les filles des hommes. Aussi, forcément les enfants qui naissaient de ces unions, n’étaient pas conformes au catalogue ; ils échappaient à tout contrôle et étaient portés à faire le mal. Alors Dieu décida de les éliminer. Puis c’est à partir des enfants Noé, que l’espèce humaine  fut reconstituée. La précédente qui, compte tenu de sa longévité, ne devait pas comprendre plus d’un millier de membres aurait été définitivement balayée de la scène terrestre. Contrairement à la Bible, le Coran ne précise pas que l’ensemble de l’humanité fut anéantie, ni que tout le règne animal fut embarqué pour échapper au désastre, pas plus que celui-ci n’avait une portée planétaire. Car ce serait contrevenir aux lois de la création initiale, que d’y ajouter une  création de substitution, comme si le modèle initial avait échoué. Depuis son origine l'humanité n'a jamais été décimée par un cataclysme quelconque, au point de se reconstituer, à partir d’un nouveau couple unique. Ces contradictions ont  fait l'objet de recherches scientifiques qui sont venues conforter les données coraniques et sont développées dans  l’article consacré au déluge.
ABRAHAM (IBRAHIM), ISMAEL ET ISAAC
Abraham était un patriarche biblique. Son nom  Abram,  fut changé par Iahvé, et depuis il s’appelle Abraham. (Genèse 16. 5). Originaire d’Ur, en Chaldée (Irak), il décide de s’installer au pays de Canaan, (Palestine) et reçoit la bénédiction divine. Il est le père d’Ismaël, qu’il a eu d’Agar (Hadjer) et d’Isaac, que lui donnera Sara. Ils seront les ancêtres fondateurs successivement des Arabes et des Juifs. Le signe de l’Alliance entre Dieu et Abraham est constitué par la circoncision, qui sera perpétuée par les Israélites et les Musulmans.  Quant aux Chrétiens, ils abandonnèrent cette pratique non pour des raisons religieuses, puisqu’elle constituait un rituel sacré, mais pour se conformer à certaines tendances déviatrices qui s’exercèrent, notamment sous l’influence de l’apôtre Saint Paul, en éloignant le Christianisme de ses origines juives et en le professant aux Gentils (aux Païens) alors le  Christ  s’adressait à ses compatriotes israélites et visait surtout à amender et à restaurer  le Judaïsme, qui avait été altéré.
Les Arabes connaissent Abraham, sous le nom  d’Ibrahim et en font non seulement un Prophète, mais aussi le premier Messager de Dieu, porteur d’un Enseignement Sacré. Après Noé,  il fut le Prophète le plus marquant. Son père s’appelait Azar (Téra pour la Bible) et vivait au milieu d’un peuple qui vénérait des idoles. Lui-même n’était pas attiré par ces croyances et se mit à chercher une forme d'adoration supérieure. Il prit respectivement une étoile, puis la lune et ensuite le soleil comme objet de son culte, mais lorsque ces astres disparurent, il se rendit compte qu’il s'était attaché à vénérer des objets soumis aux Lois d’un Etre infiniment supérieur à toute la création. Il se tourna alors vers l'adoration du Dieu Unique et prêcha auprès de son peuple, le monothéisme, selon les révélations qu’il recevait, puisqu’il avait doté du don de prophétie.
Les gens de son peuple tentèrent de le dissuader de se soumettre à un Dieu Unique, en magnifiant le rôle de leurs idoles. Il leur répondit selon le Coran Sacré : « Vous disputerez- vous avec moi au sujet de Dieu, alors qu’Il m’a dirigé ? leur répondit-il, je ne crains rien de ce que vous lui associez, à moins qu’Allah ne le veuille. La Science de Mon Seigneur s'étend à toute chose. Ne réfléchissez-vous pas ? Comment pourrais-je redouter ce que vous Lui associez alors que vous ne craignez pas de Lui adjoindre ce qu'aucune révélation n’est venue accréditer ? Quel est des deux partis, celui qui est le plus sûr ? Si vous compreniez ! Ceux qui croient et n’altèrent point leur foi d'injustice, se trouvent en sécurité, car ils sont bien dirigés. Tel est l'argument décisif que Nous avons donné à Abraham contre son peuple. C’est ainsi que Nous élevons le rang de celui qu’Il Nous plait d'élire. Ton Seigneur est le Détenteur de toute sagesse, Sa Science est infinie. » (Coran 6. 80 à 83)
Abraham dut faire face à l’hostilité des siens qui persistaient dans l'idolâtrie. Ils décidèrent de le jeter dans un brasier, mais il fut préservé des flammes par la Toute-puissance Divine : « Nous dîmes :- Ô feu, sois fraîcheur et paix pour Abraham. » (Coran 21. 69).
Abraham avait brisé les idoles qui étaient vénérées par son peuple,  pour démontrer leur inanité, aussi il dut s'expatrier  pour échapper à la vindicte de sa communauté  encore subjuguée par le polythéisme et l’idolâtrie. Il était accompagné de sa femme, de son neveu Loth et d'autres personnages qui avaient cru en son message. Sa femme, Sarah, étant stérile, Abraham eut un enfant d'une seconde épouse,  Hagar (Hadjer) d'origine égyptienne. Ce fils s'appelait Ismaël ; il est considéré comme l'ancêtre des Arabes. Abraham installa la mère et le fils dans une vallée, près de la Maison Sacrée de la Kaâba (La Mecque), qu’il devait édifier plus tard, avec l’aide de son fils. « Rappelle-toi quand Nous établîmes Abraham sur l’emplacement du Sanctuaire, précise le Coran, Nous lui prescrivîmes : Ne me donne point d’associés, et veille à purifier Ma Maison pour ceux qui viennent effectuer des circuits rituels ou s’acquitter des exercices pieux, debout, agenouillés ou prosternés. » (Coran 22. 26).
Par la suite, sa première femme Sarah devait donner naissance, d’une façon miraculeuse à un fils, qui fut nommé Isaac. Pour éprouver Abraham, Dieu le soumit à une épreuve pénible et cet épisode est resté célèbre tant chez les Musulmans que dans la tradition judéo-chrétienne. Selon les Israélites, Dieu demanda à Moïse, le sacrifice de son fils unique et ce fils, ne pouvait être  qu’Isaac, leur ancêtre. Ils s'appuient sur la Genèse biblique pour fonder leur opinion et confirmer leurs croyances. Voici ce que dit la Bible à ce sujet :   « Quand Isaac eut grandi, Dieu mit Abraham à l’épreuve. Il l’appela et Abraham répondit :- Oui, je t’écoute. Dieu reprit : - Prends ton fils Isaac, ton fils unique que tu aimes tant, va dans le pays de Moria, sur une montagne que Je t’indiquerai et là, offre-le-moi en sacrifice. Le lendemain, Abraham se leva tôt. Il fendit le bois pour le sacrifice, équipa son âne et se mit en route vers le lieu indiqué. Il emmenait avec lui deux serviteurs ainsi que son fils Isaac. Arrivé sur les lieux, il dit aux serviteurs :- Restez ici avec l’âne ; l’enfant et moi irons là-haut pour adorer Dieu, puis nous reviendrons ici. »
« Abraham chargea sur son fils le bois du sacrifice. Lui-même portait des braises pour le feu et un couteau. Tandis qu’ils marchaient tous deux ensemble, Isaac s’adressa à son père, Abraham. Celui-ci répondit :- Oui, je t’écoute mon fils.- Nous avons le feu et le bois, mais où est l’agneau pour le sacrifice ? Abraham répondit :- Mon fils, Dieu veillera Lui-même à procurer l’agneau. Ils continuèrent d’avancer ensemble. Quand ils arrivèrent au lieu indiqué, Abraham construisit un autel et y déposa le bois. Il lia son fils Isaac et le plaça sur l’autel, par-dessus le bois. Il saisit alors le couteau pour égorger son fils, mais l’ange du Seigneur l’appela du ciel. -- Abraham ! Abraham ! - Oui, répondit Abraham, je t’écoute. Le Seigneur reprit :- Epargne l’enfant, ne lui fait aucun mal. Je sais maintenant que tu respectes mon autorité ; tu ne m’as pas refusé ton fils unique. Abraham aperçut alors un bélier retenu par les cornes dans un buisson. Il alla le prendre et l’offrit en sacrifice à la place de son fils…» (Genèse 22. 1 à 13)
La première remarque porte sur la discontinuité du discours biblique ; ainsi c’est l’Ange qui appelle Abraham et lorsque celui-ci lui répondit : « - Oui, je t’écoute. », le Seigneur se substitua à lui, pour poursuivre : «  Epargne l’enfant, ne lui fait aucun mal. Je sais maintenant que tu respectes mon autorité. » Nul doute ici comme de nombreuses fois ailleurs, que le texte a été travaillé et cette manipulation est la cause de l’incompréhension qui en résulte. De plus, et contrairement à ce qu’exige l’éthique, Abraham a menti une première fois à ses serviteurs, puisqu’il promit de revenir vers eux avec son fils, alors qu’il savait pertinemment qu’il allait retourner tout seul. Il manqua à sa parole et à l’honneur, une deuxième fois, quand il dissimula à son fils, qu’il se préparait à l’immoler, pour faire plaisir à Dieu.
Nonobstant ces impostures qui sont indignes d’un personnage distingué par Dieu, les  Musulmans sont convaincus, et bien que le Coran ne le précise pas explicitement, que le garçon en question ne pouvait être qu’Ismaël, l’ancêtre des Arabes, et non Isaac qui a été ajouté par la suite. Leurs arguments sont nombreux et bien étayés.  Ils citent volontiers le passage suivant du Coran, après le supplice du feu où Abraham cherche refuge auprès de Dieu en disant : « - Je vais aller auprès de Mon Seigneur. Il me guidera dans Sa Voie : - Seigneur, accorde-moi un fils qui soit juste. Nous lui avons alors annoncé la bonne nouvelle, la naissance d’un fils doué de sagesse (Ismaël). »
« Lorsque l’enfant fut en âge d’accompagner son père, celui-ci lui dit : - Ô mon fils, je me suis vu en songe en train de t’immoler (en sacrifice à Dieu),  vois ce que tu en penses ?- Ô  Père, lui répondit son fils, fais ce qui t'est ordonné, tu me trouveras patient si Dieu le veut.  Le père et le fils étaient soumis à la Volonté de Dieu. Abraham tenait son fils, front contre terre prêt à l’immoler. Nous l’appelâmes :- Ô Abraham, tu as cru en ta vision et tu l’as réalisée. C'est ainsi que Nous récompensons ceux qui font le bien. » Ce fut une bien rude épreuve. Nous avons racheté son fils par un sacrifice solennel et Nous perpétuâmes son souvenir dans la postérité. Paix sur Abraham.  Ainsi, Nous récompensons les vertueux. Il était du nombre de nos fidèles serviteurs et Nous lui annonçâmes une bonne nouvelle, la naissance d’Isaac, un Prophète parmi les justes. » (Coran 37.99 à 112).
Ainsi, selon le Coran, c'est pour récompenser la soumission d’Abraham et sa détermination à immoler son fils unique Ismaël,  que Dieu lui annonça la naissance d’un second fils, Isaac. On trouve en effet dans la Bible une tradition coutumière, qui  consistait  à consacrer  au Seigneur les premiers-nés humains ainsi que les premiers-nés des animaux purs, ce qui tend à conforter la position du Coran. Puisqu’Ismaël était le premier fils d’Abraham. Voici quelques exemples de ces pratiques rituelles puisés dans l'Ancien Testament :
« Le Seigneur adressa la parole à Moïse et lui dit :- Consacre-Moi tout premier-né en Israël, car le premier garçon d’une femme et le premier petit d’un animal m'appartiennent. » (Exode 13.1-2). Et encore : « Tout premier-né M’appartient, y compris ceux de vos bêtes. »

       










Même les prémices des végétaux (les premières productions), étaient consacrées au Seigneur. « La première gerbe récoltée était présentée solennellement le lendemain du Sabbat, puis au cours des moissons on offrait deux pains préparés avec la farine des premières céréales récoltées. » (Lévitique 23. 9-17)
C'est donc traditionnellement que les prêtres et les fidèles, consacraient au Seigneur les premiers-nés humains et Ismaël a été le premier enfant d’Abraham, il était destiné à servir d’offrande spirituelle.  Cette consécration n’implique pas un sacrifice humain ou l’immolation, mais peut être seulement symbolique et allégorique, une offrande votive pour commémorer l’action d’un vœu qui a été exaucé par la divinité. Ceux qui tentent de substituer les personnages et d’inverser les rôles, afin de tirer profit de la situation, en niant  qu’Ismaël a été un véritable fils pour Abraham seraient bien inspirés de consulter minutieusement la  Bible qui donne des précisions bien utiles sur l'authenticité de cette filiation et la prédestination d’Ismaël, pour le sacrifice.  Notamment  les citations suivantes : « Agar mit au monde un fils que son père Abram (Abraham) nomma Ismaël. » (Genèse 16. 15) Egalement : « Quand Dieu eut fini de parler avec Abraham, Il le quitta. Abraham prit alors son fils Ismaël ...Abraham avait quatre-vingt-dix-neuf ans et son fils Ismaël treize, quand ils furent circoncis le même jour comme Dieu L'avait  ordonné (alors qu'Isaac n'était pas encore né » (Genèse 17. ¬18  à 26). Et aussi : « Lorsqu’il mourut à l'âge de 175 ans, ses fils Isaac et Ismaël l'enterrèrent dans la grotte de Maképa. » (Genèse 25. 9)
La Bible reconnaît qu’Isaac est né lorsque Ismaël avait quatorze ans, aussi il y a de quoi être légitimement étonné de lire ce commandement : « Prends ton fils Isaac, ton fils unique que tu aimes tant... et là, offre-le Moi en sacrifice. » (Genèse 22. 2).
 La contradiction est manifeste entre les trois citations bibliques qui sont en harmonie entre elles et la quatrième, qui vient déranger l’ordonnancement et perturber l’harmonie. L’analyse de la phrase contestée, fait apparaître que le nom d'Isaac a été sciemment ajouté pour modifier le sens de la révélation. En effet, la Bible n’a pas été transcrite sur des supports au moment de sa révélation, à l’image du Coran et fut recomposée, des siècles plus tard, par des scribes,  des prêtres et des docteurs de la Loi israélites qui avaient tendance à lui donner un contenu apologétique, qui faisait la part belle à leur communauté. Ainsi, l'expression « Ton fils unique »,  est incompatible avec le nom d’Isaac, du moment qu’il n'était pas unique, puisqu’Ismaël l'avait précédé de quatorze ans. Par ailleurs, même dans le cas où l'injonction visait Ismaël, en occultant le nom d’Isaac, il aurait été mal venu de préciser qu’il était unique, puisque les deux parties (l’orateur et le sujet) étaient conscientes de cela. Il ne viendrait à l’idée de personne de dire : « Prends ton véhicule unique »,  à quelqu'un qui ne dispose que d'une seule voiture. Le mot « unique » a été lui aussi introduit après coup, pour introduite Isaac, dans une scène où il ne figurait pas et tirer profit de cette situation qui valorise l’ancêtre des Juifs au détriment de l’ancêtre des Arabes.
 L'annulation des deux mots litigieux permettra de remodeler la phrase, en lui donnant un sens plus conforme aux exigences et de la libeller ainsi : « Prends ton fils, ton fils que tu aimes tant. » En supprimant les répétitions (« Ton fils » est mentionné deux fois),  qui ne se justifiaient que dans le cas d’une lecture « officielle et sacrée » incluant Isaac au détriment d’Ismaël, l’expression devient : « Prends ton fils que tu aimes tant »,  qui correspond parfaitement à la réalité. Ainsi se confirme l’évidence que la formule « Le fils unique », est une addition ultérieure au Texte d'origine, et que le nom d’Isaac n’est apparu que pour éliminer l’allusion faite à Ismaël. Il ne convenait pas, en effet, aux docteurs et aux prêtres juifs, qui ont eu à reconstituer les textes sacrés, qu’Ismaël, l’ancêtre des Arabes,  qui pratiquaient l’idolâtrie à l’époque, et qui étaient considérés comme un peuple barbare, bénéficie d’une telle considération divine, alors qu’Isaac, leur propre ascendant soit écarté, d’une  distinction aussi prestigieuse. Il fallait retravailler le texte et inverser les données pour tirer profit d’une situation, qui devait, dans tous les cas, être éminemment favorable à ses auteurs.
 Le  passage relatif au sacrifice, qui était censé refléter la minutie et la concision à l’origine : « Prends ton fils que tu aimes tant », est devenu par suite de ces manipulations, verbeux et diffus : « Prends ton fils Isaac, ton fils unique que tu aimes tant... » Les ajouts destinés à inverser les rôles et à glorifier Isaac,  sont venus au contraire confirmer la réalité de l’éminence d’Ismaël. Car malgré l’addition « fils unique », qui ressemble plus à une cautère sur une jambe de bois, qu’à la réalité historique, Isaac n'a jamais été le premier-né ni le fils unique d'Abraham, alors qu'Ismaël au contraire,  a été le premier-né et le fils unique durant une grande partie de sa jeunesse. Les docteurs juifs et les scribes ont manqué de subtilité. Ils ont eu la main lourde dans leur tentative de recomposition, si bien qu'à force de trop vouloir prouver, ils sont arrivés à intervertir la réalité, et à rendre le texte sujet à caution. Trop c'est trop, dit un dicton. Il s'applique bien à cet exemple, qui de toute façon est loin d'être isolé.
Pour justifier cette pratique, certains exégètes ont prétendu que le sacrifice des premiers-nés était une coutume imposée par Moïse, six siècles après Abraham. Par conséquent, à l'époque de ce dernier,  les intéressés n’étaient pas tenus d'observer une tradition qui n'existait pas. Seul le sort pouvait désigner la victime de l'offrande et Isaac a été choisi par le destin. Des arguments qui sont contredits par le texte biblique lui-même  puisque la coutume du premier-né remontait non pas à Moïse mais selon la Bible, à Adam, le père de l’humanité.  L'Ancien Testament enseigne en effet, que parmi les fils d'Adam, Caïn était cultivateur et Abel, berger. Le premier offrit au Seigneur les produits de la terre (sans préciser qu’il s’agissait des premiers produits), Dieu refusa l'offrande. Lorsqu’Abel à son tour, apporta en sacrifice des agneaux premiers-nés de son troupeau, son présent fut accepté. (Genèse 4. 3-4). Caïn en conçut du dépit et assassina son frère. La tradition de l’offrande des premiers-nés remonterait en conséquence à Adam et non à Moïse. Abraham devait s'en inspirer fidèlement et ne pas transgresser  une pratique consacrée.
Mais, la Bible renferme  une autre argumentation de choix en faveur de la thèse du sacrifice d’Ismaël ! Il s’agit toujours du fameux Commandement « Prends ton fils ... que tu aimes tant. » Ce fils qu'Abraham chérissait n'était autre qu’Ismaël. Lorsque Dieu Lui annonça la venue d’Isaac, il répondit, selon la Bible : « Pourvu qu’Ismaël vive et que Tu t’intéresses à lui, je n'en demande pas plus. » (Genèse 17.18). Il ne fut pas enchanté outre mesure par l'annonce de la naissance d’Isaac. Il montra son amour et son affection pour Ismaël et pria pour que Dieu le bénisse. Il ajouta qu’il ne demandait rien de plus et ne désirait pas un autre enfant, puisque Ismaël avait comblé ses espérances. Cette attitude correspond à la formule biblique « Ton fils que tu aimes tant. » Dieu  répondit : « Je le bénirais (Ismaël) Je le rendrai fécond et Lui donnerai une nombreuse descendance. Il sera le père de douze princes et l'ancêtre d'un grand peuple. » (Genèse 17. 18 à 20).
Le nom même d’Ismaël vient confirmer cette version, puisqu’en hébreu, il signifie : « Dieu a entendu. » Il lui a été donné à la suite d'une prière d’Abraham qui, après s’être expatrié de sa région corrompue par l'idolâtrie, invoqua Dieu. Le Coran rapporte ceci : « Il dit  (Abraham): Je vais aller vers Mon Seigneur, Il me guidera. - Seigneur accorde-¬moi un fils qui soit juste. » (Coran 37. 99-100). Dieu a entendu cette prière (traduit en hébreu par : Il (Dieu) à entendu. » Le Coran précise : « Nous (Dieu) lui avons annoncé une bonne nouvelle, la naissance d’un garçon, doux de caractère. Lorsqu’Ismaël grandit, son père lui dit :- Ô mon fils je me suis vu moi-même en songe en train de  t’immoler, qu’en penses-tu ? » (Coran 37. 101-102). Aucun doute n'est donc permis sur l'identité d’Ismaël. Le Coran le confirme clairement et la Bible implicitement, en essayant d’inverser les données pour faire croire qu’il s’agissait d’Isaac. Mais l’opération n’était pas simple, trop de preuves contraires se trouvaient sur le chemin des manipulateurs, pour leur permettre de faire avaler la pilule aux gens doués d’un minimum d’exigence.
Pourquoi Ismaël était-il tellement cher à Abraham ? Le Coran lui attribue un caractère doux et il était juste. La Bible en écho en fait un fils aimé de son père. En outre et, en dehors de son caractère agréable, Ismaël avait été ardemment souhaité par Abraham. Selon le Coran, ce dernier adressa des prières à Dieu pour avoir un fils et ses suppliques furent entendues. La Bible  abonde également en ce sens, mais reconnaît en plus qu'Abraham ne s'unit à Agar, (Hadjer),  que dans le but d'avoir un fils. Lorsque Ismaël naquit, c'était un vœu, combien cher qui était exaucé.
Quant à Isaac, Dieu en fit l'annonce à Abraham sans que celui-ci ne lui demande rien et ne l’invoque en quoi que ce soit. La  réaction de ce dernier  se fit du reste durement ressentir, et elle n’avait rien d’une manifestation de joie débordante, puisqu’il dit en substance, selon la Bible : « Ismaël me suffit, je n’ai pas besoin d'un autre enfant. » Ainsi se trouve confirmé le choix d’Ismaël pour la consécration rituelle. Car, non seulement il avait été le premier fils et le fils unique d’Abraham,  mais également très cher à son père et Dieu voulait éprouver celui-ci en lui demandant de lui offrir en sacrifice ce qu'il avait de plus précieux. C'était évidemment Ismaël, qui a été sans aucun doute choisi par le Seigneur, offert par Abraham et racheté par une offrande. Une noble distinction pour un non moins noble Prophète.
Ceci dit, il ne saurait être question de réduire en quoi que ce soit l’importance de la mission d’Isaac qui a été un Prophète de Dieu, parmi les justes. Le Coran refuse  d'accorder une distinction quelconque à un Prophète au détriment d'un autre, conformément au verset suivant : (C’est Dieu qui parle) : « Dites : Nous croyons en Dieu, à ce qui nous a été révélé, à Abraham,  à Ismaël, à Isaac, à Jacob et aux Tribus, à ce qui a été donné à Moïse et à  Jésus ; à ce qui a été donné aux Prophètes de la part de leur Seigneur. Nous n'avons de préférence pour aucun d'entre eux, nous sommes soumis à Dieu. » (Coran 2. 136)
Abraham est désigné dans le Coran comme l'Ami de Dieu : Khalil, selon le verset suivant : « Qui donc professe une meilleure religion, que celui qui se soumet à Allah, tout en se conformant à la Loi révélée, en suivant la religion d’Abraham, qui est un vrai croyant ? Allah a pris Abraham pour ami privilégié. » (Coran 4. 125). Abraham est un exemple pour les croyants en raison de la pureté de sa foi. Il pratiquait un monothéisme authentique, il a été le fondateur de la Maison Sacrée de La Mecque (la Kaâba), le plus ancien temple sur terre consacré à Allah, le Seigneur de l’univers, bien avant celui qui a été érigé par Salomon à Jérusalem. Il était un guide vertueux pour les hommes. A ceux qui se réclamaient spirituellement de son héritage en excluant les autres communautés, à l'image des Judéo-chrétiens face aux Musulmans, le Coran remet les pendules à l'heure et ce n'est que justice : «Ô vous qui avez reçu les Ecritures (Juifs et Chrétiens), pourquoi vous disputez-vous au sujet d’Abraham, alors que la Torah et l’Évangile n'ont été révélés qu’après lui ?  Etes-vous dépourvus de jugement ? Abraham n’était ni Juif ni Chrétien, mais un vrai croyant soumis à Dieu (Musulman). Il n’était pas du nombre des polythéistes. » (Coran 3. 65 à 67). De fait, Abraham n’était ni Juif ni Chrétien, il avait vécu avant la fondation du Judaïsme et du Christianisme  et a été le Messager de la religion abrahamique qui est la source d’inspiration du Judéo-christianisme et dont l’Islam revendique l’authenticité ! Aussi toute tentative de récupération par les factions qui se revendiquent de lui, en altérant son enseignement, est vouée à l’échec. D’autant qu’il a été le fondateur du Temple de la Kaâba, à La Mecque,  l’oratoire sacré (la Qibla) vers lequel  s’orientent les Musulmans du monde entier, pour leurs prières quotidiennes. Et, ce n’est pas peu que d’être le centre de la terre pour les dizaines de milliards de Musulmans qui se sont succédé jusqu’à ce jour.
D’autres contradictions existent entre la Bible et le Coran relativement au récit d’Abraham. Ainsi dans la Bible, ce dernier ne révèle pas à son fils, l’objet de leur déplacement, il le laisse moisir dans un secret teinté d’hypocrisie. Une fois arrivé sur les lieux du sacrifice, il le ligote, le place sur le bûcher et s’apprête à l’égorger avant d’allumer le feu et le brûler en sacrifice consumé. Une démarche effroyable, pour un père qui chérissait son enfant,  même si les injonctions divines, devaient être exécutées dans toute leur rigueur, car sous les apparences visibles se cachent les mystères qui ne sont pas accessibles à la raison.
Le Coran professe un humanisme, qui est absent dans la Bible. Abraham n’a été destinataire d’aucune prescription relative au sacrifice de son fils, cette scène lui est seulement apparue en songe. Il en avait fait l’interprétation en concluant que Dieu lui demandait d’immoler Ismaël, pensant ainsi accomplir  une œuvre sacrificielle, qui serait une preuve de sa ferveur et de sa soumission. Il en informa son fils, et celui était consentant, comme cela a été rappelé plus haut. Cependant, au moment de concrétiser son rêve, Dieu dans Son immense mansuétude, suggéra  à Abraham d’immoler un bélier compensatoire à la place d’Ismaël.  La Bible précise qu’Abraham s’était muni de braises, afin de consumer la dépouille de son fils par le feu, comme si l’immolation n’était pas suffisante à elle seule pour satisfaire les exigences d’un Dieu biblique implacable. Cette version n’est pas corroborée par le Coran, qui  ne souscrit pas à l’extrémisme professé par l’Ancien Testament. Ce sujet réapparaîtra plusieurs fois par la suite
LOT - (LOTH)
Loth est le neveu d'Abraham. Il suivit son oncle jusqu'en Palestine où il s'installa à Sodome et épousa une femme du pays. Il fut un Prophète digne de foi et désavoua les Sodomites qui vivaient dans la turpitude, se livrant à l'homosexualité et pratiquant d'autres actes abominables et contre nature. Il les convia au culte de Dieu Unique mais sans résultat : Voici ce que rapporte  le Coran : « Le peuple de Loth accusa à son tour les Prophètes d'imposture. Loth, leur frère, leur dit :- Ne craindrez-vous pas Allah ? Je viens vers vous comme Apôtre digne de foi. Craignez Dieu et obéissez-moi. Je ne vous demande aucun salaire pour prix de ma mission, ma seule rétribution est à la charge de Dieu Souverain de l'univers. Auriez-vous commerce avec des hommes parmi toutes les créatures, délaissant vos femmes que Dieu a créées pour vous ? Vous êtes assurément un peuple pervers. Ils lui répondirent :- Si tu ne cesses pas tes exhortations, nous te chasserons de la ville.- Je fuis l'abomination pour ce que vous faites. Seigneur, préserve-moi ainsi que les miens de leurs actions infâmes. Nous les sauvâmes, lui et les siens, jusqu'au dernier, exceptée une vieille (femme) qui était restée en arrière, puis Nous exterminâmes les autres. » (Coran 26. 160 à 172)
Le nom de la ville de Sodome  est cité avec Gomorrhe par la Bible, mais le Coran ne fait pas mention de cette dernière. Les commentateurs musulmans  précisent que cette ville se trouve sur la route qui mène de La Mecque vers la Syrie. Le Coran mentionne « qu'elle était située sur un chemin connu de tous. » (Coran 15. 76) Ce qui est parfaitement fondé, puisque la voie reliant La Mecque à la Syrie était une route commerciale, très fréquentée par les caravaniers.
La version biblique correspond avec quelques variantes au récit coranique, mais selon l’Ancien Testament,  la femme de Loth (qui est considéré comme un personnage biblique et non comme un Prophète, contrairement au Coran) fut transformée en statue de sel pour avoir regardé en arrière (vers Sodome et Gomorrhe. Genèse 19. 23).  Voici la version biblique : « Vers le soir, deux anges arrivèrent à Sodome…Lot les invita chez lui ; il leur prépara un repas et fit cuire des galettes, puis ils mangèrent. Ils n’étaient pas encore couchés lorsque les hommes de Sodome encerclèrent la maison…Ils appelaient Lot et lui dirent :- Où sont les gens qui sont venus chez toi, fais-les sortir. Nous voulons prendre notre plaisir avec eux. Lot sortit sur le seuil de sa maison et leur dit :- Non, mes amis, ne commettez pas ce crime. J’ai deux filles vierges, je vais vous les amener et vous les traiterez comme vous voudrez. Mais ne faites rien à ces gens, ce sont mes hôtes… Ils bousculèrent Lot avec violence et s’approchèrent de la porte pour l’enfoncer. Alors, les deux anges empoignèrent Lot, le ramenèrent à l’intérieur et refermèrent la porte. Ils frappèrent d’aveuglement tous les hommes, si bien qu’ils ne purent retrouver la porte. » (Genèse 19. 1 à 11). Puis les anges pressèrent Lot, sa femme et ses deux filles de quitter la ville, car le Seigneur avait décrété sa destruction ainsi que celle de Gomorrhe. Il fit tomber du ciel, une pluie de souffre enflammé et soumit à un total bouleversement les deux cités et leurs habitants, de même que toute la région et sa végétation. La femme de Lot qui regarda en arrière, fut changée en statue de sel.
Cependant, et contre toute attente, la Bible attribue un comportement édifiant et immoral aux deux filles de Loth qui enivrèrent leur père afin de passer la nuit avec lui. De ces relations incestueuses, seraient nés Moab, l'ancêtre des Moabites et Ben Ammi, l'ancêtre des Ammonites (Genèse 19. 31 à 35). Le Coran rejette complètement ce genre de divagations absurdes, qui font d'un Prophète de Dieu,  un inceste maudit par les conventions et les pratiques et de ses filles des dépravées et des débauchées. Une triste image, d’une famille distinguée par Dieu, qui prône précisément des vertus absolument opposées à la déchéance dont la Bible affuble Loth et ses filles.
JACOB (YAÂQOUB)
Jacob est un patriarche selon la Bible. Il est le fils d’Isaac et de Rebecca et le frère d’Esaü, à qui il rachète son droit d’aînesse pour un plat de lentilles. La Bible développe abondamment ce récit, qui peine pour s’imposer comme une chronique historique. (Genèse 25. 39).  D’après l’Ancien Testament, alors qu’il préparait un plat de lentilles, Jacob reçut la visite de son frère ainé Esaü, qui revenait de la chasse, très fatigué et lui dit : «Je n’en peux plus, laisse-moi vite avaler ce potage roux. » Jacob répondit : « Cède-moi d’abord tes droits de fils aîné. » Esaü déclara : « Je vais mourir de faim. A quoi me serviront mes droits de fils aîné ?... Alors Esaü jura qu’il lui cédait ses droits de fils aîné et Jacob lui donna du pain et du potage aux lentilles. Esaü mangea et but, puis s’en alla. Il n’accorda aucune importance à ses droits de fils aîné. »  (Genèse 25. 30 à 34). A l’époque, l’aîné de la famille héritait des droits et des biens laissés par les parents. Ce sont précisément toutes ces attributions dont se dessaisit Esaü  en échange  d’un plat de lentilles.  Une fois la transaction accomplie, ou plutôt le piège refermé, il restait à Jacob de convaincre son père de lui céder ces droits  qui étaient promis à Esaü, car il n’était pas au courant  de ce marché et ne pouvait l’approuver sans  contrevenir à toutes les conventions en usage à l’époque.
 Sur les conseils de sa mère, qui imagina le stratagème, Jacob  devait  user d’artifices, pour  tromper son père et arriver à réaliser son rêve.  Elle apprêta deux chevreaux  et en fit un de ces plats appétissants dont raffolait Isaac, puis recouvrit les bras et les parties lisses du cou de Jacob, avec les peaux de chevreaux, car Esaü avait un système pileux particulièrement développé. Puis, ainsi accoutré Jacob prit le plat et du pain et alla trouver son père qui était pratiquement aveugle. «  Mon père, lui dit-il, je suis Esaü, ton fils aîné, viens donc t’asseoir pour manger ce que je te rapporte, ensuite tu me donneras ta bénédiction. » « Approche, je veux te toucher pour m’assurer que tu es bien mon fils Esaü, répondit Isaac. » Il le toucha au bras, mais  ne s’aperçut pas du stratagème, car Jacob était couvert de poils, comme ceux d’Esaü. Isaac demanda : « Tu es bien mon fils Esaü ? »  « Oui, répondit Jacob. » « Sers-moi mon fils, pour que je mange et que je te donne ma bénédiction. » Isaac mangea puis donna sa bénédiction à Jacob, alors qu’elle était destinée à  Esaü. Lorsque ce dernier revint de la chasse, il prépara un plat appétissant avec le gibier et le rapporta à son père. « Qui es-tu demanda Isaac ? » « Je suis Esaü, ton fils aîné, répondit-il » « Mais alors qui est celui qui a chassé du gibier, me l’a apporté et m’a fait manger de tout avant ton arrivée ? C’est à lui que j’ai donné ma bénédiction, et elle lui restera acquise. »
Quand Esaü entendit les paroles de son père, son cœur déborda d’amertume et il se mit à pousser de grands cris. Il supplia son père : « Donne-moi aussi une bénédiction, père ! » «  Ton frère est venu et m’a trompé. Il a emporté la bénédiction qui te revenait…Je ne peux rien faire pour toi mon fils. »  « Il porte bien son nom de Jacob (qui signifie celui qui dupe), répondit Esaü. Puisqu’il m’a dupé deux fois. Il s’est emparé de mes droits de fils aîné et maintenant voilà qu’il s’empare de la bénédiction qui me revenait ! » (Genèse. 27.1 à 40). Dès lors, Esaü promit de tuer Jacob qui l’avait berné aussi perfidement. Cependant, malgré sa détermination,  il n’arriva pas à ses fins et Jacob, le fourbe et l’hypocrite, put savourer les fruits de son escroquerie.
Jacob était l’époux de Léa et de Rachel, filles de Laban, mais il est connu surtout pour être le père des douze fils, qui ont donné naissance aux douze tribus d’Israël. Il a été surnommé « Israël », par les siens, après son « combat contre Dieu » et  de ce fait il est considéré comme l’ancêtre éponyme des Israélites qu’il fait descendre en Egypte à l’appel de son fils Joseph (Youssef),  alors intendant de Putiphar, un personnage égyptien, puis ministre de Pharaon. Il meurt dans ce pays. Jacob n’est pas considéré comme un Prophète par la Bible, mais seulement le dernier des patriarches qui vécurent avant lui, et dont la longévité était légendaire.
Le Coran au contraire, en fait un Prophète de Dieu, éminent. « Lorsque Abraham abandonna son père et ceux qui adoraient des faux dieux, Nous lui donnâmes pour fils Isaac et Jacob et firent d'eux des Prophètes. » (Coran 19. 49). Jacob était le fils d’Isaac et le petit-fils d’Abraham et allait fonder la lignée israélite. II est présenté sous les traits d'un homme possédant la science (Coran 12. 68), et soumis à Dieu (« soumis » est la traduction de mouslim ou musulman). Il recommanda à ses enfants la soumission au Créateur de l’univers, au même titre qu'Abraham l'avait préconisée avant lui. Le Coran rappelle : « Lorsque Dieu dit à Abraham : « Résigne-toi à Ma Volonté. » Il répondit : « Je me soumets au Seigneur de l’univers. » Abraham engagea ses enfants à suivre cette voie et Jacob en fit autant. Il leur dit : « Ô mes enfants, Dieu vous a choisi une religion, ne mourrez pas sans l’avoir embrassée. Lorsque la mort se présenta à lui, il dit à ses enfants : « Qu’allez-vous adorer après moi ? » Ils répondirent : « Nous adorons ton Dieu, le Dieu de tes pères : Abraham, Ismaël et Isaac, le Dieu Unique et nous nous soumettons à Lui. » (Coran 2. 131-133)
Plus tard, Jacob reçut le nom d’Israël après son combat de nuit contre Dieu ! (Genèse 32). En hébreu le terme Israël évoque  effectivement l’expression de « lutter contre Dieu ».Voici comment l’Ancien Testament présente cet épisode capital pour les Judéo-chrétiens, mais invraisemblable pour les Musulmans : « Au cours de la nuit, Jacob se leva, prit ses deux femmes, ses deux servantes et ses onze enfants et leur fit traverser le gué du Yabboq avec tout ce qu’il possédait. Il resta seul et quelqu’un lutta avec lui jusqu’à l’aurore. Quand l’adversaire vit qu’il ne pouvait le vaincre dans cette lutte, il le frappa à l’articulation de la hanche qui se déboîta. Il dit alors : « Laisse-moi partir, car voici l’aurore. »  « Je ne te laisserai pas partir si tu ne me bénis pas » répliqua Jacob. L’autre demanda : « Comment t’appelles-tu ? » « Jacob »,  répondit-il. L’autre reprit : « On ne t’appellera plus Jacob mais Israël, car tu as lutté contre Dieu et contre les hommes et tu as été le plus fort ! » « Jacob demanda : « Dis-moi donc quel est ton nom ? » « Pourquoi me demandes-tu mon nom ? » répondit-il. Alors, il bénit Jacob. Celui-ci déclara : « J’ai vu Dieu face à face et je suis encore en vie. » C’est pourquoi il nomma cet endroit Penouel,  qui signifie Face de Dieu. Quand le soleil se leva, Jacob avait passé le gué de Penouel. Il boitait à cause de sa hanche. Aujourd’hui encore les Israélites ne mangent pas le muscle de la cuisse  à l’articulation de la hanche, parce que Jacob a été blessé (par Dieu) à ce muscle. » Genèse 32. 23 à 33)
Les Musulmans rejettent nombre de ces données qu'ils considèrent comme une offense à la Gloire du Seigneur de l’univers et une altération flagrante du Texte biblique originel. D’après Tabari, spécialiste en islamologie,  le nom d’Israël serait issu de la formule « asra ila Allah », dont le sens est : « Il s'est réfugié de nuit vers Dieu », et ce, afin de fuir son frère Saül, qui voulait le tuer. La contraction de la phrase aurait formé le mot de « Asraël » (Israël). D’une façon générale, le Coran réprouve la version biblique qui présente souvent les Prophètes sous des apparences d'hommes perfides, trompeurs, vindicatifs et dévoyés.
Dans le cas présent, qui se passe de tout commentaire, Jacob lui-même,  lutte corps à corps contre Dieu, et n’a pu être vaincu par ce dernier après un duel qui dura toute une nuit !  Même si les limites de la bienséance semblent exploser, il n’en s’est rien dans la réalité, puisque les scribes, les prêtres et les docteurs de la Loi qui ont rédigé ou approuvé ce passage, avaient déjà décrit le Dieu  biblique, comme un être imité dans tous les domaines. Aussi, le fait de lui résister dans un combat, n’était pas vu comme un exploit extraordinaire. Cela se situait  juste à la limite de l’acceptable, même si Jacob au début, puis les Israélites par la suite en retirèrent une fierté déplacée.
Cette narration biblique qui s’apparente plus à un conte fantastique, dépourvu de réalisme avait pour but de démontrer, que sous la conduite de Jacob leur chef, désormais, les Juifs étaient à l’abri de tout ; même d’un éventuel coup fourré concocté par un Dieu biblique qui n’était plus en mesure de s’opposer à lui. Les peuples d’alors étaient subjugués par les récits mythologiques où l’invraisemblance se mêle à l’héroïsme ;  les prêtres et les scribes, ont usé de ce stratagème rodé et éprouvé pour acquérir à leurs causes des fidèles, qui faute d’activités culturelles, avaient toujours le loisir  de tomber sous le charme  de légendes invraisemblables, qui pour être efficaces, devaient sortir de l’ordinaire quotidien et de la grisaille régnante.
JOSEPH - (YOUSSEF)
Joseph est le fils de Jacob (Ya’aqoub) ;  A l’image de son père, et contrairement au Coran, il n’est pas considéré comme un Prophète par la Bible, mais seulement comme un personnage biblique. Joseph a fait l'objet d'un récit détaillé dans le Coran qui lui consacre une grande partie  de la sourate 12. Il est l'un des douze fils de Jacob et eut une vision qui le prédestinait à être le Prophète de Dieu. En apprenant l'interprétation du songe, son père le mit en garde, contre la jalousie qui ne manquerait pas de s’emparer de ses frères. Effectivement, ceux-ci décidèrent de l'éliminer en raison de  la grande affection   de Jacob à son égard ; ils rusèrent puis  le  jetèrent au fond d'un puits. Il fut  heureusement sauvé par des caravaniers en route pour  l’Egypte qui le vendirent à Putiphar, le grand intendant d’Egypte. La femme de ce dernier essaya de le séduire, mais il résista à la tentation de tromper son maître. Il connut diverses péripéties dans ce pays, avant d'entrer au service du Pharaon en raison de ses dons particuliers  à interpréter les rêves (notamment celui des sept vaches grasses et des sept vaches maigres), et se vit confier  l'intendance des réserves alimentaires, poste de première importance en raison de rôle l'alimentation dans la vie de tous les jours. Une fois établit dans ses fonctions, Joseph, fit venir son père Jacob et toute sa famille en Egypte ; ce fut l’embryon de la communauté juive dans ce pays, de laquelle allait naître plus tard Moïse, son frère Aaron et les autres Israélites.
Joseph accomplit sa tâche en homme avisé. Il  est décrit par le Coran comme un homme juste et vertueux. « Lorsqu’il eut atteint l'âge adulte, Nous le pourvûmes de science et de sagesse, digne récompense des vertueux. » (Coran 12. 22). La Bible reproduit un texte avec beaucoup de similitudes et quelques écarts. Dans l’Ancien Testament, Joseph fait deux rêves au lieu d'un seul, qu’il raconte à ses frères et à son père et  ceux-ci lui reprochent de vouloir s'élever au-dessus d'eux, pour prendre le destin de la communauté après la mort de leur père.
Le Coran aborde le problème différemment. Il voit au contraire dans la vision de Joseph la continuité de la Faveur Divine accordée déjà aux ancêtres : Abraham, Isaac, Jacob lui-même et Joseph à la suite. Le Coran commente ainsi cet événement : « Joseph dit à son père :  « J’ai vu en songe onze astres, ainsi que le soleil et la lune qui étaient prosternés devant moi. »  « Mon cher enfant, lui dit son père, prends garde de raconter ton rêve à tes frères de peur qu’ils ne trament un complot contre toi (par jalousie). Satan est l’ennemi juré de l’homme. Ton Seigneur te choisira. Il t’apprendra l’interprétation des songes. Il parachèvera Sa Grâce en toi, en faveur de la famille de Jacob, comme Il l’a parachevé en faveur de tes ancêtres : Abraham et Isaac. Ton Seigneur est Omniscient et Sage. » (Coran 12. 4 à 6)
Cette version est plus plausible que celle qui consiste à voir en Jacob, un père  outré par la Grâce divine  accordée à son fils.  Néanmoins, comme ce dernier avait été présenté par la Bible sous les traits d’une homme rusé et d’un escroc, il était de bon temps, pour rester dans le même registre, de l’affecter de caractères avilissants qui n’entachaient pas sa réputation. Dans la réalité, Jacob ne pouvait prendre ombrage d'un privilège aussi insigne,  honorant sa descendance, jusqu’à tramer avec l’aide de ses autres fils un complot contre son fils cadet. Ce ne sont guère des pratiques dont pourraient se gratifier des hommes qui ont été distingués par le Seigneur de l’univers.
Les autres divergences avec le Coran, portent sur le sort réservé à Joseph. La Bible admet qu'il a été vendu par ses frères. Cependant, elle l'affecte d'un caractère dur et cynique. En Egypte, il aurait accusé ses frères d’avoir espionné les points faibles du pays (Genèse 42). Il aurait aussi  affamé les paysans égyptiens (Genèse 47),  en les dépouillant de leurs troupeaux et de leurs terres et en les assujettissant totalement au pharaon. Comme pour Jacob et d’autres Prophètes bibliques,  ces traits d’infamie sont désavoués par le Coran qui oppose les attributs  insignes dont sont dotés les Elus de Dieu et Joseph était l’un deux. Il était doux, juste, patient et indulgent. Il pardonna à ses frères leurs intrigues et leur complot et les honora outre mesure. Il hissa son père Jacob, qu’il chérissait, contrairement aux assertions de la Bible, sur un piédestal pour lui rendre hommage. Un tel comportement sied parfaitement à un homme qui  a été promu par Dieu, au rang insigne de Prophète. Sans quoi, les générations postérieures ne se seraient pas réclamées d’une ascendance aussi éminente, si elle ne s’était distinguée par ses qualités et son dévouement à la l’Autorité divine.
MOÏSE (MOUSSA) ET AARON (HAROUN)
Moïse, en français, Moshé en hébreu et Moussa en arabe,  est un Juif, d’origine égyptienne,  l’un des lointains descendants de Jacob, que Joseph avait introduit dans ce pays. Les sources historiques à son sujet ne sont pas établies, aussi les judéo-chrétiens s’en tiennent à la tradition biblique. Selon cette dernière et notamment le Pentateuque, Moïse serait né dans la tribu des Lévi, qui contrairement aux autres, ne possédait pas de territoire propre, mais c’est parmi ses membres que se recrutaient les prêtres ou lévites. Après sa naissance, Moïse est confié au Nil, pour échapper à la répression des Egyptiens et est recueilli par une fille du Pharaon. Plus tard, ayant tué un Egyptien, il décide de fuir au pays de Madian ; la vision du « Buisson ardent » sur l’Horeb (Sinaï), où Dieu lui serait apparu sous la forme d’un feu, lui révèle sa mission de sauveur des Israélites. Il en prend le commandement pour les faire sortir d’Egypte (Exode) et les guide durant quarante ans dans le désert. Il leur impose la Loi (Décalogue) que lui dicte Iahvé (Dieu) sur le mont Sinaï. Il n’atteint pas la Terre promise, et meurt sans y avoir pénétré lui-même.
Dans ses grandes lignes, le Coran souscrit à la première partie du récit, notamment que Moïse fut confié au Nil et qu’il fut élevé par la femme de Pharaon qui ignorait son identité. Devenu adulte, il prit part à une altercation au cours de laquelle il tua un Egyptien. Aussi, craignant pour sa sécurité, il s'enfuit en pays de Madian, en Palestine où il épousa une jeune fille de la région. Le nom du père de la jeune fille n’est pas dévoilé, mais certains commentateurs à l’image de Tabari, pensent qu’il s'agit de Cho’âib, Prophète des Madianites, que la Bible identifie au prêtre de Madian, Jethro (Exode 2. 24) connu également sous le nom de Réouel, Ragüel ou Hobab.
Après avoir accompli sa période d'engagement au service de son beau-père, Moïse quitta avec sa famille et le pays de Madian pour retourner en Egypte. En cours de route, il aperçut un feu du côté du mont Sinaï et voulut ramener quelques tisons ou glaner des informations utiles. Le Coran mentionne cet événement capital de la façon suivante : « Lorsqu’il s'approcha (du feu), il s'entendit appeler du flanc droit de la vallée dans le site béni de Dieu, et du sein de l’arbre :- Ô Moïse, Je suis Allah, le Seigneur de l'univers » ... (Coran 28. 30) Dieu le chargea de prêcher le monothéisme auprès de Pharaon et de son peuple et de délivrer les Israélites réduits en esclavage. Il agréa aussi sa requête d’adjoindre le concours de son frère Aaron (Haroun).
La Bible relate ainsi cet événement extraordinaire : « Moïse s’occupait des moutons et des chèvres de Jéthro, son beau-père, le prêtre de Madian. Un jour après avoir conduit le troupeau au-delà du désert, il arriva à l’Horeb (autre nom du mont Sinaï), la montagne de Dieu. C’est là que l’ange du Seigneur lui apparut dans une flamme au milieu d’un buisson. Moïse aperçut en effet un buisson d’où sortaient des flammes, mais sans que le buisson lui-même brûle. Il décida d’aller faire un tour pour aller voir ce phénomène étonnant et découvrir pourquoi le buisson ne brûlait pas. Lorsque le Seigneur le vit faire ce détour, il l’appela du milieu du buisson : - Moïse, Moïse ! » (Exode. 3. 1 à 3). Alors, Dieu se manifesta à Lui en l’exhortant de faire sortir d’Egypte les Juifs qui étaient opprimés par le Pharaon.
Mais Pharaon s'endurcit dans son aveuglement, ne cédant ni aux exhortations de Moïse ni aux miracles qu'il accomplit pour le convaincre. II resta intraitable, même après les fléaux qui s'abattirent sur son pays, allant jusqu'à accentuer une répression déjà féroce. Dieu ordonna alors à Moïse de  les ramener  les Israélites, en Palestine, la Terre promise. Quand le départ fut donné,  Pharaon se lança à leur poursuite, à la tête de son armée. Il était sur le point de les rejoindre, lorsque Moïse frappa avec son bâton la mer qui se trouvait devant eux,  ouvrant  une brèche par laquelle ils  engouffrèrent afin de passer de l’autre côté. Pharaon et ses troupes, s’engagèrent à leur tour, mais les flots se rabattirent avec violence sur eux, anéantissant l'armée égyptienne et leur chef.
Le Coran dit : « Nous avons fait traverser la mer aux fils d’Israël. Pharaon et ses armées les poursuivirent avec acharnement et hostilité, jusqu’au moment où Pharaon, sur le point d’être englouti dit : « Je crois qu’il n’y a d’autre divinité que Celui en qui ont cru les fils d’Israël et je suis du nombre des soumis. » Allah dit : « (Seulement) maintenant ? Alors qu’auparavant tu as désobéi et que tu étais au nombre des corrupteurs. Aujourd’hui, Nous allons sauvegarder ton corps, afin de constituer un Signe pour ceux qui viendront après toi ; Cependant beaucoup de gens ne prêtent aucune attention à Nos avertissements.» (Coran. 10. 90-92)
La préservation du corps de Pharaon à laquelle le Coran fait référence, est une  révélation extraordinaire. A l’époque, au début du 7ième siècle de l’ère chrétienne, les gens n’avaient aucune  notion de l’existence de cadavres de Pharaons. Or le Coran souligne que son corps a été conservé,  pour être une preuve de  la véracité du récit coranique, et de l’authenticité fondamentale de ce Livre Sacré. Comment pourrait se manifester cette démonstration ? Nécessairement, par la découverte du corps en question et son exposition publique, ce qui permettrait  de corroborer d’une façon magistrale,  ainsi qu’il sera démontré plus loin,  que le Coran est bien l’Œuvre de Dieu. Effectivement, ainsi qu’il sera démontré ci-dessous, le corps du Pharaon en question, qui s’est montré hostile à Moïse, a bien été  retrouvé et conservé pour être une démonstration de la véracité du texte coranique. Comme les     incrédules, exigent des preuves irréfutables, le Coran a tenu présenter ces démonstrations, dans toute leur rigueur  scientifique.
Selon les sources historiques, Moïse aurait vécu aux alentours du treizième siècle, avant l’ère chrétienne. A l’époque, l’Egypte dominait le monde, par sa culture et son haut degré  civilisation. Les Pharaons qui régnaient sur ce pays, exploitaient les Egyptiens de rang inférieur, pour la réalisation de leurs grands travaux, mais ils exerçaient surtout une répression féroce à l’égard des Juifs, qui depuis l’arrivée de Joseph et des siens,  ne cessaient de s’accroître en nombre et en puissance, jusqu’à faire de l’ombre aux institutions de ce pays. Aussi, cette communauté ne cessait de subir les injustices et les provocations des Pharaons, au point que Dieu décida de mettre un terme aux souffrances qu’elle endurait, en lui faisant quitter l’Egypte sous l’égide de Moïse et de son frère Aaron. Cette décision provoqua la colère de Pharaon qui se lança avec ses guerriers à la poursuite des fugitifs. Mais, qui est donc ce mystérieux Pharaon, dont le Coran, avait prédit qu’il préserverait le corps afin de constituer un témoignage pour les hommes et une démonstration  destinée à confirmer l’origine divine du Livre Sacré, puisque qu’aucun historien  n’était présent pour relater le déroulement  des faits ?
Un peu d’histoire permettrait de mieux comprendre la situation. La période faste de l’Egypte pharaonique,  débuta 33 siècles avant l’ère chrétienne pour se terminer en l’an 323 avant le Christ avec le début de la dynastie des Ptolémée. Pendant pratiquement 3 000 ans,  ce ne furent pas moins de 31 dynasties, qui se sont succédé,  durant lesquelles 232 Pharaons, se sont relayés, sans interruption. Soit une moyenne de 13 ans de règne par Pharaon. Effectivement certains d’entre eux  occupèrent le trône brièvement, alors que Ramsès II, fils de Sethi 1er dirigea l’Egypte durant 67 ans ! Le plus long règne connu. Précisément, Ramsès II fut sacré au 13ème siècle avant l’ère chrétienne ; il était donc le contemporain de Moïse. Ils vécurent en même temps dans un même pays l’Egypte. En raison de ces coïncidences troublantes, nombre de chercheurs ont vu en Ramsès II, le Pharaon qui se lança à la poursuite des Hébreux.  D’autant que son corps a été découvert en 1881 par l’égyptologue Gaston Maspero dans la cachette de Deir el Bahri, où il reposait dans le sarcophage de Ramsès 1er.  Mais, cette hypothèse doit être écartée, pour les raisons qui sont démontrées ci-dessous.
Ramsès II fut le plus imposant des Pharaons, tant par sa stature physique que par l’immensité de son œuvre, qui s’étale tout au long de la vallée du Nil, et dont le temple le plus célèbre reste celui d’Abou Simbel. Surnommé le roi des rois, il serait né en 1304 avant le Christ et mourut à moins 1213, à l’âge plus que vénérable, pour l’époque de 91 ans. Son grand âge, fait qu’il doit être automatiquement éliminé de la liste des postulants, car personne ne saurait imaginer un tel vieillard, enfourcher ses chevaux  ou monter sur son char pour se lancer à bride abattue, dans une course folle de plusieurs jours, pour  rejoindre les Israélites dans leur fuite. Ramsès II, éliminé, une autre piste reste à explorer. C’est celle de son successeur, Meremptah, qui vécut lui aussi à l’époque de Moïse et précisément, au moment de l’exil des Juifs d’Egypte.
 Meremptah, connu aussi sous le nom de Mineptah, était le 13ème  fils de Ramsès II  et d’Isis Neferet. Son règne fut très court, et ne dura que 9 ans, (- 1213 à - 1204 av. J.-C.). Il accéda au trône faute de prétendants,  tous ses aînés avaient disparu avant lui. Après sa mort, qui n’est pas rapportée par les historiens ou les égyptologues, ses successeurs lui élevèrent une stèle sur laquelle sont consignés ses faits d’armes et ses victoires. Et, pour la première fois de l’histoire, figure le nom d’Israël, parmi les nombreuses tribus sémitiques qu’il eut à affronter. De même que sont mentionnées d’autres villes et d’autres régions de Syrie et de Palestine. En raison de ces inscriptions, les premières du genre,  dans le règne pourtant si long des Pharaons, nombre d’historiens ont suggéré que Mineptah, pouvait être le Pharaon de l’Exode.
Une hypothèse, mieux étayée que celle de Ramsès II, d’autant qu’il mourut jeune et son âge pouvait le conduire à se lancer à la poursuite des Israélites, sans déroger à la crédibilité du récit, contrairement à celle de son prédécesseur, qui  était devenu un fossile vivant. En outre, et si plus de 90 pour cent des corps des Pharaons, n’ont pas été retrouvés, celui de Mineptah a été également découvert en 1898, par Loret à Thèbes, dans la Vallée des Rois en Egypte. Selon le Docteur Bucaille, auteur du livre « La Bible, le Coran et la science »,  cette momie est conservée au Musée du Caire. Elliot Smith qui lui enleva ses bandelettes le 8 juillet 1907, expose dans son livre « The Royal Mummies », paru en 1912, le protocole de cette opération et de l’examen du corps. L’état de conservation de la momie était satisfaisant, en dépit des dégradations sur plusieurs points.
« En Juin 1975, rapporte Maurice Bucaille, les hautes autorités égyptiennes voulurent bien me permettre d’examiner les parties du corps de Pharaon et d’en prendre des photographies… Au cours de cet examen, des investigations particulières furent entreprises sur mon initiative. Une excellente étude radiographique fut effectuée par les docteurs El Meligy et Ramsiys, tandis que le docteur Mustapha Manialawiy pratiquait par une perte de substance au niveau de la paroi du thorax, l’examen de l’intérieur de la cage thoracique et de l’abdomen, réalisant la première endoscopie réalisée sur une momie. On put ainsi voir et photographier  certains détails très importants de l’intérieur du corps. Avec l’examen au microscope de certains petits fragments tombés spontanément du corps de la momie, examen qui sera effectué à Paris par le professeur Mignot et le docteur Durigon, sera complétée une étude générale médico-légale effectuée avec le professeur Ceccaldi…Ce qui peut d’ores et déjà être arrêté de cette étude est le constatation de lésions osseuses multiples avec des pertes de substances importantes (dont partie aurait pu être mortelle), sans qu’il soit encore possible d’affirmer si certaines se sont produites avant ou après la mort du Pharaon. Celui-ci dut le plus vraisemblablement mourir ou de noyade, d’après les récits des Ecritures, ou de traumatismes très violents, ayant précédé son engloutissement dans la mer, ou les deux simultanément. »
«…Il est toujours souhaitable que l’homme s’applique à préserver des témoins de son histoire, mais il s’agit ici de quelque chose de plus : c’est la matérialisation dans un corps momifié, de celui qui connut Moïse, résista à ses suppliques, se mit à sa poursuite et y laissa la vie, sa dépouille étant, par la Volonté de Dieu, sauvée de l’anéantissement, pour devenir un signe pour les hommes, comme il est écrit dans le Coran. Quelle illustration magnifique des versets coraniques concernant le corps de Pharaon est offerte en la salle des momies royales du musée du Caire, pour qui recherche dans les découvertes modernes, les preuves de la véracité des Ecritures saintes ! »
Toutes les raisons objectives plaident, pour voir en Mineptah, le Pharaon qui défia Moïse et qui se lança à la poursuite des Israélites, en y laissant la vie. Si la Bible et le Coran se rejoignent, pour évoquer la mort par noyade, par contre seul le Livre Sacré des Musulmans, ajoute cette précision : (C’est Dieu qui parle) : « Aujourd’hui, Nous allons sauvegarder ton corps, afin de constituer un Signe pour ceux qui viendront après toi ; Cependant beaucoup de gens ne prêtent aucune attention à nos avertissements.» (Coran. 10. 92). Le Coran  décrit la mort du Pharaon, en prédisant que son corps serait retrouvé plus tard. Ce n’était pas une évidence à l’époque, puisqu’ainsi qu’il a été précisé, la plupart des corps des Pharaons n’ont pas été découverts, perdus peut-être à jamais. Sans compter qu’il a été le seul  des 232 autres Pharaons, à être mort noyé et à avoir été repêché pour être exposé dans un  musée, à la vue de tout le monde ! Si le Coran n’avait pas été d’origine divine, il n’aurait jamais pris le risque de dévoiler un secret, qui aurait pu s’avérer être un échec patent, ce qui aurait mis en cause sa crédibilité. Comme ce n’est pas le cas, chacun doit tirer les conséquences qui s’imposent.
Dans le désert du Sinaï, les Israélites furent partagés en douze tribus et ne cessèrent d'importuner Moïse par leurs exigences déplacées. C'est sur le mont du Sinaï que Dieu Lui transmit Ses Commandements. Voici la version coranique : « Allah dit : Ô Moïse, Je t’ai préféré à tous les hommes, pour que tu transmettes Mes Messages et Ma Parole. Prends donc ce que Je te donne, et sois du nombre des reconnaissants. Nous écrivîmes pour lui sur les tablettes, une exhortation sur tous les sujets et une explication de toute chose : Prends-les avec une ferme résolution et commande à ton peuple d'en observer ce qu’elles ont de meilleur. » (Coran 7. 144-145).
Avant son absence de trente jours, qui se prolongea dix jours de plus,  Moïse désigna  son frère Aaron pour le remplacer, en lui faisant cette recommandation : « Remplace-moi auprès de mon peuple, agis en bien et ne suis pas le chemin des pervers. » (Coran. 20.142). Durant la rencontre, Dieu lui communiqua les Tables de la Loi et l’informa que son peuple avait été égaré par le Samaritain qui avait fabriqué un veau d'or avec les ornements de ses concitoyens en disant : « Ceci est votre Dieu et le Dieu de Moïse. » (Coran 20. 88). Malgré les remontrances d’Aaron qui leur dit : « Ô mon peuple, ceci n’est pour vous qu’une tentation. Votre Seigneur est le Miséricordieux. Suivez-moi et obéissez à mon ordre. Ils lui répondirent : « Nous ne cesserons pas de nous attacher à adorer cela tant que Moïse ne sera pas revenu parmi nous. » (Coran 20. 90). A son retour précipité, Moïse entra dans une violente colère. Il reprocha à Aaron sa passivité. Celui-ci se justifia en prétextant qu'il avait en vue l'unité du peuple qui a failli le tuer dans son égarement.
L'histoire des Israélites a été mouvementée. Leurs Prophètes furent constamment en butte à leur désobéissance et à leur insubordination. Aaron a été accusé par la Bible d’avoir précipité les Israélites dans l’adoration  du veau d’or en leur édifiant la statue, alors que  le Coran, au contraire met en relief ses efforts pour s’opposer au reniement du culte divin.  En effet, la Bible dit : « Lorsque les Israélites constatèrent que Moïse tardait à revenir de la montagne, ils se réunirent autour d’Aaron et lui dirent : « Fabrique-nous un dieu.. » Aaron leur répondit : « Prenez les boucles d’or qui ornent les oreilles de vos femmes, de vos fils et de vos filles et apportez-les moi. » Tous les Israélites ôtèrent leurs boucles d’oreilles en or et les remirent à Aaron, qui les fit fondre, puis versa l'or dans un moule et fabriqua une statue de veau. Les Israélites s'écrièrent alors : « Ceci est notre Dieu qui nous a fait sortir d’Egypte. Aaron construisit un autel devant la statue et proclama : Demain, il y aura une fête en l’honneur du Seigneur. » (Exode 32. 1 à 5).
Une nouvelle fois, les traces des manipulations apparaissent clairement, car il est tout à fait inconcevable de croire qu'un Prophète puisse accomplir le crime le plus monstrueux qui consiste à renier le Seigneur de l’univers et  à adorer une idole à la place, tout en entraînant son peuple dans l’impiété. Le Coran est très explicite à ce sujet : (C’est Dieu qui parle) : « Nous avons comblé de faveurs Moïse et Aaron. Nous les avons délivrés tous deux et leur peuple d’une grande détresse. Nous les avons secourus et ils furent vainqueurs. Nous leur avons donné le Livre parfaitement clair (la Torah), Nous les avons guidés sur la voie droite et perpétué leur souvenir dans la postérité : Paix sur Moïse et sur Aaron. C'est ainsi que Nous récompensons ceux qui font le bien, ils étaient tous deux du nombre de Nos Serviteurs croyants. » (Coran 17. 114 à 122). Aaron n'était pas un Prophète pervers, dévoyé  ou incrédule ; à aucun moment il n’a pu renier son Seigneur, sans quoi il aurait été maudit irrémédiablement. Il n’est pas donné à un Elu de Dieu, de se rebeller contre Son Créateur, il s’agit d’une ignominie inimaginable.  Il avait été comblé de faveurs divines au même titre que Moïse et la vérité éclatante du Coran ne saurait être démentie, elle qui proclame : « Paix sur Moïse, Paix sur Aaron ! » Ils furent tous deux fidèles à Dieu.
SAÜL (TALÛT)
Selon la Bible Saül (- 1020 à - 1000), serait  chronologiquement, le premier roi des Israélites. Il a  été proclamé par le Prophète Samuel et a combattu les Philistins et les Amalécites, sur lesquels il a remporté la victoire. Devenu vieux, il appelle David (Prophète Daoud), pour le distraire de sa neurasthénie avec sa musique. Mais, il devient jaloux de ses succès,  le persécute et se donne la mort (ou se laisse mourir).
Le Coran évoque aussi la royauté accordée à Saül (Talût). Lorsque les anciens du peuple israélite après Moïse, demandèrent à leur Prophète un roi afin de combattre dans le chemin de Dieu et que celui-ci leur dit : « Dieu vous a envoyé Talût  comme roi, ils furent irrités : « Comment aurait-il de l'autorité sur nous  ? Nous avons plus de droit que lui à la royauté et il n’a même pas l’avantage de la richesse. » (Coran 2. 247). Le nom du Prophète dont il est question n'est pas mentionné dans le Coran, mais la Bible l’associe à Samuel. Selon l’Ancien Testament,  Saül serait le fils de Quich, un Benjaminite de condition aisée. Il avait belle allure et dépassait tout le monde d’une tête. Son père l’envoya avec d’autres serviteurs pour ramener des ânesses égarées.  Arrivé dans la région de Souf, il apprit que Samuel, un Prophète et un voyant y résidait et il décida de le consulter. Celui-ci lui dit : « Maintenant, il faut que tu saches vers qui se porte l’attente du peuple d’Israël. Elle se porte vers toi, vers la famille de ton père. – Comment, répondit Saül, je ne suis qu’un Benjaminite, un membre de la plus petite tribu d’Israël ? Comment peux-tu me dire une telle chose ? » (1. Samuel. 9. 1 à 21). Samuel prit alors le flacon d’huile qu’il avait emporté et le versa sur la tête de Saül. Puis il l’embrassa et lui dit : « Le Seigneur Lui-même t’a consacré comme chef du peuple qui lui appartient. » (1. Samuel. 10.1)
La Coran  abonde dans le même sens,  sans divulguer la pléthore de détails qui caractérise la Bible. Selon le Livre Sacré des Musulmans, les Anciens du peuple d’Israël dirent à leur Prophète, de leur envoyer un roi pour combattre dans le chemin de Dieu. Celui-ci répondit : « S’il est vous est prescrit de combattre, il se pourrait que vous refusiez. Ils répondirent : - Comment refuserions-nous de combattre dans le chemin de Dieu, alors que nous avons été chassés de nos maisons et séparés de nos enfants ? » Mais lorsque le combat leur fut prescrit, ils tournèrent le dos, à l’exception d’un petit nombre.
Leur Prophète leur dit alors : « Dieu vous a envoyé Talut (Saül), comme roi. Ils dirent : - Comment aurait-il de l’autorité sur nous. Nous avons plus de droit que lui à la royauté et il n’a même pas l’avantage de la richesse. » Le Prophète répondit : « Dieu l’a choisi de préférence à vous, Il lui a octroyé une supériorité sur vous grâce à la science et à la stature dont il a été doté. Allah donne Sa Royauté à qui Il veut. Il a la Grâce immense et Il est l’Omniscient. Leur Prophète ajouta : Le signe de son investiture sera que le Coffre (de l’Alliance) va vous revenir porté par les anges, objet de quiétude inspiré par votre Seigneur et contenant les reliques laissés par la famille de Moïse et la famille d’Aaron.» (Coran : 2. 246-247).   
Dieu lui donna effectivement les signes de la royauté. Lorsque Talût se mit en route à la tête de son armée pour combattre, le Seigneur les éprouva par la soif. Beaucoup parmi les Israélites succombèrent à la tentation et seule une minorité s'en tînt aux recommandations de Talût, de ne pas s’abreuver. Quand ils rencontrèrent Jallout (Goliath) et son armée, c’est ce petit nombre qui marcha contre l'ennemi. « Ils dirent : - Seigneur, arme-nous de patience, affermis nos pas, donne-nous la victoire sur le peuple incrédule. Ils  le mirent en fuite avec la permission de Dieu. Daoud (David) tua Goliath. Dieu Lui accorda  la royauté et la sagesse et lui enseigna ce qu’il voulut. » (Coran 2. 249 à 251). (Notamment le Zabour (Les Psaumes).  (Coran 4. 163 et 17. 55)
DAVID  (DAOUD)
    David (- 1 000 à - 972), est considéré par la Bible comme le roi d’Israël et non comme un Prophète. Il apaise le roi Saül par sa musique et abat d’un coup de fronde, le géant Goliath (Jallout). Il épouse Michol, la fille de Saül, puis une fois tombé en disgrâce, il mène une vie errante marquée par de nombreux exploits guerriers. A la mort de Saül, il est élu roi de la tribu de Juda, puis accepté par l’ensemble des Israélites. A sa mort, son fils Salomon lui succède. Son règne fut avec celui de Salomon, celui de la  grande puissance d’Israël. Musicien et poète, il passe pour être l’initiateur des 73 Psaumes que la Bible lui attribue et est considéré comme une figure messianique.
 L’Ancien Testament développe en détail les péripéties de David et le complot tramé contre lui par Saül pour le tuer.  Il était connu pour être un grand guerrier, au point que lorsqu’il voulut construire le Temple, Dieu l’arrêta et lui dit : « Ce n’est pas toi qui me construiras un temple, tu as fait couler trop de sang. ». Sa vie a été très mouvementée. Il envoya à la mort un de ses officiers Urie, pour s'attribuer sa femme Bethsabée. Sa fille Thamar est violée par son fils Amnon, qui est tué par son autre fils Absalon, lequel commet l'adultère avec les femmes de son père, avant d'être abattu par Joab, qui est à son tour exécuté par Salomon, etc. Les récits bibliques sont très profus et prenants, mais souvent il n’existe pas de démarcation entre la légende et la réalité.
Pour les Musulmans, le Prophète Daoud (David) est l'un des cinq Messagers mentionnés dans le Coran à avoir communiqué un Enseignement émanant de Dieu, connu sous le nom de Zabour  (Les Psaumes),  les autres étant : Abraham (qui révéla les Feuillets), Moïse (la Torah), Jésus (l’Evangile) et Mohammed (le Coran).  Il est important de signaler que le Coran n’emploie jamais le pluriel, pour désigner l’Evangile. Car seul l’Evangile authentique communiqué par Jésus en langue hébraïque, reste le prototype originel, reconnu par l’Islam. Tous les autres Evangiles, qu’ils soient canoniques ou apocryphes, qu’ils aient été rédigés en grec, en latin ou en d’autres langues, ne sont que des reproductions altérées et déformées de l’Evangile de Jésus. …
Pour les Musulmans, David était simultanément Prophète et roi.  Dieu Lui avait accordé la sagesse et la science (Coran 21. 79). Il arbitrait entre les hommes après que Dieu lui eût révélé « l'art de  bien juger ». Le Coran dit à ce sujet : « Rappelle-toi David (Daoud), Notre serviteur, doué de force (dans l’adoration) et plein de repentir…  Nous avons affermi sa royauté, Nous lui avons donné la faculté de bien juger. L’histoire des plaideurs t’est-elle parvenue ? Ils montèrent jusqu’au sanctuaire (où priait Daoud) et parvinrent à lui ; il en fut effrayé, ils lui dirent : - N’aie pas peur ! Nous sommes tous deux en dispute. L’un de nous a fait du tort à l’autre. Juge entre nous en toute équité, ne sois pas injuste, guide-nous vers le droit chemin. Celui-ci est mon frère, il possède quatre-vingt-dix-neuf brebis, tandis que je n’en ai qu’une seule. Il m’a dit : - Confie-la-moi, et dans la conversation il a fait beaucoup de pression sur moi. Il (David) dit :- Il t’a lésé en te demandant de joindre ta brebis à ses brebis. Beaucoup de gens transgressent les droits de leurs associés, sauf qui croient et accomplissent de bonnes œuvres. Cependant, ils sont bien rares. » David comprit que Nous l’avions mis à l’épreuve. Il demanda pardon à Son Seigneur, se prosterna et se repentit. Nous lui pardonnâmes. Il aura une place proche de Nous et un beau lieu de retour : - Ô David, Nous avons fait de toi, un lieutenant sur terre. Juge donc en toute équité parmi les hommes. Ne suis pas ta passion, elle t’égarerait loin du chemin de Dieu. Car ceux qui s’égarent du chemin d’Allah, auront un dur châtiment pour avoir oublié le Jour des Comptes. » (Coran 38. 17 à 26).
SALOMON (SULEYMAN)
 Salomon (Suleyman), - 972 à - 932,  est le fils de David et de Bethsabée, selon la Bible. A l’image de  son père, il est considéré comme le roi d’Israël, et non comme un Prophète. C’est sous son règne que furent édifiés le Temple, le Palais Royal, les places fortes et que furent constituées la flotte et  l’armée. Salomon se dota aussi d’un immense harem composé de milles femmes, parmi lesquelles sept cents épouses de rang princier et trois cents de second rang. (Son père David « possédait » déjà cent femmes). « Beaucoup de ses épouses étaient étrangères, des Moabites, des Ammonites, des Edomites, des Sidoniennes et des Hittites. Salomon épousa aussi la fille de Pharaon, dont le nom n’est pas mentionné. Pourtant le Seigneur avait mis en garde au sujet de ces nations païennes. Mais par amour, Salomon s’attacha à ses femmes étrangères qui toutes l’influencèrent. Si bien qu’une fois devenu vieux, ses épouses l’entraînèrent à adorer d’autres dieux, de sorte qu’il cessa d’aimer le Seigneur, son Dieu. Il adora Astarté, la déesse des Sidoniens et Milkom, l’ignoble dieu des Ammonites. Il aménagea un lieu face à Jérusalem pour Kemoch, l’ignoble dieu des Moabites et un autre pour Milkom, l’ignoble dieu des Ammonites. Le Seigneur Dieu lui apparut à deux reprises, pour lui ordonner de ne pas adorer d’autres dieux que lui, mais Salomon ne l’avait pas obéi et s’était détaché de lui. Alors le Seigneur se mit en colère contre Salomon. » (1. Rois. 11. 1 à 11)
La Bible  souligne la sagesse de Salomon et son Jugement qui est resté célèbre. « Deux femmes vinrent se plaindre auprès de lui, chacune  prétendant être la mère d’un enfant qu’elles se disputaient. Salomon demanda une épée et ordonna de le couper en deux, pour satisfaire les revendications de chacune. Mais la vraie mère renonce à ses exigences, pour éviter la mort de l’enfant alors que l’autre femme accepte le jugement. Salomon ordonne alors de remettre l’enfant à sa vraie mère, qui avait été épouvantée à l’idée que son  fils puisse être tué. » (1. Rois. 3). L’histoire de Salomon ne saurait être complète sans l’évocation de son aventure avec la Reine de Saba, qui fut éblouie par son faste et ses richesses, et qui avant de retourner en son pays, que l’on situe dans le Yémen d’aujourd’hui, lui laisse de somptueux présents. (1. Rois. 10)
          D’après la Bible, les richesses fabuleuses de Salomon, seraient dues en partie aux impôts qu’il avait levés et qui grevaient lourdement la population entraînant le schisme des tribus du nord.  Ainsi, pour inaugurer le Temple dédié au Seigneur, il aurait offert en sacrifice vingt-deux mille bœufs  et cent vingt mille moutons et chèvres. (1. Rois. 8. 62-63). Encore une fois, il y a de quoi rester rêveur face à la version biblique qui attribue à Salomon (comme à Aaron et à d’autres Prophètes), le pire crime qui puisse être commis : l'adoration de faux dieux et le rejet du monothéisme. Ce n'est pas la première accusation lancée par la Bible, contre un Prophète de Dieu ou un roi d’Israël,  ce ne sera pas non plus la dernière. Triste image que cette dévalorisation des éminentes qualités des Elus de Dieu, au point de ne plus être en mesure de distinguer  les criminels et les bandits de grands chemins, des Prophètes, des rois et des figures messianiques !
Le Coran n’a pas  eu à subir les altérations du temps et des hommes, au point d’assimiler les actes des Prophètes aux pratiques du grand banditisme. Ce genre de débordements est inimaginable,  car les Elus de Dieu  sont censés incarner le modèle de ferveur, de justice et de vérité. Ils  se sont toujours appliqués  à détruire, à l'instar d'Abraham, et du Prophète Mohammed plus tard, tout ce qui ressemblait de près ou de loin, aux pratiques idolâtres et au paganisme. Salomon succéda à son père David. Comme lui, il fut simultanément Prophète et roi d’Israël : « A David, Nous avons donné Salomon. Quel excellent serviteur, il était plein de repentir. » (Coran 38. 30). Salomon était réputé pour sa sagesse et son sens de l'équité et gouvernait avec justice. On connaît de lui l’épisode de la reine de Saba, dont le Coran donne une version assez différente de celle de la Bible. Cette reine, (que les Arabes appellent Bâlqîs), adorait le soleil. Salomon lui fit reconnaître l'égarement dans lequel elle était plongée. Elle se repentit et dit : « Seigneur, je me suis fait tort à moi-même. Me voici pleinement soumise aux côtés de Salomon, à Dieu, Souverain de l'univers. » (Coran 27. 44). Après sa conversion, Salomon l'épousa.
Aaron,  David, Salomon et autres Prophètes ont été accusés injustement  par l’Ancien Testament,  de renier le Seigneur de l’univers, de s'être livrés au polythéisme et de  s’adonner aux pratiques immorales. Leurs calomniateurs ont eu tendance à oublier qu'ils étaient inspirés par Dieu et qu'en conséquence, ils n'ont pu agir avec la monstruosité qu'on leur prête. Il n’est pas dans les pratiques des Prophètes et des Elus de Dieu, de se livrer à la criminalité, sans quoi vers quels sinistres destins l’humanité n’aurait-elle pas été propulsée ? Ni Aaron, ni David, ni Salomon, ni les autres Prophètes, ne se sont jamais détournés du Seigneur et du Créateur de l’univers. Satan lui-même n’a pas renié  son état diabolique, comment les Prophètes de Dieu désavoueraient-ils l’Honneur  la Distinction et la Grâce, dont ils furent gratifiés  par leur Seigneur ? Seraient-ils plus dévoyés que Lucifer en personne ? Ou bien ne faudrait-il pas voir plutôt, dans ces accusations mensongères, les graves altérations dont ont été victimes tant les Textes de l’Ancien Testament que ceux du Nouveau Testament, jusqu’à reproduire des schémas indignes de la nature humaine et de la distinction prophétique.
Le Coran dit : « Nous t’avons inspiré (ô Prophète Mohammed !), de même que Nous avons inspiré Noé et les Prophètes venus après lui. Nous avons inspiré Abraham, Ismaël, Isaac, Jacob, les Tribus, Jésus, Job, Jonas, Aaron, Salomon et Nous avons donné les Psaumes (Ez-Zabour) à David. Nous avons inspiré les Prophètes dont Nous t’avons déjà raconté l’histoire et les Prophètes dont Nous ne t’avons pas raconté l’histoire. Dieu a réellement parlé à Moïse. Nous avons dirigé les Prophètes ; ils annoncent la bonne nouvelle et avertissent les hommes, afin qu’après leur venue, ils n’aient aucun argument à opposer à Dieu. Dieu est Tout-Puissant et Juste. Dieu témoigne qu’Il a révélé avec Sa Science, tout ce qu’Il t’a révélé. Les Anges en témoignent. Et Allah suffit comme témoin. » (Coran. 4. 163 à 166) Ceci est plus conforme à la raison et à ce que la nature humaine est en droit d’attendre de ses plus prestigieux représentants de l’humanité, qui ont été touchés par la Grâce divine et qui ont assumé leur mission avec abnégation et en toute soumission.
ELIE (ELYAS)
Elie (- 873 à - 853) est un Prophète biblique. Son nom en hébreu est « Eliyahû » signifiant « Yahweh est mon Dieu » ; il est proche de l’expression arabe « Houa Allah » qui veut dire « C’est Lui Dieu », car aussi bien l’hébreu que l’arabe sont des langues sémitiques. Il prophétise  au temps du roi d’Israël, Achab au 9ième siècle, contre le culte des divinités Baals et accomplit de nombreux miracles. Elie possédait des pouvoirs face auxquels le commun des mortels restait médusé. Selon la Bible,  Il arrêta la pluie durant trois ans sur le pays d’Israël et dit au roi Achab : « Ces prochaines années, il n’y aura ni rosée, ni pluie, sauf si je le demande. » Le roi était saisi de frayeur. « Qui est donc cet homme qui fait pleuvoir sur commande et selon sa volonté ? » (1. Rois. 17)
          Le Seigneur enjoignit alors à Elie d’aller se cacher près du torrent de Kerrit, à l’est du fleuve Jourdain. Là, des corbeaux lui apportaient du pain et de la viande matin et soir, il buvait l’eau du torrent et était satisfait de son sort. Une fois le torrent asséché, le Seigneur lui ordonna d’aller dans la ville de Sarepta et de se restaurer chez une  veuve  de condition modeste qui avait un fils.  Celui-ci tomba malade et mourut. Elie s’étendit sur lui par trois fois et adressa et dit : « Seigneur, mon Dieu, je t’en supplie, rends la vie à cet enfant !» Le vœu fut exaucé, l’enfant ressuscita ! C’était le prélude à la résurrection des morts,  une sorte de répétition générale, avant celle  de Jésus qui allait intervenir plus tard et servir d’apothéose. En ces temps-là, la pratique était à la portée de beaucoup de gens inspirés. La femme regarda Elie et lui déclara : « Je conviens que tu es un Prophète de Dieu !»  Un certificat de reconnaissance en bonne et due forme.  
          Durant la troisième année de sécheresse, le Seigneur dit  à Elie : « Va auprès du roi Achab et annonce-lui que Je vais faire tomber la pluie ! » Informé de cela, le roi vint de lui-même à la rencontre d’Elie et lui dit : - Te voilà, toi qui amènes le malheur sur le peuple d’Israël ! »  Mais ce dernier réagit vivement et accuse le roi et sa famille d’adorer les dieux Baals, provoquant la colère de Dieu. Il  lui enjoint de réunir tous les Israélites sur le mont Carmel, ainsi que les quatre cent cinquante prophètes du dieu Baal et les quatre cents prophètes de la déesse Achéra, protégés de la reine Jézabel. Et là, Elie  soutenu par  son Dieu, se mesurerait aux prophètes soutenus par leur dieu Baal et on verrait  qui serait le plus fort. Achab accepta le défi, avec le secret espoir que le dieu Baal remporterait l’épreuve, ce qui le grandirait aux yeux de ses fidèles.
          Le peuple fut convoqué et Elie provoqua les prophètes du dieu Baal, tout en s’adressant aux Juifs : « Moi, je suis seul comme Prophète de Dieu,  alors que de l’autre côté se trouvent les prophètes de Baal, qui sont au nombre de quatre cent cinquante. Qu’on nous amène deux taureaux, les prophètes de Baal en choisiront un qu’ils couperont en morceaux et qu’ils placeront sur du bois pour l’offrir en sacrifice, mais sans allumer de feu. Moi, je ferai de même avec mon taureau, puis chaque groupe invoquera son Dieu et nous verrons lequel des deux  sera en mesure d’allumer le feu ! »
          Le public répondit : - « Nous sommes d’accord ! » Il y avait du spectacle dans l’air !  Elie s’adressa aux prophètes de Baal : « Choisissez le taureau qui vous convient, car vous êtes les plus nombreux et invoquez votre dieu, mais sans allumer du feu ! » Ils  firent ce qui leur a été dit ; ils sacrifièrent le taureau, déposèrent les morceaux, puis  supplièrent  Baal, de venir leur allumer le feu  nécessaire au sacrifice : « Baal ! Baal !  Réponds-nous ! Le sacrifice est prêt, viens allumer le feu pour nous, et démontrer que tu es plus puissant que le Dieu d’Elie ! »  Ils dansaient autour de l’autel et imploraient, mais n’eurent aucune réponse et pas plus d’intervention miraculeuse. Aux environs de midi, Elie vint se moquer d’eux : « Criez plus fort, votre dieu est très occupé, ou alors il est en voyage, ou en train de dormir ! » Peut-être qu’il était affecté d’une soudaine surdité ?  Ils élevèrent la voix ; ils appelèrent avec plus de détermination, se blessèrent volontairement pour attirer son attention. Sans résultat. Ils n’eurent ni un mot, ni un signe. Du mépris dans toute l’acceptation du terme.
          Voyant la déception qui se lisait sur le visage des adeptes de Baal, Elie invita son peuple, à s’approcher de lui, en faisant de grands gestes. Il confectionna l’autel du sacrifice à l’aide de douze pierres correspondant aux douze tribus des descendants de Jacob. Puis, il creusa un fossé tout autour, arrangea convenablement les bûches, découpa le taureau et plaça les morceaux sur le bois. Enfin, dans une sorte de suprême défi, et afin d’humilier ses adversaires, il ordonna : - « Remplissez quatre cruches d’eau et versez-les sur le sacrifice et le bois ! »  Pourquoi ce geste ? Pour prouver à l’assistance que le Dieu  d’Elie était en mesure d’allumer du feu, même sur du bois mouillé, car il fallait démontrer à la foule qu’il était  plus fort que Baal.
          Les exécutants firent ce qui leur avait été prescrit. Elie reprit : « Arrosez le tout  une deuxième fois ! »  Ils jetèrent encore de l’eau, sur l’autel,  le  bois, les morceaux de viande et la table de sacrifice ; le liquide dégoulinait de partout ! Mais ce n’était pas terminé. Elie lança encore : « Aspergez à nouveau le tout  une troisième fois ! » Et l’eau coula à flot tout autour de l’autel, remplissant le fossé et inondant les alentours. C’en était trop ! Une provocation intolérable à l’adresse du dieu Baal et de ses quatre-cent-cinquante prophètes, qui étaient dubitatifs, mais assurés qu’il ne s’agissait que d’une forfanterie et que  le Dieu d’Elie ne réussirait jamais l’exploit d’allumer du feu sur du bois mouillé et un foyer inondé. Pourtant, Elie s’approcha de l’autel et dit : «  Seigneur, Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, montre aujourd’hui que tu es le Dieu d’Israël, que je suis ton serviteur, et que j’ai agi sur ton ordre ! » Suprême vexation à l’adresse des prophètes de Baal, il ajouta, comme si Dieu ne s’était aperçu de rien : « J’ai mouillé trois fois le bois, le mieux que j’ai pu, fais-le flamber pour moi, pour démontrer ta supériorité ! »
          Le Dieu biblique était à l’écoute, à la différence de Baal qui dormait pendant qu’on le suppliait ; il fit  descendre aussitôt un feu tellement ardent, qu’il brûla tout : la table de sacrifice, les bûches de bois mouillées,  les pierres dressées, la poussière et fit évaporer l’eau du fossé. Seuls Elie et les  spectateurs en  réchappèrent de justesse,  par miracle. Lorsque les Israélites virent cela, ils s’écrièrent :  « C’est le Seigneur qui est le vrai Dieu ! Il est le plus fort ! » A croire qu’ils avaient douté jusque là.  Pendant ce temps le dieu Baal, ayant certainement pris une trop forte dose de somnifère, continuait à dormir, n’ayant cure de ses sbires qui se faisaient occire, pour n’avoir pu faire cuire leur sacrifice !
          Lorsqu’il rendit  l’âme  quelque temps plus tard, son disciple Elisée déchira ses vêtements, ramassa le précieux manteau qu’Elie avait laissé tomber de ses épaules et qui lui permettait  d’accomplir des miracles et d’ouvrir les eaux et  s’en alla sur les rives du Jourdain. Les  prophètes de Jéricho étaient là ; s’apercevant  qu’ils  l’observaient attentivement, il prit le manteau d’Elie et frappa l’eau du fleuve, comme l’avait fait son prédécesseur et, miracle,  les eaux  s’écartèrent de part et d’autre comme ils l’avaient fait une première fois avec Elie. Pas de doute il était bien un vrai Prophète,  comme Moïse et Elie. Le  prodige venait de le confirmer dans sa distinction. Il s’engagea à pied sec entre les deux murailles d’eau et avança précautionneusement. C’était la première fois, il fallait être sur ses gardes ! Les membres du groupe de prophètes le regardaient à distance,  de l’autre côté du fleuve,  sidérés,  avec beaucoup d’appréhension et une joie contenue.  Ils attendirent qu’il eut rejoint l’autre bord, car ils craignaient quelque mésaventure, au milieu du gué, puis, soulagés ils dirent : « L’esprit du Prophète qui animait Elie, anime maintenant Elisée. » Ils vinrent à sa rencontre et s’inclinèrent devant lui en signe de reconnaissance et de soumission. (1. Rois. 18 à 20)
Le Coran reste traditionnellement moins expressif que la Bible. Les révélations concernant Elie, font partie  des généralités : « Elyas était du nombre des justes. » (Coran 6.85). Il fut un Prophète authentique : « Ne craignez donc vous pas le Seigneur ? dit-il à son peuple : Adorez-vous Baal, délaissant le Vrai Créateur ? Allah votre Seigneur et le Seigneur de vos ancêtres ? Ils le traitèrent de menteur. Ils seront réprouvés à l'exception des serviteurs sincères de Dieu. Nous avons perpétué son souvenir dans la postérité. Paix sur Elyas. C’est ainsi que Nous récompensons ceux qui font le bien ; il était au nombre de nos serviteurs croyants. » (Coran 37. 123 à 132).
Le Coran ne souffle mot des miracles accomplis par Elyas,  qui dans l’Ancien Testament, constituent généralement la preuve que les acteurs étaient inspirés par le Seigneur. Il  ne le dote pas non plus, de la faculté de réapparaître à un moment quelconque de l’histoire de l'humanité, comme le laisse croire la Bible.  En effet, selon l’Evangile de Matthieu, quand Jésus se rendit dans la région proche de Césarée de Philippe, il demanda à ses disciples : « Que disent les gens au sujet du Fils de l’Homme ? » Ils répondirent : « Certains disent que tu es Jean-Baptiste (Yahia), d’autres que tu es Elie (Elyas) et d’autres encore que tu es Jérémie ou un autre Prophète. » (Matthieu 16. 13 à 15).
ELISEE (ALYASSA)
Elisée (Alyassa) est lui aussi un Prophète biblique. Il a été le disciple d’Elie, qui avec son manteau lui avait transmis  les pouvoirs surnaturels.  Avant de mourir Elie demanda à Elisée : « Demande-moi ce que tu désires que je fasse pour toi, avant que le Seigneur m’enlève d’auprès de toi. » Elisée ambitionnait de recevoir en héritage une double part de l’esprit prophétique de son mentor. « Tu demandes là, une chose difficile, répondit ce dernier,  cependant si tu me vois lorsque le Seigneur m’enlèvera d’auprès de toi, c’est que ta demande a été exaucée. » Pendant qu’ils marchaient et s’entretenaient, un char étincelant, tiré par des chevaux éclatants de lumière, les sépara ; et aussitôt Elie fut enlevé au ciel dans un tourbillon de vent. Dès lors,  Elysée se mit à produire nombre de prodiges : Il purifia l’eau de la source de Jéricho, en y jetant du sel, emplit d’huile miraculeusement des récipients vides, ressuscita les morts, multiplia la nourriture, guérit les lépreux... Lorsque des gamins se moquèrent de lui entre Bethel et Jéricho, il les maudit au Nom du Seigneur. Aussitôt deux ourses sortirent de la forêt et mirent en pièces quarante-deux d’entre eux. (2. Rois. 2. 23-24).
Le Coran ne rapporte pas ces péripéties et ne signale aucun prodige. Le nom d’Alyassa est mentionné  à deux reprises, encore qu'il n'y ait aucun verset qui lui soit consacré en propre. Il fait partie d'un lot de Prophètes cités pour leurs qualités. Le premier verset évoque ainsi Alyassa : « Nous lui avons donné (à Abraham) parmi ses descendants ...Ismaël, Alyassa, Jonas et Loth qui, tous bénéficièrent de Nos faveurs et furent élevés au rang d’élus. » (Coran 6. 86). Et aussi (Allah s’adresse au Prophète) : « Parle aussi d’Ismaël, d’Alyassa et  de Dal Kifl, chacun d’eux se trouve parmi les meilleurs. » (Coran 38. 48).  Alyassa était un Prophète de Dieu authentique, cela ne fait aucun doute, puisque l’Ancien Testament et  le Coran attestent de cette vérité. Une double preuve destinée à conforter les fidèles dans leur foi.
JOB (AYOUB)
La Bible consacre tout un livre à Job. Il est présenté comme un personnage de la tradition sémitique et non comme un Prophète, ainsi que le considère l’Islam. II était comblé et menait une vie irréprochable. Cependant, une suite de malheurs s’abat sur lui, alors il commence à douter de la Miséricorde Divine et se plaint de Dieu, d’une façon irrévérencieuse et sacrilège. La Bible rapporte le récit suivant : « Il y avait une fois au pays d’Ous, un homme du nom de Job qui était irréprochable, fidèle à Dieu et se tenait à l’écart du mal. Il était le père de dix enfants et possédait sept mille moutons, trois mille chameaux, cinq cents paires de bœuf et cinq cents ânesses, ainsi que de nombreux domestiques. Chaque jour, il consacrait un sacrifice complet à chacun de ses enfants, pour les purifier….Or un jour les anges du Seigneur vinrent faire leur rapport et Satan, l’accusateur se présenta parmi eux. Le Seigneur lui demanda : « D’où viens-tu ? »  « Je viens de faire un petit tour sur terre. » « Tu as sûrement vu mon serviteur Job, répondit le Seigneur. C’est un homme irréprochable, il se tient à l’écart du mal. »  « Job t’est fidèle répliqua l’accusateur, car tu l’as favorisé sur terre ; ses troupeaux sont répandus sur tout le pays. Ose toucher ce qu’il possède et je parie qu’il te maudira ouvertement. » (Job. 1. 1 à 11)  
Ainsi, peu à peu, Satan l’accusateur, sur les ordres du Seigneur (!!!) commence à éprouver Job  par des calamités. Ses troupeaux furent volés ou détruits, ses enfants périrent dans l’éboulement de la maison, mais il ne désavoua pas son Seigneur. Alors l’accusateur frappa Job d’une maladie de peau depuis la plante des pieds jusqu’au sommet du crâne. Job s’assit au milieu d’un tas de cendres  et ramassa un débris de poterie pour se gratter. Sa femme lui dit : « - Tu persistes à rester irréprochable, mais tu ferais bien de maudire Dieu et d’en mourir. » Cependant, Job ne prononça aucun mot qui puisse offenser Dieu. Sur ce fait, trois amis, au courant de ses malheurs, arrivèrent pour le réconforter. Après sept jours de silence, Job se décida à parler et à maudire le jour de sa naissance et s’en prend à Dieu. (Job. 1 à 3).
 « Quand je me mets au lit, tu viens me terroriser par des cauchemars ; ce que tu me fais voir me jette dans l’angoisse…Quand donc cesseras-tu de t’occuper de moi ? Quand me laisseras-tu avaler ma salive ?...Il (Dieu) m’écrase pour un motif insignifiant ; Il m’inflige pour rien, blessure après blessure. » (Job. 7)…Quand un pays tombe au pouvoir d’un criminel,  Dieu oblige les juges à fermer les yeux. » (Job. 9) « J’aurais beau me laver en usant du savon, il me replongerait aussitôt dans la boue, au point de faire horreur à mes propres habits…Dieu ne m’a fait naître que pour me détruire. Dieu est un tyran implacable». (Job. 12). C'est une longue suite de complaintes et d'accusations impensables, incroyables émanant d’un homme censé incarner un personnage important de la tradition sémitiques qui se succèdent, sous forme d’un poème. Les amis de  Job réfutent ce portrait. Dieu n’enverrait la souffrance à l’homme  que pour l’avertir ; de toute façon personne ne pourrait lui demander des comptes. Dieu intervient à son tour et récuse les reproches qui lui sont faits. Job  admet alors qu’il a parlé de Dieu, sans le connaître vraiment.
A l’opposé du Coran qui le montre résigné, patient et soumis, la Bible dépeint  Job, avec un caractère irascible et coléreux, mais sachant parfois s'humilier devant la Gloire du Seigneur de l’univers. Il est récompensé à la fin de son calvaire par la Grâce divine qui le comble de ses Bénédictions et le gratifie d’abondantes richesses. (Job. 42. 12). Job est mentionné à quatre reprises dans le Coran. C'est l'exemple d'un Prophète qui a été touché par la maladie, la souffrance mais qui est resté patient et résigné à la Volonté divine :
« Souviens-toi d’Ayoub quand il cria vers son Seigneur :- Seigneur, voici le mal qui m'atteint et je souffre. Tu es le plus Miséricordieux des miséricordieux.- Nous le délivrâmes des maux qui l'accablaient et lui rendîmes sa famille accrue du double par l'effet de Notre Grâce et pour servir d'exemple à ceux qui Nous adorent. » (Coran 21. 83-84). Et aussi : « Mentionne notre serviteur Ayoub. Il cria vers son  Seigneur : le diable m’a infligé détresse et souffrance…Nous lui rendîmes sa famille, deux fois plus nombreuse, comme une Miséricorde de Notre part et comme un Rappel pour les gens doués d’intelligence…Nous l’avons trouvé endurant. Quel excellent serviteur qu’Ayoub. Il aimait sans cesse revenir vers Dieu ! » (Coran 38. 41-44).
Il est inconcevable qu’un Elu de Dieu, puisse se révolter contre son Seigneur, il s’agit d’une infamie inadmissible. De la même façon, qu’il est impensable que Satan l’accusateur puisse s’entremettre entre Dieu et Job, pour tenter ce dernier ou qui que ce soit, puisqu’il avait été  déjà maudit et banni.  Des aberrations monumentales qui démontrent l’altération du texte biblique.  Selon le Coran, Ayoub a été endurant et patient dans la maladie et l’épreuve ; ce sont ces  excellentes qualités  qui sont exigées d’un Prophète. Dieu ne saurait choisir Ses Elus, parmi les gens acrimonieux et rebelles qui L’accusent  dès qu’un revers les touche.
L’exemple du Prophète Mohammed, que le Salut et la Bénédiction d’Allah, soient sur lui est édifiant. Il a été confronté à 23 années de difficultés, de problèmes, de dangers et de souffrances  physiques et morales, qui n’ont jamais été en mesure d’altérer sa foi et sa ferveur. Bien au contraire, à chaque épreuve, il puisait en lui les ressources, et sa foi ne cessait d’augmenter. Pour mériter l’honneur et la distinction d’être élevé à la prophétie,  Ayoub devait faire preuve des mêmes qualités. C’est la moindre des exigences.
JONAS (YOUNAS)
Jonas est considéré comme un Prophète par la Bible (II Rois.14). Son histoire est consignée en totalité dans le Livre de Jonas. Le récit biblique présente beaucoup de similitudes avec le Coran. Jonas désirait se réfugier à Tarsis pour éviter d’aller prêcher à Ninive, selon le Décret du Seigneur. Le bateau sur lequel il s’embarqua fut pris dans la tempête et les marins convinrent de le jeter par dessus bord, pour réduire sa charge. Après avoir été avalé par un poisson, il fut rejeté  et échoua sur une côte. Là, il reçut pour la deuxième fois l'ordre d'aller faire entendre le Message divin aux habitants de Ninive. Cependant, lorsqu'il constata que Dieu renonçait à punir les Ninivites  qui étaient pourtant repentants, il prit fort mal la chose et se mit en colère contre Lui. Il lui reprocha Sa bonté, Sa bienveillance et Sa compassion ! (Jonas 1 à 4).
Le récit coranique est succinct et d’une ligne plus orthodoxe : chargé de porter le Message divin aux habitants de Ninive,   le Prophète Younas s'enfuit à bord d'une embarcation, mais  le mauvais temps obligea les passagers à alléger le bateau et  le sort le choisit pour être précipité par dessus bord. « Il s’enfuit dans un vaisseau surchargé. On tira au sort et il fut désigné à être jeté à la mer. » (Coran 37. 141) Malgré sa situation, Younas ne cessa de célébrer les Louanges de Dieu et fut rejeté sur la terre ferme. « Nous l’envoyâmes ensuite vers une communauté de cent mille âmes ou davantage. Ils crurent en Dieu ; Nous leur fîmes jouir de la vie paisible pendant un certain temps encore. » (Coran 37. 139 à 148). Jonas est considéré comme un Prophète aussi bien par le Judéo-christianisme, que par l’Islam.
 Le nom de la ville en question n’est pas précisé dans le Coran, cependant les commentateurs  s'accordent à dire qu'il s’agit bien  de  Ninive, citée par la Bible, ancienne ville d'Assyrie sur le Tigre, située près de l’actuelle Mossoul, au nord de l’Irak. Les ruines de Ninive existent encore à Quyundjik et Nabi Yunus (traduction littérale : Prophète Younas). C’était une grande ville (cent mille habitants ou plus), capitale de l’empire assyrien sous Shams¬hi Adad 1er, dont la splendeur était réputée. Le Coran précise : «  Ils se convertirent et Nous leur fîmes jouir d'une vie paisible pour un certain temps encore. »
Effectivement, ils adoptèrent l’enseignement professé par Younas et vécurent dans la quiétude.  La référence à la période de temps limitée  qui leur a été accordée a été confirmée par les faits, puisque  la mission de Jonas se serait déroulée au 8ième  siècle avant l'ère chrétienne, avec le succès que lui reconnaît le Livre Sacré des Musulmans, mais un siècle plus tard, la ville fut complètement détruite et rasée par les Mèdes, alliés aux Babyloniens (612 avant l'ère chrétienne).  La thèse coranique a donc été confortée par les recherches historiques effectuées treize siècles plus tard et qui concluent à la destruction de cette ville par ses ennemis, confirmant de fait que « la vie paisible accordée à ses citoyens » ne le fut que pour un temps limité.
L’histoire tient le dernier roi de Ninive, Assurbanipal, pour un tyran efféminé, plus préoccupé par les plaisirs de la vie mondaine que  par les affaires du pays et de son peuple. Il aurait combattu son frère Shamash Shumukin, roi de Babylone, qu'il accula au suicide. La légende reste cependant entourée de mystère confondant parfois les deux frères. Une certitude toutefois est acquise : la dissolution des mœurs fut suivie par la dévastation de Ninive un peu plus d'un siècle après la mission de Younas, conformément aux révélations coraniques.  
Contrairement à la Bible,  le Coran se félicite de la foi sincère des Ninivites qui se mirent à adorer le Seigneur dès qu'ils eurent communication du Message  divin. Avant cela, ils rendaient un culte dévoyé aux ignobles idoles, dont les noms étaient Assur, dieu national, Marduk, dieu agraire babylonien dont l'influence se faisait sentir à Ninive et Dagan, dieu de la fertilité, hérité des Sémites, à travers les Philistins. Le Coran,  précise à ce sujet : « Que ne s’est-il trouvé une cité qui ait cru et à qui sa foi ait servi, à l’image du peuple de Younas. Quand ils crurent, Nous écartâmes d'eux un châtiment douloureux qui les menaçait et les laissâmes jouir de la vie pour un certain temps. » (Coran 10. 98). Il en fut ainsi effectivement, conformément aux prédictions coraniques.
HENOK (IDRISS)
En évoquant le Prophète Idriss à la suite de Jonas,  l’ordre chronologique observé jusqu’à présent, se trouve quelque peu perturbé par cette intrusion. Selon la tradition en effet, Idriss serait pratiquement l’ancêtre des Prophètes bibliques  qui ont été répertoriés, mais il demeure  l'un des personnages  antédiluvien le moins connu. En conséquence, il est fait état de son existence et  de la position de la Bible et du Coran à son égard, sans que le mystère qui entoure sa situation historique véritable et son apostolat, soit percé.
Nombre de commentateurs musulmans  assimilent Idriss à Henok, patriarche biblique. Le Coran le cite en compagnie d'autres Prophètes dont il fait l’éloge : « Mentionne Idriss ; ce fut un juste et un Prophète. Nous L’avons élevé à un rang sublime. » (Coran 19. 56-57). Et aussi : « ...Ismaël, ldriss et Dal Kifl étaient des modèles de patience. Nous les reçûmes dans le sein de Notre Miséricorde. Tous étaient constants. » (Coran 21. 85-86). Le Coran lui attribue la qualité de Prophète de Dieu, en fait un juste, un modèle de patience qui a été élevé à un rang sublime et  qui a été admis au sein de la Miséricorde divine.
La Bible le présente comme un patriarche  et non comme un Prophète, sans plus de précisions. Il reste un des personnages les plus mystérieux de l'Ancien Testament. Dans la Genèse biblique, il existe deux personnages du nom d’Henok. Le premier serait le fils de Caïn, petit-fils d’Adam et père d’Irad. Caïn construisit même une ville selon la Bible, qu’il appela Henok du nom de son fils (alors qu'il  était seul avec sa femme, dans un monde encore inhabité !) (Genèse 4. 17-18).
Le deuxième Henok de la Bible serait le fils de Yered et le père du patriarche Mathusalem, qui n’est pas cité par le Coran. « Lorsqu’il fut âgé de 65 ans Henok eut un fils, Mathusalem. Après cela, il vécut 300 ans en communion avec Dieu et eu d’autres fils et filles. Sa vie dura 365 ans. Il vécut en communion avec Dieu avant d’être rappelé par Lui. » (Genèse 5. 18 à 24). Ce sont les seules précisions qui le concernent. Toutefois, ce nom a été rendu célèbre par le « Livre d’Henok », écrit entre le premier et le deuxième siècle avant l'ère chrétienne, dont l’auteur est inconnu. Ce livre a été déclaré comme apocryphe par les docteurs de la foi et les prêtres et en conséquence, non reconnu officiellement pas les institutions religieuses et retiré de la circulation. D’autres récits, tant musulmans que chrétiens existent, mais rien ne permet d’affirmer l’authenticité de leur contenu.
DAL KIFL (EZEKIEL ?)
 Ce Prophète est cité par le Coran à deux reprises en compagnie d'autres élus. « Ismaël, Idriss et Dal Kifl étaient endurants. Nous les fîmes entrer en Notre Miséricorde ; ils sont au nombre des justes. » (Coran 21. 85-86) et aussi : Mentionne Ismaël, Alyassa et  Dal Kifl ; chacun d’eux était parmi les meilleurs. » (Coran.38. 48). Les commentateurs n'arrivent pas à identifier formellement le Prophète Dal Kifl. Il a été assimilé successivement à Zacharie, Elie, Josué, Ezékiel  par les commentateurs musulmans, et même à Bouddha par Hamidullah, l’érudit savant de l’Islam. La version qui le confond avec Ezékiel semble la plus plausible.  Selon la Bible, Ezékiel (- 592 à -570), est le troisième des quatre grands prêtres du temple de Jérusalem. Il fait partie des Israélites déportés à Babylone en 597 avant l’ère chrétienne, suite à la première prise de Jérusalem par Nabuchodonosor. Après quatre années d’exil, Dieu l’appelle à devenir son Prophète.
De sa terre d’exil, il adresse des paroles d’avertissement à la fois aux Juifs déportés en Babylonie, qu’à ceux qui sont restés à Jérusalem. Après la chute de cette ville et la destruction du temple, il y ajoute des paroles d’espérance. Selon l’Ancien Testament, Ezékiel est inspiré par de nombreuses visions fantastiques et apocalyptiques. S’il accorde une grande importance au Temple de Jérusalem, il affirme  pourtant : « Que la présence de Dieu, n’est pas liée au sanctuaire et qu’elle peut s’exercer même en Babylonie. » ( !) (Ezékiel 11. 16). Il rompt avec la tradition israélite attachée à l’idée de la responsabilité collective, en déclarant que chaque individu est responsable de ses propres actes, ce que confirmera la Coran Sacré, lors de sa révélation.
DHOUL QARNAÏN (ALEXANDRE LE GRAND)
Le cas de Doul Qarnaïn est plus simple en apparence. Nombre d’historiens musulmans ont vu en lui, le roi Alexandre le Grand qui vécut entre 356 et 323 avant l'ère chrétienne. Roi de Macédoine et fondateur de la ville d’Alexandrie en Egypte, mais aussi de dizaines d’autres villes en Europe et en Asie, qui portent le même nom,  Alexandre le Grand, avait conquis un immense empire s'étendant de Grèce, jusqu’à la frontière occidentale de l'Inde. Le Coran rapporte un récit de lui, où il parcourra la terre et accomplit diverses actions pour combattre l’injustice,  tout en édifiant des ouvrages de défense : « Nous avons affermi sa puissance sur terre et L’avons comblé de toutes sortes de biens. » (Coran 18. 84). Lorsqu’il atteint le couchant, il rencontra près d’une source, un peuple que Dieu soumit  à sa volonté. Puis, quand il se dirigea vers le levant, il découvrit une peuplade  primitive, qui ne connaissait pas l’usage de vêtements. Poursuivant son chemin, il arrive en vue d’une communauté qui ne savait ni lire ni écrire et qui  était persécutée par les Yadjoudj et Madjoudj (Gog et Magog, dans l’Ancien Testament). Il édifia une digue que les agresseurs ne purent franchir. Il dit : « C’est une Miséricorde de la part de mon Seigneur. Mais, lorsque la Promesse de Dieu s’accomplira, Il détruira ce rempart et les laissera ce jour-là déferler les uns sur les autres, comme des flots en furie. » (Coran. 18. 90 à 99)
Les Arabes l’auraient surnommé Dhou al Qarnaïn (Celui qui a deux cornes) en raison de son casque de combat qui était orné de deux cornes. D’autres sources prétendent que l’expression  des deux cornes est une métaphore pour désigner les deux extrémités de la terre : de la Méditerranée à l’Inde, qu’il aurait conquises. En tout état de cause, l’identité du personnage reste inchangée quelle que soit l'interprétation donnée à son nom, et la Bible ne lui accorde aucun statut particulier.
CHO’AÏB (JETHRO)
Jethro est un personnage biblique, mentionné dans l’Exode. Il est le père de Séphora, épouse de Moïse. Quand Moïse s’enfuit en pays de Madian, après avoir tué un Egyptien, il épousa une des filles de Jethro, connu dans le Coran sous le nom de Cho’aïb. Le Coran rapporte de lui, le récit suivant : Le Prophète Cho’aïb a été envoyé aux habitants de Madian pour les exhorter à plus d'équité, à observer la juste mesure et à adorer le Seigneur, il leur dit : « Ô mon peuple, adorez Allah, vous n’avez point de divinité en dehors de Lui. Ne diminuez pas les mesures et le poids. Je vous vois dans l’aisance, mais  je crains pour vous le châtiment d’un jour qui vous recouvrira. Ô mon peuple, donnez en toute équité bonne mesure et le poids exact. Ne causez pas de tort aux hommes dans leurs biens et ne semez pas la corruption sur terre. Ce qui est auprès de Dieu est meilleur pour vous, si vous êtes croyants. Quant à moi, je ne suis pas chargé de vous protéger. »
Ils répondirent : « Ô Cho’aïb, ta religion t’ordonne-t-elle que nous abandonnions ce que nos pères adoraient ou que nous ne disposions plus de nos richesses, comme nous le voulons ? » Il rétorqua : « Ô mon peuple, que pensez-vous ? Si je m’appuie sur une preuve évidente envoyée par mon Seigneur et qu’Il m’attribue de Sa part, une excellente donation…Je ne cherche  nullement faire ce que je vous interdis, je veux seulement vous réformer autant que je le puis. Ma réussite ne dépend que d’Allah. Je place ma confiance en Lui et c’et vers Lui que je reviens repentant. » (Coran 11.88)
Mais les gens de Madian persistèrent dans leur rébellion  et furent décimés. L'Ancien Testament situe le pays de Madian dans le nord de l'Arabie entre le Golfe d'Aqaba et Médine, alors que Tabari le positionne en Syrie. Le prêtre Jethro était également connu sous le nom de Raguel et Hobab, mais n'était pas doué du don de prophétie selon la Bible.
HOUD
Le Coran fait encore mention de quelques Prophètes inconnus des Juifs et des Chrétiens. C'est le cas de Houd qui a été envoyé au peuple de 'Ad, dans le pays d'Al Ahqaf, au sein de la Péninsule arabique. Il dit à son peuple : «Ô mon peuple ! Adorez Allah, vous n’avez aucune divinité en dehors de Lui. Vous n’êtes que des forgeurs (de mensonges). Ô mon peuple, je ne vous demande pas de salaire pour cela. Mon salaire n’incombe qu’à Celui qui m’a créé. Ne comprenez-vous pas ? Ô mon peuple, demandez pardon à votre Seigneur, et revenez vers Lui. Il vous enverra du ciel, une pluie abondante et Il accroîtra votre force. Ne vous détournez pas de Lui en devenant coupable. » (Coran. 11. 50 à 52).
Le peuple de ‘Ad, se détourna pourtant du message de leur Prophète, Houd. Ils furent emporté par un châtiment terrible et la malédiction poursuivra les coupables, jusqu’au jour de la Résurrection.
SALIH
Le Prophète Salih,  fut envoyé  aux Thamoudites qui habitaient le nord de l’Arabie et qui chronologiquement succédèrent aux ‘Adites. Il leur dit : «- Ô mon peuple, adorez Allah, il n’y a de Dieu que Lui. Il vous a créés de terre où Il  vous a établis. Demandez-Lui pardon et revenez vers Lui repentants. Mon Seigneur est proche et exauce les demandes de ceux qui l’invoquent. Ils répondirent :- Ô Salih, tu étais pour nous un espoir. Nous interdis-tu maintenant de vénérer ce que nos pères adoraient ? Nous voilà dans un doute troublant au sujet de ton appel. Il dit : - Ô mon peuple, que vous en semble, si je m’appuie sur une Preuve évidente émanant de mon Seigneur, qui m’a accordé Sa Miséricorde, qui donc me secourra contre Lui, si je lui désobéis ? Vous ne faites qu’ajouter (un désastre)  à ma perte ! Voici la chamelle de Dieu. Elle est un signe pour vous, laissez-là paître sur la terre d’Allah et ne lui faites aucun mal, sinon un châtiment terrible s’abattra sur vous. » (Coran 11. 61 à 64).  Les Thamoudites ne tinrent pas compte de son avertissement, ils coupèrent les jarrets de la chamelle et la tuèrent par défi et un châtiment terrible s’abattit sur les coupables.
LOQMAN
Enfin, il y a lieu de citer Loqman, dont la sourate 31 lui est consacrée par  le Coran.  Il apparaît comme un sage prodiguant des conseils à son fils, sous forme d'exhortations et d'incitations à observer l’Enseignement de Dieu, à travers  un appel en faveur du monothéisme, des devoirs envers les parents, de l’équité, des pratiques religieuses, de la modestie, etc. « Nous avons donné à Loqman la sagesse : Sois reconnaissant envers Allah. Celui qui est reconnaissant l’est à son avantage, quant à l’incrédule, qu’il sache  qu’Allah se dispense de tout ; Il est digne de louanges. Loqman dit à son fils en l’exhortant : « Ô mon fils, ne donne pas d’associé à Allah, car le polythéisme est une injustice énorme. »  
« Nous avons recommandé à l’homme, la bienfaisance envers ses parents…«  Sois reconnaissant envers Moi et tes parents ; s’ils te contraignent à M’associer ce dont tu n’as aucune connaissance, ne leur obéis pas ; comporte-toi avec eux de façon convenable et suis le sentier de celui qui se tourne vers Moi. Vous reviendrez tous vers Moi et Je vous ferai connaître ce que vous faisiez. »
« Ô mon enfant, quand bien même l’équivalent d’un grain de moutarde, est dissimulé à l’intérieur d’un rocher, dans les cieux ou à travers terre, Dieu le dévoilera en pleine lumière. Il est subtil et parfaitement informé. Ô mon enfant, acquitte-toi de la prière, ordonne ce qui est convenable, interdis ce qui est blâmable ; supporte patiemment ce qui t’arrive : tout ceci fait partie des bonnes résolutions. Ne détourne pas ton visage des hommes et ne marche pas sur terre avec arrogance. Allah n’aime pas le présomptueux, plein de gloriole. Sois modeste dans ta démarche ; modère ta voix, car la plus détestée des voix est celle de l’âne. » (Coran 31. 12 à 19).  Loqman était doué de patience et de sagesse et il est évidemment dommage que le personnage ne soit pas connu avec plus de précision dans l'histoire.
ZACHARIE (ZAKARYA)
Le Prophète Zacharie (Zakarya) était du nombre des justes. (Coran 6. 85). Il n'avait pas d'héritier et était d’un âge avancé. Il invoqua Dieu : «  Seigneur, mes os faiblissent et ma tête flamboie avec la canitie. Jamais je n'ai été déçu en T'implorant. Je crains le comportement de mes proches après ma mort. Ma femme est stérile. Accorde-moi Seigneur un descendant… » : « Ô Zakarya, lui fut-il répondu, Nous t'annonçons un fils, son nom sera Yahia. Avant lui personne n'a porté ce nom. » (Coran 19. 4 à 7). C'est en ces termes que le  Livre Sacré  évoque le Prophète Zakarya. Il était le père de Yahia (Jean-Baptiste) qui allait connaître lui aussi la Grâce divine et annoncer la venue du Christ Jésus.
 La Bible comporte deux personnages du nom de Zacharie. Le premier, fils de Berekia et petit-fils d'Iddo était prêtre et Prophète juif. L’Ancien Testament lui consacre un livre de quatorze chapitres, dont les huit premiers remonteraient au Prophète lui-même, les autres étant anonymes, à l’image d’une grande partie du texte biblique. Il vécut au 6ème  siècle avant l'ère chrétienne et était le contemporain de Darius le roi des Perses et fondateur de Persépolis, dont le  2500ème anniversaire a été fêté en 1971 par l’ex-Chah d'Iran avec un faste inconcevable en présence des souverains et chefs d’Etat du monde entier.
Le deuxième personnage du nom de Zacharie est mentionné dans l'Evangile de Luc. Il est présenté comme un prêtre juif ayant vécu au temps du roi Hérode 1 er (- 73  à - 4 avant l'ère chrétienne). Sa femme s'appelait Elisabeth, et le couple n'avait pas d'enfants. Ils étaient déjà âgés tous les deux. Zacharie adressa des prières à Dieu pour avoir une descendance et l’ange lui dit, selon Luc : « N’aie pas peur Zacharie, car Dieu a entendu ta prière. Elisabeth ta femme te donnera un fils que tu nommeras Jean. » (Luc 1). C'est évidemment ce prêtre Zacharie que le Coran présente en qualité de Prophète. Les deux récits se recoupent parfaitement jusqu'à un certain point relatif à la divinité de Jésus, qui sera examiné plus loin où la rupture est consommée. Des quatre Evangélistes,  seul Luc évoque l’histoire de Zacharie en détail.
Le Prophète Zakarya occupe une grande place dans le Coran. C’est ainsi que lorsque la femme d’Imran accoucha de la  Vierge Marie, elle fit cette invocation : « Seigneur, j’ai accouché d’une fille…Je l’ai nommée Meriem (Marie) et je la mets sous Ta Protection, elle et sa descendance contre Satan, le banni. Son Seigneur l’agréa en lui faisant une belle réception et la fit croître d’une belle croissance et la confia à Zakarya (père de Jean-Baptiste, Prophète Yahia, pour les Musulmans). Chaque fois qu’il allait la voir dans le Temple, il trouvait près d’elle de la nourriture et lui demandait : « Ô Marie,  d’où te vient cette nourriture ? » Elle répondait : « Cela me vient de Dieu; Allah accorde Sa subsistance à qui Il veut. » Alors Zakarya invoqua son Seigneur : « Seigneur, accorde-moi une excellente descendance, Tu es Celui qui exauce la prière. Les anges l’appelèrent alors qu’il effectuait sa prière, debout dans le Sanctuaire : « Allah t’annonce la bonne nouvelle de la naissance de Yahia (Jean-Baptiste). Il sera le témoin véridique de la Parole d’Allah (Jésus) qui sera un chef, un chaste, un Prophète, parmi les justes. » Zacharie dit : « Ô Seigneur, comment aurais-je un garçon alors que la vieillesse m’a atteint et que ma femme est stérile ? » Il dit : « Il en sera ainsi. Dieu fait ce qu’Il veut. » (Coran 3. 37 à 41)   
    
JEAN-BAPTISTE (YAHIA)
Jean-Baptiste, (Yahia) fils de Zacharie, (Zakarya) a été à son tour Prophète, le précurseur  et l’annonciateur de  Jésus (‘Issa). Lorsque son père implora Dieu de lui donner un descendant, il eut cette révélation : « Dieu t'annonce la bonne nouvelle de la naissance de Yahia (Jean-Baptiste), confirmant l'avènement du Verbe de Dieu qui sera un chef, un chaste, un Prophète parmi les justes.(Il s’agit du Messie, Jésus) » (Coran 3.39) Cette citation est tout à fait conforme à la réalité, puisque c'est bien Jean-Baptiste qui annonça la proche venue de Jésus dont il était contemporain : « Ô Yahia, précise le Coran, tiens-toi fermement au  Livre (la Torah). Nous Lui avons donné la sagesse dès son plus jeune âge, ainsi que la douceur, la bonté et la tendresse. 1l respectait ses parents, n’était enclin ni à la violence ni à l’insoumission. Que la paix soit sur lui le jour où il naquit, le jour où il mourra et le jour où il sera ressuscité. » (Coran 19. 12 à 15).
Les Evangiles eux aussi mettent l’accent sur la prédiction de Jean-Baptiste qui annonçait la proche venue du Christ. Voici comment l’Evangile de Marc, relate cet événement : « Ici commence le bonne nouvelle qui parle de Jésus-Christ, le Fils de Dieu. (La notion de la filiation divine n’existait pas dans les textes anciens,  elle a été  ajoutée par la suite, par des auteurs qui n’avaient jamais connu le Christ et qui attribuaient leurs écrits aux évangélistes)… Ainsi parut Jean-Baptiste dans le désert. Il baptisait et lançait cet appel : « Changez de comportement, faites-vous baptiser et Dieu pardonnera vos péchés. »
« Et tous les habitants de la région de Judée et de la ville de Jérusalem venaient à lui ; ils confessaient publiquement leurs péchés  et Jean les baptisait dans la rivière le Jourdain. Jean portait un vêtement fait de poils de chameau et une ceinture de cuir autour de la taille ; il mangeait des sauterelles et du miel sauvage. Il déclarait à la foule : « Celui qui va venir après moi est plus puissant que moi ; je ne suis pas même assez bon pour me baisser et délier la courroie de ses sandales. Moi, je vous ai baptisés avec de l’eau, mais lui, il vous baptisera avec le Saint-Esprit (« et le feu » ajoutent d’autres évangélistes). »
Selon le Coran, Dieu dota le Prophète Yahia d'éminentes qualités. Il prêcha le strict monothéisme, se chargea d'annoncer l'apostolat de Jésus et fut le témoin de l'authenticité de son Message. Dans l'Evangile de Luc, Zacharie désigne Jean-Baptiste en qualité de Prophète de Dieu, de même que Jésus (Luc 7) et cela en conformité avec le Coran. Il avait été surnommé « le Précurseur », dans les milieux chrétiens,  car il avait prédit la venue du Christ, dont il soutenait la mission. Il aurait été décapité sur l'ordre d’Hérode Antipas, Tétrarque de Galilée et de Pérée à la demande de sa nièce Salomé, princesse juive, qui aurait dansé devant lui, demandant en récompense, sur les conseils de sa mère,  la tête de Jean-Baptiste sur un plat d’argent. (An 28 de l’ère chrétienne). C’est devant ce même Hérode Antipas, que le Christ aurait été envoyé par Ponce Pilate après sa capture. Hérode et ses soldats se moquèrent de lui, et le traitèrent avec mépris. (Evangile selon Luc. 23. 11)
MARIE (MERIEM) et JESUS (‘ISSA)
’Issa (Jésus) tout en étant le Prophète de Dieu, à l'image des Prophètes  déjà cités, était simultanément Son Messager, puisqu’il a été chargé de transmettre les Paroles contenues dans l'Evangile, ce qu’ont fait avant lui, Abraham, David et Moïse, en révélant les Feuillets, le Zabour et la Torah, puis le Coran Sacré a été communiqué par le Prophète Mohammed, par la suite. Le Christ était le continuateur d'une longue chaîne de Prophètes, dont la  mission consistait à diffuser le Message authentique émanant de Dieu, car tous les écrits précédents avaient été perdus, oubliés ou altérés. Le Coran atteste qu'il n'est pas le Fils de Dieu, qu'il n'a aucunement appartenu à une Trinité dont l’existence n’a été reconnue par aucune autre religion monothéiste au monde. Même les Israélites, les propres membres de sa communauté, qui auraient été certainement honorés de compter parmi leurs semblables, un Fils de Dieu, Unique mais aussi illusoire  n’ont pu cautionner une démarche aussi utopique, hors de toute raison.
Certes dans d’autres croyances anciennes, la vénération de certaines Trinités particulières était de pratique courante, mais  c’est la première fois qu’une telle notion a été introduite dans une religion monothéiste, censée n’admettre que l’existence d’un Dieu Unique, Tout-puissant, Incréé et Eternel. Pour contrer les idées émises par les Israélites, qui pensaient que la Trinité, n’était qu’une fantasmagorie de plus à l’actif des conciles, afin de s’approprier une parcelle de divinité,  les papes sortirent un solide dossier relatant  l’historique des différentes Trinités, à travers les âges, d’où il ressort qu’effectivement une telle structure n’était guère inconnue de par le monde.  Bien avant le Christ, les Hindous adoraient déjà, une triade de divinités,  sosie de la Trinité,  connue sous le nom de Trimurti,  qui  comprenait :
          Brahma, le premier dieu créé et créateur de toute chose ; il  possède quatre bras, afin d’accomplir beaucoup de tâches à la fois, mais aussi quatre têtes,  tournées vers les quatre points cardinaux, de sorte que nul ne pourrait  le surprendre, sans être démasqué bien avant. Ses visages et ses bras symbolisaient son omniscience et son omniprésence. Or selon la Bible, le prêtre Ezékiel aperçut pratiquement  une vision identique,  dans laquelle…: « On distinguait les formes de quatre êtres vivants avec une apparence humaine. Chacun d’eux avait quatre faces et quatre ailes. Sous chacune de leurs ailes, il y avait une main d’homme et les mains étaient tournées dans les quatre directions, de sorte qu’ils avançaient droit devant eux, sans tourner le corps. Chacun d’eux possédait les faces suivantes : une face humaine, une face de lion à droite, une face de taureau à gauche et une face d’aigle. Ils avançaient chacun droit devant soi et allaient où ils voulaient sans avoir à tourner le corps. » (Ezékiel 1. 1 à 12). Une description qui  présente beaucoup de similitudes avec celle de Brahma. Se seraient-ils inspirés d’une même entité ? Les Chrétiens  prétendent que cette représentation   symbolise les quatre Evangélistes. Comme chaque communauté tirait  la couverture à elle afin de disposer d’une structure  en toute propriété, il  ne reste plus qu’à croire en l’existence de plusieurs de ces entités, pour satisfaire toutes les parties.
          Shiva est le second dieu de la Trimurti hindoue. Officiellement, il est le destructeur et le créateur, cependant en inversant les fonctions, la logique y gagnerait en méthodologie. Il régit le monde par sa danse cosmique ; il est le dieu dansant. Il  peut régénérer sous de nombreux aspects, aussi bien  terribles que bénins. Il est vénéré sous la forme du Linga (emblème phallique) qui associé à la Yoni (emblème vaginal), représente les forces génératrices. Sa demeure est le mont Kaïlasa, au Tibet. Freud avait déjà introduit la notion de la sexualité culpabilisatrice dans les circonvolutions cérébrales des embryons en formation ; aussi quoi de plus normal que cette obsession resurgisse  dans les croyances primitives et soit vénérée par la suite.
          Vishnou,  est la troisième divinité suprême d’un grand nombre de sectes hindoues. Il représente les forces évolutives de l’univers, et peut avoir de nombreuses formes (lui aussi !). Il est doté,  de  quatre bras, portant un disque, une conque, un lotus et …une massue ; il vaut mieux être sur ses gardes dans cet univers d’êtres surnaturels où les anges se confondent aux monstres.
La Trimurti, régnait sur l’Inde, car dans la Grèce ancienne, les fidèles rendaient  un culte  à  la Triade olympienne, l’équivalent elle aussi de la Trinité et de la Trimurti.  Elle est composée de Zeus, la divinité suprême, dieu du ciel et  maître des dieux, qui fait régner l’ordre et la justice sur terre, la terre hellénistique, bien entendu.   Héra, son épouse,  était la déesse du mariage et Athéna, celle de la sagesse et de l’intelligence, qui est sortie toute armée du cerveau de Zeus, pour devenir, évidemment, la déesse de la guerre.
Les Romains n’étaient pas en reste. Ils possédaient eux-aussi leur Trinité appelée Triade capitoline, en référence à leur capitole. Elle était formée de Jupiter, le maître des dieux et en même temps le dieu du ciel, de la lumière, de la foudre, du tonnerre, bref de tout, ce qui se faisait et se défaisait en territoire romain. Un vrai dieu de dieu  mais de pacotille et à la puissance finie et toute relative ;  Sa femme Junon,  était  la déesse de la féminité et du mariage  et  Minerve, la déesse de la sagesse et de l’intelligence, protectrice et patronne de Rome.  
La mode des Trinités était  en vogue, avant même l’apparition du Christianisme. Chaque nouvelle génération étendait un peu plus les pouvoirs  et la puissance de sa Trinité afin de la rendre supérieure aux précédentes. Il n’était pas question, en effet, que les derniers modèles soient moins performants que les « tacots ». Au contraire les vieilleries finissaient pas devenir obsolètes et disparaissaient de la scène spirituelle. A ce challenge rigoureux, c’est la Trinité chrétienne qui remporte le palmarès de la distinction, puisqu’avec la Trimurti hindoue, elle demeure la seule à exercer une influence certaine sur ses adeptes. Toutes les autres, notamment les Trinités grecques et romaines, ont fait temps. Des divinités qui disparaissent dans le temps et  à travers l’espace n’étaient pas pour fortifier la foi des fidèles.
 L’avantage apparent des Trinités était d’empêcher l’apparition de dictatures divines. Effectivement le pouvoir  était détenu entre tous ses membre, qui en récompense, devenaient eux aussi de vrais dieux, égaux en droits et en devoirs. Cependant, même si l’existence des Trinités, était reconnue par les institutions, les structures officielles et les fidèles, leur mise en place   relativisait  quelque peu le pouvoir divin exclusif du paternel qui avant leur institution était  seul aux commandes et naviguait à vue,  alors que désormais, il est devenu un simple membre au même titre que les autres affiliés.  Forcément l’amour-propre de l’intéressé en prenait un coup.  Mais l’Eglise chrétienne, était passée maitre dans l’art de donner d’une main, pour récupérer le double de l’autre. Aussi cette année 391,  qui vit la naissance légale officielle de la Trinité chrétienne,  est une date importante pour l’Eglise, parce que de nouveaux équilibres ont été mis en place, et on avait un œil sur le patron.  
Auparavant les  gens parlaient vaguement de la Trinité,  car il n’y avait rien de concret, seulement des « on dit ». Maintenant, le rêve est accompli dans toute sa plénitude et les décrets ont été signés aussi bien par les papes que par les conciliaires. Il n’était plus question de faire marche arrière. A nouveau, les israélites, crièrent au scandale !  Ils le faisaient chaque fois qu’ils avaient à dissimuler leurs propres turpitudes. Une habitude qui tendait à s’ancrer  chez eux. Tout  au long de l’histoire,  ils n’allaient cesser de vitupérer contre les nouveaux venus qui s’employaient à les écarter de la scène céleste, afin de rester seuls aux commandes de la destinée humaine. D’abord, ils toisèrent les  Chrétiens, mais lors de leur apparition les Musulmane en eurent aussi pour leurs grades. Le Judaïsme, le Christianisme et l’Islam, c’était une triade antinomique soue le couvert de monothéisme
La divinisation du Christ, constitue  une innovation aberrante. Pour les Musulmans, elle n’est que le pâle reflet de l’énormité du blasphème, conçu  par les prêtres et les docteurs de la Loi. La promotion déroutante du Christ et de la Vierge Marie à la divinité, permet à l’Eglise de tirer parti du  prestige qui en découle pour s’imposer au détriment des autres religions, qui ne disposent pas d’une telle structure. Pourtant, malgré cette foudroyante accession,  conçue de toutes pièces  à l’instar des autres divinités qui étaient vénérées avant lui,  Jésus ne saurait être qu’un homme entièrement créé,  dont la conception a été certes miraculeuse, mais qui n'en reste pas moins un être humain, démuni de tout attribut divin. A l’image d’Adam dont la création est plus prodigieuse, et qui pourtant n’a été déifié par aucune religion ou croyance. Il est inconcevable que le Seigneur de l’univers, qui est une pure émanation d’esprit, de lumière et de science, soit contraint à travers un lugubre scénario, d’engendrer un fils charnel, putréfiable, temporel et mortel.
Malgré tout,  l’Eglise soutient qu’effectivement le Christ est un être engendré par le Père éternel ; il ne saurait être créé, à l’image de l’ensemble de l’univers. Celui qui prétendrait le contraire serait déclaré hérétique. Cette façon de voir fait du Seigneur de l’univers, un Etre incapable de créer Jésus, alors qu’Il a  créé l’ensemble de l’univers, dont le Christ n’est qu’une particule infinitésimale, microscopique! Qui pourrait imposer au Créateur de l’univers, l’obligation d’engendrer un Fils par l’intermédiaire de la Vierge Marie, afin de reconstituer la métaphore du couple reproducteur, qui hante les limbes de l’inconscient ?  Qui a propulsé  la Vierge Marie,  à la qualité de Mère de Dieu, pour conforter les autres promotions, notamment celle du Fils et du Saint-Esprit, en élevant tout ce monde train à la divinité ?  En arrière plan, il fallait aussi reconstituer et  symboliser le couple reproducteur primordial, le mâle et la femelle ; le taureau et la génisse. Dieu le Père, impuissant de par ses seules facultés créatrices, obligé de s’adjoindre et d’être tributaire de la Vierge Marie, la sainte Mère de Dieu, féconde et généreuse, afin de procréer le Christ.
Il existe de par le monde plus d’un milliard de personnes, des Chrétiens évidemment, qui croient sincèrement, que le Seigneur de l’univers, s’est abaissé à engendrer, Jésus Fils de Marie,  en contradiction avec toutes les lois universelles qui régissent la création.  La faculté d’engendrer est une fonction nécessaire, imposée  à l’ensemble du règne végétal et animal, y compris l’homme, qui par contre, ne sera jamais en mesure de créer, quoi que ce soit, en raison de son impossibilité à le faire. A contrario,  le Seigneur de l’univers,  est la seule Entité dans l’univers, à disposer du pouvoir créateur ; Il peut tout créer, sans aucune limitation, sans restriction, mais Il est démuni des fonctions reproductrices, qui constituent une atteinte à Sa Grandeur et à Sa Dignité, une diminution de Lui-même et une contrainte qui lui aurait été prescrite par d’autres entités ou d’autres structures, dont Il n’a pu s’affranchir !
En effet, la création ne nécessite l’apport d’aucune source en dehors du pouvoir propre du Créateur, c’est l’expression de la Toute-puissance illimitée.  Alors que la procréation requiert toujours l’apport d’une tierce partie, qui  doit être compatible, et dont les gènes appartiennent aux lignées parentales. La création glorifie le Seigneur de l’univers, la procréation  partage  le  pouvoir entre ses concepteurs. Dieu est par nature et par nécessité un Créateur et non un procréateur ! L’homme par contre est un procréateur et ne saurait jamais devenir un créateur.
Pour l’Islam, la Vierge Marie ne saurait être une mère divine. Elle a toujours été et restera un être humain, de même que son fils, le Christ Jésus. Seule la conception de ce dernier a été miraculeuse, dans le sein de Marie. Tout le reste du processus s’en est strictement tenu au domaine scientifique et médical et aux lois de l’embryogenèse. Voici ce que dit Coran : « Et vint le jour où les anges dirent à Marie : « Ô Marie, Dieu t’a choisie. Il t’a purifiée, Il t’a élue parmi toutes les femmes de l’humanité. Ô Marie, sois dévouée au Seigneur. Prosterne-toi pour L'adorer et incline-toi devant Lui avec ceux qui L’adorent... » Les anges dirent à Marie : « Ô Marie, Dieu t’annonce une heureuse Parole de Sa part. Il aura pour nom le Messie (Al Massih) Jésus (‘Issa) fils de Marie (Meriem). Il sera honoré dans ce monde et dans l’autre et sera du nombre des proches de Dieu, il parlera aux hommes dès le berceau et sera du nombre des Justes. »
« Elle dit : « Seigneur, comment aurais-je un fils alors qu’aucun homme ne m’a approchée ? » C'est ainsi que Dieu crée ce qu’Il veut. Lorsqu’il a décrété une chose, Il dit : « Sois ! » et elle est. Dieu L’instruira dans les Ecritures, la Sagesse, la Torah et l’Evangile. Il l’enverra comme Messager aux fils d’Israël. » (Coran 3. 42 à 49).
La position du Coran est claire. Jésus qui a été conçu d'une façon miraculeuse, reste néanmoins un être humain  créé, dans toute l’acceptation du terme, et n’a point été, énorme blasphème, engendré, contrairement aux prétentions des Evangiles. Le Coran développe des arguments décisifs qui remettent en cause  sa divinité. « Dieu dit  à Jésus : « Ô Jésus, as-tu jamais dit aux hommes de te prendre, toi et ta mère pour des  divinités, en dehors de Dieu? » Jésus répondit : « Gloire à Toi, il ne m’appartient pas de déclarer ce qui n'est pas vrai. Si je l’avais dit, Tu l’aurais su. Tu sais ce qui est au fond de mon âme, et moi j’ignore ce qui est au fond de la Tienne, car Toi Seul connaît les secrets. Je leur ai dit ce que Tu mas ordonné de leur révéler :- Adorez Dieu, mon Seigneur et votre Seigneur. J’ai été contre eux un témoin tant que je suis demeuré parmi eux et quand Tu  m’as rappelé à Toi, c'est Toi qui les observais, Tu es le témoin de toute chose.  Si Tu les punis, ils sont Tes serviteurs, si Tu leur pardonnes, Tu es en vérité l’Omniscient, parfaitement informé du mystère. » Dieu dit : « Voilà le jour où  les justes profiteront de leur justice. Ils demeureront à tout jamais immortels au milieu des jardins baignés d’eaux vives. Dieu est satisfait d’eux, ils  sont satisfaits de Lui. C’est le bonheur sans limite. La Royauté des cieux et de la terre et de tout ce qu’ils contiennent (l’ensemble de l’univers) appartient à Dieu. Dieu est Tout-Puissant sur toute chose. » (Coran 5.116 à 120).
Lorsque Jésus dit : « J’ai été contre eux un témoin tant que je suis demeuré parmi eux, et quand Tu m'as rappelé à Toi, c'est Toi qui les observais... »,  cela implique qu’il n'a jamais prétendu être le Fils de Dieu, ni que sa mère participait à une quelconque divinité. Mais une fois qu’il a été élevé auprès du Seigneur, les hommes commencèrent à le déifier inconsidérément, comme toutes les légendes qui embellissent au fur et à mesure du temps qui passe. Le Christ n’a pas été crucifié lors du simulacre de procès qui s’est tenu, et dont les versions diffèrent selon les Evangélistes ; il aurait été élevé au ciel, ce qui a jeté une grande confusion dans la foule, où régnait déjà un chaos indescriptible.
Pour les Evangiles, la mort du Christ s’est déroulée dans des conditions particulièrement pénibles. Il aurait été victime d'une vaste conspiration entre les Juifs et les Romains et l’histoire de sa mission qui était vue comme une atteinte à l'ordre public et une tentative de renverser le pouvoir établi, a été rapportée jusqu’à l’Empereur de Rome. A cette époque en effet, la Palestine était sous domination romaine et le Procurateur (Gouverneur) Ponce Pilate ne pouvait cacher des événements aussi graves aux autorités dont il dépendait.
Les membres du Conseil supérieur cherchaient des arguments convaincants pour condamner le Christ. Mais, ils se seraient suffit du moindre motif pour le faire. Caïphe le grand-prêtre se leva et dit à Jésus : « Au Nom du Dieu vivant, je te demande de nous répondre sous serment : - Es-tu le Messie, le Fils de Dieu ? » Jésus répondit : « C’est toi qui le dit. Mais, je vous le déclare vous verrez le Fils de l’Homme siégeant à la droite du Dieu puissant ; vous le verrez aussi venir sur les nuages du ciel. » Alors le grand-prêtre déchira ses vêtements et dit : « Il a parlé contre Dieu ! Nous n’avons plus besoin de témoins ! Vous venez d’entendre ce qu’il a dit contre Dieu. Qu’en pensez-vous ? » Ils répondirent : « Il est coupable et doit être mis à mort. Ils lui crachèrent au visage et le frappèrent à coups de poings ; certains lui donnèrent des gifles… » (Evangile selon Matthieu. 26. 59 à 67)
Comme en plus, Juifs et Romains l’accusaient de vouloir s'attribuer la royauté, alors que régnait un roi des Juifs officiel en la personne d’Hérode Antipas (qui avait fait décapiter le Prophète Yahia, Jean-Baptiste), les Grands Prêtres jugèrent que la coupe était pleine et ordonnèrent son arrestation, séance tenant, avant de le livrer à Ponce Pilate. Celui-ci ne voulut pas prendre la responsabilité de le mettre à mort, mais devant l’insistance de la foule surexcitée, il leur confia le prisonnier, trouvant plus judicieux de laisser les Juifs régler leurs affaires entre eux. Comme il avait un doute sur les accusations portées contre Jésus, il prit de l’eau, se lava les mains en présence de la foule en disant : « Je suis innocent de ce sang. » (Matthieu 27. 24).
C’est dans une cohue indescriptible que « Jésus » allait être crucifié, selon les Evangiles. Après avoir souffert le martyr sur  la croix, il rendit l’âme, puis il fut mis au tombeau,  dans une grotte dont l’entrée avait été obstruée par une grosse pierre, afin d’éviter que des intrus entreprendre des dégradations. Cependant, surprise ! Deux jours plus tard, son corps disparut. Au troisième jour,  il réapparut bien vivant et ses disciples purent parler avec lui, le toucher, et manger en sa compagnie. L’état de grâce dura quarante jours, au bout desquels il bénit  ses disciples et monta au ciel, où il s’assit à la droite de Dieu. Ces derniers partirent pour annoncer partout la Bonne Nouvelle. (Marc 16. 19). Après de tels événements, il est certain que ses partisans, et même ceux qui n'ont rien vu,  mais qui ont été acquis d’avance à sa cause, n’ont pas été embarrassés pour lui reconnaître des attributs extraordinaires, qui ne pouvaient être que divins. Il n’existe pas en effet, d’exemples dans l'histoire des Prophètes, d'une résurrection qu’elle soit banale ou miraculeuse. D’autant que cette résurrection avait l’avantage de repulper le moribond et de le rendre plus pimpant qu’avant son exécution, lorsqu’il affichait une mine sinistre, qui donnait la chair de poule.
Si quelqu’un pouvait subir une transformation aussi extraordinaire, il devait sûrement partager avec Dieu, Son règne,  Ses attributs et Ses pouvoirs. Seul un Fils divin pouvait  profiter aussi complètement des prérogatives du Père, d'autant, qu’il était unique. Une opportunité à ne pas laisser filer. Dans  les faits, il n’existe aucune preuve que la qualité  divine conférée au fils, l’ait été du temps de Jésus. Ce n’est que plusieurs décennies plus tard, que les premiers écrits, constitués sur la base d'une tradition orale autant  diversifiée, que contestée, firent leur apparition avec la mention « Fils de Dieu ». Cela fit les Chrétiens  eux-mêmes ne savaient plus à quel saint se vouer. Certains courants, étaient convaincus de cette réalité d’autres, furent déclarés hérétiques pour avoir professé la nature humaine du Christ. Dans les Evangiles et les Actes, sont mentionnés les noms de quelques-uns des Elus qui ont précédé  Jésus, notamment, Esaïe, Elisée, Elie, Moïse, Samuel, David, Jacob, Isaac, Joseph, Aaron, etc.
Cependant, jamais aucun d’eux n’a pris le risque de prétendre  que Jésus était  le Fils de Dieu, ce qui aurait d’ailleurs été en contradiction avec l’Ancien Testament qui ne reconnaît pas cette qualité.  Une notion  inimaginable, hors de  raison.  Les Israélites   destinataires de l’Ancien Testament, sont formels : Jamais aucune allusion n’a été faite quant à l’éventuelle venue d’un Christ, qui serait le Fils Unique de Dieu. C’était trop gros pour passer, même si cela aurait pu faire remonter leur cote, puisque Jésus était un membre de cette communauté. Pourtant, aussi étrange, que cela puisse paraître et contre toute attente,  cette définition  de Jésus, Fils Unique de Dieu, allait apparaître dans les premiers Evangiles canoniques, qui ont été écrits, des décennies  et même plus d’un siècle, après la disparition du Christ et des sa mère.     
Conséquence directe : le Christ Jésus et sa mère la Vierge Marie, ignoraient jusqu’à l’existence de ces Evangiles sur lesquels allait s’édifier l’Eglise et qui ont été la pierre angulaire de l’Enseignement chrétien !  Une lacune gravissime ! Quelqu’un peut-il imaginer que Moïse ignore la Torah, qu’il a révélée ou que le Prophète Mohammed, soit dans l’ignorance totale du contenu coranique ? Mais ce n’est pas tout, car la religion n’est jamais simple ! Ainsi,  alors que l’Evangile authentique  de Jésus a été révélé en hébreu, avec des intrusions araméennes, langue commune des  Israélites de l’époque, les quatre Evangiles canoniques de l’Eglise chrétienne, selon Matthieu, Marc, Luc et Jean, apparus des décennies après la mort du Christ furent tous écrits en langue…grecque, qui était inconnue dans la région et surtout de ce dernier qui est supposé en être l’auteur. Un véritable pied de nez à la logique et à la raison ! Qui de Dieu (ou des esprits-malins) a pris la responsabilité d’envoyer aux Israélites,  quatre Evangiles rédigés en grec qui  était une langue barbare que peu de gens pouvaient comprendre ?
Même, si nombre d’entre eux étaient incrédules, cette façon de procéder, ne pouvaient que les inciter au désespoir ou au reniement, puisqu’ils étaient confrontés à de textes qui leur étaient hermétiquement clos, alors qu’ils  aspiraient de partir à la conquête du monde. La Torah de Moïse,  destinée elle aussi aux Juifs, a-t-elle donc été révélée en chinois, pour que l’Evangile le soit en grec et non en  hébreu ? Si le Coran Sacré réservé aux Arabes, avait été diffusé en japonais, aurait-il trouvé un terrain aussi fertile à sa propagation ? Le Message divin est destiné à s’intégrer au milieu pour lequel il a été conçu, à éclairer les zones d’ombre  et à faire éclater la vérité. Son rôle est de guider les hommes,  non de leur faire perdre la raison par son incompréhension et ses mystères, et de leur ôter tout espoir de délivrance.
A qui profite ce retournement de situation pour le moins inexplicable ? Evidemment et directement aux parties qui ont eu à reconstituer les textes divins, dans une autre langue que la langue d’origine, qui est bien adaptée aux circonstances et à l’histoire. Car profitant de leur implication, les intéressés ont orienté les textes  en fonction de leurs intérêts et de ceux de leurs clans, en leur donnant un contenu apologétique qui  frisait le chauvinisme.  Il fallait obtenir l’adhésion des fidèles et exciter leur enthousiasme, aussi pas question de promouvoir des écrits qui glorifiaient leurs concurrents en  faisant la partie belle à leurs ennemis. Cela n’avait pas de sens.  L’existence de quatre Evangiles qui divergent sur de nombreux points alors qu’ils sont censés reproduire le même message authentique  est le signe, d’une déviance que ses partisans essaient de camoufler, mais qui ne passe pas aussi facilement qu’ils l’auraient désiré.   
Avant la parution des Evangiles, l’esprit ne pouvait intégrer  cette incroyable  pensée, que le Seigneur de l’univers, l’Etre Absolu, qui transcende les Lois universelles,  la vie,  le temps, la matière, l’énergie, l’espace et les myriades d’autres facteurs de prédominance qui sont si nombreux qu’ils finissent par combler l’infini, puisse engendrer un Fils, qu’il soit spirituel ou charnel, pour le jeter  en pâture aux criminels afin de racheter les péchés d’une humanité dévoyée. Quel est cette divinité  qui  pour  expier les crimes  d’une société coupable, qui n’a à son palmarès, que ses reniements, ses abjurations et son incroyance,  offre  en holocauste, la vie de Son Fils ? En réalité, le genre humain, malgré l’idée flatteuse  qu’il  se donne de lui-même, est indigne  de monnayer en contrepartie de  sa soumission,  au Seigneur de l’univers,  l’offrande de quoi que ce soit, surtout de son Fils Unique. Il s’agit d’une offense grave et d’une atteinte à la Gloire du Seigneur de l’univers, dont personne ne devrait se rendre coupable, sans encourir de terribles conséquences.
L’humanité dans son ensemble et même les milliards d’humanités qui peuplent les immensités cosmiques, resteront toujours soumises à Allah, le Seigneur et le Créateur de l’univers, corps et âme, bon gré mal gré, en dépit de tout et sans pouvoir rien changer à leur sort, dans le bonheur comme dans l’adversité. Si le Christ avait été vraiment le Fils de Dieu,  l’insignifiante humanité terrienne aurait-elle été en mesure d’exiger son sacrifice, pour se faire blanchir et s’innocenter  de ses péchés ? Il y a comme un marché de dupes dans cette affaire qui, en réalité n’existe que dans les insondables replis des mauvaises consciences. Ses  initiateurs visent à retirer des bénéfices inespérés en échangeant les malédictions qui pesaient sur eux contre des  bénédictions, acquises à bon compte sur le dos du Fils de Dieu, offert en victime expiatoire !  D’une pierre, deux coups. Le retour sur investissements que d’autres attendent durant des années s’est effectué cette fois en quelques heures, le temps de passer de vie à trépas, mais aussi de revenir de trépas à la vie. Parce qu’il fallait boucler la boucle, afin de laisser une bonne impression de soi et de ses dons.
En réalité, les vrais dindons de la farce sont ceux qui sont tombés lourdement dans le traquenard en pensant avoir « roulé » le Seigneur de l’univers. Les partisans de ce stratagème ont voué le « Fils » au sacrifice, en présentant la note…..salée et sanglante au « Père » ! Ils pensaient être les grands bénéficiaires de l’opération ; sans rien expier, ils ont essuyé le sang de leurs mains sur le Christ.  Mais, contrairement à leurs prévisions,  le jour convenu, ne les verra que défaits ;  ils paieront le prix pour avoir élaboré un scénario macabre, au détriment du Seigneur de l’univers et du Christ Jésus. Une façon peu élégante de vouloir faire son beurre sur le dos de tout le monde.
L’humanité, conçue à partir d’une terre vile, aurait-elle donc plus d’importance pour Dieu, que la vie de son  Fils Unique qui s’est sacrifié pour elle ? Des aberrations que beaucoup de religieux ont su intégrer dans leurs paramètres spirituels, au point qu’ils leur paraissent maintenant comme des évidences, des nécessités et mêmes des dogmes. Car depuis, la colle a pris et bien pris. Mais, ce sont ses instigateurs qui ont étaient scotchés et non ceux qu’ils destinaient à être  leurs victimes. Dorénavant, l’attentisme et les atermoiements ne sont plus de mise.  Il s’agit d’opter vite et bien. Le choix est à faire entre l’acceptation de la divinisation de Jésus et des autres entités et structures qui gravitent autour du Dieu biblique, selon les Evangiles  et leur réfutation, préconisée par l’Ancien Testament et tous les Prophètes antérieurs, pour qui  cette philosophie de la déification à outrance, quel qu’en soit l’acteur, constitue un crime impardonnable.
La démarcation est nette et sans bavure et c’est la crédibilité des Evangiles et de l’Enseignement chrétien, qui est en jeu. Il existe une incompatibilité notoire  entre ces deux parties de la Bible,   qu’il est impossible d’ignorer. La neutralité non plus n’est pas de mise, quand le début d’un Texte  est  remis en cause par la fin. Cette situation a conduit les Juifs, le Peuple Elu d’alors,  qui a bénéficié d’une grande distinction,  à rejeter les Evangiles,  la religion chrétienne, la mission de la Vierge Marie et de son fils Jésus, sa divinité et sa filiation divine, la Trinité, le Saint-Esprit à la mode chrétienne et tout ce qui se rattache de près ou de loin à cet enseignement.
Si l’Islam considère comme fondés le Pentateuque, la Torah  et l’Evangile, (expurgés de leurs altérations et rétablis dans leur authenticité), tout en confirmant  la  véritable mission prophétique de Jésus,  il réfute par contre les récits qui ont été reconstitués par  les scribes et les prêtres pour adapter les textes aux intérêts de leurs  communautés.  L’exemple de la déification du Christ est frappant de l’altération des textes sacrés. Pour mettre en relief la vanité des arguments qui plaident en faveur de sa nature divine,  il suffit d’imaginer l’impact psychologique qu’aurait produit la venue sur terre,  d’un Fils Unique  de Dieu supposé exister.  Un événement aussi exceptionnel dans l’histoire  de la planète, aurait été fiévreusement préparé et attendu par une humanité entièrement dévouée et soumise, afin de rendre le plus illustre des hommages à un Etre aussi glorieux. Cette extraordinaire visite aurait été rapportée de générations en générations, depuis Adam jusqu’au dernier Prophète précédant et préparant la venue du  Fils Sublime. Les Messagers et les Elus antérieurs, auraient mis en exergue d’une façon   spectaculaire,  une venue aussi fantastique, qu’inouïe, en lui imprimant le plus merveilleux des cachets, le plus délirant des accueils et rien de ce qui se rattacherait à cette visite mémorable et inoubliable,  n'aurait été négligé,  délaissé ou passé sous silence.
Le Fils de Dieu aurait été accueilli dans l’humiliation et la soumission totale,  par une humanité  en proie à une intense émotion et un enthousiasme débordant. Qui, en effet, serait assez misérable pour refuser le bonheur, le Paradis, la vie éternelle et la Miséricorde divine rattachés à une rencontre aussi extraordinaire ? Qui de l'aveugle plongé dans sa nuit lugubre fuirait la lumière éblouissante et éclatante,  du malade pitoyable et lamentable, repousserait la guérison miraculeuse où de l'indigent miséreux et malheureux, rejetterait la béatitude, l’euphorie,  la richesse  et l’extase ? Si Jésus avait été véritablement le Fils de Dieu, et connaissant leur ferveur, il aurait certainement trouvé les Musulmans prosternés au premier rang de cette magnifique cérémonie, bien avant les Chrétiens, les Juifs et autres communautés.
Or, rien de cela n'existe réellement. Depuis  la venue d’Adam,  aucun Prophète  n’a jamais soutenu un point de vue aussi contraire à la vérité, une idée aussi fantasmagorique. Jésus ne saurait être le Fils de Dieu ; ca ce concept est aberrant, il dévalorise la notion de l’Unicité  et de la Toute-puissance divine, en dépit des arguments utilisés. Dieu ne peut être Unique tout en étant membre d’une Trinité qui a été étrennée, par  nombre de croyances  anciennes. Une telle intrusion humaine dans le domaine divin créerait une rupture abyssale avec la logique, avec la compréhension de soi et de l’univers. C’est une projection hors des limites du rationnel,  déchirante et mortelle pour  la raison. Dieu, Allah, le Seigneur de l’univers n’a besoin de se lier avec personne pour justifier Son Existence, son Unicité, Sa Gloire et Sa Toute-puissance. Il n’a pas besoin de comparses ou de compagnes, pour justifier sa Sublime qualité de Créateur de l’univers, Unique dans Son Règne et Sa Gloire.
Dieu peut se passer de l’univers alors que la création n’existerait pas sans Lui. Les entités à l’image du Fils de Dieu, de la Sainte Mère de Dieu, du Saint-Esprit et de la Trinité, ne sont que de simples faire-valoir qui ont été utilisés par l’Eglise chrétienne pour accroître son prestige en le faisant dériver d’une structure extraordinaire qui rabat le caquet au conformisme conventionnel. Mais à la longue,  les leurres ont fini par s’évanouir de la même façon que disparaissent les songes au réveil.  Même les Prophètes bibliques qui forment l'héritage spirituel des Chrétiens n'ont pu cautionner une déviation aussi néfaste à ses défenseurs, plongés dans une profonde et dangereuse torpeur.
Le Coran ne manque pas de relever ces contradictions : « Dis (Dieu s’adresse au Prophète Mohammed) : Si le Miséricordieux avait un Fils, je serais le premier à L’adorer. Gloire au Seigneur des cieux et de la terre. Le Seigneur du Trône. Comme Il est très éloigné de ce qu’ils (les Chrétiens), imaginent. » (Coran 43. 81-82) Comment raisonnent les gens qui croient que Jésus, tout en étant le Fils de Dieu, s'est traîné dans la poussière, a lavé les pieds de ses disciples, s'est fait malmener et mettre à mort par un ramassis de rebelles et de gens méprisables  et d’individus ignobles ? Quel est donc ce Dieu qui se rabaisse à un tel niveau, qui s’humilie, qui s’agenouille devant ce qu’il a créé ?
Personne ne peut admettre l’obscénité de ces figurations où le Fils de Dieu se prosterne devant les hommes et où ceux-ci trônent devant leur Seigneur. Tout cela est le résultat d’une lugubre représentation dans laquelle les rôles ont été sinistrement distribués, afin de tirer profit d’une situation confuse, mais combien fructueuse pour les institutions religieuses et les détenteurs de pouvoir, car elle a été conçue pour  consolider un édifice, qui tire sa force de la crédulité des gens, mais surtout de l’ignorance déconcertante pour ne pas dire de la complicité active de ses adeptes.
LA  « CRUCIFIXION » DE JESUS
Le Coran Sacré réfute « la mort » de Jésus sur la croix, que les Evangiles  développent abondamment. Le Christ  n’a pas été crucifié car Dieu l’a élevé vers Lui. Le supplicié était un sosie qui a jeté la confusion dans les rangs des Juifs et des Romains.  Et en matière d’imbroglio, de mises en scène et de scénarios, l’histoire des religions, comme l’histoire, tout court,  n’est pas à une contradiction près, comme il sera démontré plus loin. Voici comment le Coran évoque la fin du Christ.
« Nous les avons punis (les Juifs), parce qu’ils n'ont pas cru et qu’ils ont proféré une horrible calomnie contre Marie, et pour avoir dit : « Nous avons tué le Messie Jésus, fils de Marie, le Prophète de Dieu. Non, ils ne l'ont pas tué, ils ne l'ont pas crucifié. Cela leur est apparu seulement ainsi. Ceux qui disputèrent ensuite de sa mort sont demeurés dans le doute à son sujet. Ils n’en ont pas une certitude absolue, ils ne suivent que des conjectures. En vérité, ils ne l’ont pas tué. Dieu l’a élevé vers Lui. Et Dieu est Puissant et Juste. » (Coran 4. 156 à 158). L’horrible calomnie dont il est question vient du fait que les Israélites prétendent que Marie, n’était pas vierge, qu’elle était fiancée à Joseph le Charpentier,  et que Jésus serait né des relations illégitimes entretenues par le couple. Evidemment, les Evangiles ne vont pas dans le sens de la version coranique, relativement à la mort du Christ.
Cependant,  ils se contredisent  entre eux. Matthieu raconte  le complot hourdi  contre le Christ (Mat. 26), et comment celui-ci annonce à ses disciples qu’il va être trahi par l’un d’eux.  Alors, Judas Iscarioth, l’un des douze disciples présents se rendit  chez les Grands Prêtres juifs et leur proposa de leur livrer Jésus contre trente pièces d'argent. Le soir, Jésus renouvela ses craintes et lorsque Judas lui demanda « Serait-ce moi Rabbi (qui te livrerait) ? Il répondit : Tu l’as dit. » Tout le monde était donc conscient, que Judas allait trahir le Christ, afin qu'il soit mis à mort, car les Grands Prêtres voulaient l’éliminer ; ils l’accusaient non seulement de conspirer pour devenir le roi des Juifs mais, fait infiniment plus grave, de revendiquer la qualité de Fils de Dieu.
Au cours de cette même nuit, Jésus qui était toujours en compagnie des  autres disciples, aperçut Judas à la tête d’une troupe armée. Les soldats  romains devaient se saisir de l’homme à qui Judas donnerait un baiser, signe convenu pour désigner le Christ. Les choses se passèrent normalement, Judas s’approcha  de celui-ci  et l’embrassa, en lui disant : « Salut Rabbi ».  Jésus répondit : « Fais vite ce que tu as à faire », avant d’être arrêté. Les Grands Prêtres  et les anciens du Peuple tinrent conseil et le condamnèrent à mort comme prévu, dans un simulacre de procès.
Selon Matthieu, Judas fut alors, pris de remords, il rapporta les  30 pièces d’argent aux Grands Prêtres,  en leur disant « J’ai péché en livrant un sang innocent », avant de se pendre. Or Judas savait parfaitement que Jésus allait être condamné à mort, et c’est en connaissance de cause qu’il est parti marchander sa capture. Le sang innocent ne pouvait s'expliquer que lorsqu’il s’aperçut  le lendemain matin de la méprise, car l’homme qui a été arrêté n’était pas Jésus. Cette hypothèse est renforcée par les circonstances de la capture du Christ. Il faisait nuit noire et la rencontre eut lieu en pleine campagne dans un domaine appelé Gethsémani. Les conditions étaient dès lors réunies pour commettre une bévue qui devait affoler le traître  le lendemain.
Durant cette nuit mémorable, Jésus dit à un autre de ses disciples nommé Pierre, le futur Saint-Pierre, premier évêque et premier pape de l’Eglise chrétienne,  dont le Christ aurait dit, selon les Evangiles : «Tu es Pierre et sur cette pierre, je bâtirais mon Eglise. » qu’il allait le renier avant « que le coq chante » (avant que ne se lève le jour). Pierre se récria : «Même s’il faut que je meure avec toi, je ne te renierai pas. » (Matthieu 26.35). Les autres disciples en firent de même. Cependant, lorsque Jésus (ou son sosie) fut arrêté et amené devant les Grands Prêtres, tous les disciples s'enfuirent. Pierre suivit le cortège de loin puis s'assit avec les serviteurs pour voir le sort qui allait lui être réservé. Une servante s’approcha de lui et le reconnut. Il nia devant la foule en disant : « Je ne sais pas ce que tu veux dire. » Une autre servante le reconnut à son tour : « Celui-ci était avec Jésus. » Il nia avec serment : « Je ne connais pas cet homme. » Puis d'autres personnes s’approchèrent et lui dirent : « A coup sûr, tu es des leurs. » Alors il se mit à jurer avec des imprécations : « Je ne connais pas cet homme. »
Pourquoi Pierre ne s’enfuit-il pas à la première dénonciation et risqua-t-il sa vie en restant sur place ? Pourquoi, à la question : « Toi aussi, tu étais avec Jésus », répondait-il invariablement : « Je ne connais pas cet homme » plutôt que : « Non, je n'étais pas avec lui » ou encore  «-Je ne connais pas Jésus ? »  Ainsi Pierre nia facilement par trois fois sous serment et jura avec des imprécations qu’il ne connaissait pas « cet homme », mais jamais qu’il ne connaissait pas Jésus. Car les deux hommes pouvaient être différents.
Voici ce que dit le Coran de ce passage : « Dieu Lui enseignera (au Christ) l’écriture, la sagesse, la Torah et l’Evangile. Il sera envoyé comme Messager aux enfants d’Israël et leur dira : « Je viens à vous avec un Signe de la part de votre Seigneur. Pour vous, je forme à partir d’argile la forme d’un oiseau, puis je souffle dessus et il devient un oiseau Par la permission de Dieu. Je guéris l’aveugle et le lépreux et je ressuscite les morts par la permission d’Allah…Voilà pour vous un Signe si vous êtes croyants. Je vous confirme ce qu’il y a dans la Torah révélée avant moi et je vous rends licite, une partie de ce qui vous était interdit. J’ai apporté un Signe de votre Seigneur. Craignez donc Allah et obéissez-moi. Allah est mon Seigneur et votre Seigneur. Adorez-le donc. Voilà le droit chemin. »
« Puis, quand Jésus ressentit de l’incrédulité de leur part, il dit : « Qui sont mes alliés dans la voie de Dieu ? Les apôtres dirent : « Nous sommes les alliés de Dieu. Nous croyons en Lui ; sois témoin que nous lui sommes soumis : Seigneur, nous avons cru à ce que tu as fait descendre et suivi le Messager. Inscris-nous parmi ceux qui témoignent. » (Les autres) se mirent à comploter. Mais Allah a fait échouer leur complot et Allah connaît mieux leur machination. »
Lorsque  Jésus fut amené devant les Grands Prêtres, les Anciens,  les Scribes et de nombreux faux témoins s'élevèrent afin de le compromettre. Le Grand Prêtre qui était au milieu de l’Assemblée interrogea l’accusé et lui demanda de répondre aux charges portées contre lui, mais il garda le silence. De nouveau le Grand Prêtre l’interrogea, il répondit par des bribes. Présenté à Ponce Pilate, celui-ci le questionna à son tour pour essayer de voir plus clair dans les accusations portées contre lui avec acharnement par les Israélites qui cherchaient à le confondre. Il lui demanda s’il était le roi des Juifs. « C’est toi qui le dis » répondit l’accusé. Le Procurateur romain voulut en savoir plus, sans résultat. Il renouvela sa tentative, en vain. Il faut rappeler que l'interrogatoire se déroulait en public. Tout l'aréopage politique, religieux, administratif et militaire était présent, ainsi que l'ensemble de la population grisée et surexcitée par les événements.
L’attitude de l'accusé muré dans un profond mutisme est étonnante. Alors que les circonstances lui offraient l’occasion de développer les fondements de la religion qu’il prêchait inlassablement, le voici au contraire sans voix.  Les idéalistes, les réformateurs, les révolutionnaires et autres novateurs n’ignorent pas que les tribunaux constituent des forums qui sont systématiquement exploités pour les besoins des causes qu’ils professent. Et dans ce procès, Ponce Pilate, ne serait-ce que lui, cherchait à en savoir plus sur la doctrine de Jésus, à connaître les grandes lignes. Mais celui-ci, si loquace et prolixe en d'autres circonstances, ne fut que l’ombre de lui-même. Il ne répondit ni à l'attente de ses accusateurs, ni à celle du public, gardant un mutisme étonnant.
C’est un comportement étrange que justifient éventuellement la frayeur et l'angoisse qui l’étreignirent avant qu’il ne soit arrêté, mais qui ne concorde pas avec l’attitude de dignité que les fidèles étaient  en droit d’attendre d’un Fils de Dieu. Les seuls mots qu’il prononça durant le procès qui aboutit à sa crucifixion furent : « Tu l’as dit » (!), dans le sens  « C’est toi qui l’affirme. » Une attitude étrange. À moins que là encore, l’argument de la méprise ne joue en faveur de la thèse coranique, étant donné que l’accusé n’était  qu’un sosie, complètement débordé par la situation insoutenable dans laquelle il se trouvait plongé, et qui s’est laissé aller à une dérive catastrophique.
Cependant, malgré tout, les arguments qui plaident le plus en faveur du « doublage » de Jésus, restent  sa mort et sa résurrection. Il avait été malmené, battu, crucifié, cloué sur la croix… Les historiens et les scientifiques soutiennent que sa mort est intervenue  par asphyxie, car en pareille circonstance, la contracture musculaire empêche l'évacuation de l’air, et par conséquent l’oxygénation des poumons. De plus, alors qu'il avait rendu le dernier soupir,  un soldat lui transperça le flanc d'un coup de lance et « aussitôt il en sortit du sang et de l'eau » (Jean 19. 34)  qui serait le liquide péricardique contenu dans la séreuse entourant le coeur. Les soldats avaient l'habitude de briser les jambes des suppliciés, cependant ils ne le firent pas pour Jésus qui ne respirait plus, lorsqu'ils arrivèrent jusqu'à lui.  
Il avait été crucifié à 9 heures du matin et ne rendit l’âme qu’à trois heures de l'après midi, après six heures d’agonie.  Les quatre Evangiles canoniques réagissent différemment à sa mort.  Matthieu rapporte que : « Le rideau suspendu dans le temple se déchira de haut en bas, la terre trembla, les rochers se fendirent, les tombeaux s’ouvrirent et de  nombreux membres du peuple de Dieu, qui étaient morts revinrent à la vie et entrèrent à Jérusalem, la ville sainte où beaucoup de personnes les virent. »  Face à de tels événements, l’officier et les soldats romains qui gardaient Jésus eurent très peur et s’exclamèrent : « Il était vraiment le Fils de Dieu. » (Evangile selon Matthieu 27. 51 à 55).
Pour Marc, cependant,  rien de tel ne se produisit, seul le rideau suspendu dans le temple se déchira et l’officier dit en parlant de Jésus : « Il était vraiment le Fils de Dieu.» (Evangile selon Marc 15.38). Et si le rideau ne s’était pas fendu, le Christ aurait-il été perçu comme le Fils de Dieu ? Le doute lancinant qui torture l’esprit.  Mais le rideau se déchira et l’officier païen tira des conclusions, qui étaient plus le reflet  de son état émotionnel, que de la raison, puisqu’il ne se convertit pas pour autant. Ainsi des légendes aussi incroyables que l’attribution du Fils Unique de Dieu, naissent et prospèrent grâce ou à cause de la résistance de certains tissus ! Il eut suffi d’un store de meilleure qualité, pour que le monde n’eusse jamais connu cette révolution !
Quelles conclusions tirer de ces récits ? La plus plausible, est que la tendance à l’affabulation ou à l’embellissement outrageuse des récits, semble être innée chez certains apôtres. Car les différences de comportement dans les récits ont bien été introduits par des Evangélistes qui ont vu des événements différents, alors que les acteurs  sont restés les mêmes.  Si le penchant à l’imaginaire était si prononcé,  chez eux qui pouvait les  empêcher de faire ressusciter par la suite le Christ, puisqu’ils avaient déjà fait revivre de nombreux morts, il est vrai moins illustres, en leur ouvrant leurs tombeaux et en leur permettant de rejoindre la ville sainte de Jérusalem ?
Alors,  que les femmes étaient dans l’expectative,  voici que soudain un ange sous les traits d’un jeune homme vêtu de blanc leur apparut et leur apprit  que Jésus « était ressuscité des morts. » Effectivement,  Jésus se manifesta aux fidèles ébahis  et leur précisa qu'on le verrait en Galilée où il se montrerait dans toute sa gloire. Là, il apparut effectivement à nouveau aux disciples, bien vivant et en pleine forme. Les gens purent le voir, le toucher, manger en sa compagnie…et pour quelqu’un de ressuscité, il ne manquait guère d’appétit. L'état de grâce dura quarante jours, à la suite de quoi, il bénit ses disciples et monta au ciel.  Personne ne vit rien de l’ascension céleste, mais il était dit qu’il en serait ainsi.
Les positions divergentes entre les trois religions existantes ont été la cause  de dissensions et de malentendus, entre les protagonistes. Comme à l’époque des grands déchirements, les  Musulmans n’existaient pas encore, cela relativise quelque part, l’importance de leur implication, qui n’a pris forme que 7 siècles après le divorce entre les Juifs et les Chrétiens. Les Israélites ont eu tendance à dévaloriser plus que de raison, celui  de leur coreligionnaire, qui est considéré comme un traître pour avoir renié le Judaïsme et s’être tourné vers la nouvelle religion qu’il enseignait. Il a été systématiquement discrédité, ses qualités et ses mérites  ont été niées et reniées et  des accusations graves et injustifiées ont été portées contre lui.
Les Chrétiens, par contre n’ont vu que le côté  angélique de l’Agneau de Dieu. Un Fils de Dieu, ne pouvait effectivement  être que parfait, dans tous les domaines, en tout temps et en tous lieux.  Aussi les superlatifs élogieux,  dont il a été l’objet, alors que  nombre d’entre eux, ont été inventés à l’occasion, ne pouvaient que refléter la sublimité d’une nature supposée être divine,  qui a été confectionnée de toutes pièces afin de tirer parti des retombées qui ne manqueraient pas de se produire.
L’apparition de « Jésus » en chair et en os, et de surcroît bien portant et doté d'un solide appétit, trois jours après « sa crucifixion »,  prouve à l'évidence qu'il ne s'agit pas de la même personne que celle qui a été battue, malmenée, crucifiée, clouée, perforée à coups de lance, asphyxiée, vidée de son sang et de son liquide péricardique, enveloppée dans un suaire, et enterrée dans une tombe dont l'entrée a été obstruée par un rocher. L'explication la plus plausible voudrait que cet homme disposant de toutes ses forces,  ses facultés et ses moyens, ne soit jamais passé entre les mains de bourreaux criminels et de tortionnaires qui l'auraient brisé moralement et physiquement.
En outre,  le fait  qu’il était traqué par l’ensemble de la communauté israélite, ainsi que par le système policier et militaire romain, ne le prédisposait guère  à surgir au beau milieu de la foule, à haranguer les gens et à demeurer  libre de ses mouvements et de ses paroles pendant quarante jours, sans que ses nombreux et dangereux ennemis se manifestent le moins du monde, sachant qu’il était l’ennemi public numéro un. Une telle version des faits a de quoi surprendre tous les observateurs neutres. Puisque trois jours auparavant, le pays  entier, était sens dessus dessous, pour l’arrêter et l’éliminer. Comment un fugitif, pourchassé par tout le système répressif du pays, pouvait-il se manifester, pendant plus d’un mois dans l’indifférence  et l’apathie générale, alors que le pays était en ébullition  justement en raison de ses discours enflammés qu’il fallait réduire au silence ?
Cela confirme  la position du Coran qui atteste que Jésus n'a pas été crucifié, mais que dans l'extrême confusion qui régnait à l'occasion de ce simulacre de procès, les Israélites exécutèrent un autre homme qu’ils auraient pris pour le Messie.  Certaines sources citent le nom de Judas, l’un des douze apôtres, qui aurait trahi le Christ et qui aurait ainsi payé sa forfaiture au prix de sa vie. Nombre d’auteurs évoquent d’autres personnes, dont les noms divergent, mais c’est bien là la preuve de leur incertitude. Toutefois, il semble plus probable, sans que cela ne soit aucunement certifié,  que l’homme en question s’appelait Simon de Cyrène qui revenait des champs.
Les soldats romains, l’obligèrent  à porter l’énorme croix sur laquelle allait être crucifié « Jésus », qui était à bout de forces. Simon fur chargé de la croix et marchait péniblement derrière le Christ, jusqu’au lieu de l’exécution qui s’appelait Golgotha, signifiant : « Le lieu du crâne ». En ce vendredi matin, la foule était surexcitée, le soleil tapait fort et la pagaille régnait partout. Aucune raison ne plaide pour écarter l’hypothèse d’une méprise qui aurait été fatale au porteur de la croix,  lorsqu’il arriva sur les lieux de l’exécution, en le payant  de sa vie. La mésaventure qui est arrivée à Simon de Cyrène est rapportée aussi bien par Matthieu (27. 32) que par Luc (23. 26).
Cette éventualité est d’autant plus plausible, que les soldats qui veillaient sur l’exécution  avaient à leur disposition du vin mélangé à une drogue, la myrrhe, et qu’ils en consommaient sans modération, avec toutes les conséquences qui pouvaient en résulter.  Selon les Evangiles, ils en offrirent même  au Christ  ou à son sosie, par dérision, mais celui-ci refusa. Une version qui confirme le récit coranique selon qui le Christ n’a pas été crucifié et qu’il aurait été confondu avec quelqu’un d’autre. Elle justifie le comportement de « Jésus », lors de sa capture, son mutisme pendant le procès, ainsi que la réaction de Judas devant le « sang innocent », et celle de Pierre qui affirmait « ne pas connaître cet homme ». Sans compter que cette perspective permet de rester dans une logique cohérente et conséquente et de ne pas outrepasser les lois universelles  et les limites de la nature humaine, qui font que jamais un Prophète n'a été exécuté et enterré, et qu'il ressuscite, comme si de rien n’était en retrouve toute sa verve et son allant.
Ceux qui maintiennent contre vents et marées que le Messie a bien été crucifié, et qu'il est revenu à la vie grâce à un miracle divin, doivent savoir que l’Islam ne s'oppose guère aux manifestations divines,  bien au contraire. Les Musulmans  sont  convaincus que la Toute-puissance du Seigneur de l’univers est à ce point illimité, que le pouvoir de ressusciter Jésus,  l'ensemble de l'humanité et la totalité des civilisations extraterrestres,  ne constitue qu'une infime parcelle de Son Omnipotence.  Puisque de telles résurrections auront lieu le jour venu, celui du Jugement Dernier, lorsque l’ensemble des êtres créés, reviendront à la vie, pour affronter la Justice divine. Cependant en l'espèce, et afin de ne pas déroger aux lois qui gouvernent l’univers,  le Messie n'a pas été crucifié, il n’est pas mort sur la croix et n'est pas revenu à la vie.
Si l’Eglise chrétienne estime qu'un miracle est à l’origine de cette résurrection, elle doit admettre que la confusion régnante a pu substituer une personne à une autre. Tout simplement. Une telle permutation demande beaucoup moins de compétences  au Dieu du ciel, que de rendre la vie à un mort, de le remettre d'aplomb  et de le requinquer en deux jours,  bien que tous les miracles  et les prodiges soient également faciles au Seigneur de l'univers. En tout état de cause, l'histoire de sa mort et sa  résurrection ne peuvent être attribuées au Messie, puisque si celui-ci, ainsi qu’il est admis communément est l’auteur de l’Evangile, il n'aurait pas été en mesure d'annoncer sa propre fin et sa résurrection.
D’autant qu’une fois revenu à la vie, il n’a plus délivré de message évangélique,  laissant supposer que le récit  le concernant a été écrit par des disciples, qui n’avaient en vue que d’embellir les événements pour leur donner un attrait encore plus irrésistible. Aujourd’hui, les historiens ont réuni assez de preuves pour soutenir qu’effectivement, les quatre Evangiles canoniques ont été composés durant une période de 40 à 200 ans, après la disparition du Christ, alors que les Evangiles  apocryphes ont continué à paraître encore plus tard. Des éléments  qui confortent la position coranique, pour qui les faits relatifs à la crucifixion et à la résurrection du Christ, ne seraient que  des additions postérieures à l'enseignement de Jésus, dont le rôle était de magnifier le pouvoir en place, de l’assimiler pratiquement à une structure céleste, à laquelle il ne faisait pas bon de s’y opposer. Sans quoi, les tribunaux de l’inquisition étaient là pour le rappeler aux farfelus et aux originaux.
L'attitude du Livre Sacré des Musulmans n'est pas  aussi dépourvue d'intérêt et d’arguments, que le prétend l’Eglise chrétienne. De nombreuses  innovations ont été introduites au sein d'un enseignement ecclésiastique qui ne doit rien aux révélations du Messie ou aux Evangiles, fussent-ils canoniques. Le dogme de la Trinité, par exemple qui représente Dieu Unique en trois personnes, coexistantes, consubstantielles, coéternelles, le Père, le Fils et le Saint-Esprit, a été institué  des siècles après  l’avènement du Christ et la publication des Evangiles. Car de son vivant, Jésus en personne, ignorait qu’une telle structure pouvait exister ! Ce n’est pas donner plus d’autorité et de valeur  à l’Eglise, de démontrer  que le « Dieu vivant », méconnaissait  jusqu'à  l’existence de la Trinité.
Dans les Actes des apôtres, second livre de Luc (le premier étant l’Evangile),  qui a été composé,  des décennies après  la disparition de Jésus, apparait pour la première l’existence de la Trinité : « Les apôtres ont eux aussi reçu le Saint-Esprit sous l'apparence de langues de feu, qui se posèrent sur chacun d'eux. A partir de là, ils se mirent à parler des langues étrangères (qu’ils ne connaissaient pas auparavant) et furent chargés d’évangéliser les hommes en les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, les trois personnes de la Trinité. »  Ce que Jésus n'avait jamais fait auparavant. Etait-il diminué en matière de foi par rapport aux évangélistes, pour cacher la réalité d’une Trinité, ou en ignorait-il effectivement l’existence ?  Dans un cas comme dans l’autre, les arguments ne plaident guère en sa faveur.
Les apôtres ont  pris la liberté de donner corps à une Trinité qui était méconnue du Christ, et qui allait devenir au cours du temps, le dogme  primordial de l’enseignement chrétien. Mais, ce qui peut paraître ahurissant, ne l’est pas en réalité, parce qu’il a été noyé dans la masse des innovations, qui toutes sortaient de l’ordinaire. De nombreuses additions allaient voir le jour au fur et à mesure du temps, notamment à travers l’institution des conciles, pour donner toujours plus de poids à une Eglise qui se devait d’être imposante et majestueuse afin de  régenter l’humanité. Dans le but de  rationnaliser les versions contradictoires qui avaient cours alors, car les différentes tendances du Christianisme, ne raisonnaient pas au même diapason, le concile de Nicée (Constantinople) qui s’est tenu, de 325 à l’an 381, de l’ère chrétienne (soit quatre siècles, après la disparition du Christ),  définit les autres points du dogme à savoir : 1. Que Dieu est le Père. 2.  Que Jésus est le Fils Unique de Dieu. Dieu de Dieu. Lumière de Lumière. Vrai Dieu de vrai Dieu. 3.  Que le Saint-Esprit, Seigneur et Vivificateur, procède du Père.
La Vierge Marie qui n’appartient pas à la Trinité était considérée de tout temps comme la mère du Christ (Christotokos). Cependant, à partir du Concile d’Ephèse tenu en 431, elle se voyait proclamée  en qualité de Mère de Dieu (Théotokos). La « logique » s’explique par le fait qu’elle était la mère du Fils de Dieu. Aussi, de mère d’homme,  elle acquit par décision conciliaire,  la qualité de Mère de Dieu ! La décision de conférer une qualité aussi surprenante à la Vierge a entraîné le schisme de l’Eglise d’Orient (ou nestorienne), en raison de l’opposition du Patriarche Nestorius de Constantinople qui jugeait l’initiative scandaleuse. Son hostilité lui valut d'être condamné et banni, par l’Eglise romaine.
Les innovations de l’Eglise chrétienne,  ne furent pas toujours acceptées et furent la cause de nombreuses dissidences et de schismes majeurs.  En 587, un concile tenu à Tolède (Espagne) avait admis que le Saint-Esprit ne devait pas procéder seulement du Père, tel que cela avait été arrêté au quatrième siècle, mais également du Fils. Pareille conception était aussi « logique » que celle concernant la Vierge Marie,  qui a été divinisée, car tout ce qui touche au Père doit affecter le Fils, mais aussi la Mère et le Saint-Esprit. Puisque toute la famille était embarquée sur le même bateau. Il n’était pas question de favoriser quelques uns au détriment d’autres. Et, de fil en aiguille, les innovations successives firent sombrer la religion chrétienne dans le déviationnisme. Cependant elle réfuta énergiquement cette accusation et en fit porter le chapeau aux nombreuses minorités qui se manifestaient et qui n’avaient pas le poids suffisant pour s’imposer face à la toute-puissance du clergé. L’Eglise souveraine était une institution d’émanation divine et pas conséquent inattaquable et hors de portée des lois humaines
Néanmoins,  la détermination de faire procéder le Saint-Esprit simultanément du Père et du Fils, rencontra des réticences et ne fut pas admise officiellement. La situation perdura jusqu'en 794, année où Charlemagne, futur Empereur d'Occident décida de l'entériner  par décret... Sa puissance militaire et politique lui donna force de loi et de dogme. Il n’était plus question de louvoyer ou qu’un pape vienne s’y opposer sans se faire envoyer ad patres.  Charlemagne qui était supposé obéir aux papes de la chrétienté, leur donne des ordres à exécuter illico presto. Et gare aux récalcitrants ! Alors, malgré eux, ils approuvèrent publiquement ce qu’ils réprouvaient secrètement, puisqu’il était impossible de faire autrement, sans pertes et fracas. D’autant qu’ils étaient partisans de l’ordre établi, qui leur permettait de rayonner sur toute la papauté. Aussi les scrupules n’étaient pas de mise. Après son adoption par l'Eglise romaine, cette décision allait être une des causes principales du schisme de l'Eglise orthodoxe au 11 ème siècle. L'affaire connue sous le nom de Filioque entraîna une suite de péripéties qui virent le Pape Nicolas 1 er excommunier le patriarche de Constantinople Photius (863), lequel pour ne pas être en reste, anathématisa  à son tour le Pape qui l’avait bouté hors de l’Eglise, suite à un concile tenu en 867. Les papes et les patriarches s’amusaient comme des fous en s’excommuniant réciproquement ! C’était à qui tenait le plus longtemps en place.
Deux siècles plus tard, les héritiers spirituels reprirent la lutte tout aussi déterminée  et implacable ; les légats du Pape Léon IX déposèrent une formule d'excommunication contre le Patriarche de Constantinople, Michel Cérulaire qui leur renvoya la balle derechef en les frappant d’anathème à son tour la même année (1054). Et c’était reparti comme en 14-18 ! Les problèmes nés des différences d’interprétation et d’orientation  s’étaient déjà manifestés en 451, lors du Concile de Chalcédoine, lorsque Jésus avait été reconnu comme une seule personne en deux natures, humaine et divine, alors qu'une vingtaine d'années plus tôt (429-¬431), la nature humaine avait été déclarée blessée par le péché originel, commis par Adam et Eve, impliquant que l’humanité avait à supporter, malgré elle, le lourd fardeau qui lui a été imposé par la Bible juive, 30 siècles plus tôt, et par l’Eglise chrétienne, cinq siècles après la disparition du Christ, même si celui-ci a été à son corps défendant, celui qui a payé les pots cassés de tout le monde !  
L’Islam et la religion musulmane dénient ce genre d’accusations,  car  la responsabilité ne saurait être qu’individuelle et personnelle et ne peut être collective, résultant d’une antériorité séculaire. Aussi, ceux qui ne veulent pas se présenter devant l’Eternel,  chargés de péchés, avant même d’avoir prononcé les premiers balbutiements de la vie, savent quel chemin ils doivent emprunter.  Quel  est donc le crétin qui a décrété  que les lois n’avaient pas d’effet rétroactif ? Heureusement que l’Eglise veille au grain, déjouant les manœuvres stupides  des législateurs en herbe et un peu morveux sur les bords, qui se plaisent et se complaisent à édifier un ordre immoral où l’on n’était puni que pour ce qu’on avait fait. Dorénavant, on était maudit, même pour ce que les autres ont pu commettre comme injustice. Quelle chance !  
Cependant,  les mutations ne se sont pas restées cantonnées aux Moyen Age. En 1870,  il y a un peu plus d’un siècle, lors du Concile Vatican 1, le Pape fut déclaré à nouveau  infaillible en matière de dogme. Il avait déjà bénéficié de cette infaillibilité auparavant, mais nombre d’institutions non catholiques refusaient d’admettre cette éminente qualité, pourtant qui coule de source. Car un pape ne peut se tromper, quoi qu’il fasse il reste dans la rectitude. Même le Dieu biblique n’était pas aussi doué, puisque selon l’Ancien Testament, il aurait commis nombre de gaffes et d’impairs, qui auraient été indignes d’un pontife.  Heureusement que depuis cette date,  les décisions  du Chef de l'Eglise romaine, redevenaient à nouveau parfaites et exemptes d’erreurs, au même titre que les Commandements divins, et il n’était pas question de  faire dans la demi mesure.  Sauf si un autre pape le décidait. Alors, tout était permis, et remis en cause et en question, puisque lui aussi était infaillible. S’il venait à lui plaire de condamner son prédécesseur, il était dans son droit absolu et ne se privait guère de le faire.
En l’an 1950,  vingt siècles après le déroulement des faits, une nouvelle inspiration poussa l’Eglise à reconnaître que la Vierge Marie est montée au ciel avec son corps, imitant en cela Jésus qui l'avait précédé en ayant recours à  ce miracle. Là encore, pas question de faire dans le favoritisme ; la mère est au même niveau que le Fils divin. Il va sans dire que ces additions ne faisaient pas partie de la doctrine chrétienne initiale, mais qu'elles ont été introduites au fur et à mesure de l'évolution de l'Eglise. Cette tendance remonte loin dans le temps. Le fait de perdre  les traces des manipulations antérieures, arrange beaucoup de monde au sein des structures  officielles.
Pour le Coran  ces innovations  ont été incorporées par les docteurs de la Loi, les prêtres et les scribes,  de même que celles qui portent sur la divinité de Jésus, sa crucifixion, sa résurrection... Les interventions successives visaient à donner des attributs divins à Jésus de façon à le présenter comme un Etre supérieur, sans commune mesure avec l'envergure des autres Prophètes. Des voix se sont élevées parmi le clergé  afin de dénoncer une situation qui s'avère dangereuse et risque d’apporter des résultats contraires à ceux escomptés. Voici ce qu'écrit à ce sujet, Michel Lelong, Prêtre catholique et Consulteur du Secrétariat du Vatican pour les relations avec les religions non chrétiennes : « ...Si le Christ revenait parmi nous aujourd'hui, peut être dirait-il aux Chrétiens de parler moins de lui et plus de Celui qu'il appelait « Son Père ».  L'auteur estime que cette question est capitale et « l'on assiste dans certaines assemblées chrétiennes à une nette tendance à la désacralisation qui conduit à parler de l'homme plus que de Dieu, et de Jésus Christ, plutôt que de « Celui qui l'a envoyé ». Il y a là un vrai problème, car si l'on examine attentivement les publications catholiques, et plus encore peut être protestantes, on y trouve cette tendance à parler de Jésus-Christ, beaucoup plus que de Dieu et parfois même sans nommer Dieu. »…
Faut-il vraiment s'étonner de ce comportement et des sentiments  que les fidèles  manifestent face à la tendance de minimiser l’importance de Dieu au profit de celle du Christ ? Depuis 2 000 ans, leurs structures  n’ont  cessé de glorifier le Christ, en l’élevant ont à l’égal du Seigneur de l’univers. Ils lui ont reconnu des attributs hors de proportion avec sa nature. Il a été doté de facultés identiques au Père, alors qu’il était  plus proche de l'homme que Celui-ci. Comment dès lors exprimer sa surprise de le voir ravir la primauté au Seigneur et de passer au premier plan ? Il a été  reconnu comme le Vrai Dieu de vrai Dieu, Celui qui s'est sacrifié pour racheter l'humanité. Mais aujourd'hui, certains parmi ceux-là mêmes  qui ont procédé à sa distinction et à sa glorification outrageuse,  ressentent  que les choses sont allées trop loin. Ainsi  Lelong comme   d’autres hommes de religion,  s’inquiète à juste titre du changement des valeurs. Il juge « non seulement légitime, mais nécessaire de réagir face à la tendance à parler du Christ sans nommer Dieu. »
Cependant, avec tous les pouvoirs extraordinaires dont a été investi le  Fils,  il est douteux que quiconque soit en mesure, ou veuille le ramener à son rôle de  Prophète et d’Elu de Dieu. Son omnipotence est trop ancrée dans la conscience populaire des fidèles,  pour prétendre renverser la tendance et redonner à Dieu, Son rang d'Etre Suprême et Unique et à Jésus son statut de Messager de Dieu. Ce serait remettre en cause tout l'enseignement dispensé jusqu’alors et présenté comme le seul à être véritable et fondé ! L’Eglise chrétienne est arrivée à façonner une religion  à la mesure de ses ambitions. Les nouveautés introduites comptent plus que le Message communiqué par Jésus et contredisent l'élémentaire logique d'un héritage censé puiser ses sources dans les révélations précédentes, qu’elles soient bibliques, où qu’elles remontent encore plus loin, jusqu’aux premiers pas adamiques
Le Coran dénonce cette situation confuse lorsqu'il exhorte les intéressés à ne pas se porter vers les excès et les abus, qui dans tous les cas desservent la cause qu’ils sont censés promouvoir : « O gens du Livre (Chrétiens), ne soyez pas excessifs dans votre religion. Ne vous conformez pas aux gens qui se sont égarés avant vous et qui en ont égarés beaucoup d'autres hors du droit chemin. » (Coran 5. 77). Ou encore concernant la divinité de Jésus et l'existence de la Trinité : « Ce ne sont que des infidèles ceux qui disent : « Dieu est le Messie, fils de Marie. »  Le Messie n'a-t-il pas dit lui-même : « Ô fils d'Israël, adorez Dieu, mon Seigneur et le vôtre. Celui qui reconnaît des associés à Dieu, Dieu Lui interdira l'accès du Paradis. Il aura l'enfer pour séjour. Il  n'existe pas de défenseurs pour les injustes. »
« Oui, ce sont des impies ceux qui disent : « Dieu est la troisième personne de la Trinité. » Il n'y a de Dieu qu'un Dieu Unique. S'ils ne renoncent pas à leurs propos, un terrible châtiment les attend. Ne se repentiront-¬ils pas ? Ne lui demanderont-ils pas pardon ? Dieu est Celui qui pardonne, Il est Miséricordieux. Le Messie, fils de Marie n'est qu'un Prophète comme tant d'autres qui l'ont précédé. Sa mère était juste. Tous deux se nourrissaient d'aliments (à l'instar de tous les êtres humains). C'est ainsi que Nous montrons Nos Signes et vois comment ils s'en détournent. » (Coran 5. 72 à 75).
L’attitude du Coran est restée constante face aux changements introduits dans l’enseignement  judéo-chrétien. Il est inconcevable de penser que si le Messie avait été le Fils de Dieu, cette réalité ne serait pas apparue à travers les Messages véhiculés par tous les Prophètes bibliques et autres depuis Adam. Or, quitte à le répéter, jamais aucun d'entre eux ne s'est arrogé le droit de révéler quelque chose en ce sens. Car les notions de Fils de Dieu et de Trinité ont été inventées, afin de donner plus d'éminence  à un enseignement déjà prestigieux,  que l’Eglise voulait récupérer à son seul profit, mais sans prendre la nécessaire précaution de savoir s’en tenir à la raison.
Du point de vue historique, Le Christ n’est d’ailleurs pas la seule personne célèbre à avoir bénéficié de cette substitution de personnes, au point d’engager l’histoire, et par voie de conséquence, les médias et la croyance populaire sur de fausses pistes. De nombreux autres exemples existent dans l’histoire des institutions occidentales, ou des personnages importants ont été remplacés par des sosies et des hommes de paille,  pour induire en erreur ceux qui aspiraient à leur disparition.


تم قراءة المقال 219 مرة