LA MATIERE EST-ELLE ETERNELLE ?
Jusqu'à une date récente, les physiciens semblaient s'accommoder d'un paradoxe étrange. Ils pensaient que la terre, les étoiles, les galaxies, devaient tôt où tard connaître une fin irréversible, mais que les constituants ultimes de la matière étaient stables et éternels. De sorte que le nombre de nucléons (protons et neutrons) demeure constant dans l'univers. Avant la détection des nucléons, ils avaient d'abord accordé l'éternité aux atomes, considérés pendant longtemps comme les particules élémentaires de la matière.
Cette conception remonte loin dans l'Antiquité. Elle est attribuée aux savants grecs qui imaginaient que les substances primordiales, (la terre, l'eau, l'air et le feu) étaient immuables. De même, d'autres savants à l'image de Leucippe, Empédocle, Anaxagore, etc., pensaient que l'atome est un élément inengendré, indestructible et inaltérable.
La découverte de la radioactivité par Becquerel en 1896 devait balayer ces croyances. Plus tard Becquerel détecta les particules énergétiques émises lors de la désintégration spontanée des noyaux d'atomes d'une substance radioactive. Cependant l'instabilité nucléaire était considérée comme rarissime et produite par quelques éléments lourds tels que l'uranium ou le radium, et que les éléments communs étaient par contre stables. Cependant, devant les preuves contraires, il a bien fallu admettre que toute matière est radioactive à des degrés divers, et qu'en conséquence, les noyaux atomiques finiront par se désintégrer pour former d'autres particules. Néanmoins, l'immortalité était reconnue à certaines d'entre elles, comme l'électron, le neutron, le proton, etc.
Les physiciens ont édicté des lois en ce sens selon lesquelles, les particules ne peuvent se désintégrer si elles violent l'un des principes, comme la conservation de l'énergie ou la charge électrique. D'autres chercheurs, notamment Hermann Weyl et Stuckelberg tentèrent même d'expliquer dans les années 30, la stabilité du proton (il faut entendre par là, la conception d'un proton éternel) en postulant de nouveaux principes de conservation qui semblaient interdire une éventuelle désintégration.
Mais, à force d'observations les chercheurs durent se rendre à l’évidence que le proton n'était pas aussi immortel qu'on l'avait supposé. Les travaux des premiers physiciens tels Reines et Cowan du Laboratoire scientifique de Los Alamos (USA) ont permis d’estimer sa durée de vie à dix mille milliards de milliards d'années (10.22), soit plus de cinq cent milliards de fois l'âge supposé de l'univers estimé à 14 milliards d'années. Par contre, les observations effectuées de 1964 à 1971 par plusieurs universités américaines, ont eu pour conséquence de porter la durée de vie moyenne à un minimum de mille milliards de milliards de milliards d'années (10.30), soit cinquante milliards de milliards de fois, celui de l'univers. Et ce chiffre n'est pas définitif puisqu'il a été porté par la suite entre 10.33 et 10.34 années, soit mille à dix mille fois supérieur aux dernières estimations !
II n'est pas possible, bien sûr, de passer un temps pareil à guetter une éventuelle désintégration. Mais si le nombre de protons à observer est porté 10.33 protons, il aurait de fortes chances de déceler une désintégration par an ; Si ce chiffre est multiplié par mille, il se produirait théoriquement mille fois plus de désintégrations par an, soit une moyenne de trois par jour, et ce, malgré la durée de vie extraordinairement longue de cette particule. C'est du moins l'avis des spécialistes qui ont procédé à la mise en place de plusieurs dispositifs censés détecter la mort du proton, et ce, aussi bien en URSS, qu'aux USA, ou en France, en Italie, en Inde, au Japon, et dans d'autres pays.
Cependant, le résultat des expériences s'est révélé inférieur aux prévisions, malgré le luxe de précautions entourant la conduite des recherches. A titre d'exemple, le détecteur de Morton Thiokol à Painesville dans l'Ohio, a été installé dans une mine de sel à plusieurs centaines de mètres de profondeur, pour le soustraire aux influences parasites des rayons cosmiques. Il est en outre équipé de plus de deux mille photomultiplicateurs susceptibles d'enregistrer le minuscule éclair de lumière (connu sous le nom d'effet Cerenkov) résultant de la désintégration du proton d'un atome d'hydrogène.
Le grand âge des protons est parfaitement fondé pour expliquer l'apparente stabilité de la matière. Si cela n'avait pas été le cas, et avec une durée de vie beaucoup plus brève, l'univers se serait désintégré rapidement. Le monde, les planètes, les étoiles auraient été annihilées et se seraient transformés en énergie. D'ailleurs l'univers aurait-il existé ? Ainsi les protons sans être éternels, possèdent une "existence" évaluée entre 10.30 et 10.34 années. Ce qui atténue considérablement les effets de leur désintégration. Les spécialistes estiment que la terre contient quelque 4.10.51 protons et neutrons. Avec la période de vie donnée ci-dessus, la planète terre perdrait environ un gramme de matière, tous les deux millions d'années, pour se transformer en rayonnement. Aussi ce n'est pas demain que le globe terrestre se transformera en énergie, et cet état d'équilibre est nécessaire au maintien de la création. Le Coran traduit bien cette pensée, lorsqu'il affirme : « Nous avons créé toutes choses, selon de justes proportions. » (Coran 54.49).
L'univers qui est considéré comme stable à l'échelle humaine est la conséquence de cet équilibre qui se perpétue sans cesse, mais dont la fin est quand même programmée. Le Coran dit : « Dieu a assigné pour chaque chose un terme immuable. » (Coran 65.3)
Rien ne saurait se perpétuer dans la création de Dieu. Tout a une fin. La désintégration du proton signifie que toute la matière de l'univers, que ce soit au niveau des particules, des atomes, des molécules, des planètes, des étoiles ou des galaxies, porte en elle les germes de sa disparition. « ...Tout (l'univers) est marqué par la finitude, à l'exception de la Face de Dieu. Le Pouvoir Suprême Lui appartient et c'est vers Lui que vous ferez retour. » (Coran 28.88)
Le Coran a toujours admis, et c'est là une de ses positions dominantes, la finitude de toute la création, ce qui signifie la désintégration de la matière et sa destruction ultime. Pendant que les physiciens croyaient fermement que les composants de la matière étaient stables et éternels, le Livre Sacré a combattu ces croyances qui n’ont jamais eu cours.
Il aura fallu à partir des grandes découvertes récentes, élaborer de nouvelles conceptions pour arriver à la conclusion que l'éternité dans ce domaine était chimérique et illusoire et ne reposait sur aucun fondement. Du coup, les savants se sont mis à étudier une autre définition des forces fondamentales qui gouvernent l'univers. Ils pensent pouvoir un jour ou l’autre mettre au point la théorie d'unification des diverses forces connues (rêve cher à tous les savants) et simplifier ainsi leur vision de l’univers.
La nouvelle voie empruntée par la physique n'a été rendue possible que grâce à la finitude du proton, dont la durée de vie phénoménale permet à la terre de subsister, cependant : « Tout ce que porte la terre est voué à la finitude. Seule demeurera La Face de ton Seigneur, auréolée de Majesté et de Gloire ». (Coran 55.26-27). Il s'agit là, de la seule réalité tangible pour rappeler que quelle que soit la durée de la vie, et quelle que soit la matière considérée, tout est voué à l'anéantissement et à la désagrégation. Même le proton a un terme prévu dans sa propre existence.
Tel est le sens du Message coranique que la Science a fini par redécouvrir en cette fin de vingtième siècle. Car Seul demeurera à travers le temps et l'éternité, Le Vivant, qui ne cesse d'exhorter l'homme à reconnaître cet attribut : « Confie-toi en Celui qui est Vivant et qui ne meurt pas. Célèbre Ses Louanges… » (Coran 25.58).
L'ATOME ET LES PARTICULES ELEMENTAIRES
Le mot atome, vient du grec "atomos", signifiant qu'on ne peut diviser. Vu sous cet angle, l'atome serait donc le plus petit constituant de la matière, individuel, solidaire et indivisible. L'hypothèse atomique selon laquelle les corps seraient constitués de particules très légères, invisibles et indivisibles avait été avancée dans la Grèce antique par Empédocle, Démocrite, Leucippe et Epicure, avant d'être formulée dans l'ouvrage de Lucrèce "De natura rerum", le siècle qui précéda la naissance de Jésus. D'autres philosophes, à l'image d’Anaxagore et Mélissos avaient abondé dans le même sens et admis la théorie atomiste dans leur conception de l'univers. Mais cette théorie, regroupe des idées parfois très éloignées les unes des autres, souvent contradictoires et sans véritable portée scientifique. Ainsi, il n'y a d'atomiste que le nom dans la multitude d'expressions philosophiques qui avaient cours.
Empédocle croyait aux quatre éléments (rhizomata) qui étaient la terre, l'eau, le feu et l'air. Tout ce qui existe dans le monde est une combinaison de ces éléments lesquels sont éternels alors que les substances qui en résultent sont éphémères. Chez Démocrite, le doux, l'amer, le chaud, le froid et la couleur ne sont que des atomes et du vide. La forme des atomes était réputée correspondre aux différentes sensations : la saveur acide et piquante étant formée d'atomes pointus et la saveur sucrée, d'atomes ronds.
Leucippe de Milet attribuait lui, de nombreuses caractéristiques aux atomes. Entre autres, ils étaient éternels et indivisibles. L'être ou "ce qui est" traduit par les atomes, s'opposait au "non-être" ou "ce qui n'est pas", représentant le vide. Epicure estimait que les atomes pouvaient avoir une infinité de formes ; ils s'agençaient à la manière d'un puzzle où chaque pièce avait son emplacement prévu à l'avance.
Enfin, Aristote (qui n'était pas atomiste) pensait que les corps perceptibles émanaient des quatre éléments, à savoir : la terre, l'eau, l'air et le feu, en association avec les deux couples d'opposés que sont le chaud et le froid, ainsi que le sec et l'humide. Une cinquième substance, l'éther, emplissait l'espace céleste.
Ce qui était présenté comme une théorie atomiste n'est en réalité qu'un assemblage de conceptions diverses portant sur l'état de la matière. A l'instar d’autres domaines de la pensée grecque, les spéculations philosophiques prennent souvent le pas sur la rigueur scientifique. Notamment par rapport au modèle qui repose sur l'expérimentation.
« On regarde à juste titre cette théorie, comme le point culminant de la spéculation présocratique, écrit à cet effet, Geoffrey E.R. Iloyd, pour résumer cette situation. En donner une appréciation équitable est cependant un problème, dont la difficulté est aggravée par la tentation d'assimiler l'atomisme ancien aux théories modernes, qui portent le même nom, en dépit des différences fondamentales qui les séparent, aussi bien dans le contenu des théories elles-mêmes que dans les raisons pour lesquelles elles ont été proposées. La théorie de Dalton par exemple, diffère de l'atomisme ancien, en ce qu'elle admet une multiplicité de substances élémentaires et depuis, l'analyse et la fission de l'atome, la théorie « atomique » moderne n'est plus du tout une théorie atomique au sens grec du terme, puisque le mot atomon, en grec, signifie indivisible. »
Dans le Coran, c'est le mot "dharra" qui a été employé pour désigner l'atome. A l'origine, ce terme servait aussi à décrire le minuscule grain de poussière qui voltige dans l'air. Il indique également une très petite fourmi. Ce sens restrictif a été retenu par Savary, un habitué des expressions saugrenues. Par exemple, la traduction du verset ci-après : "Il n'existe pas sur terre de créature (animale) dont la subsistance n'incombe à Dieu." (Coran 11.6), engendre chez lui la version suivante : "Le plus vil des reptiles est nourri des mains de Dieu". Une telle interprétation se passe de commentaires. Si en la circonstance, le mot fourmi a été substitué à celui d'atome, c'est pour respecter une certaine logique de l'incohérence, que cet auteur (et d'autres), voudrait rattacher au Coran. Cependant, la quasi-unanimité des traducteurs, y compris ceux d'origine occidentale, réfutent l'interprétation de Savary, au profit du mot « atome ». Il en va ainsi de Masson, Kasimirski, Montet, Blachère, etc.
Le mot "dharra" en arabe, et le fait mérite d'être signalé, ne possède pas le sens qui lui est reconnu par les Grecs, pour qui l'atomos à la plus petite particule indivisible existant dans la nature. Le mot est d'ailleurs formé du préfixe "a" privatif, et de "temnien" qui veut dire "couper". L'atomos est donc la particule qui ne peut être coupée, impliquant qu'il soit indivisible et indissociable. La science moderne a longtemps abondé en ce sens en pensant que l'atome était une particule élémentaire, fondamentale et indivisible. C'est dans la deuxième partie du 19ème siècle seulement, que l'existence de corpuscules plus petits, fut postulée. Si le chimiste russe Mendeleïev établit la classification périodique des éléments en 1869, il fallut attendre l’année 1902, pour voir le physicien anglais J.J. Thomson proposer un modèle atomique statique, lequel fut d'ailleurs rejeté, en 1911, par son compatriote Rutherford, qui imagina une représentation dynamique analogue au système solaire où le noyau jouait le rôle du soleil et les électrons, celui des planètes.
L'atome ne constituait plus désormais, la particule élémentaire de l'univers. D'autres corpuscules plus petits, tels le proton, l'électron, le neutron, lui ravissaient ce privilège. Les expériences effectuées plus tard allaient démontrer qu'un grand nombre de particules prises pour élémentaires, ne l'étaient pas en réalité. La mise en service des accélérateurs de particules à haute énergie a révélé une nouvelle classe de particules, qualifiées à nouveau d'élémentaires, comprenant les constituants de la matière (quarks et leptons) et celles qui sont responsables des quatre types d'interaction connues (gluons, photons, bosons intermédiaires et gravitons, pour respectivement, les interactions fortes, électromagnétiques, faibles et gravitationnelles). Ainsi, d'étape en étape, les physiciens continuent à descendre dans l'infiniment petit, domaine qu'il est convenu d'appeler la structure intime de la matière.
Le but de cet article est de démontrer que, bien qu'étant la plus petite unité susceptible de se combiner, l'atome est loin d'être indivisible. Si ces découvertes remettent en cause l'opinion grecque, elles confirment par contre, la conception coranique. Le Livre Sacré montre l'atome comme une particule infime, mais ne lui reconnaît pas la qualité d'élémentaire. En effet, il est spécifiquement mentionné l'existence de corpuscules plus petits que l'atome. Voilà de quoi étonner lorsqu'on sait qu'en dépit de leurs divergences sur la forme, la taille, la couleur ou la fonction des atomes, les savants grecs s'entendaient unanimement pour leur reconnaître une propriété fondamentale qui est justement l'indivisibilité. La position du Coran s'exprime à travers la citation suivante : « Mon Seigneur connaît le mystère impénétrable. Le poids d'un atome ne saurait Lui échapper, ni dans les cieux, ni dans la terre et, rien de ce qui est plus petit (que l'atome) ni plus grand que cela, qui ne soit inscrit dans le Livre explicite. » (Coran 34.4)
Non seulement le Coran reconnaît l'existence de l'atome en tant que telle, mais il se réfère également à deux autres états de la matière, dont l'un serait plus infime que l'atome. Or, depuis le vingtième siècle, cet état existe effectivement et comprend les particules qu'elles soient élémentaires ou non. Cette innovation dans la conception orthodoxe d'alors remettait en cause l'idée erronée que se faisaient les savants grecs et les savants occidentaux modernes, jusqu'au début du 20ième, quant à l'indivisibilité de l'atome.
Pour ce qui est du niveau supérieur, on sait que les molécules ne sont rien d'autre qu'un ensemble d'atomes, d'où la description tirée du Coran de l'existence de corps plus complexes. En résumant les données du Texte Sacré à la lumière des connaissances, les trois formes annoncées (particules-atomes-molécules) se retrouvent précisément dans la nature et constituent la structure générale de la matière à travers l’ensemble de l'univers.
Un deuxième point important mérite d'être souligné. Le Coran fait état de la présence de ces trois états aussi bien sur terre que dans les cieux. Il n’est pas nécessaire d'expliciter leur présence sur terre, tant cela paraît évident aujourd'hui, puisqu’un gramme d'oxygène renferme quelque 25 millions de milliards de milliards d'atomes, et encore plus de particules. Mais la présence de ces éléments dans les cieux aurait été un autre sujet de controverse, si les découvertes de la deuxième partie du vingtième siècle ne sont venues confirmer cette réalité.
Pendant longtemps, deux conceptions relatives au contenu du ciel se sont affrontées. La première supposait que le cosmos était absolument vide et qu'il ne pouvait receler aucune forme de matière, en dehors des astres. La seconde qui vécut jusqu'au seuil du 20ème siècle, et dont l'origine remonte à l'Antiquité, tablait sur l'existence d'une hypothétique matière, l'éther, censée emplir tout l'espace céleste et qui présentait des caractéristiques contradictoires, comme celle d être transparente et dense mais qui, en même temps, n'offrait aucune résistance aux mouvements des planètes. La composition de l'éther échappait à toutes les normes habituellement admises jusque-là. Il est certain, qu'on ne lui voyait pas la possibilité de contenir des atomes ou d'autres particules du genre. C’était une sorte de vide incarné. Un état de la matière inconnu et incongru. Aussi, une telle « logique » ne pouvait se perpétuer.
Dans les deux cas, il était exclu d'admettre l'existence de particules d'atomes et de molécules dans le ciel. Il fallut attendre l'année 1950 avant que l'astronome F. Zwicky démontre que non seulement la matière était présente entre les galaxies, mais encore qu'en dépit de sa densité extrêmement faible, elle pouvait atteindre cent fois la masse de toutes les galaxies de l'univers. Elle a été estimée entre 10 à 50 atomes par mètre cube d’espace. A titre de comparaison, l’atmosphère au niveau du sol renferme 25 milliards de milliards de molécules d’azote et d oxygène par mètre cube d’air.
Les recherches effectuées plus tard ont permis d'établir effectivement la présence de matière intergalactique dans l'espace sous forme de particules, d'atomes, de molécules, de poussière, etc. Cette matière se présente sous l'aspect de nuages éthérés de plusieurs années (ou plusieurs dizaines d'années-lumière) de diamètre, à partir desquels prendront naissance les futures étoiles. De plus, une nouvelle théorie est venue se greffer à toutes ces connaissances, pour prédire, que toute la matière « visible » de l’univers ne représente qu’une infime partie du contenu réel. En effet, la « matière invisible » constituerait quelque 96 pour cent de la masse de l’univers. Ainsi, se trouvent confirmées les révélations coraniques portant sur la présence des particules, atomes et molécules, non seulement sur terre, mais tout aussi bien dans le cosmos.
Trois passages importants sont consacrés à ce phénomène. Mais les orientalistes ont traduit le mot atome parfois par « fourmi » et parfois par « grain de moutarde ». Néanmoins, tous les traducteurs dans un élan unanime ont reconnu au mot "dharra" sa véritable signification qui est celle de l’atome, dans une des dernières sourates (99-7 et 8). Comme si à la fin de leur vie, ils avaient tenu à effacer les traces de leurs erreurs.
Voilà qui démontre que nul ne saurait prendre impunément un sujet de physique corpusculaire pour un condiment culinaire ou un insecte hyménoptère. Car dans le domaine de l'infiniment petit, la vérité a quand même un grand poids. Alors, autant l'utiliser à bon escient, en reconnaissant que le Coran a été le premier ouvrage à prédire l'existence des particules, ainsi que celle des atomes possédant une structure complexe et cette réalité ne fait que démontrer la provenance divine de ce Livre Sacré, éminent et inimitable.
LES SIX JOURS DE LA CREATION
La Bible étant le plus ancien Texte Sacré connu, il est normal de s'en référer pour essayer de connaître certains secrets de la création, qu'aucun autre livre n'avait pu décrire auparavant. Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre. Celle-ci était vide et les ténèbres couvraient l'abîme et l'Esprit de Dieu planait sur les eaux. (Voici à nouveau un résumé de la Genèse fixant les étapes de la création terrestre)
Le premier jour, Dieu créa la lumière et la sépara des ténèbres. Le deuxième jour, II créa le firmament et sépara les eaux qui sont au-dessus du firmament des eaux qui sont en-dessous. Le troisième jour, II créa les continents et recouvrit la terre de végétation. Le quatrième jour, II plaça les luminaires, celui du jour, le soleil et celui de la nuit, la lune. Le cinquième jour, II créa les animaux marins et les oiseaux. Le sixième jour, les bestiaux, les animaux sauvages et l'homme en dernier. Enfin, Dieu bénit le septième jour, le sanctifia et se reposa.
De tous temps, Juifs et Chrétiens se sont trouvés solidaires pour faire correspondre les sept jours de la Genèse aux sept jours de la semaine. Lorsque des siècles plus tard, il s'est avéré que la Création avait été un processus long, méticuleux et évolutif, et non le résultat de formidables miracles quotidiens, les religieux furent obligés de chercher d'autres interprétations afin de concilier le texte biblique avec la réalité scientifique. Les "jours" bibliques furent assimilés à des périodes, plus ou moins longues. On parla alors des six périodes de la création, dont chacune pouvait avoir plusieurs milliers d'années. Il s'agissait de versions officielles et nouvelles, destinées plus à changer le cours des idées admises jusque-là et qui ne concordaient plus avec la réalité, que de faits réellement prouvés.
Dans son ouvrage intitulé : « Que Dieu soit reconnu pour vrai » (Let God Be True), tiré à plus d'un million d'exemplaires, l'Association Internationale des Etudiants de la Bible, dont le siège est situé à Brooklyn, écrit ceci : « La preuve est faite que chacun de ces six jours antérieurs dura plus que 24 heures. Ce furent en réalité des périodes de plusieurs millénaires. D'après la longueur du septième jour, pendant lequel Dieu cessa son œuvre et s'est rafraîchi, chacune de ces périodes fut de 7 000 ans. L'homme a été créé vers la fin du sixième jour, c'est-à-dire à la fin des 42 000 ans consacrés à l'aménagement de la terre. Le temps viendra donc où le grand cycle de sept « jours » comprendra 49 000 années. La chronologie biblique nous révèle qu'un peu plus de mille ans nous séparent de l'écoulement de ces 49 millénaires. »
Comme mystification, on fait rarement mieux. Même en prenant cette base de calculs, soigneusement arrangée pour les besoins de leur cause, les auteurs restent loin de la réalité. En effet la thèse ci-dessus fait remonter la création de la terre à 48 000 ans en arrière, soit cent mille fois moins, que ce qui est prouvé réellement et scientifiquement. Baser ses convictions religieuses sur un tel écart par rapport à la réalité des faits, ne fait que démontrer l’inanité de ces croyances. D'ailleurs, l'affirmation selon laquelle « la preuve est faite que chacun des six jours...avait duré 7 000 ans », est dénuée de fondement et ne repose précisément sur aucune preuve.
Toutes les données scientifiques vont à l’encontre de ces divagations. Bien au contraire, la Bible précise que chaque jour a été marqué par un soir et un matin (un coucher et un lever de soleil) impliquant une durée qui ne saurait dépasser 24 heures. Sauf à considérer que les journées d’alors, avaient une longueur de 14 000 ans, ce qui est utopique. Car si « la preuve est faite que la période entre un coucher et un lever de soleil avait duré 7 000 ans », il reste à la compléter par le jour diurne qui s’étend entre le lever du soleil et son coucher. A moins d’imaginer que la création de la terre s’est faite la nuit. Six longues nuits de 7 000 ans chacune !
La durée de la création du monde varie d'ailleurs fortement en fonction des méthodes utilisées. En se basant sur la succession des généalogies décrites dans la Bible, l'Archevêque irlandais James Usher (1581-1656) a pu fixer cette date 4004 ans avant l'ère chrétienne, soit il y a un peu plus de 6 000 ans. Le vice-chancelier de l'Université de Cambridge, Lightfoot, précisa même le jour et l'heure. L'homme serait apparu le 23 Octobre à 9 heures du matin. Le samedi exactement, selon les Chrétiens, puisqu’il a été créé par Dieu, le dernier jour de la semaine avent de se reposer le dimanche. Mais les Israélites ne sont pas d’accord, Adam aurait été créé un vendredi, car le Dieu biblique ne saurait travailler le jour du Shabbat.
Durant près de deux siècles, cette date refléta le point de vue de l'Eglise et celui d'une partie des savants. Le zoologiste et paléontologiste français Cuvier, entre autres, y adhéra jusqu'en 1830. Certains savants étaient conscients du peu de valeur de ces données, mais ce n'est qu'à partir du 18ème siècle qu'ils fournirent des explications plus convaincantes…tout en restant loin de la réalité. En 1758, le Suisse Gessner porta l'âge à 80 000 ans. Vingt ans plus tard, en 1778, le naturaliste français Buffon, trouva un chiffre proche. Partant du principe que la terre avait été incandescente à l'origine, il chauffa dans un four de petites billes supposées constituer la matière planétaire, puis observa leur refroidissement, notant minutieusement l’abaissement de la température.
Cette méthode originale lui permit de fixer l'âge à 75 000 ans. A l'annonce des résultats, les membres de l'Université de Paris exprimèrent leur indignation face à la désinvolture de celui qui était devenu un charlatan pour avoir attribué à la terre un âge dix fois supérieur à celui admis par l'Eglise. Devant la pression de l'opinion, Buffon se rétracta et désavoua ses calculs. Il avait confondu les décennies avec les siècles !
En 1838, l'Ecossais Charles Lyell, un des fondateurs de la géologie scientifique, réussit à repousser l'origine du monde jusqu'à 240 millions d'années. Et malgré les réactions des créationnistes, qui manifestaient leur désapprobation, les faits s'accumulaient de plus en plus pour contredire la version biblique.
L'introduction de la théorie des transformations radioactives devait mettre fin aux estimations fantaisistes. Désormais, les savants étaient en mesure de déterminer l'âge de certaines roches en mesurant leur teneur en éléments radioactifs. Plusieurs physiciens et chimistes avaient auparavant ouvert la voie à cette entreprise. En 1903, le physicien anglais Ernest Rutherford avait proposé une méthode de datation basée sur la radioactivité. En collaboration avec un autre chimiste et physicien, Frederik Soddy, il avait mis au point la courbe de désintégration des substances radioactives, permettant d'estimer leur vie moyenne.
Puis en 1906, le physicien américain B. Boltwood, étudia la teneur en plomb des minéraux d'uranium et dressa la table des âges des formations géologiques. En quoi consiste cette estimation ? La méthode part d'une roche radioactive, contenant de l'uranium, du radium ou autre substance. La radioactivité se manifeste par des propriétés que possèdent ces éléments de se transformer en d'autres éléments, à la suite d'une modification du noyau atomique. La désintégration libère simultanément une émission de particules ou un rayonnement électromagnétique.
La radioactivité se mesure par le nombre de désintégrations d'un échantillon donné dans un laps de temps limité. L'unité d'activité est le curie correspondant à 37 milliards de désintégrations par seconde, soit l'activité d'un gramme de radium 226. L'uranium 238 produit quant à lui, seulement 12 000 désintégrations par gramme et par seconde. Cette substance est donc peu active, trois millions de fois, inférieure au radium 226, aussi sa transmutation ne la fera changer qu’après un temps considérable, lorsqu'on sait qu'un gramme contient plusieurs milliards de milliards d'atomes. Ceci dit et connaissant l'intensité des radiations émises par une roche, il devient possible d'estimer son âge. On appelle « période » ou « demi-vie », le temps nécessaire pour que la moitié d'un corps radioactif se décompose en un corps différent.
Il faut 14 milliards d'années au thorium 232 pour transformer la moitié de sa masse en plomb, alors que pour l'uranium 238 la période est de 4,5 milliards d'années. La plage est très grande et diversifiée en fonction de la substance considérée. La demi-vie du béryllium dure 1,5 millions d'années, celle du plutonium 239 est de 24 000 ans, du radon 382 jours, du polonium, un millième de seconde, etc. L'estimation de l'âge devient une opération de comptage. Au bout de 4,5 milliards d'années, la moitié de l'uranium 238 se transforme en plomb et les 12 000 désintégrations par seconde et par gramme, tombent à 6 000. Au cours des 4,5 milliards d'années suivantes, les désintégrations tombent à 3 000 car il ne reste plus que 25 pour cent d'uranium. Le nombre de désintégrations ira en diminuant et ainsi, il devient très facile de calculer l'âge d'un échantillon selon le rapport entre l'élément stable (ici le plomb) et l'élément radioactif (l'uranium restant).
Cette méthode a permis d’évaluer certaines roches qui remontent à plus de trois milliards d'années. Des échantillons prélevés dans le Sud Ouest Africain, en Sibérie et au Canada ont accusé un âge variant entre 3 et 4 milliards d'années. Des météorites d'origine lunaire récoltés par des missions japonaises et américaines, respectivement en 1979 et 1982 dans l'Antarctique, révélèrent un âge de 4,5 milliards d'années. Tous ces résultats ont permis aux spécialistes d'estimer que la terre se serait formée il y a 4,5 milliards d'années, soit un âge presque un million de fois supérieur a celui proposé par l'Archevêque James Usher ou par les docteurs juifs. De plus, la création se serait étalée sur de longues périodes, attestées par la disposition des couches géologiques.
Le Coran Sacré soutient lui aussi que l'univers a été créé en six jours. Les descriptions abondent dans ce sens. Par exemple : « Votre Seigneur est Dieu qui créa les deux et la terre en six jours » (Coran 7.54), ou encore : " « (Dieu) a créé les cieux et la terre et tout se qui se trouve entre eux dans l'espace de six jours » (Coran 25.59). La période ainsi décrite correspond-elle aux six jours de la création attestés par un coucher et un lever de soleil ? Voici comment le Coran aborde ce problème : « Comment osez-vous renier Celui qui a créé la terre en deux jours Comment osez-vous Lui reconnaître des égaux ? Lui, le Maître de l'univers ? Il L'a pourvue de reliefs. Il l'a bénie et y a réparti en quatre jours des nourritures pour ceux qui en demandent... » (Coran 41.11).
La terre a été créée en deux jours, mais à l'issue de cette période, elle était encore inhospitalière et impropre à la vie. Deux jours supplémentaires ont été consacrés pour implanter les reliefs, mettre au point la circulation atmosphérique, développer la couverture végétale, introduire les animaux, dont les troupeaux, qui jouèrent un rôle important dans l'histoire de l'homme. Enfin lorsque les conditions propices au développement de la vie furent réunies, l'être humain fit son apparition, car toute la création de Dieu est réservé à son usage exclusif, ainsi que l'atteste le passage qui suit : « Il a créé la nuit obscure, d'où pointe la lumière de l'aurore. Il a aplani la terre. Il en a fait jaillir ses eaux et germer ses pâturages. Il a donné aux montagnes des assises solides. Et toute cette création vous est destinée ainsi qu'à vos troupeaux. » (Coran 79.29 à 33).
La description est conforme aux données scientifiques qui confirment que l'homme n'est apparu qu'en dernier, dans le cycle de la création. D'après l'interprétation du Coran, la création de la terre, son aménagement et son peuplement ont duré quatre jours, qu'il y a lieu d'ajouter aux deux jours consacrés au reste de l'univers (Coran 41. 11-12). Ainsi la création universelle en six jours, telle que décrite précédemment, se trouve confirmée. La même idée prévaut dans la Bible où deux jours sur six, le premier et le quatrième sont consacrés à la création extra-terrestre, (Lumière et ténèbres - Soleil et lune).
Cependant, il est clair que dans le Coran, l'Œuvre de Dieu n'est pas cloisonnée au point de penser que quatre jours exactement ont été réservés à la terre, et deux jours au reste de l'univers à l'exception de toute autre tâche. La complémentarité et l’interactivité des phénomènes fait que les événements ont été intimement liés dans le temps, l'espace et à travers l’énergie et la matière. Sachant cela, comment est-il possible de soutenir que la terre a été créée en quatre jours et le reste de l'univers en deux jours seulement, puisque celui-ci est infiniment plus important que notre planète ? Le Coran lui-même ne donne-t-il pas la prééminence à l'univers conformément au verset suivant ? «Ô hommes, dites si c'est votre création ou celle des cieux qui est la plus difficile. Aux cieux, II a donné une hauteur incommensurable et une parfaite homogénéité. » (Coran 79. 26-27).
Ces jours sont-ils des jours terrestres de 24 heures limités par un coucher et un lever de soleil ainsi que le précise la Bible ? La réponse du Coran est claire : Les jours consacrés à la création ne peuvent être assimilés aux jours terrestres. Si l'on entend par jour, la durée de rotation d'un astre sur lui-même, on arrive à des jours de longueurs variables. Le jour sur Mercure dure 58,64 de nos jours. Sur Vénus il représente 243,16 jours terrestres, alors que sur Jupiter, il ne fait que 9,24 heures. Il y a autant de jours différents que d'astres dans l'univers. Ainsi, un « jour galactique » a une durée d’environ 250 millions d’années ! Le Coran abonde dans la définition du terme. « Un jour (yaoum) auprès de Ton Seigneur à la même durée que mille ans sur terre. » (Coran 32.47).
Les « jours » destinés à décrire la création de la terre constituent des périodes autrement plus longues que ceux utilisés dans le décompte journalier ordinaire. Encore faut-il souligner que cette durée est plutôt symbolisée par des faits plutôt que par des dates. Les principales étapes accomplies depuis la création de la terre jusqu'à l'apparition de l'homme sont des phases d'évolution géologique et physique dont le développement a été long et progressif. Aussi, la signification du mot « yaoum » doit être comprise au sens large et rattachée à un processus qu'on peut assimiler à une période (ou ère) géologique et non plus à un contenu quotidien, délimité par un lever et un coucher de soleil.
Pour la création de l'univers, le Livre Sacré adopte une autre échelle de mesure plus conséquente et en harmonie avec l'importance du phénomène. Il est ainsi précisé que les « degrés célestes » qui sont des unités de mesure cosmique, correspondent à la durée d'un jour équivalent à cinquante mille ans terrestres. Voici ce que dit le Coran : « …Allah est le Maître des voies d’ascension. Les anges, ainsi que l’Esprit montent vers Lui, en un jour dont la durée est de cinquante mille ans. (Coran 70.3-4).
Bien entendu cette durée est symbolique, elle démontre un rapport de 1 à 18 000 000. Dès lors, il n’y a pas lieu de considérer, que les jours de création, soient obligatoirement déterminés par un coucher et un lever de soleil, puisque leur durée s’échelonne de 1 000 à 50 000 ans, selon le comput habituel des terriens.
En effet, si pour l’aménagement de la Terre, le temps d'évolution est décompté en périodes géologiques, l'univers exige des étalons de mesure spatiaux et temporels, beaucoup plus considérables. A ce niveau la durée des phénomènes doit être évaluée en périodes cosmiques, autrement plus étendues que leurs correspondants géologiques.
Si le nombre d'ères cosmiques est plus réduit, leur durée est par contre plus longue. Le rapport entre les deux échelles de valeur varie de 1 à 50 ; il peut être emblématique, mais il n'en est pas moins significatif de l'importance respective des deux formes de création et contribue à renforcer la position du Coran selon laquelle, l'univers est une œuvre autrement plus grandiose que la création de la terre. Ce que toutes les sources scientifiques confirment indéniablement. Mais, cela n’était pas établi auparavant, puisque la Bible, préconise le contraire où les six jours de la Genèse, étaient délimités par un coucher et un lever de soleil.
Quant au septième jour selon lequel Dieu S'est reposé de ses efforts, le Coran réprouve cette attitude : « Ne voient-ils pas que Dieu qui a créé les cieux et la terre sans avoir été fatigué par leur création possède le pouvoir de ressusciter les morts ? Oui, en vérité, II est Puissant sur toutes choses. » (Coran 46.33).
LES ETOILES A NEUTRONS
La découverte des étoiles à neutrons ou pulsars (contraction de l'expression anglaise « Pulsating stars » - Etoiles pulsantes), est très récente dans l'histoire de la radioastronomie. Elle date de l'année 1967. C'est en effet au mois d'Août de cette année, que les astronomes Antony Hewish et Miss Jocelyn Bell, travaillant au Centre Radioastronomique de Cambridge, détectèrent pour la première fois des signaux radio en provenance de la Constellation du Renard. Parce qu'ils étaient très réguliers (périodicité de 1,3373 seconde et durée de cinq centièmes de seconde), les signaux furent pris pour des messages émis par des extra terrestres, désireux d'entrer en contact avec les terriens. Par la suite, il s’avéra qu’il n'en était rien. La poursuite des observations permit de déceler, l’existence d'autres impulsions similaires, bien qu’à des fréquences et à des périodicités différentes, en provenance de la Voie Lactée, qui avaient toutes en commun une régularité remarquable.
Bientôt les chercheurs se rendirent compte que les émissions ne correspondaient pas à des pulsations, mais plutôt à un balayage comparable aux faisceaux des phares côtiers, qui tournoient régulièrement sur eux-mêmes et qui atteignent périodiquement, la planète Terre. D'où viennent ces sources clignotantes, en quoi consistent-elles ? Plusieurs théories furent proposées. Finalement, les spécialistes durent se ranger à la conception du physicien soviétique, Lev Landeau (1932), développée en 1933 par les Américains Walter Baade et Fritz Zwicky, selon laquelle, il existerait des étoiles à neutrons super-denses, ou pulsars. Ces étoiles ont la particularité d'être invisibles aussi bien à l'œil nu, qu’aux télescopes, en raison de leur taille extrêmement réduite, de l’ordre de 10 à 20 kilomètres de diamètre (à comparer avec le soleil dont le diamètre est de un million cinq cent mille kilomètres). Leur origine a pu être expliquée par la suite grâce aux observations effectuées par les radiotélescopes. Voici la version la plus admise :
Les étoiles qui sont, rappelons-le, des soleils très éloignés de la terre ont, comme tout ce qui existe dans l'univers, une vie propre. Elles naissent au sein des galaxies, à partir de nuages cosmiques qui se contractent sous l'effet de leur gravité. Lorsqu'un nuage commence à se densifier, il se morcelle en plusieurs fragments, lesquels continuent à tourner sur eux-mêmes, jusqu'à former des protoétoiles. Quand les pressions et les températures deviennent très élevées, les réactions de fusion nucléaires s'amorcent. L'étoile « s'allume » et va vivre de quelques centaines de millions à quelques milliards d'années, en fonction de sa masse qui est inversement proportionnelle à la durée de vie. Plus la masse est importante et plus courte sera sa durée de vie.
Selon que les étoiles appartiennent à l'une ou à l'autre des séquences, dont le soleil constitue la référence, elles connaîtront des fins différentes. L'article consacré aux derniers jours de la terre retrace la mort du soleil, suivant les données des astrophysiciens. De par sa masse, le soleil se transformera après des bouleversements d’une incroyable intensité, en une géante rouge, puis en naine blanche, avant de devenir un cadavre stellaire. Mais pour les étoiles d'une masse supérieure, le processus deviendra catastrophique. Très rapidement (au niveau cosmique), la fusion nucléaire épuisera l'hydrogène, puis l'hélium et les autres éléments, provoquant l'explosion et la dispersion des couches extérieures. Ce processus connu sous le nom de supernova, est un des phénomènes majeurs qui marquent la vie d'une galaxie.
Si l'enveloppe extérieure tend à être projetée dans l'espace, à des centaines de milliards de kilomètres à la ronde et pendant des milliers d’années, le noyau par contre, s'effondre sur lui-même, sous l'effet de la gravitation. Il se contractera au point de former un astre super compact d'une vingtaine de kilomètres de diamètre, possédant une masse équivalente à celle du soleil. La densité sera telle qu'un dé à coudre de cette matière pèserait entre 100 millions et un milliard de tonnes ! La compression et la réduction de l'étoile entraîneront une accélération de la vitesse de rotation, pour conserver le moment angulaire, notion capitale en physique. Plus la masse se trouve réduite dans son volume, et plus vite elle devra tourner sur elle-même pour maintenir sa synergie. L'étoile à neutrons ou pulsar qui naîtra de cette catastrophe extraordinaire, arrivera à accomplir plusieurs rotations par seconde, selon une relation entre la masse initiale et l'état final.
L'autre particularité est que le champ magnétique d'origine se trouvera intensifié dans des proportions considérables. Les savants ne maîtrisent pas encore les phénomènes qui engendrent l'émission d'ondes-radio. Mais, ils sont en mesure d’enregistrer les effets par l'intermédiaire de radiotélescopes et à en donner les grandes interprétations. Plusieurs centaines de pulsars, tournant à des vitesses différentes ont été catalogués jusqu'à présent. Le record enregistré était de 642 révolutions par seconde, pour le pulsar 4 C21.53, détecté grâce au radiotélescope géant d'Arecibo, implanté par les Américains à Porto Rico. C'est la grande régularité des émissions qui a fait croire à un signal émis par des extraterrestres. Si les pulsars émettent des ondes-radio, invisibles à l'œil humain, ils n’échappent pas néanmoins aux détections de récepteurs ultra sensibles, qui ont été conçus à cet effet. Un passage du Texte Sacré traite de ce problème dont la concordance avec la réalité est édifiante. Le Coran déclare à ce sujet : «… Par al Tariqi ; Qui te dira ce qu’est al Tariqi ? C’est une étoile qui perce (ou qui transperce) «Thaqib » (Coran 86.1 à 3). Les trois versets sont construits autour de deux thèmes-clés, que sont « al Tariqi » et « thaqib ». Ces deux mots sont associés à celui d'étoile.
Il est parfaitement clair qu'une distinction a été introduite dans le Coran entre le terme « en nedjm » (pluriel : noudjoum), lequel désigne les étoiles communes et cette étoile spécifique, appelée « al Tariqi » qui annonce une particularité, peu courante. En effet, le Livre Sacré attribue à cette catégorie d’astres, la possibilité de percer (ou de trouer : thaqib) l'espace autrement que ne le font les autres étoiles qui diffusent leur lumière. Si toutes les étoiles avaient un comportement identique, il n'aurait pas été nécessaire d'en faire cas spécifiquement. De la même façon pour désigner des êtres humains, personne ne s’aviserait à dire : « Par l'homme qui a deux mains. » Cela n'aurait pas de sens dans la mesure où les êtres humains sont bimanes. Par contre, si quelques personnes étaient dotées d'une main supplémentaire, cet ajout distinctif permettrait de localiser cette catégorie.
Les orientalistes dans leur majorité à l’image de Denise Masson, Sadok Mazigh, Régis Blachère, M. Savary et Kasimirski, donnent au mot « al Tariqi» le sens « d’étoile (ou astre) nocturne », ou encore, « étoile de la nuit ». Seul Maurice Bucaille traduit par : « l'arrivant du soir ». Mais l'unanimité apparente est insuffisante pour expliquer la véritable signification. Le dictionnaire évoque la notion d'un visiteur venant pendant la nuit (l'arrivant du soir, de Bucaille), mais exprime aussi l'idée de quelqu'un venant la nuit, c'est-à-dire de l'obscurité. De la même façon, l'étoile à neutrons est non seulement une étoile sombre, puisqu’elle ne possède pas l’éclat du soleil, et ne brille pas en conséquence, mais en plus son rayonnement « troue » ou « transperce » véritablement l'espace à intervalles réguliers, sur une longueur d’onde très restreinte tout en étant invisible. Les émissions radio aussi puissantes sont différentes de la lumière diffusée par les autres étoiles, qui diffusent sur une large gamme, allant de l’ultra violet à l’infra rouge et même bien au-delà. Dans le cas, de l’étoile à neutrons, appelée « Al tariqi », l’émission est ultra-concentrée très fine, comme si effectivement, elle transperce l’espace, en tournant, tout en empruntant toujours le même chemin, alors que les autres étoiles émettent statiquement dans toutes les longueurs d’ondes. Les spécialistes pensent qu'il existe une étoile à neutrons pour plusieurs millions d'étoiles normales émettant dans le spectre visible. C'est cette particularité qui a été relevée par le Coran, en distinguant « al Tariqi », des autres astres stellaires.
S'il était possible de se représenter ce phénomène, l’observateur verrait un minuscule point (l'étoile à neutrons), diriger un très bref faisceau d'ondes radio, tout en tournant sur elle-même. L'impulsion renouvelée plusieurs fois par seconde, "troue" (ou perce) véritablement l'espace et c’est ainsi qu’elle est captée sur terre. Ses signaux présentent une très grande régularité, aussi bien dans le temps, qu’en raison de l’intensité de leur rayonnement. Une telle description permet de contenir les autres traductions qui se rapportent à « l'étoile qui brille d'un vif éclat » (Masson) ou « l'astre dont les feux sont pénétrants » (Savary).
La particularité de l'étoile à neutrons, ou pulsar, relevée par le Coran est qu'elle diffère profondément des étoiles communes. Sa principale caractéristique est qu'elle transperce l’espace toujours en empruntant le même à la différence des autres étoiles, et cette propriété intrigua les astrophysiciens. Tout concorde donc pour donner à cette catégorie d'étoiles une place à part dans la classification stellaire en parfait accord avec le texte coranique et ce, bien avant que les spécialistes ne s'avisent à croire à leur existence.
LA FIN DE L'UNIVERS
« On ne comprend les prédictions que lorsqu'elles sont réalisées. » Voilà une pensée de Pascal qui ne risque pas de s'appliquer au présent article, car à la fin de l'univers, il n'y aura plus personne pour vérifier son bien-fondé. Différentes hypothèses existent Nonobstant pour prévoir sous quelles formes l'univers entrera dans sa gigantesque agonie avant de connaître lui aussi, la mort inéluctable. Les spécialistes ont élaboré quatre hypothèses, qui relèvent, de la haute spéculation. Elles sont au nombre de quatre :
Première hypothèse : Cette version rassemble la majorité des suffrages. Elle prédit que l'univers connaîtra une mort lente et froide par évanescence dans l'espace. Voici les données : A l’ origine, l'univers est né d'un atome primitif extrêmement dense. Juste après le big bang, la chaleur s'élevait à plusieurs milliers de milliards de degrés. A l'heure actuelle, quelque quatorze milliards d'années plus tard, la température du milieu est descendue à moins 270 degrés centigrades, soit très proche du zéro absolu. Parallèlement, l'univers a occupé un volume tel que son rayon peut être estimé lui aussi à quatorze milliards d'années-lumière. Mais cela n'empêche pas les étoiles et autres corps planétaires de continuer à se former par contraction et effondrement de nuages cosmiques. Ce phénomène se poursuivra sans doute encore durant des milliards et des milliards d'années. Jusqu'à ce que la matière se disperse dans un espace trop grand et qu'il devienne impossible de l'agréger pour constituer des corps stellaires.
Toujours d'après les spécialistes, la densité actuelle de l'univers (30 grammes de matière par milliard de milliards de kilomètres cubes d'espace) est trop faible pour s'opposer à une expansion sans fin. Ils affirment que selon la théorie de la Relativité, la densité devrait être au minimum de 2 000 grammes, pour amener un jour l'univers à se contracter sous l'effet de sa propre gravité. La différence de 1 970 grammes par cube de un million de kilomètres de côté est connue sous le nom de masse manquante ou masse cachée. Le grand écart existant entre la quantité de matière détectée (étoiles, quasars, trous noirs, matière interstellaire etc.) et celle qui aurait été nécessaire pour amener une contraction de l'univers, a encouragé les astrophysiciens à concevoir un modèle d'expansion perpétuelle. Le schéma est relativement simple, à condition que les lois physiques connues y soient applicables.
Dans ce cas, l'univers continuera à augmenter de volume en se refroidissant. Les étoiles qui n'existent que par la fusion thermonucléaire de l'hydrogène en arriveront à utiliser en l'absence de ce dernier qui aura été épuisé, successivement l'hélium, puis le carbone et ainsi de suite en synthétisant des noyaux de plus en plus lourds. Lorsqu'elles auront épuisé leur énergie, elles s'éteindront en passant (souvent) par des stades catastrophiques et chaotiques. Dans cent mille milliards d'années, toutes les étoiles s'éteindront, laissant un ciel obscur et noir.
Selon Freeman J. Dyson, astrophysicien de Princeton (USA), après un million de milliards d'années, les planètes qui n'auront pas été arrachées par l'attraction des étoiles de passage, seront attirées par leurs propres étoiles respectives et s'y écraseront à leurs surfaces. Des millions de milliards d'années plus tard, ce sera au tour des galaxies de se disloquer. Pendant tout ce temps, l'univers ne cessera d'accroître son volume et de se refroidir, au point que les éléments existants encore, risquent de ne plus se rencontrer. La température descendra à moins mille milliards de degrés centigrades. Pour arriver à une dispersion presque totale de l'univers dans le vide, il faudrait compter un temps qui est exprimé par 1 suivi de mille zéros, représentant le nombre d'années, qui à cette échelle n'a plus aucune signification.
Deuxième hypothèse : Dans cette version, les spécialistes fondent leur conviction sur le fait que les observations récentes ont permis de prouver l'existence d'immenses nuages cosmiques qui n'avaient pas été pris en compte par les tenants de l'expansion perpétuelle, et qui sont susceptibles d'augmenter sensiblement la densité apparente de l'univers. De plus, l'importance des trous noirs, de quasars et de la matière noire n'avait pas été prise en compte auparavant. En outre et jusqu’alors, les neutrinos, ces particules-fantômes étaient être sans masse, ni charge électrique. Depuis des expériences ont permis de soupçonner l'existence d'une masse, qui même infime (10 000 fois plus faible que celle de l'électron) pourrait valider l'option de la contraction de l'univers ; car le nombre extrêmement élevé de neutrinos - chaque centimètre carré de la terre est traversé en permanence par environ 10 milliards de neutrinos par seconde - pourrait combler la masse manquante.
Si cette hypothèse venait à être vérifiée, le mouvement centrifuge de l'univers s'inversera alors un jour, pour donner naissance à une phase centripète. A l'expansion, succédera la contraction qui fera en sens inverse le chemin parcouru depuis le big bang. L'univers se contractera au fur et à mesure que sa densité et sa température augmenteront et que les distances s'amenuiseront. Les galaxies se confondront, les étoiles tomberont les unes sur les autres et se fracasseront, la fournaise atteindra des milliards de degrés.
La rotation infernale se poursuivra en s'accélérant impitoyablement dans un état de densité et de chaleur extrêmes, jusqu'à reformer l'atome initial qui a donné naissance à l'univers. La contraction effacera à jamais toute trace de la création précédente. Aucun souvenir ni aucune empreinte de quoi que ce soit, de l'atome à la galaxie, en passant par la vie, ne gardera son identité. Tout sera confondu au sein de cette boule primitive qui reviendra après des milliers de milliards d'années, à son origine première et reformera l'atome implacable avec sa propre matière et sa propre énergie.
Troisième hypothèse : Les partisans de cette variante sont convaincus qu'après le stade de l'expansion, l'univers connaîtra une phase de contraction qui le ramènera à son origine première sous forme d'atome primitif. Puis une fois reformé, l'atome se désintégrera à nouveau entraînant un autre cycle : rayonnement-dispersion de la matière-création stellaire-arrêt de l'expansion-contraction-reconstitution de l'atome primitif. Le tout dans un processus sans fin de création et de destruction.
Quatrième hypothèse: Elaborée en 1948 par les astrophysiciens Fred Hoyle, T. Gold et H. Bondi, cette théorie postule que l'univers est éternel et stationnaire. Pour compenser le vide créé par la fuite des galaxies et maintenir la densité requise, ils auraient imaginé une création continue d’atomes d'hydrogène. Il suffirait de deux atomes par mètre cube et par milliard d'années pour équilibrer les pertes entraînées par la dilution de la matière cosmique. Cependant, lorsqu'il devint évident que l'univers était né de la désintégration de l’atome primitif et qu'il poursuivait son expansion, la théorie stationnaire s'effondra. Ses auteurs y renoncèrent d'ailleurs d'eux-mêmes.
Ce sont là les principales hypothèses avancées par les spécialistes pour expliquer la fin de l'univers. En voici le résumé :
1.-L'univers verra son volume s'accroître indéfiniment entraînant l'évanescence de la matière et une mort par le froid.
2.-L'univers subira une contraction qui le ramènera sous forme d'atome primitif, après agrégation de la matière et élévation énorme de densité et de température.
3. -L'univers connaîtra des phases cycliques d'expansion et de contraction pour reconstituer l'atome initial, qui de nouveau donnera naissance à un autre univers, et cela dans une suite sans fin.
4. - L'univers est incréé et ne connaîtra pas de fin. Il a toujours existé et existera toujours. Il est éternel.
Contrairement à la Bible, le Livre Sacré des Musulmans, traite le problème du destin de l'univers sous tous les angles. Il rejette les assertions de Hoyle et de son équipe relatives à l'existence d'un univers incréé et éternel. Car Dieu Seul est Incréé et Eternel. La création ne peut se parer des attributs du Créateur. « Tout périra, affirme le Coran, exceptée la Face de Dieu » (Coran 28.88). Et encore : « Nous n'avons créé les deux, la terre et tout ce qui est dans l'intervalle qui les sépare qu'avec détermination et vérité, pour un temps fixé. Mais les incrédules se détournent de ce dont ils ont été avertis. » (Coran 46.3).
L'univers en question n'est pas destiné à demeurer tel quel ni à s'accroître éternellement. Il est né à un instant donné et pour une durée de vie déterminée à l'avance. Sa temporalité plaide pour sa finitude. D'autres versets abondent dans le même sens : « (Les incrédules) N'ont-ils pas réfléchi en eux-mêmes ? Dieu n'a créé les deux, la terre et l'espace intermédiaire qu'en œuvre de vérité et pour un terme fixé. Beaucoup d'hommes cependant ne croient pas à la rencontre de leur Seigneur. » (Coran 30.8). Dans ce verset, il n'est pas question de la fin du monde ou de la disparition du genre humain, mais bien de l'évolution de l'univers, traduite par « les cieux, la terre et l'intervalle qui les sépare. » La durée limite fixée implique automatiquement un volume en conséquence, au delà duquel l'expansion ne sera plus possible. Une telle notion appliquée au continuum espace/temps découle de la théorie de la relativité, selon laquelle le temps serait la quatrième dimension de l'univers.
Mais si l'expansion doit s'arrêter un jour comme le stipule le Coran, que se passerait-il ensuite ? L'univers qui est régi par le mouvement ne pourrait pas arrêter son développement et devenir subitement statique, sans engendrer de graves désordres et des perturbations catastrophiques. Le Livre Sacré donne une réponse décisive qui permet d'envisager après la période d'expansion, une contraction de l'univers : « Ce jour là, tel un parchemin de scribe que l'on enroule, Nous ferons ployer les deux... » (Coran 21.104) Le verset atteste qu'une fois l'expansion terminée, débutera la phase de contraction de l'univers. L'évocation du parchemin que l'on enroule est éloquente, car c'est par ce mouvement de rotation (force centripète) que l'univers se contractera. Le Créateur exercera une formidable puissance contraignante qui fera ployer les cieux sur eux-mêmes, jusqu'à leur effondrement total. Voici encore une autre description : « Ils (les hommes) n'apprécient pas la Puissance de Dieu à sa juste valeur. La terre entière sera en Son Pouvoir le Jour de la Résurrection et les deux seront ployés dans Sa Droite. Gloire à Dieu. Qu'il est Supérieur à tout ce qu'on Lui associe. » (Coran 39.67).
Ainsi, l'ensemble de l'univers sera ployé, affaissé, enroulé, courbé par la force dans la Main de Dieu, qui symbolise Sa Puissance illimitée. C'est le schéma de la contraction de l'univers arrivé à son terme définitif, selon le Décret divin. Certains orientalistes ont utilisé le verbe plier au lieu d’enrouler, comme si l’on pouvait plier l’univers sur lui-même, à la manière d’un drap ! Le terme « nathoui », utilisé par le Coran, dérive de « thaoua » qui signifier aussi rouler, enrouler…La référence au parchemin que l’on enroule plaide pour cette interprétation exacte. Car ce mot n’a pas été introduit par hasard ; il sert servir de base à la compréhension, afin de situer le sujet dans son contexte.
Le destin qui attend la Création est inexorable. Quel que soit le penchant des savants, pour telle ou telle hypothèse, rien n'est en mesure de contrarier la réalité. Car elle émane du Seigneur qui a produit la Création et qui a fera retourner a Lui. « La Royauté des deux et de la terre Lui appartient tout Lui fera retour. » (Coran 57.05). Il, n'est pas concevable de penser que l'univers puisse s'étendre à l'infini, sans que rien ne vienne mettre un terme. Ni qu'il possède la faculté de se dissiper dans le vide et de disparaître comme s'il n'avait jamais existé. Et, encore moins qu'il soit en son pouvoir de se soustraire à l'Autorité Divine dans une fuite sans fin. Bien au contraire, tout porte à croire dans le Livre Sacré, que l'univers fera retour vers le Seigneur. Dans la plus grande humilité. Ainsi les fondements de la Création, son évolution et son anéantissement s'inscrivent dans un concept où la logique est respectée.
Est-il possible d’aller plus loin dans le devenir de l'univers ? Le Coran montre bien l'avènement d'une nouvelle création Mais que faut-il traduire par cette expression ? Est-ce la résurrection des morts comme le laissent entendre certains commentateurs ? Le Coran fait plusieurs fois allusion au retour à la vie. C'est d'ailleurs un des fondements de la religion islamique. Mais, le sens est plus large, et s’applique bien à la création d'un nouvel univers. La lecture de la citation complète dont le début a été exposé plus haut, permettra de répondre à ces questions. (C’est Dieu qui parle :) « Ce jour là, tel un parchemin de scribe que l'on enroule, Nous ferons ployer les cieux. De même que Nous avons procédé à la première Création, Nous la recommencerons. C'est là une promesse qui Nous concerne Nous l'accomplirons. » (Coran 21.104).
Il est indéniable que ce verset fait référence à la création d'un nouvel univers et non seulement à la résurrection des morts et au retour à la vie. Auquel cas, après une période de contraction, sous forme d'atome primitif, un autre univers "verra le jour". Prendra-t-il les formes identiques à celui qui l’a précède ? Nul n’est en mesure de répondre. Mais si une telle éventualité venait a être confirmée, l’univers serait alors soumis à un développement cyclique où les étapes seraient les suivantes : Atome initial-désagrégation-expansion création de corps stellaires-arrêt de l'expansion-contraction-nouvel atome primitif", etc., identique au schéma décrit plus haut.
En conséquence, la Création de Dieu est sans fin ; si l’univers est temporel, la somme de l’œuvre divine est éternelle. Comment admettre, en effet, qu'après la mort de l'univers, un terme puisse être appose a la Création de Dieu ? Lui qui affirme que « Chaque jour II est à une œuvre nouvelle. » (Coran 55.29). La création de l'univers n’a eu sur Lui aucune conséquence, et Il n’a pas été fatigué par la création, conformément au verset suivant : « Nous avons créé les cieux, la terre et ce qui existe entre eux en six jours, sans éprouver de lassitude. » Coran 50.38).
Dieu est par définition Incréé et Eternel, comment dès lors concevoir que cet univers âgé « seulement » de moins d’une quinzaine de milliards d'années, soit le point de départ de Son activité ou que Son Pouvoir créateur prendra fin à sa mort ? Déjà, les Juifs et les Chrétiens avaient adopté la conception d'un Dieu minuscule, uniquement préoccupé par les affaires terrestres. A son avènement, l'Islam s'est appliqué à élargir prodigieusement les limites physiques et temporelles de la Création. Et par conséquent, à mettre en exergue, l'Omnipotence Divine qui, évidemment pourrait aisément s'accommoder d'une Création ininterrompue où un univers succéderait à un autre univers dans une suite infinie. Au point où l'homme écrasé par la Majesté et la Toute-puissance Divine, prenne enfin conscience de son insigne faiblesse et finisse par rendre hommage à la Gloire du Créateur de l'univers.
LE SYSTEME SOLAIRE
« Youssef (Joseph) dit un jour à son père Yaâqoub (Jacob) : Ô mon père, j'ai vu en songe, onze astres, (Kawakib) et le soleil et la lune qui étaient prosternés devant moi. » (Coran 12.4).
Certains commentateurs ont traduit le mot « kawakib », par étoiles. Cependant, dans le Texte Sacré, chaque fois que le soleil et la lune sont cités avec les étoiles, celles-ci sont appelées « noudjoum » et non kawakib. Ce mot sert d'ailleurs aussi à désigner les astres, dont les planètes. La représentation du verset décrit dès lors, le soleil, la lune et les onze planètes, soit l’ensemble du système solaire. Si, dans sa version littérale, il est fait référence au système solaire, ce verset symbolise aussi la famille du Prophète Yaâqoub, qui se composait de l’intéressé, de sa femme et de ses douze fils, desquels dérivent les douze tribus d'Israël. Youssef aurait ainsi vu en songe, ses onze frères (planètes), son père (le soleil) et sa mère (la lune) qui l'adoraient. La suite de cette sourate et le récit des péripéties de Youssef, n'ont pas tardé à valider ce raisonnement. Il semble étonnant de voir le Coran évoquer onze planètes, alors que pour le monde entier, ce chiffre était de cinq à l’époque. Les planètes sont les suivantes : Mercure, Vénus, Mars. Jupiter, Saturne.
1. - Mercure est la planète la plus proche du soleil. Elle est située en moyenne à 57 900 000 kilomètres de l'astre lumineux et effectue son orbite à la vitesse de 172 400 kilomètres à l'heure, soit 10 fois plus vite que la planète Pluton qui se trouve en revanche 100 fois plus loin. En raison de sa vitesse, les Grecs l'avaient identifié à Hermès, messager des Olympiens. Du point de vue astrologique, les anciens considéraient Mercure comme un présage bienveillant, mais lui attribuaient parfois des pouvoirs maléfiques.
2 - Vénus ou Etoile du Berger, est l'astre le plus brillant du ciel après le soleil et la lune. Son éclat est douze fois plus fort que celui de Sirius, l’étoile la plus lumineuse. Les Musulmans connaissent bien cet astre qui brille de mille feux juste avant l'heure du maghreb. Vénus peut se rapprocher jusqu'à 39 millions de kilomètres de la terre et devenir la planète la plus proche de tout le système solaire. Son pouvoir réfléchissant est douze fois plus élevé que celui de Mercure (albédo). C'est ce qui explique sa brillance.
3. - Mars a toujours intrigué les hommes par sa couleur rouge orangée due à une fine couche d'oxyde de fer. Dans la mythologie, les anciens croyaient que cette couleur était communiquée par le sang versé dans les combats qui s'y déroulaient « là-haut. » L'existence de calottes glaciaires et la présence de vastes étendues verdâtres assimilées à la végétation renforcèrent le sentiment d'une planète vivante. La découverte en 1859 des fameux "canaux", par un ecclésiastique italien, nommé Secchi, conduisit en 1877 Schiaparelli, directeur de l'observatoire de Milan, à émettre l'hypothèse de la réalisation de ces canaux par des Martiens. Ce fut la grande vogue des hommes verts, durant près d'un siècle. En 1965, le mythe martien s'écroula, à la-suite de photos prises par la sonde américaine "Mariner 4" qui ne trouva aucune trace des fameux ouvrages. Les résultats furent confirmés plus tard par Mariner 9, et les engins soviétiques, « Viking 1 et 2. »
4. - Jupiter est la plus grande planète du système solaire. Son volume est plus de mille fois plus important que celui de la terre. Elle est située contrairement aux planètes déjà citées, au delà de la ceinture d'astéroïdes, où évoluent, en dehors de Pluton, les autres planètes géantes. Jupiter possède une tache rougeâtre, observée en Europe, pour la première fois par l'astronome anglais Robert en 1664, et qui a donné lieu aux spéculations les plus diverses. Les clichés pris par "Voyager" en 1979, permirent de démontrer qu'il s'agissait d'un cyclone gigantesque, alimenté par des mouvements ascensionnels.
Le système jovien avec ses satellites, a souvent été comparé au système solaire et les astronomes parlent de « soleil raté ». La planète émet plus d'énergie qu'elle n'en reçoit du soleil dans une proportion de 1/2, 4. Mais elle n'a pu s'allumer à l'image du soleil et amorcer les réactions de fusion thermonucléaires, en raison d'une masse insuffisante pour atteindre le seuil critique. Les spécialistes pensent que ce seuil devrait se situer aux alentours de 8 pour cent de la masse du soleil, alors qu’il n’est que de 0,1 pour cent pour Jupiter.
5. - Saturne est la cinquième et la dernière des planètes connues des anciens. C'est aussi une planète géante, 744 fois plus volumineuse, que la terre et qui présente beaucoup de similitudes avec Jupiter. Sa densité 0,71 la plus faible du système solaire lui permettrait de flotter sur l'eau. Saturne est remarquable par la présence d'anneaux observés déjà en 1610, par Galilée. La sonde "Voyager 1" a permis d'apporter plus de précision, notamment sur le fait que les anneaux étaient beaucoup plus nombreux que prévus. Saturne possède plus d'une dizaine de satellites, dont Titan, (4 950 kilomètres de diamètre) l'un des trois plus grands satellites du système solaire.
Telles étaient les planètes connues depuis l'Antiquité. Lors de la révélation coranique, les Arabes n'avaient pas la prétention d'égaler le savoir grec, qui limitait le nombre de ces planètes à cinq. L'œuvre majeure de Ptolémée en ce domaine, « La syntaxe mathématique », dérivant elle-¬même des données d'Hipparque, fit autorité durant le Moyen Age et la Renaissance. Elle ne fut d'ailleurs connue et diffusée en Europe que grâce à « l'Almageste » composé par les Arabes au 9ème siècle. Dans le système de Ptolémée, la terre occupe le centre de l'univers, puis se trouvent successivement la Lune, Mercure, Vénus, le Soleil, Mars, Jupiter, Saturne, puis la sphère des étoiles fixes. Tous ces astres étaient censés tourner autour de la terre.
Avec Copernic, la terre perd son universalité. Puisqu’il intervertit les positions respectives du soleil et de la terre. Le centre est désormais occupé par le soleil et le monde se trouve relégué au troisième rang du système planétaire, après Mercure, entre Vénus et Mars, ce qui correspond à la réalité. Copernic décrit aussi les orbites de Jupiter et de Saturne, et, tout à fait à l'extérieur, l'immuable sphère des étoiles fixes. Le système de Copernic est concentrique. Autre nouveauté, ce n'est plus la sphère des étoiles qui est animée d'un mouvement de rotation, mais bien la terre qui tourne sur elle-même.
Au 16ème siècle, avec Copernic, le nombre de planètes est porté à six. Pour la première fois en Occident, un homme a pu modifier un chiffre qui était le symbole de l'architecture céleste. Ce ne sera pas la dernière. Un peu plus de deux siècles après, l'astronome anglais, William Herschel, découvrit à son tour, la planète Uranus (confondue d'abord avec une comète) qu’il baptisa « Georgius », en l’honneur du roi d’Angleterre, George III. Mais, en réalité, Copernic n'a fait que reprendre les idées de Beïruni, célèbre savant musulman qui avait conçu l'héliocentrisme, cinq siècles auparavant. Voir l'article intitulé « La terre et le système solaire ». La septième planète se trouve à une distance moyenne de 2,8 milliards de kilomètres du soleil. Sa densité assez faible serait de 1,7 et le diamètre équatorial de 46 700 kilomètres, environ. Son observation est assez difficile en raison son éloignement et de son faible éclairement. L'étude du mouvement d'Uranus fut à l'origine de la découverte de la huitième planète, Neptune. En effet, les perturbations d'Uranus, laissaient présager la présence d'une planète inconnue qui provoquait ces anomalies par son pouvoir d'attraction. Sur la base des calculs de Le Verrier, elle fut observée le 23 Septembre 1846, par l'astronome allemand Galle, dans la Constellation du Verseau.
Neptune est située à une distance moyenne de 4,5 milliards de kilomètres et possède plusieurs satellites. La recherche de la neuvième planète, Pluton est intervenue dans les mêmes conditions que le repérage de Neptune. Les perturbations observées dans cette dernière ont incité les astronomes à envisager l'existence d'un astre qui en serait responsable. Après une compétition serrée, c'est l'Américain Clyde Tombaugh, qui découvrit Pluton, à l'Observatoire de Lowell, en Arizona, le 18 février 1930. Située à 5 milliards de kilomètres du soleil, elle est la plus éloignée des planètes du système solaire. Sa période de révolution autour du soleil serait de 248 ans et 154 jours, et son diamètre estimé à 4 000 kilomètres.
A la fin du vingtième siècle, un grand chemin a été parcouru dans le dénombrement des planètes du système solaire, par rapport au moyen-âge, et chaque période a eu « sa » vérité quant au nombre de planètes Voici la récapitulation : Jusqu'à la fin du 15ème siècle, il était communément admis qu’il n’existait que cinq planètes à travers lesquels, les astrologues de l'époque s'efforçaient de déterminer le destin des hommes par l'étude des influences supposées de ces astres.
Au seizième siècle, avec Copernic et l'introduction de la terre au système planétaire, ce chiffre a été porté à six (1530-1548).
Au dix-huitième siècle, la découverte d'Uranus accroit le nombre ; elles seront désormais, sept à tourner autour du soleil.
Le dix-neuvième siècle voit une nouvelle révision avec la détection de Neptune (1846), portant le nombre de planètes à huit.
La première partie du vingtième siècle apporte une nouvelle modification avec le repérage de Pluton (1930). A ce jour, le nombre est toujours de neuf. Ce chiffre pourra-t-il être remis en cause ? Avant de répondre a cette question, il est intéressant d’examiner, la loi de Titius relative à la distance des planètes par rapport au soleil, et les conséquences de ce rapprochement.
Le mathématicien et physicien allemand, J. Titius, découvrit en 1772, une relation de répartition des distances planétaires par rapport au soleil, selon laquelle au chiffre 4 du début, il faut ajouter le chiffre 3 qui est doublé à chaque étape, avant de diviser le tout par 10. Les résultats suivants : 0,4 - 0,7-1-1, 6-2, 8-5, 2,0 etc., qui doivent être multipliés par 150 millions, représentant l'unité astronomique, ou approximativement, le rayon moyen de l'orbite terrestre. Les chiffres obtenus sont étonnants. Voici les résultats (distances par rapport au soleil) :
Mercure : 150 000 000 x 0,4 = 60 000 000 de km
Vénus : 150 000 000 x 0,7 = 105 000 000 de km
Terre : 150 000 000 x 1 = 150 000 000 de km.
Alors que les distances réelles sont de :
Mercure 57 900 000 de km
Vénus 108 000 000 de km
Terre 149 600 000 de km
Les distances calculées avec cette méthode sont très proches des distances réelles. En 1778, J. Bode devait sortir la formule de l'oubli où elle était tombée. Elle porte aujourd'hui son nom. Appliquée jusqu'à la planète Uranus, elle permet de calculer l'éloignement avec une marge d'erreur inférieure à 5 pour cent, ce qui était remarquable, pour l'époque. Pour la planète Mars, le résultat était de 240 millions de kilomètres contre 228 millions dans la réalité (1,6 unité astronomique).
La méthode était parfaitement applicable, mais lorsqu'il fallut aller à la distance de 2,8 unités astronomiques, correspondant à 420 millions de kilomètres, aucune planète n’apparut. Par contre, à l'étape suivante de 5,2 unités astronomiques, soit 780 millions de kilomètres, se trouvait Jupiter (778 millions de kilomètres). Même résultat pour Saturne, située à 10 unités astronomiques, soit 1,5 milliards de kilomètres, contre 1,428 milliards de kilomètres dans la réalité. Tout cela coïncidait assez parfaitement, alors pourquoi ce vide à la position 2,8 ? Les astronomes intrigués par le phénomène, pointèrent leurs lunettes dans l’espoir de percer ce qui devenait le mystère de la planète 28.
Les recherches durèrent de 1796 à 1801. Le premier janvier 1801, l'abbé Piazzi découvrit un astre de mille kilomètres de diamètre qu'il baptisa Cérès. Sa distance mesurée avec les moyens modernes, s'avéra être de 2,76 unités astronomiques ; le 28 mars 1802, l'Allemand Olbers, découvrit un second astre de 600 kilomètres de diamètre dans la Constellation de la Vierge, qu'il baptisa Pallas. La surprise était grande. Le premier septembre 1804, l'Anglais Harding repérait Junon avec 300 kilomètres de diamètre. Puis ce fut le tour de Vesta, ensuite Astre, etc. En l'an 1900, plusieurs centaines de ces petites planètes avaient déjà été recensées. Les spécialistes pensent que leur nombre, difficile à établir, serait de plusieurs dizaines de milliers. A ce jour, plusieurs milliers d'astéroïdes ont été catalogués et les découvertes continuent à raison de plusieurs dizaines par an. Leur diamètre est très inégal, variant de quelques centaines de mètres à un millier de kilomètres pour Cérès.
Les recherches effectuées par les observatoires de Mac Donald et Palomar, aux Etats-Unis montrèrent qu'il y avait près de 500 000 fragments de taille supérieure à 1,5 kilomètre. Tous ces astéroïdes ainsi que d'innombrables blocs de pierre sont regroupés dans un immense anneau situé à une distance de 300 à 500 millions de kilomètres du soleil, dans l'espace compris entre les orbites de Mars et Jupiter, à l'emplacement même de la planète manquante.
La ceinture d'astéroïdes tourne autour du soleil avec des révolutions comprises entre deux et six ans, soit dans les temps moyens identiques à ceux d'une planète située à une telle distance. A titre de comparaison, la planète Mars qui tourne dans l'orbite inférieure (1,6 U.A), boucle sa rotation en 1 an, 10 mois et 22 jours, alors que Jupiter, dans l'orbite supérieure (5,2 U.A), met 11 ans, 10 mois et 16 jours, pour accomplir la sienne. Ainsi, la ceinture d'astéroïdes se comporte comme une planète.
L'origine de la matière est restée mystérieuse et de nombreuses hypothèses ont été émises. S'agit-il de résidus qui n'ont pu former un astre unique, comme l'a affirmé Kuiper en 1950 ? Ou au contraire des matériaux en cours d'accrétion pour constituer une planète, selon l’astronome suédois Alfen, qui a développé cette idée en 1964 ? Selon Olbers, auteur de la découverte de deux astéroïdes (Pallas et Vesta), le grand anneau d’astéroïdes résulte de l'explosion d'une ancienne planète, conception reprise en 1972 par l'astronome américain Ovenden, selon qui, la planète était 90 fois plus massive que la Terre et dont les matériaux actuels (1/3 000ème du volume de la terre) ne constituent qu'une infime partie. Un nom à la planète hypothétique : Olbers ou encore Phaéton qui, selon la mythologie grecque, est le fils d'Hélios et de Clymène.
Personne à l'heure actuelle n'est en mesure d'avancer une théorie crédible pour expliquer la provenance de l’immense anneau d’astéroïdes. Il suffit de signaler la présence de ce phénomène et à relever que des astronomes connus ont émis parmi d'autres hypothèses, celle de l'existence d'une planète aujourd’hui désintégrée, à laquelle ils ont aussi donné un nom. Cependant, une autre hypothèse relative à l'existence d'une planète bien réelle, mais non cataloguée en tant que telle dans le registre des planètes officielles existe ; voici son histoire :
L'astronome américain Charles Kowal découvrit en Octobre 1977, avec le télescope du mont Palomar, une planète qui circulait à 2 400 millions de kms (16 UA) du soleil, entre les orbites de Saturne et d'Uranus, bien loin de la ceinture d'astéroïdes. La planète fut baptisée du nom de son inventeur « Kowal ». Elle est aussi connue sous le nom de Chiron. Elle accomplit sa révolution autour du soleil en une cinquantaine d'années et possède un diamètre de 400 à 650 kilomètres. C'est donc une planète, mais une petite planète. Reproche que lui firent certains astronomes. Cependant Kowal devait répondre que personne n'avait fixé de limite inférieure au diamètre d'une planète. L'existence de cet astre est prouvée aujourd'hui et, bien que son diamètre soit vingt fois moindre que celui de la terre, personne ne peut lui dénier sa qualité de planète.
La chasse à la planète reprit de plus belle. En 1946, le Français Sevin positionna l'inconnue à 11 milliards de kilomètres du soleil. En 1972, Colins et Hammerton confirmèrent la distance et précisèrent que la masse devait être comprise entre deux et cinq fois celle de la terre. Pour Brady, la masse serait plutôt 300 fois plus importante, mais il ramène la distance à 9 milliards de kilomètres. Lowell voit sept masses terrestres. Par contre, les observations de Tom¬baugh révèlent que rien de pareil n'existe sur le plan écliptique, et ce, jusqu’à 40 milliards de kilomètres.
Mais, il existe aussi, une autre éventualité. En raison de son éloignement, il a été difficile d'évaluer le diamètre de Pluton ainsi que sa masse. Les mesures de Kuiper, en 1950 ont été de 5 800 kilomètres. D'autres avancent des chiffres différents. Selon les derniers calculs, la réalité serait plus près des 4 000 kms. En 1978, les Américains Christy et Harrington, découvrirent un satellite de Pluton, Charon dont le diamètre serait de 2 000 kms et la période orbitale de 6,69 jours. La particularité de ce couple est que leur ordre de grandeur est unique dans le système solaire. Le diamètre du satellite est de 50 % de celui de la planète, alors que pour les autres systèmes, le rapport est le suivant : Terre/lune 27 %. Neptune/Triton 8,48 %. Saturne/Titan : 4,46% etc.
Cette proportionnalité fait que si Charon décrit autour du centre de masse du système un cercle de 13 000 kilomètres de rayon, Pluton en décrit un autre de 7 000 kilomètres. L'importance sans précédent de Charon par rapport à Pluton et l'influence exercée par le satellite sur la planète finirent par imposer à certains, l'idée d’une planète double, plutôt que celle plus commune de planète mère et satellite. Et ceci à l'exemple des étoiles doubles observées en grand nombre dans le ciel. Si cette méthode de classification, trouve un minimum de justification à l'avenir, alors le système solaire se verra enrichir d'une nouvelle planète qui ne figure pas dans le catalogue officiel.
A toutes les possibilités, il ne faut pas omettre de signaler l'aventure aujourd'hui abandonnée de la planète Vulcain qui était censée tourner tout près du soleil. Son existence avait été postulée par le Français Le Verrier au vu des perturbations enregistrées dans l'orbite de Mercure. De même que la découverte en 1971, par l'astronome américain H. Courteen, d'une planète baptisée Zoé, qu'il aurait repérée à 15 millions de kilomètres du soleil, et qui s'avéra être ...inexistante. Même en contestant quelques hypothèses plus particulièrement, celles qui pressentent la présence de planètes orbitant entre le soleil et Mercure, cela laisse toujours beaucoup de possibilités. Il ne saurait se trouver d'astronomes compétents en mesure d'infirmer totalement l'éventualité d'une ou de plusieurs présences planétaires à l'intérieur du système solaire, à un moment donné de son histoire.
A première vue, il serait si simple de compléter le nombre de planètes pour arriver au chiffre onze, qui a été mis en relief au début de cet article. Il suffirait de prendre en compte la plus grosse planète en mouvement dans la ceinture d'astéroïdes Cérès, comme numéro dix, et la plus grosse planète en circulation entre Saturne et Uranus, Chiron pour le numéro onze. Les astronomes ne pourront jamais réfuter cette réalité du fait qu'il s'agit bel et bien de planètes, en dépit de leurs dimensions modestes. Ou alors, il sera toujours possible de comptabiliser Charon comme planète et y adjoindre, soit Cérès, soit Chiron, ce qui portera toujours le chiffre à onze. Les propositions peuvent être nombreuses et originales. Pourtant, il est préférable de penser en guise de conclusion, que les moyens scientifiques actuels ne sont pas assez élaborés pour fixer, sans risque d'erreurs, un cliché réel du système solaire qui inclurait la totalité des astres présents et passés. C'est à cette condition, et cela peut prendre du temps, que l'homme pourra affirmer avec raison, que ses connaissances lui auront ouvert de nouveaux horizons.
En attendant, il faut bien constater que la théorie des cinq planètes médiévales, chère aux anciens, n'a jamais trouvé audience auprès du Texte Sacré. Et si le fils de Jacob, dit un jour : « O mon père, j'ai vu en songe, onze astres...", cette vision ne semble plus aussi saugrenue aux savants contemporains qu'elle le paraissait à leurs aïeux. L'avenir se chargera, à condition d'être fécond, de lever une partie du mystère qui subsiste encore chez les astronomes, de sorte que les prédictions sacrées soient entièrement confirmées. Voilà qui justifierait pleinement la conviction des fidèles, qui consiste à penser que, décidément, le Coran n'est pas un Trésor qu'on peut ouvrir avec les clés de l'ignorance.
Information avant impression
A la recherche de la dixième planète
« Les astronomes de l’observatoire de la base navale d'Arlington avancent dans la recherche qu'ils ont entreprise pour trouver la dixième planète du système solaire. Les hypothèses à propos de cette dixième planète évoluent, parce qu'une masse imposante qui gravite autour du soleil à la périphérie du système est en train de changer légèrement sa trajectoire, perturbant ainsi les orbites prévues d’Uranus et de Neptune, a déclaré l'astronome R S Harrington. « Nous sommes toujours incapables de situer précisément Uranus il est clair qu'il y a quelque chose de changé dans le cercle extérieur du système solaire » a affirmé celui-ci. Depuis le début du siècle, les astronomes pensent qu'il existe d'autres planètes. Cette théorie provient du fait qu'Uranus ne décrit pas autour du soleil l'orbite symétrique et majestueuse que les spécialistes avaient prévue. C’est ce qui avait permis la découverte de la neuvième planète du système, Pluton, en 1930. Mais celle-ci est trop petite pour rendre compte des irrégularités des orbites de Neptune et d'Uranus. Harrington signale que la recherche de la dixième planète se fait maintenant avec l'aide d'un ordinateur, qui essaie de déterminer ou doit se trouver cette mystérieuse planète pour produire de tels effets sur les orbites de Neptune et d’Uranus. La planète serait, selon l'astronome, trois à cinq fois plus grande que la terre et son orbite trois fois plus loin du soleil que celle de Neptune ou de Pluton A une telle distance une planète mettrait plus de mille ans à faire le tour du soleil. »
DIRECTION L'APEX
Le Coran attribue au soleil un mouvement propre, qui n’a jamais été perçu auparavant par les astronomes et qui de ce fait a été réfuté plutôt deux fois qu'une, en raison précisément de sa prétendue origine divine. Puisque pendant longtemps, les révélations coraniques étaient rattachées aux divagations d'un homme qui était soupçonné d'être un imposteur. Les « bien-doués », ceux qui « savent » sont pas privés de clamer, qu’au contraire, l’astre solaire n'est animé d'aucun mouvement, qu'il ne se dirige nulle part et qu'une réflexion axée sur ce thème, tendrait à sombrer dans le byzantinisme.
Cependant, l’insistance à démentir les révélations coraniques ne repose sur aucune donnée concrète et semble être guidée plus par d’amères illusions de voir le Coran Sacré s’inviter au domaine astronomique, que par la réalité. Mais dans les faits, combien de générations ne se sont-elles pas liguées contre les idées d'un monde sphérique et en rotation ? Ou contre le rejet de la génération spontanée ? Dans la réalité, l’opinion publique ne saurait tenir lieu de vérité. Le nombre et les alliances ne sont d'aucune utilité face à la réalité. Il en est ainsi du problème touchant au déplacement du soleil qui est décrit par le verset suivant :
« Un Signe pour eux est la nuit. Nous en dépouillons le jour et les voilà dans les ténèbres. Et le soleil aussi qui se déplace vers un lieu fixe qui lui est propre. C'est là, la détermination du Tout-Puissant, de l'Omniscient. » (Coran 36.37-38) « L'endroit déterminé » ou encore le « lieu qui lui est propre », est décrit par l'expression « limoustaqârin leha », indiquant une région céleste vers laquelle se dirige le soleil durant sa course dans l'espace. La dimension spatiale complète ici l'évolution temporelle utilisée par le Coran sous la formule de « adjalin moussèma », qui sera évoquée dans l'article intitulé : « La fin de l'astre solaire. »
Selon les astronomes l’existence d’un éventuel mouvement entraînant le soleil vers de mystérieuses régions du ciel, aurait débouché sur son éloignement progressif et sa disparition à la longue. Alors qu’aucun des grands savants n'a jamais signalé ce déplacement dans l'espace. Ni Copernic, ni Galilée, ni Kepler, ni Tycho Brahé, ni même Newton n'ont évoqué ce problème. Bien au contraire, le soleil qui était réputé tourner autour de la terre selon la version biblique, est devenu tout à fait immobile après l'adoption de l'héliocentrisme. Les croyances fermement ancrées dans l'esprit des gens ont été mises en avant pour réfuter la version coranique.
D'ailleurs, l'observation minutieuse à l'aide d'objectifs améliorés, a permis de déduire que le soleil effectuait des rotations sur lui-même, mais qu'il était fixe dans le ciel. Ce que confirmera au 17ème siècle, l'astronome allemand Scheiner qui en se basant sur le mouvement des taches solaires, réussit à estimer globalement la vitesse de rotation du soleil. Toutefois à l'époque, les taches solaires avaient été confondues pour des montagnes émergeant des nuages de l'atmosphère solaire !
Le recours aux moyens d'investigation modernes utilisés à partir de la fin du 19ème siècle et du début du 20ème siècle, devait révéler contre toute attente, que le soleil était effectivement animé d'un mouvement de translation rectiligne qui le projetterait vers un point de la sphère céleste que les spécialistes connaissent sous le nom d'Apex.
Dans sa course à travers l'immensité du cosmos, le soleil entraîne avec lui tout son cortège de planètes (dont la terre) avec leurs satellites, ainsi que les autres corps du système solaire, météores, météorites, comètes, etc. L'ensemble est animé du mouvement complexe des planètes (et des autres corps) autour du soleil, des satellites autour des planètes, et des rotations des corps sur eux-mêmes, en un vaste système d'une extrême précision. En progressant vers l'Apex, situé dans la constellation d'Hercule, le soleil se déplace à une vitesse de 20 kilomètres à la seconde, soit environ 72 000 kilomètres à l'heure. Depuis sa naissance, il n'a jamais connu de halte ni de repos.
Une découverte qui dévalorise les conceptions occidentales antiques, tout en mettant en exergue la version coranique. Imitant les croyances d'antan, les spécialistes ont voulu renier le contenu des révélations en fonction de leurs connaissances astronomiques. Mais c'est leur savoir qui a pâti de la comparaison, tant il est vrai que personne mieux que le Créateur, ne connaît les secrets de l'univers
LA TERRE ET LE SYSTEME SOLAIRE
Le philosophe grec Philolaos (-470 à - 400 ?), un disciple de Pythagore, fut le fondateur de la théorie de la sphéricité et du mouvement de la terre. Près de deux siècles plus tard, Aristarque de Samos (-310 - 230) devait à son tour décrire le mouvement de rotation de la terre sur elle-même, et autour du soleil. Mais il fut déjà accusé d'impiété, ce qui faisait de lui un précurseur de Copernic et de Galilée.
L'avènement du Christianisme en Europe allait cependant mettre un terme à l'évolution des idées. La Bible enseigne en effet que la terre est immobile, alors que le soleil tourne autour. Le premier point est développé par l'Ancien Testament. On peut lire en effet dans les Psaumes : « Seigneur, mon Dieu... Tu as fixé la terre sur ses bases, de sorte qu'elle ne bouge jamais... » (Psaume 104-5). Quant au mouvement du soleil, il est mentionné à plusieurs reprises, notamment à propos de l'exploit de Josué qui a fait arrêter sa course dans le ciel pour permettre aux Israélites de décimer les Amorites. (Josué-10).
Aussi la conception d'Aristarque de Samos fut combattue dès que la religion chrétienne s'implanta en Europe et notamment en Italie et en Grèce. La philosophie de l'Eglise dans ce domaine a été fort bien résumée par le plus célèbre des Pères de l'Eglise latine, Saint Augustin (qui est né rappelons-le en 354, à Souk Ahras et est mort près de Annaba à Hippone en Algérie en 430), lorsqu'il écrivait : « Le Seigneur n'a pas dit : « Je vous envoie l'Esprit (le Saint-Esprit), pour vous enseigner les cours du soleil et de la lune; Il désirait que vous deveniez des Chrétiens et non des astronomes. »
Est-ce à dire que les deux qualités sont incompatibles ? Un tel antagonisme devait durer plus d'un millénaire. Lorsque Copernic (1473-1543) exposa son système héliocentrique dans lequel « le soleil occupait le centre de l'univers, avec les planètes tournant autour », l'Eglise s'empressa de le rejeter. L'ouvrage publié en 1543, année de sa mort et intitulé : « De Révolutionibus orbium caelestrium » (Révolution des sphères célestes) fut mis à l'index par la Sainte Congrégation. Selon Buonamici, secrétaire diplomatique, le Pape Paul V était même d'avis de déclarer Copernic opposé à la foi ; il condamna en 1616 les idées coperniciennes les jugeant contraires aux Ecritures.
En fait, dans la réalité, cinq siècles et demi avant Copernic, à l'approche de l'an mille, alors que les Chrétiens vivaient la grande terreur de l'annonce de la fin du monde, un savant musulman, versé dans la philosophie, l'astronomie, l'histoire, les mathématiques et d'autres disciplines, le célèbre Al Beïruni (973-1048) avait exposé sa théorie de la rotation de la terre sur elle-même et autour du soleil. C'était la première fois qu'un homme osait remettre en cause, l'image d'une terre fixe et immobile, située au centre de l’univers, imposée par l'Eglise.
Toutefois, l'opposition la plus ferme au système héliocentrique, le fut relativement au modèle proposé par Galilée (1564-1642) qui reprit les idées coperniciennes. Malgré la mise en garde de l'Eglise, l'astronome continua à défendre fermement ses idées. Il publia "Le Dialogue" qui scandalisa ses adversaires par ses prises de position. En 1633, alors qu'il avait près de 70 ans, il fut sommé de se présenter devant l'Inquisition qui le fit abjurer à genoux. Le Tribunal composé de dix cardinaux devait en outre le condamner à la prison à vie. On prête a Galilée la célèbre exclamation : « Eppur, si muove ! » (Et pourtant, elle se meut !).
Ce procès reflète la position officielle de l'Eglise vis-à-vis du problème de la rotation de la terre. Comme la Bible soutient le point de vue contraire, il était logique de la voir réagir en conséquence afin de protéger la pureté du Message. Toutefois, il est clair que le fait de savoir si la terre tourne ou non est secondaire. Il a été exploité afin de dissimuler le véritable sujet qui aurait jeté le désarroi dans la communauté religieuse et qui est de savoir si la terre était vraiment le centre de l'univers, et par conséquent, l'unique planète habitée créée par Dieu, ou bien si elle devait être reléguée dans l'infini du cosmos, et auquel cas elle perdrait ses principaux attributs. Car c'est bien là, le fond de l'enseignement judéo-chrétien, abordé déjà plus avant.
Le sacrifice du Fils Unique de Dieu ne pouvait se concevoir, que si la terre était, elle aussi unique dans l'univers. En la reléguant au rang de simple planète tributaire du soleil, la version biblique perdait tout son sens. La voie était dangereuse. L'existence d'autres planètes réduirait à néant, le dogme du Fils Unique et par contrecoup, celui de la Trinité ; et en fin de compte c'est tout l'enseignement chrétien qui était menacé. C’est ce qui explique la sévérité du jugement prononcé contre un homme de science, qui n'a rien fait d'autre, que d'exposer les mécanismes qui régissent le système solaire.
« La question n'était pas de savoir qui tournait autour de qui, précise à ce sujet, Norman Hampson, dans son ouvrage, «Histoire de la pensée européenne. » Les quelques textes de l'Ancien Testament qui impliquaient un univers géocentrique n'étaient pas nécessairement au coeur du problème. Si la terre en était au centre, l'homme devenait le seigneur de l'univers, comme l'avaient pensé les Grecs et prôné la tradition judéo-chrétienne. Si, d'un autre côté, la terre était simplement une planète en orbite autour d'une étoile locale, la transition était facile vers l'affirmation d'innombrables planètes similaires dispersées dans le ciel. » Tout en percevant correctement le problème, l'auteur a voulu quand même minimiser la portée des ses conclusions.
Accessoirement à sa condamnation et à la mise à l'index de ses écrits, il n'est pas superflu de montrer que Galilée avait réussi à jeter le doute dans l'esprit des supérieurs religieux. En 1616, et suite à la publication d'une « lettre à Cristina », dans laquelle il réfutait la version biblique, le cardinal Bellarmino écrit à un autre religieux nommé Paolo Antonio Foscarini, pour attirer son attention que « s'il y avait une véritable démonstration que le soleil est au centre de l'univers et qu'il ne tourne pas autour de la terre, mais que celle-ci tourne autour de lui, alors il nous faudrait être très prudent dans l'explication des Ecritures qui semblent dire le contraire, et nous devrions dire que nous ne les comprenons pas, plutôt que d'affirmer qu'elles sont fausses. » Voilà un raisonnement qui a au moins l'avantage de la clarté.
Les jugements de ce genre faisaient ressortir le dualisme entre l'Eglise et la Science. En 1865, Henri Reush, avait mis en garde, dans son ouvrage intitulé « La Bible et les sciences de la nature », contre une interprétation scientifique de la Bible, et au congrès scientifique international des Catholiques de 1891, Mgr Freppel déclarait, selon Henri Verbist, dans « Les grandes controverses de l’Eglise contemporaines » : « Gardez-vous d'assimiler la Bible avec tel système cosmogonique. »
La comparaison des données scientifiques avec le Coran ne donne jamais lieu à une telle opposition. Ainsi, concernant la forme de la terre, verset 30 de la sourate 79, est ainsi conçu : « Après cela (la création des cieux), Il (Dieu), étendit la terre. »
Le mot utilisé pour représenter l'étalement est « dahâha » (Il étendit ou Il fit étendre). Seulement ce terme signifie aussi "rouler", de la façon dont on dit « rouler une pâte » ou encore « faire rouler un œuf. » Cette définition a été retenue, entre autres, par Béchir Torki, dans son livre : « L'Islam, religion de la science ». Compris dans un tel sens, le verset en question équivaut à stipuler que la terre possède son mouvement de rotation propre, puisqu’elle tourne sur elle-même, mais également qu’elle effectue une orbite, car par analogie, le roulement de l'œuf se traduit par la combinaison de ces deux mouvements complémentaires.
Un argument qui plaide pour cette version est la description que donne le Coran de l'alternance du jour et de la nuit. Il est dit « ...Il (Dieu) enroule la nuit sur le jour et Il enroule le jour sur la nuit... » (Coran 39.5). Or, les astronautes qui ont pu observer depuis une certaine distance le globe terrestre, ont constaté l'existence de ce phénomène occasionné par la rotation de la terre sur elle-même, avec alternance de zone d'ombre et de zone de lumière dans un roulement sans fin. Le Coran ajoute ceci : "Voici un (autre) Signe pour eux ; La nuit dont Nous écorchons le jour, et ils sont alors dans les ténèbres. » (Coran 36.37).
Cette représentation ne donne sa pleine signification que si l'on observe le globe terrestre à partir de l'espace. D'un lieu éloigné de plusieurs milliers de kilomètres. La planète Terre se présente alors noyée dans l'obscurité du cosmos, tandis que le soleil illumine le côté lui faisant face. Mais, au fur et à mesure de la rotation terrestre, la lumière est littéralement « écorchée » (c'est le mot utilisé par le Livre Sacré) de la planète et la portion considérée pénètre dans les ténèbres et l'obscurité.
Le terme "écorché" est particulièrement bien adapté dans ce contexte. Effectivement, la lumière est dépouillée de la planète en rotation de la même façon qu'un animal est écorché de sa peau. Toutefois, il y a lieu d'insister qu'une telle constatation n'est visible que pour un observateur spatial. C'est en tous cas ce phénomène qu'ont pu voir pour la première fois, les astronautes lors de leur mission vers la lune. Alors que le Prophète Mohammed, que le Salut et la Bénédiction d’Allah, soient sur lui, avait les pieds bien sur terre.
Il est possible de faire une représentation mentale, sans avoir à monter dans l'espace. Mais une telle conception supposerait une parfaite connaissance des mécanismes qui régissent le système solaire. Or, le niveau scientifique de l'époque s'opposait à une pareille approche. Pire, il faisait du soleil, le satellite de la Terre. Malgré ces dérives, le Coran n’a jamais fait siennes ces aberrations ; les descriptions coraniques, plaident pour une terre ronde qui tournerait sur elle-même et autour du soleil.
En souscrivant à la conception de ce modèle, le déplacement du soleil dans le ciel ne deviendrait plus qu'une apparence, une illusion puisque c'est la rotation de la terre qui donne l’image du mouvement. Ce qui pousse les astronomes à parler du mouvement apparent du soleil. Lequel est mentionné tout aussi opportunément dans le Coran. La sourate 18, intitulée « La Caverne », qui retrace l'épopée des jeunes gens qui cherchèrent abri dans une caverne afin de se consacrer à Dieu, en est une description parfaite. Les Chrétiens connaissent aussi cet épisode par l'intermédiaire de Grégoire de Tours, sous le titre « Les sept dormants d'Ephèse. » Voici ce que dit le Coran : « Tu aurais vu le soleil levant s'écarter à droite de leur caverne et passer à gauche le soir au moment de décliner, tandis qu'ils (les dormants) demeuraient dans un endroit spacieux au centre de la caverne. » (Coran 18.17)
Le développement de la première partie du verset situe d'emblée l’observateur dans le domaine de la vision : « Tu aurais vu ... ». Au lever, l'astre solaire était visible à droite de la caverne avant de monter au zénith au cours de la journée, de redescendre le soir, à gauche et de réapparaître le lendemain à droite dans un cycle continu. Le Livre Sacré a tenu de la sorte à évoquer le mouvement apparent du soleil. Il est évidemment inconcevable de penser que le soleil effectue réellement des rotations autour de la caverne. D'où la conclusion que ces déplacements ne sont qu'une illusion destinée à mettre en relief le mouvement apparent. Et à renforcer le sentiment que la théorie de l'héliocentrisme devait être substituée au géocentrisme découlant de l'enseignement biblique.
L'ORBITE DU SOLEIL
Après le déplacement vers l'Apex, le Coran signale l'existence d'une orbite qui serait décrite par le soleil, qu’il prend soin de différencier de la trajectoire lunaire : « Il n'est pas donné au soleil d'atteindre la lune, ni à la nuit de devancer le jour, chacun de ces astres se mouvant dans une orbite qui lui est propre. » (Coran 36.40). Les deux astres ne sont pas régis par la même ordonnance qui leur impose de tourner autour de la terre, même si les apparences faisaient que les anciens étaient convaincus du contraire. Si la lune décrit des rotations en ce sens, ce que personne ne met en doute, le déplacement du soleil est par contre un mouvement apparent que le Livre Sacré a démontré. Dans ce cas, quel est cet autre mouvement dont la réalité est attestée sans équivoque ? C'est la question que se sont posés quelques orientalistes qui n'arrivaient pas à trouver dans les traités d'astronomie une réponse à l'énigme. Et qui conclurent un peu trop hâtivement (aidés en cela par leurs propres inclinations), à l'inexistence d'un mouvement solaire, quelles que soient ses coordonnées.
Mais le rejet systématique est parfois synonyme de partialité. L'étude de ce sujet permet de contester la validité des opinions exprimées avec légèreté. Car, même si les faits sont prouvés, ils nécessitent quelques rappels, pour étayer le raisonnement : La Galaxie ou Voie Lactée, vaste traînée blanche qui traverse le ciel est connue depuis des temps immémoriaux. Cependant, il fallut attendre le 18ème siècle pour voir l'Allemand Emmanuel Kant et l'Anglais Thomas Wright imaginer qu'elle représentait la projection sur la sphère céleste, d'un vaste disque plat, contenant le système solaire et toutes les étoiles visibles. A la fin du 18ème siècle, c'est au tour de l'Allemand William Herschel de préciser que le Soleil n'occupe pas le centre de la Galaxie, contrairement à l'idée admise jusque-là. Au cours de l'année 1917, l'astronome américain Harlow Shapley évaluera à 100 000 années-lumière son diamètre et la représentera sous forme d'un disque possédant un bulbe central. La Voie Lactée constitue une entité dynamique de quelques 200 milliards d'étoiles, renfermant d'immenses nuages de poussière et de gaz. Le soleil occupe une position excentrée située à 30 000 années-lumière du centre, sur la bordure du bras d'Orion (un des bras de la Galaxie).
La Galaxie tourne sur elle-même avec des vitesses différentes selon la distance par rapport au centre. En 1904, l'astronome danois, J. Kap¬teyn a pu démontrer que le soleil participe aussi à ce vaste mouvement de rotation autour du centre galactique. A raison de 250 kilomètres par seconde, soit près d’un million de kilomètres à l'heure, il entraîne avec lui tout le système solaire et accomplit une révolution galactique, connue sous le nom d'année cosmique en 250 millions d'années environ. Au bout de cette période, l'astre solaire aura effectué un tour complet de la Galaxie et parcouru une distance de quelque 200 000 années-lumière. Ce déplacement est le plus rapide de tous les mouvements connus du soleil.
Les révolutions continueront jusqu'à la fin des temps pour autant que la Galaxie garde sa structure et son unité. Tout au plus, en raison de l'expansion de l'univers, l'année cosmique va-t-elle s'allonger un peu plus. L'ensemble des rotations constitue ce que le Livre Sacré décrit comme un mouvement du soleil distinct de celui de la lune. Ainsi, se trouve confirmée la thèse coranique selon laquelle, l'astre solaire exécute des rotations sans fin, alors que les spécialistes n'avaient pu déceler aucune orbite avant le début du vingtième siècle. Ainsi le Livre Sacré a permis de décrire les phénomènes essentiels qui commandent le fonctionnement du système solaire.
Cette représentation fait de la planète, une sphère qui tourne sur elle-même et autour du soleil, que celui-ci possède un mouvement qui n’est qu’apparent et qu’il accomplit des révolutions autour du centre galactique, alors que simultanément il se dirige vers un point du ciel connu sous le nom d'Apex. Enfin, tout ce vaste ballet est animé d'un autre mouvement plus imperceptible, découlant de l'expansion de l'univers, lequel a été impulsé au moment du Big bang et que l'ensemble de la Création doit se recontracter à la fin des temps !!! Non, il ne s’agit pas de têtes de chapitres d'un ouvrage d'astronomie, mais la teneur du Coran Sacré, communiqué au Dernier des Prophètes, afin que l'humanité, ne soit pas dans le doute sur son authenticité. De telles connaissances n'étaient pas accessibles à l'époque et l’apport cumulé de tous les savants n'aurait jamais permis d'arriver à des constatations aussi conformes à la réalité. Mais quoi de plus naturel que l'expression de toute la Vérité, lorsque Se manifeste le Verbe Sacré du Créateur de l'univers ?
LA FIN DU SOLEIL
Le soleil est né de l'effondrement d'un nuage de matière interstellaire. Lorsque la température et la pression au centre du nuage étaient devenues énormes, les réactions de fusion thermonucléaires s'enclenchèrent, convertissant l'hydrogène en hélium et produisant une émission de rayonnement intense. Cette phase dure selon les spécialistes, depuis environ 4,55 milliards d'années. Après le cycle de l'hydrogène, le soleil amorcera la fusion de l'hélium puis celle du carbone, etc. (Voir l’article : « Les derniers jours de la Terre »). Lorsque le combustible nucléaire n'arrivera plus à fournir assez d'énergie pour maintenir sa cohésion, le soleil entrera dans une phase de destruction et de désagrégation qui devrait aboutir à sa mort.
Selon les astrophysiciens et jusqu'à présent, 30 à 35 pour cent de l'hydrogène ont été convertis en hélium. Aussi, ils accordent encore une longue vie à l'astre solaire. Certains parlent de 5 milliards d'années, d'autres plus. Une querelle de chiffres, puisqu’aucune partie n’est en mesure de valider ses thèses. Pour preuve écart existant entre les différentes prévisions.
La mort du soleil est une notion nouvelle introduite par le Coran qui décrit d'une façon saisissante les grands phénomènes qui se produiront durant cette ultime catastrophe. Il faudra attendre le 20ème siècle pour voir les chercheurs interpréter correctement les désastres annoncés, qui ont été explicités dans l’article intitulé : « L’étoile à neutrons ». Les nombreux passages consacrés à ce sujet évoquent l'évolution du soleil qui se transformera en astre de mort. Cela est d'autant plus vrai que sa destruction entraînera celle du globe terrestre. Voici quelques exemples puisés dans le Livre Sacré qui semblent assez éloquents : « Il (le Seigneur de l’univers) a soumis le soleil et la lune, chacun poursuivant sa course jusqu'à un terme fixé. » (Coran 13.2).
L'association du soleil et de la lune est très courante dans le texte coranique. Il s'agit de deux astres de première importance pour les terriens qui influencent la vie de tous les peuples. L'expression « terme fixé » (ou encore « terme préétabli ou prédestiné »), traduit de la formule « adjalin moussema » signifie une échéance, un destin temporel, limité par une fin déterminée à l'avance. Cette locution est souvent employée, comme le prouve la citation suivante : « Implorez le Pardon de votre Seigneur. Soumettez-vous à Lui. Il vous assurera une vie heureuse, jusqu'au terme fixé... » (Coran 11.3)
Le « terme fixé » se rapporte ici, non seulement à la mort de l'individu, mais également par extension, à la fin du monde et même de l’univers et de toute la création, puisque le terme fixé à la planète est celui de sa fin ultime. A travers ces formules, il convient de voir, outre l'aspect du problème, la manifestation de la Puissance Divine, qui préside aux destinées, de chaque être vivant et de chaque végétal, si minimes soient-ils, dans un cadre cohérent régi par des Lois universelles.
La même expression revient plusieurs fois de suite pour décrire la mort du soleil qui doit intervenir à une échéance connue du Seul Créateur : « Ne vois-tu pas que Dieu fait pénétrer la nuit dans le jour et qu'Il fait pénétrer le jour dans la nuit et qu'Il a assujetti le soleil et la lune chacun poursuivant sa course jusqu'au terme fixé ? » (Coran 31.29).
Ou encore : « Il enroule la nuit sur le jour et le jour sur la nuit. Chacun (de ces processus) poursuivant sa course, jusqu'à un terme fixé. N'est-Il pas le Tout-puissant. Celui qui pardonne ? » (Coran 39.5).
D’autres passages, notamment le verset 35.13 va dans le même sens. De toute manière, il n’est pas utile de multiplier les exemples pour démontrer que le Coran a bien prédit, la fin du soleil, qui doit intervenir (dans quelques milliards d'années ?) après épuisement du combustible nucléaire. Les spécialistes sont unanimes pour estimer que les choses devront se passer ainsi, conformément aux observations réalisées sur d'autres étoiles qui ont connu un sort identique.
Le Coran fait aussi référence à la lune, car le satellite de la terre est intimement lié à l'évolution du soleil, tout comme la terre. Lorsque le cataclysme final emportera le soleil, la lune sera elle aussi réduite en poussière. La communauté de destin est ainsi rappelée car l'existence des planètes est tributaire de celle de l'astre central qui, renferme 99,8 pour cent de toute la matière du système solaire.
Dans son livre intitulé « Les derniers jours de la terre », Pierre Kohler envisage lui aussi l'éventualité de la destruction de la terre (et de la lune), par suite de la désintégration du soleil. Cependant, il tient à rassurer le lecteur en précisant que la catastrophe n'interviendra pas avant cinq milliards d'années. D'une façon générale, tous les spécialistes qui abordent un thème lié au fonctionnement et à l'évolution du soleil, s'entendent pour pressentir une fin conforme au schéma qui a été décrit et qui a été observé ailleurs dans le ciel. Il n’existe pas dans l'histoire des peuples, de traités scientifiques ou d'ouvrage sérieux pour évoquer la mort du soleil. Cela est dû au rôle bienfaisant de l'astre solaire considéré comme le dispensateur de la lumière et de la vie. Au point d'être déifié par des communautés païennes. Et, ainsi que chacun le sait, les dieux ne meurent pas. Du moins dans l'imagination de leurs adeptes.
Pour la religion brahmanique, l'ère cosmique équivaut à une période comprenant plusieurs phases caractérisées par l'état de chaos initial, puis interviennent de la création, le maintien de l'univers et enfin le retour au chaos initial. Chaque grand cycle doit durer l'équivalent de 4 290 millions d'années. Cependant, malgré le rapprochement avec la réalité, aucun phénomène ne se rapporte spécifiquement à la mort du soleil qui annonce la fin de la vie.
La Bible relate à son tour l'exploit de Josué qui arrêta la course du soleil, pour permettre aux Israélites de vaincre leurs ennemis. (Ancien Testament 10.2) Cependant, il n'y a aucune allusion à une quelconque destruction du soleil à la fin des temps. Un tel événement semble pourtant bien plus probant que celui de stopper le cours du soleil et qui implique d'aller à contre-courant des lois de la nature.
En définitive, il importe de savoir, que la mort du soleil est bien programmée par le Créateur de l’univers, qui a fixé un terme irrévocable à toute chose. Cette fin, pour naturelle qu'elle puisse paraître aujourd’hui, ne pouvait être envisagée par les anciennes civilisations qui n’avaient aucune notion du phénomène. Aucune allusion à ce phénomène n’existe dans la littérature mondiale. Une fois encore, par la pertinence de ses révélations, le Coran s'impose comme le Livre Sacré dont l'origine divine s'affirme incontestablement.
LES DEUX MERS
Les deux mers. Ce sujet puisé dans le Coran a pris une importance considérable auprès de la vox populi. Sans motif apparent à première vue, car n'importe quel autre domaine aurait pu prétendre à la même vogue. Cependant, durant la période considérée, il y eut l'apport d’émissions télévisées consacrées à la mer, que la rumeur et la crédulité ont vite fait d’orienter vers des mystères imaginaires. Mais, contrairement aux différentes versions en circulation personne n'a jamais découvert de vastes étendues d'eau douce au beau milieu des océans, incitant qui que ce soit à se convertir à l’Islam. Et, il est fort improbable que quelque chose de similaire puisse exister. Car les lois de la nature, qui sont, à ne pas douter, des lois divines, s'opposent à ce qu'un tel phénomène vienne déranger l’ordonnancement de la Création. Dans les cas extrêmes, l'eau douce pourrait provenir de sources sous-marines et, à moins d'un débit gigantesque qui entraverait le pouvoir d'absorption de la mer, tout apport d'eau douce serait rapidement dilué dans la masse salée.
Avant d'entrer dans le vif du sujet, il convient de donner une explication au mot « bahr » qui se trouve mentionné dans le Coran et qui désigne habituellement la mer. C'est ainsi que la mer Méditerranée, la mer Caspienne sont identifiées par le mot « bahr » suivi du nom de la mer considérée. Par extension, ce même mot sert à indiquer un océan, bien que celui-ci soit plus correctement représenté par le mot « mouhit ». Les grands fleuves sont aussi désignés par le mot « bahr », accolé au nom du fleuve, à l'exemple du bahr El Nil, pour le Nil, bahr El Fourath pour l'Euphrate etc. Le pluriel de ce mot est « bou¬hour » ou « bihar ». Par référence à deux mers voisines, c’est le terme de « bahreïn », du même nom de l'archipel de Bahreïn dont l'île principale de forme oblongue, est bordée des deux côtés par la mer qui est utilisé. La même terminologie sert à décrire un ensemble constitué d'un côté par la mer et de l'autre par les eaux des grands fleuves.
Le Coran évoque à plusieurs reprises les deux mers, dont l'une est douce et agréable au goût, et l'autre salée et amère. La connaissance des véritables mécanismes qui régissent ce phénomène, justifie la rédaction de cet article. Nombre de commentateurs anciens, suivis des exégètes contemporains ont vu, en effet, dans ces passages la description des eaux du Tigre et de l'Euphrate qui se jettent dans la mer. Leurs masses respectives les font ressembler à deux mers aux saveurs dissemblables. C'est du moins un point de vue largement partagé. Cependant, le problème est plus complexe qu'il n'y paraît de prime abord.
Le Livre Sacré précise à deux reprises (Coran 25.53 et 55.19), que « Dieu a fait confluer les deux mers ». L'infinitif « confluer » est la traduction du mot « maradja » employé dans les deux versets, cela semble entendu. En réalité, quelle diversité et quelles contradictions dans les travaux des orientalistes ! Si certaines sources s'accordent pour donner au terme « maradja », la signification de « faire confluer », à l’image du dictionnaire El Farâïd, Arabe/Français (J.B. Belot – Liban), Kasimirski par contre use du même mot pour traduire deux situations absolument contraires (rapprocher et séparer). M. Savary de son côté utilisé consécutivement les termes « rapprocher » et « balancer ». Que veut-on dire par « balancer les eaux des deux mers ? »
D’autres explications semblent plus cohérentes : Masson, Blachère, Mazigh et Chouemi prêtent à ce mot la notion de « faire confluer » dans le sens de « se rencontrer, se jeter dans… » C'est l'idée qui se dégage chez Bucaille, selon lequel « Dieu est Celui qui a laissé libre cours aux deux mers », à condition que cette expression suppose un écoulement normal d'un fleuve vers la mer. Globalement, le terme « maradja » signifie « rencontrer, ou se jeter dans… » La Tradition Islamique décrit l'évocation de deux mers appelées à se rencontrer ou se jeter l'une dans l'autre. Il sera donc retenu pour la suite de cet exposé, la notion de « faire confluer » pour expliquer la racine « maradja. » Elle correspond le mieux à l'esprit du Coran. Deux passages principaux, traitent de ce problème.
1. « C'est Dieu qui a fait confluer les deux mers. L'une est douce et agréable au goût, l'autre est salée et amère. Il a établi entre elles, une barrière et une limite infranchissable. » (Coran 25.53).
2. « Il a fait confluer les deux mers pour se rencontrer. Il a établi une barrière entre elles, qu'elles ne peuvent franchir. » (Coran 55.19 à 21).
Les commentaires de Blachère traduisent bien le sens de ces versets : « Les deux mers. Chez Tabari, cette expression est prise dans un sens très étendu. Le Créateur a fait en sorte que la masse des eaux fluviales ne soit pas altérée, par la salinité de l'eau de mer. Toutefois, pour la génération même de Mahomet, il est possible que ce passage ait fait penser au phénomène du non-mélange immédiat des eaux de l'Euphrate et du Tigre avec celles de la mer, à leur débouché dans le Golfe. En tout cas, c'est l'interprétation retenue dans les commentaires postérieurs à Tabari. » Tabari a vécu de 838 à 923 de l'ère chrétienne, soit trois siècles après le Prophète Mohammed.
Ainsi, le non-mélange des eaux douces fluviales et des eaux salées marines, était déjà admis du temps du Prophète. Les populations de la région plus spécialement les marins et les pêcheurs ne pouvaient l’ignorer. Même si le fait de le remonter jusqu'au Prophète demande à être vérifié. Aussi, personne ne saurait attribuer la paternité d’une telle "découverte" à un bateau de recherche océanographique, la Calypso, en l’occurrence, alors que Tabari y faisait allusion en son temps.
Il n’est pas possible de comprendre pleinement la portée de ce sujet relatif aux deux mers, sans remonter aux origines, aux mécanismes qui contribuèrent à la formation du globe. Car c’est de là que découlent la formation des mers en question. Plusieurs versions contradictoires ont été proposées par les spécialistes pour tenter d'expliquer la genèse de la terre. Selon les uns, la planète serait née à partir de matière solaire, chaude à l'origine de plusieurs milliers de degrés, alors que pour d'autres, son édification résulte de l'accrétion de particules froides contenues dans un nuage cosmique. Une des dernières théories qui semble particulièrement cohérente et bien argumentée soutient que l'ensemble du système solaire, comprenant le soleil, les planètes et leurs satellites ainsi que les autres petits corps (roches et astéroïdes) a été constitué, il y a environ 4,55 milliards d'années (Les premiers jours de la Terre. Claude Allègre)
La terre, aurait été formée à partir d'un nuage interstellaire composé de poussière et de gaz. Les particules en s'agglomérant, auraient donné naissance d'abord à des roches de petite taille puis à de gros rochers et finalement, au globe terrestre. Dès sa formation, la planète fut soumise à des bombardements incessants d'astéroïdes dont le diamètre variait de quelques mètres à plusieurs kilomètres. La surface devint rapidement un terrain chaotique et poussiéreux, marqué par les débris des roches, les brèches et les éboulis, à l'image du relief lunaire. Ce scénario dont l'intensité allait en décroissant aurait duré 500 millions d'années. Le bombardement continu et intense n'avait pas encore fini par modeler la surface, qu'un autre processus était déjà en cours ; il s'agit de la différenciation interne des couches de la planète. Le noyau en fer/ nickel commence à se spécialiser aux dépens du manteau.
L'histoire primitive de la planète est caractérisée par un abondant volcanisme et par l'absence de continents. Dès leur formation, les reliefs étaient détruits et engloutis dans le manteau. Il n'existait ni chaîne de montagne, ni dépression, ni permanence à la surface du globe. Durant les cent premiers millions d'années, un volcanisme intense va former, par dégazage l'atmosphère terrestre. Les émissions volcaniques sont un mélange d'eau, d'azote, de gaz carbonique, de soufre et d'autres éléments et gaz provenant de l'intérieur du globe, Le dégazage du manteau va aussi amener l'eau à la surface de la terre. Cette eau apportée par le bombardement intensif des météorites, est acide et se combine aux roches basiques pour créer un proto-océan. Le processus de la constitution de l'océan mondial aurait duré 10 millions d'années.
C’est grâce à l’action du soleil que le cycle atmosphérique s’est enclenché. Seulement en l'absence de continents, la rotation tournait à vide. L'eau s'évaporait de l'océan pour y retomber sous forme de pluie, dans une suite sans fin et sans intérêt. Lorsque les premiers reliefs émergèrent et commencèrent à se refroidir, une partie des précipitations se déversa sur les nouvelles terres, entraînant avec elle, les débris par érosion, Une fois les roches lavées, l'eau devenue de plus en plus potable et douce s'accumula dans les dépressions, les vallées au fond des montagnes, donnant naissance aux lacs, fleuves, rivières en surface et aux nappes souterraines.
L'eau douce a été ainsi séparée de l'eau salée avec laquelle elle était confondue. A l'origine il n'existait que l'océan mondial, désormais une autre entité venait d’apparaître : l'eau douce, couvrant parfois des étendues immenses. Cette eau est séparée de l'eau de mer par plusieurs formes d'obstacles dont quelques-uns sont insurmontables. En premier lieu, les reliefs ; Les eaux douces de surface sont presque toujours situées dans des zones élevées à une altitude supérieure à celle de l'océan mondial. Mais, la différence fondamentale provient du fait que les eaux douces sont systématiquement issues de la pluie et par conséquent de l’évaporation qui se condense, et qui est récupérée par les terres émergées. En l'absence de continents, il ne saurait y avoir de différenciation de l'eau de mer ; toute l’eau mondiale serait salée. Les reliefs forment en conséquence une barrière infranchissable entre les eaux douces et les eaux salées. Cependant, en dépit de ce qui les oppose, les deux mers convergent aux estuaires et aux embouchures.
Les grands thèmes concernant la formation de la terre par accrétion de particules, la constitution de l'océan mondial par dégazage, l'émergence et la consolidation des reliefs, la séparation de l'eau douce et de l’eau salée, ne donnent pas lieu à des divergences entre les multiples protagonistes et bénéficient d'un crédit suffisant pour les valider.
Le Coran admet lui aussi que la création des corps célestes s'est déroulée par accrétion de particules (41.11) et la terre ne déroge pas aux lois de la nature et ne constitue pas une exception dans le cosmos. Après son accrétion, son aménagement est résumé par le verset suivant : « N'est-ce pas Lui (Dieu) qui a fait de la terre un lieu ferme (stable), Il a fait jaillir ses cours d'eau, planté solidement son relief et dressé entre les deux mers, une barrière infranchissable ? Est-ce une autre divinité à côté de Dieu ? Mais la plupart des hommes ne savent pas. » (Coran 27.61). Ce verset est édifiant en raison des précisions qui sont données dans le déroulement des phénomènes de la création. « Dieu a fait de la terre un lieu ferme (stable) ». De fait, à l’origine, la surface était chaotique et poussiéreuse soumise à un bombardement météoritique permanent. Les continents qui tendaient à se former étaient détruits et ré-engloutis dans le manteau où régnait une chaleur infernale. Ce n'est que plusieurs centaines de millions d'années plus tard, que la planète connut une relative accalmie au cours de laquelle fut édifiée l'écorce terrestre, Le sol acquit des caractéristiques nouvelles, inconnues auparavant. La terre devint ferme, stable, et par la suite, propre à supporter la vie.
Pour ce qui est de la barrière entre les deux mers, décrite par le mot « hadjizan », Sadok Mazigh, substitue au sujet, l'action qui en découle. Du coup, l'expression « Il a dressé entre les deux mers, une barrière... », devient : « ...Il a planté un relief et séparé les eaux douces des eaux salées. » Cette façon de voir, reflète bien l'esprit du Coran, car si les eaux douces et salées avaient toujours été séparées, il n’aurait pas été nécessaire d’ériger une barrière qui devait déjà exister. Par contre, si à l'origine, les eaux étaient confondues et qu'un mécanisme avait été mis en place pour procéder à la séparation, alors il devient logique de prévoir un obstacle pour éviter que les eaux ne se mélangent à nouveau. Or, aux premiers temps, seul existait l'océan mondial.
Ce n'est qu'après l'émergence des reliefs que ceux-ci ont commencé à recueillir et à stocker l'eau douce issue des précipitations, puisque les mers ne participent pas à cette différenciation. Le terme « relief » est d'ailleurs presque systématiquement lié à l'eau douce, dans le Coran, par exemple : « Nous érigeâmes des montagnes élevées et vous donnâmes à boire une eau douce. » (Coran 77.27). Ou encore : « C'est Lui (Allah) qui a étendu la terre et y fit couler les cours d'eau. » (Coran 13.3).
La chronologie de la création est donc exacte. Après la formation de la terre et la consolidation de l'écorce terrestre, l'océan mondial a vu le jour, mais les eaux douces n'ont pu être séparées des eaux salées, grâce à la circulation atmosphérique, qu'après l'émergence des reliefs. Plus tard, les réserves d'eau douce accumulées ont fini par atteindre des masses imposantes et de grandes étendues à l'apparence de véritables mers. Comme le précise le Livre Sacré : « Les deux mers ne sont pas identiques. L'eau de celle-ci est douce, potable et agréable à boire, l'autre est salée et amère. L'une et l'autre vous procurent des chairs fraîches, que vous mangez. Vous en extrayez aussi des joyaux dont vous vous parez. Tu vois le vaisseau fendre bruyamment les vagues, pour vous permettre de rechercher les bienfaits de Dieu. Peut-être en seriez-vous reconnaissants ? » (Coran 35.12)
La description correspond à celles des grands lacs, qui sont parfois assimilés à des mers intérieures. Les grands lacs d'Afrique (Tchad-Tanganyika-Malawi), d'Asie (Baïkal-Balkach-Ladoga), d'Amérique du Nord (Supérieur-Huron-Michigan-Erié-Ontario-Esclaves…), ont chacun plusieurs dizaines de milliers de kilomètres carrés de superficie (ou avaient, avant la sécheresse actuelle). Ils sont formés d'eau douce et possèdent sur leurs côtes, des villes et des ports. Ils sont sillonnés par des bateaux de marchandises, transportent des voyageurs et sont agitées par des vagues à l'image des mers. Ils produisent de grosses quantités de poissons d'espèces variées et peuvent recéler des joyaux (perles de mulettes d'eau douce, diamants, etc.), Les lacs Victoria et Supérieur sont ainsi plus vastes que la mer d'Aral. Le lac Baïkal s'étend sur 630 kilomètres de long, et sa profondeur pouvant atteindre 1740 mètres. Il renferme une île, Olkon plus de deux fois plus vaste que l’île de Malte (730 kilomètres carrés).
Ainsi, sont les mers d'eau douce décrites dans ce verset. Elles son habituellement séparées des océans par la distance, le relief et le cycle atmosphérique qui a donné naissance à l'eau potable. Cependant, à travers d'autres citations le Coran fait confluer les deux mers. Est-ce à dire qu'il y a contradiction entre les deux descriptions ? Non, car elles sont complémentaires. Si en amont, les eaux douces sont séparées des mers, en aval au contraire, elles confluent vers leur origine première. Ce sont les grands fleuves et à leurs débouchés, les estuaires. Leurs eaux s'étalent suffisamment pour constituer une entité bien distincte, et parfois considérable. Les eaux du Tigre et de l'Euphrate forment de la sorte une avancée de 100 à 150 kilomètres dans la mer pour se mélanger et celles de l'Amazone s'étendent sur un diamètre de 300 kilomètres en plein Océan Atlantique, avant de se confondre et perdre leur identité. Ce sont des surfaces de plusieurs milliers de kilomètres carrés qui empiètent sur les mers et les océans.
Globalement, le problème des deux mers est er quelque sorte une genèse de l'hydrosphère de la planète. A partir de l'océan mondial primitif, l'eau douce a été séparée de l'eau salée, pour constituer d'énormes réserves dans les dépressions continentales. Par un des nombreux cycles qui réglementent le fonctionnement de la nature, une partie de ces eaux est condamnée à rejoindre les océans, pour perpétuer un mouvement sans fin, garant de la vitalité du globe terrestre. Voilà pourquoi, il n'y a pas lieu d'être restrictif et timoré dans l'interprétation des données coraniques, en réduisant, incongrûment, ces phénomènes à leur phase terminale, qui les fait se jeter dans la mer. Si les eaux douces et salées convergent, c'est qu'elles ont été déjà séparées une première fois, au cours de la prime jeunesse du globe. Dans un processus extraordinaire qui a donné naissance à la vie. Et qui est autrement plus complexe et plus révélateur du contenu du Coran qu'une hypothétique découverte d'une mer douce au milieu des océans.
LE DELUGE A-T-IL ETE UNIVERSEL ?
Le Déluge a-t-il été universel au point de recouvrir toute la surface du globe ? La question semble déplacée, tant est ancrée dans la pensée populaire l'idée qu’effectivement le Déluge a submergé la terre entière, détruisant toute trace de vie, exception faite des hommes et des animaux embarqués dans l'Arche de Noé. Pourtant, les données scientifiques ne confirment pas la version d’une inondation planétaire. Mais le Déluge biblique est tellement important dans l'histoire de l'humanité que son empreinte est restée profondément gravée dans la mémoire des gens. Pourtant l’histoire est truffée de déluges catastrophiques qui se sont produits dans le monde entier, et qui ont été assimilées au Déluge Universel. En Amérique centrale circulent des versions d'époques différentes sur des inondations désastreuses qui se seraient produites pour détruire l'humanité et dont seuls quelques naufragés ont pu y échapper.
En Grèce, Deucalion fils de Prométhée était avec sa femme Pyrrha les seuls justes, ils furent sauvés du Déluge qui détruisit l'humanité de l’âge de bronze, en s'embarquant sur une arche. Une fois saufs, ils lancèrent derrière eux des pierres pour repeupler la terre. Les pierres de Deucalion devinrent des hommes, celles qui étaient jetées par Pyrrha se transformèrent en femmes.
La mythologie assyro-babylonienne possède aussi son déluge, l’Abubu provoqué par les dieux pour anéantir les hommes. Mais Ea le dieu des eaux, prévint Uta-Napishtim qui réussit à s’enfuir à bord d’une embarcation.
Au Mexique, c'est Cox Cox qui se sauva avec sa femme, à bord d'une barque, pour échapper au déluge, alors que Xisuthrus dans le monde hellénique ordonna de construire un navire de cinq stades de long afin d’y embarquer parents et amis. De nombreux récits traitent de déluges et d’inondations catastrophiques qui se sont produits un peu partout dans le monde ancien, qu’il est impossible de reprendre en raison de leur diversité. Ces déluges locaux font-ils partie du Déluge Universel mentionné par la Bible et qui recouvrit les plus hautes montagnes de la terre sous sept mètres d'eau ? Auquel cas l'universalité du Déluge biblique ne saurait souffrir d'aucune contestation. Ou bien s'agit-il seulement d'événements isolés, sans aucun lien entre eux et sans relation avec le Grand Déluge
Les points communs aux divers récits sont nombreux. Les catastrophes se présentent toujours sous forme d'inondations gigantesques qui s'abattent sur les contrées, noyant les hommes et les biens. Une autre analogie est à souligner, à chaque Déluge des hommes sont emportés par les eaux et d'autres arrivent à survivre en fuyant à bord d'embarcations diverses. Le troisième trait touche à la cause des événements qui sont décrits comme une punition du genre humain pour ses méfaits et ses exactions.
Toutes ces inondations plaident apparemment pour l'hypothèse d'un Déluge Universel. Mais les contradictions existantes inclinent à penser que ces catastrophes sont isolées, et n'ont rien de commun entre elles. L'argument le plus convaincant est certainement le décalage dans le temps des multiples inondations qui se sont produites dans des régions très éloignées les unes des autres. En outre, la périodicité des récits s'échelonne sur plusieurs siècles, alors que la Bible n'attribue que quelques mois au Déluge. Par ailleurs, l’auteur du châtiment est incarné par la Puissance divine dans les Livres Révélés, mais il est imputé aux divinités locales dans les légendes mythologiques.
Pour ce qui est du comportement des populations, si la fuite dans une embarcation peut être vue comme une conduite naturelle lorsque tout est submergé, les moyens utilisés ne laissent pas d'étonner. Alors que Cox Cox, le Noé mexicain, s'enfuit seul avec sa femme dans une barque, le roi Xisuthrus par contre ordonna de construire un bateau de 850 mètres de long en vue d'embarquer parents et amis. Un tel navire est deux fois plus grand que les paquebots géants en circulation actuellement ! Les effets des inondations sont un autre sujet de controverse. D'un récit à l'autre, les êtres humains ont été soit totalement décimés, soit seulement éprouvés dans leurs biens. Le fait est qu’il s’agissait de débordements circonscrits géographiquement, qui n'ont pas de portée planétaire. Du reste, les éléments tels que le vent, l'eau, le feu, le tonnerre, la pluie et autres phénomènes, étaient régis par une pléiade de puissances surnaturelles qui exerçaient leur pouvoir le plus souvent d'une façon catastrophique.
La version biblique du Déluge constitue apparemment la première source de ce désastre révélée par les livres sacrés. Voici comment il est présenté dans la Genèse. Les contradictions qui peuvent exister avec les thèses scientifiques seront traitées plus loin.
Selon la Bible, Noé avait pour ancêtres, successivement : Lemek, Mathusalem, Hénok, Yéred, Malaleel, Quenan, Enos, Seth et Adam. Il serait né 1056 ans après la création d'Adam et aurait vécu 950 ans. Neuf générations seulement séparent Adam de Noé. Abraham quant à lui ferait partie de la vingtième génération et serait né 1948 ans après Adam et 892 ans après Noé. Il aurait vécu 175 ans. Différentes sources prétendent qu'Abraham vivait 1850 ans avant Jésus ; ce chiffre sera retenu pour étayer la démonstration du récit. Comme la période écoulée depuis le Christ est de 2010 ans (année 2010 comme référence, il ressort qu’Adam aurait été créé il y a 5809 ans, selon le calcul suivant :
Adam à Abraham 1948 ans
Abraham à Jésus 1850 ans
Jésus à ce jour 2010 ans
Le Déluge s'est déroulé lorsque Noé avait l'âge de 600 ans, soit 1656 ans après la création d'Adam et 2142 ans avant Jésus. Selon ces données, le Déluge universel se serait produit il y a 4152 ans. Mais une précision à ce niveau n'est pas révélatrice, en raison des données contradictoires des différents auteurs, mais surtout de l’absence totale de sources historiques. En outre le texte yahviste se démarque du texte sacerdotal par une antériorité de plusieurs siècles. Ensuite, le décompte des générations varie selon l'origine des informations. Dans les Evangiles par exemple, Matthieu donne quarante générations entre Abraham et Jésus, alors que Luc dresse une liste de 76 générations. Trente six générations ont été soit passées sous silence, soit surajoutées, selon la source de référence. De même, l'application du calendrier grégorien reposant sur l'année solaire et sa concordance avec le calendrier lunaire, en usage chez les Israélites ont été une source d'erreurs notable. L'imprécision arrive à devenir tellement flagrante, que dans l'histoire de Moïse, personne n’arrive à situer les événements dans leur contexte.
Les docteurs juifs, fixent la sortie d'Egypte des Hébreux, 1514 ans avant J.C., les chronologistes chrétiens donnent le chiffre de 1645 ans (Le Calendrier. Paul Couderc), alors que d'autres sources situent l'Exode à moins 1250 (Larousse 1980), soit 4 siècles de décalage. Ces dates qui divergent donnent un aperçu quant à l’authenticité des récits bibliques, qui ne reposent sur aucune historicité établie. Comme le but de cet ouvrage n’est pas d'établir une chronologie historique des faits, qui est inexistante dans les faits, les dates de référence mentionnées ne constituent que des points de repère. Ainsi compris, voici le résumé du texte biblique évoquant le Déluge Universel, et dont l'introduction est consacrée à l'histoire de Noé.
A l'âge de 182 ans, Lemek eut un fils qu'il appela Noé. Dieu avait maudit le sol et la naissance fut un bon augure. Quand il atteint l'âge de 500 ans, Noé eut trois fils : Sem, Cham et Japhet. Les hommes commençaient à se multiplier sur terre. Des filles naquirent; elles étaient jolies et les habitants du ciel les choisirent pour épouses. Dieu regrettait déjà d'avoir accordé une si longue vie aux humains et décida dorénavant de fixer leur terme à 120 ans au plus. Il y avait des géants sur terre, et il en resta par la suite. C'étaient des héros de l'Antiquité, aux noms célèbres, nés de l'union des habitants du ciel avec les filles des hommes.
Lorsque le Seigneur vit que les hommes étaient de plus en plus malfaisants et que leurs penchants les portaient au mal, Il en fut attristé et regretta de les avoir créés et décida de les supprimer ainsi que les animaux et les oiseaux. Noé bénéficiait de la bienveillance de Dieu, qui lui confia Ses desseins. Il lui ordonna de construire une arche, un grand bateau en bois de cyprès en lui donnant des indications précises. Le bateau devait avoir 150 mètres de long, 25 mètres de large et 15 mètres de haut. Le Seigneur lui révéla encore qu'Il allait provoquer une grande inondation pour anéantir toute forme de vie sur terre, excepté Noé lui-même, sa femme, ses fils et belles-filles, ainsi qu'un couple de chaque espèce animale. Cependant, pour les animaux purs et les oiseaux, Dieu ordonna d’embarquer sept couples de chaque espèce.
Quand l'arche fut terminée, Dieu prescrivit à Noé de faire monter à bord les passagers conformément à Ses décrets. Et le dix-septième jour du 2ème mois, alors que Noé avait 600 ans, les eaux souterraines jaillirent et les vannes du ciel s'ouvrirent en grand. Il plut durant quarante jours et quarante nuits. Le niveau de l'eau monta, l'arche se mit à flotter, puis partit à la dérive. L'eau monta toujours jusqu'à plus de sept mètres au-dessus des sommets des plus hautes montagnes. Tout ce qui possédait un souffle de vie sur terre mourut. Seuls survécurent ceux qui étaient dans l'arche. L'eau inonda la terre durant cent cinquante jours. Après ce temps, Dieu pensa à l'arche et à ses occupants. Il fit souffler un vent sur la terre et le niveau commenta à baisser. Les sources souterraines et les vannes du ciel se fermèrent. Cent cinquante jours agrès le Déluge, le niveau continuait de descendre.
Le dix-septième four du 7ème mois, l'arche s'échoua sur le massif de l'Ararat. Les eaux baissèrent encore jusqu'au 10ème mois. Le premier jour de ce mois, les sommets des montagnes apparurent. Quarante jours après, Noé laissa partir un corbeau, puis une colombe, mais l'eau couvrait encore la terre. Une semaine plus tard, la colombe fut relâchée. Elle revint le soir tenant dans son bec une jeune feuille d'olivier. Noé sut que la terre avait émergé.
Le premier jour où il eut six cent un ans, Noé constata que la terre était sèche. Le vingtième jour du second mois, elle était tout à fait sèche. Noé sortit de l'arche ainsi que tous ceux qui y étaient embarqués et construisit un autel qu'il consacra au Seigneur. Il lui offrit en sacrifice entièrement consumé, une bête de chaque espèce considérée comme pure parmi les grands animaux et les oiseaux. Le Seigneur respira l'odeur apaisante du sacrifice et déclara qu'Il renonçait désormais à maudire le sol à cause de l'homme. Il renonçait aussi à détruire toute forme de vie, comme Il l'avait fait la première fois.
Ici s'achève la version biblique du Déluge Universel, selon la Genèse (5 à 8) qui est fortement influencée par les récits mythologiques où les géants voisinent avec les héros de l'Antiquité et où les êtres célestes s'adonnent à la séduction des filles des hommes. Evidemment, les méthodes de datation relatives à l'âge d'Adam, ainsi que la généalogie de Noé ne sont nullement établies. Par ailleurs, les manifestations de regret et de tristesse exprimées par le Seigneur, sont malvenues, comme si le comportement dévoyé des hommes pouvait porter atteinte à Sa Gloire. De même, il est absolument stupéfiant de voir que l’odeur bienfaisante des sacrifices exerce sur Lui, un tel attrait.
Il va sans dire que les dimensions du bateau utilisé pour le sauvetage (150 mètres de long, réalisé par huit personnes : Noé, sa femme, ses trois fils et leurs épouses), ont de quoi laisser perplexe. A côté, le voilier de Christophe Colomb, le "Santa Maria" avec ses 23 mètres de long et le "Beagle" de Darwin, avec ses 27 mètres qui boucla le tour du monde en 5 ans, font figure de coques de noix. Nonobstant les autres anomalies, telles que l'impossibilité de regrouper plusieurs millions d'espèces animales, la colombe qui découvre une feuille d'olivier dans une terre noyée depuis près d'une année, etc., d’autres contradictions majeures existent : la première est que la date supposée d'un Déluge Universel, intervenu 22 siècles avant Jésus est évidemment fausse. Des civilisations brillantes, vivant avant la date du cataclysme, ont continué à exister, bien après les grandes inondations du « Déluge universel. » Les civilisations sumérienne, chaldéenne, babylonienne, égyptienne, assyrienne, pour ne citer que les populations locales, n'ont jamais été décimées par les inondations. Pareillement pour les populations situées plus à l'est, comme celles de l'Indus (Inde-Pakistan), du Yang Tsé Kiang, en Chine, du Japon, etc. De nombreux centres urbains vivaient dans la quiétude et la prospérité. Ces preuves sont suffisantes pour réfuter l’authenticité d'un Déluge Universel qui aurait noyée la terre entière.
A l’appui de leurs démonstrations, les partisans d'un cataclysme mondial, évoquent la présence de coquillages, un peu partout à l'intérieur des terres, y compris sur les montagnes. Ces coquillages auraient été déposés par la mer qui recouvrait le globe, et laissés comme les marques irréfutables du châtiment divin. Voltaire connu pour son incrédulité réfutait ces arguments. Pour lui la présence de ces coques ne plaide nullement pour un déluge universel, il ne s'agissait que des reliefs de repas absorbés par les pèlerins en route vers la terre sainte. Quand bien même la terre entière était parsemée ne semblait pas le troubler outre mesure. Les voyages creusent l'appétit, c'est connu. Celui qui était salué comme le prince de l'esprit, semblait l'avoir perdu en la circonstance, ainsi qu'il l'avait déjà fait, lors de ses attaques mesquines contre le Prophète de l'Islam.
Les géologues démontrèrent plus tard que la présence de coquillages ne plaide nullement en faveur d'un Déluge planétaire. Ces "restes de repas" constituaient il y a des millions d'années, des fonds marins qui se sont soulevés, tout en gardant les fossiles des coquillages qu'ils contenaient. Les coques dures et calcaires ont mieux résisté à l'action du temps que les squelettes osseux et cartilagineux des poissons et des créatures marines. La découverte de restes de poissons, bien que plus rare n'est cependant pas exceptionnelle. Elle ne conforte nullement la thèse du Déluge Universel. A ce jour encore, les forces titanesques qui animent la terre, soulèvent des régions entières, avec une vitesse de l'ordre de quelques millimètres par an. Ce sont de tels mécanismes qui donnent naissance aux reliefs et aux montagnes. Mais la remise en cause primordiale du Déluge Universel, provient du fait que la terre ne recèle pas assez d'eau pour noyer les montagnes sous une couche de sept mètres d'eau. Selon l'Ancien Testament, effectivement, « le niveau des flots monta jusqu'à ce que les plus hautes montagnes soient entièrement recouvertes et que l'eau atteignit finalement plus de sept mètres au-dessus des sommets les plus élevés. »
Ce qui suppose que le mont Everest, qui culmine à 8 882 mètres dans l'Himalaya, a été noyé conséquemment et que la cote de l’eau aurait atteint 8 889 mètres (8 882 + 7) par rapport au niveau de la mer. Or l'évaluation du capital hydrique de la planète laisse planer de sérieux doutes sur le bien-fondé de cette version. Le volume total des eaux, comprenant les océans, les mers intérieures et toutes les eaux de surface (fleuves, lacs, rivières, etc.), de même que l'humidité contenue dans le sol, représente un volume d'environ 1 304 millions de kilomètres cubes. Cependant les eaux ainsi répertoriées n'entrent pas en ligne de compte dans le déclenchement du cataclysme, du moment qu'elles constituent les réserves de la planète et qu’un déluge universel, ne peut être provoqué que par un apport d'eau supplémentaire, version confirmée par la Bible qui précise que « les eaux souterraines jaillirent et les vannes du ciel s'ouvrirent en grand. »
Mais aucune étude ne confirme la position biblique. Le volume des eaux contenues dans le sous-sol, jusqu’à une profondeur de 4 000 mètres, estimé à 8 600 000 kilomètres cubes, ne provoquerait une montée de la surface des océans que d'une vingtaine de mètres (en pondérant ce chiffre par les effets du recouvrement des basses terres). Même pas de quoi recouvrir la plus petite colline. Quant aux « vannes du ciel », expression utilisée pour symboliser toute l'eau contenue dans l'atmosphère, sous forme d’humidité, de nuages de pluie, de neige, de glace etc., son déversement n’augmentera le niveau de la planète que de…trois centimètres. En cela quelles que soient la durée des précipitations ; qu’il pleuve un jour ou une année. Cette apparente contradiction s’explique du fait, qu'il y a en permanence, dans l’atmosphère, quelque 13 000 kilomètres cubes (13 000 milliards de mètres cubes) d’eau sous forme de nuages et d’humidité, qui est soumise à un cycle perpétuel d'évaporation et de précipitions qui se renouvelle tous les dix jours environ. La quantité d'eau en suspension restant inchangée. Lorsque toute la masse d'eau contenue dans l'atmosphère tombe sur le sol, il n'y aura plus d'eau dans le ciel. A moins de renouveler le stock par l'évaporation, ce qui réduirait d'autant les disponibilités du sol.
En conséquence, l'accumulation des eaux souterraines et des eaux de pluie, mentionnée par la Bible, est loin de créer les conditions favorables au déclenchement d'un Déluge Universel. Le niveau des eaux ne pouvant, dans le meilleur des cas, monter à plus de vingt mètres de sa cote d'origine. Pour donner plus de poids à leur version, les auteurs de la Bible ont omis un argument de choix afin d'accréditer leur thèse : celui de la fonte des glaciers et des calottes polaires, dont les réserves sont estimées à 30 millions de kilomètres cubes, assez pour élever le niveau des océans de 60 à 80 mètres, selon les estimations, et en fonction du relief terrestre. Encore fallait-il que les rédacteurs de l'Ancien Testament connaissent l'existence de l'Antarctique et du Groenland, dont la fonte aurait été catastrophique pour les habitants des basses contrées. Ce qui n’est apparemment pas le cas.
Il reste cependant, en additionnant toutes les réserves d'eau de la planète, y compris celles qui ont été ignorées par la Bible, que le niveau de l'océan mondial n'aurait pu augmenter que d'une centaine de mètres au maximum. A peine de quoi recouvrir les deux tiers de la pyramide de Chéops, qui, soit dit en passant, avait été érigée 5 siècles avant la date présumée du Déluge et qui n'a été ni inondée ni emportée par les eaux. Par conséquent, toutes les eaux de la planète ne pourront jamais atteindre la cote 8 889, tirée de l'Ancien Testament. Pour ce faire, il aurait fallu trouver et déverser plus de 4 milliards de kilomètres cubes d'eau sur toute la surface du globe. Ou, trois fois les réserves de la planète, en comptant les océans, les calottes polaires, les eaux de surface, le sous-sol et l'atmosphère. Un volume équivalent à la surface du Liban et dont la hauteur irait de la terre à la lune ! Telles sont les conditions pour créer le Déluge Universel et submerger ses plus hautes montagnes.
Bien entendu, il est toujours loisible de prétendre que Dieu est en mesure de créer des miracles, de produire de l'eau à partir du néant et de provoquer un déluge épouvantable, mais ce point de vue ne correspond ni à la version du Coran ni à celui de la raison. Face à ces contradictions apparemment incontournables, certains partisans du Déluge universel suggérèrent une solution ingénieuse. Il suffirait, disent-ils, de répandre toute l'eau contenue dans les mers et les océans sur les continents pour obtenir une couche qui noierait le mont Everest sous deux kilomètres d’épaisseur. Ainsi, le récit de la Bible ne serait pas incompatible avec la réalité. Evidemment, une telle éventualité n'est pas à écarter, mais le jour seulement où ces ingénieux concepteurs réussiront à entasser l'eau sur les montagnes, à la façon dont on empile les livres sur une étagère, alors qu'à proximité, les gouffres marins béants seraient vidés de leur contenu. Cette hypothèse à l'avantage de satisfaire l'esprit des angoissés en leur donnant l'impression d'avoir trouvé une réponse à l'énigme.
Les hydrogéologues assurent qu’un déluge universel, à l’image que celui qui est évoqué par la Bible, aurait dû laisser des traces visibles dans les sédiments. Or, rien de tel n'existe. Les travaux de Fairbridge font apparaître que les 5 000 dernières années n'ont pas été marquées par une variation significative du niveau des mers. De plus, au cours des 20 000 années écoulées, le niveau des océans était inférieur de 20 à 100 mètres par rapport à la cote actuelle. La période glacière que traversait la planète avait transformé en glaciers une surface évaluée à 80 millions de kilomètres carrés, entraînant un abaissement des océans en rapport allant à l'encontre du Déluge.
Légitimement, ces raisons s'opposent pour accorder au Déluge Universel biblique un crédit suffisant. Le Texte coranique ne flirte jamais aussi dangereusement avec l’invraisemblance. Les récits concernant Noé, sont traités avec mesure et aucune divergence par rapport aux données scientifiques ne peut être décelée. Il est rassurant pour le croyant de savoir que son inspiration est puisée aux sources de la vérité. Les écarts de l'Ancien Testament laissent place à un texte cohérent.
Le Déluge universel n’est jamais mentionné et les exhortations adressées au peuple de Noé sont présentées comme des avertissements aux diverses communautés qui se sont écartées des préceptes divins et qui sont rappelées à l'adoration de Dieu Unique. Pour cette raison, le récit coranique, contrairement à la Bible, est un agrégat de plusieurs extraits qui sont répartis à travers le corpus. Ce qui permet de restituer le texte originel. La majeure partie est puisée de la sourate 11, intitulée « Houd » qui constitue l'ossature du récit : (Sourate 11, verset 25 et suivants) :
« Nous (c'est Dieu qui parle) envoyâmes Noé à son peuple : « Je suis chargé de vous avertir solennellement, leur dit-il. N'adorez qu’Allah, sans quoi, je crains pour vous le châtiment du jour terrible. » Les chefs du peuple incrédule lui répondirent : « Nous ne te considérons que comme un homme comme nous et nous constatons que ceux qui t'ont suivi ne constituent que la lie du peuple. Nous ne voyons en vous aucun mérite particulier qui vous rende supérieurs à nous, et nous pensons que vous êtes des imposteurs. »
« Ô mon peuple, reprit Noé, voyez-vous si j'ai pour moi un Signe évident de Dieu et que j'ai reçu de Lui Sa Miséricorde, alors que vous êtes incapables de voir cela, devrions nous vous l'imposer tandis que vous y êtes rebelles ? Ô mon peuple, je ne vous demande aucune rétribution, ma récompense se trouve auprès de Dieu, et moi, je ne saurais repousser ceux qui croient, car ils rencontreront leur Seigneur, mais je constate que vous professez l'ignorance. Ô mon peuple, qui me portera secours contre Dieu, si je venais à repousser ceux qui croient ? Y avez-vous réfléchi ? Je ne prétends pas être un ange. Je ne saurais avancer que Dieu n'accordera aucun bienfait à ceux que vous méprisez. Dieu sait ce que recèlent leurs âmes. Si je prenais à mon compte cela, j'en serais coupable. »
« Ils répondirent : « Ô Noé, assez discuté, tes propos augmentent nos querelles. Envoie-nous donc le châtiment dont tu nous menaces si tu es véridique. » « Dieu vous l'enverra s'il le veut, et vous serez impuissants à l'en empêcher. Mais, les conseils que je vous donne ne vous seront d'aucune utilité, si Dieu décidait de vous égarer. Il est votre Dieu et c'est à Lui que vous retournerez. »
« Nous révélâmes à Noé ceci : « Il n'y aura de croyants parmi ton peuple que ceux qui ont déjà cru. Ne t'afflige donc pas de leurs pratiques. Construis une embarcation sous Nos yeux. » Il entreprit de la construire et, chaque fois que les chefs passaient près de lui, ils le gaussaient et le tournaient en dérision. Il leur dit : « Vous nous raillez aujourd'hui, mais nous ne tarderons pas à vous railler à notre tour et alors, vous saurez sur qui fondera un châtiment cruel dans ce monde et un supplice affreux dans l'autre. Cette situation dura jusqu'au jour où Notre Décret arriva à exécution et où l'eau se mit à bouillonner. Nous dîmes à Noé : « Embarque à bord un couple de chaque (espèce), ainsi que les tiens, excepté celui dont le sort est déjà réglé. Embarque aussi tous les croyants. Ceux qui ont cru n'étaient pas nombreux. » (Coran 54.10 et 11) « Nous ouvrîmes les portes du ciel, l'eau tomba à torrents. Nous fîmes jaillir les sources de la terre et les eaux se confondirent en exécution du Décret de l’Omnipotent. »
« L'arche se mit à voguer au milieu de vagues énormes, semblables à des montagnes. Noé cria à son fils qui était resté sur le rivage : « Ô mon fils, monte avec nous, ne sois pas avec les infidèles. » « Je me réfugierai sur une montagne pour échapper aux eaux, » répondit-il. « Nul n'échappera aujourd’hui au Décret de Dieu, répliqua Noé, si ce n'est par l'effet de sa Clémence. » « Les flots houleux les séparèrent et le fils de Noé fut englouti par les vagues ». (Coran 54.15) « L'arche voguait sous Nos Yeux. Nous récompensions ainsi, celui qu'on avait désavoué. » (Coran 11.44). « Nous dîmes : « Ô terre absorbe tes eaux, ô ciel cesse de pleuvoir. Le Décret était accompli. L'arche s'immobilisa à El Djoudi. Nous dîmes : « Loin d'ici, le peuple incrédule. » (Coran 29.15) « Nous le sauvâmes ainsi que ceux qui étaient embarqués avec lui dans l'arche, que Nous érigeâmes en signe évident pour le monde. » (Coran 11.49) : « Ce sont là parmi les récits cachés que Nous portons à ta connaissance. Vous les ignoriez aussi bien toi-même que ton peuple avant ce jour. »
Ici prend fin le récit du Déluge selon le Coran. Sa particularité est de ne pas prêter le flanc aux influences mythologiques ou populaires. Aucune date n'est mentionnée. Il existe une expression arabe propre aux périodes ancestrales, qui évoque « le temps de Noé » pour signifier les temps immémoriaux. Il n'y a pas non plus d'indice permettant de connaître la durée du désastre. La taille de l'arche est un autre sujet de dissension. Aux vastes dimensions du bateau biblique, le Coran oppose une modeste embarcation faite d'un assemblage de planches et de fibres de palmier. Si le terme « safi¬na » désigne un vaisseau, c'est surtout le mot « foulk » qui a été le plus usité. II a donné naissance en français à felouque, petit bâtiment, long et léger. On trouve aussi l'expression « djariya » ou « celle qui court » qui symbolise une petite embarcation rapide. Ces formules concourent à accréditer l'idée que les dimensions de l'arche décrite dans le Coran, n'étaient pas aussi considérables que celles rapportées par l'Ancien Testament.
En ce qui concerne les animaux embarqués à bord du foulk, aucun indice n’incite qu’il s’agit de toutes les espèces vivant sur terre. Le Coran ne parle qu'accessoirement « d'un couple de chaque (espèce) », sans autre précision. Ce qui laisse penser qu'il s'agit d'animaux domestiques, destinés à sauver ou à reconstituer le cheptel qui aurait été emporté par les eaux, puisque le Déluge avait un caractère local et temporaire.
En effet, les inondations subies par le peuple de Noé s'inscrivent dans une longue liste de calamités et de cataclysmes infligés aux peuples incrédules qui précédèrent Noé et à d'autres communautés qui lui succédèrent. Le Coran évoque les peuples de 'Ad, de Thamoud, de Loth, de Saba, de Madian, de Noé, d'Abraham, de Pharaon, de Tobba, de Ras, de Laïka, de Hidjr, sans compter ceux qui ne sont pas mentionnés explicitement. Chaque peuple reçut un châtiment approprié. Certains furent anéantis par des séismes, d'autres par des raz de marée ou par des cyclones, tous connurent les effets dévastateurs d'une nature déchaînée.
A l'instar des autres peuples, la communauté de Noé fut affligée à son tour par des inondations catastrophiques, mais qui restèrent limitées.
Pour ce qui est de l'échouage de l'arche, les deux positions sont très
éloignées l'une de l'autre, en dépit des apparences. La Bible fait échouer
le bateau sur le mont Ararat, le dix-septième jour du septième mois, mais
ce n'est qu'après 72 (ou 73) jours de décrue que les autres montagnes
apparurent. Cependant le sommet de l'Ararat (Agri dag en turc) culmine
à 5 165 mètres et plusieurs dizaines d'autres montagnes possèdent des
sommets plus élevés qui auraient dû surgir des flots bien avant ! Comment expliquer cette contradiction ? L'hypothèse la plus vraisemblable est qu'une fois de plus, les rédacteurs de la Bible ignorant la géographie, étaient convaincus que ce mont était le toit du monde.
Les connaissances limitées de l'époque peuvent être démontrées clairement. Le mont Ararat constitue effectivement le point culminant dans un rayon de 1 200 kilomètres autour de Jérusalem (prise comme référence, en raison de l'origine supposée des auteurs). Mais, à peine 200 kilomètres à l'est de cette limite imaginaire, le mont Elbrous dans le Caucase, dresse déjà ses 5 633 mètres. Sans compter la chaîne Himalayenne, qui porte à elle seule plus de cent sommets dépassant 7 000 mètres. C'est toute cette partie du monde qui était inconnue au moment de la rédaction de la Bible. Et ce, sans compter la Cordillère des Andes ou encore le Kilimandjaro ou le mont Kenya en Afrique.
Bien que situé à 3 717 mètres sous l'Everest, le mont Ararat n'aurait pu être recouvert par le Déluge sans l'apport d'un volume d'eau de plus de deux milliards de kilomètres cubes. Toutes ces raisons laissent penser que l'arche n'a jamais pu s'échouer au sommet de cette montagne, à partir d’un déluge de portée planétaire.
Cependant, les arguments les plus convaincants ne semblent pas être partagés par tout le monde. A voir le nombre d'expéditions menées par les scientifiques et les religieux qui s'évertuent à trouver la fameuse carcasse sur le mont Ararat. Comme si la raison ne se satisfaisant pas de la logique, s'adresse à l'illusion pour guider sa démarche. Des hommes sensés perdent toute notion de la réalité en voulant prouver le bien-fondé de l'invraisemblance.
Une des dernières expéditions, partie à l'assaut du mont Ararat, en 1985, était conduite par l'astronaute américain James Irwin, qui marcha sur la lune, lors de la mission d'Apollo 15, en 1971. Son but était évidemment de retrouver l'arche de Noé. Irwin avait déjà piloté trois expéditions qui se sont soldées par autant d'échecs depuis 1982. A la quatrième sortie, il avait pris la précaution de se faire accompagner par une vingtaine de personnes, dont un extra-lucide, qui affirme avoir eu une vision de Noé. Irwin est sûr d'accomplir un exploit. Il croit dur comme fer que son fameux rêve se réalisera, car là-haut, au sommet de la montagne, comme sur la lune, « il se sent plus près de Dieu. » Cette impression ne l'empêche pas cependant d'être loin de la réalité. Et, puisqu'il s'est engagé à n'arrêter ses recherches qu'avec la découverte de l'arche (au sommet du mont Ararat), alors n’importe qui pourrait anticiper qu'il ne risquerait pas de rentrer si tôt chez lui.
Un autre fondamentaliste américain, Marvin Steffins, affirme avoir découvert en Août 1984, les vestiges de l'arche sur les flancs du massif à 1 585 mètres d'altitude, dans une portion de terrain incurvée révélant la forme d'un navire. D'autres spécialistes sont absolument certains que l'arche ne peut se trouver que sur le mont Cudi., qui s'élève à 2 114 mètres, dans le sud-ouest de la Turquie, près de la frontière irakienne, ou ailleurs dans les montagnes. Ces sources contradictoires prouvent que personne n'est sûr de rien. Le seul élément tangible est que l'arche ne pourrait se trouver en montagne, si le Déluge avait une dimension locale. Et auquel cas, il est inutile de parcourir les montagnes pour découvrir un vestige inexistant.
La version coranique de l'échouage de l'embarcation est très succincte. Elle se résume en une sourate : « Nous dîmes : « Ô terre, absorbe tes eaux, ô ciel, cesse de pleuvoir. » Le Décret était accompli. L'arche s'immobilisa à Et Djoudi". (Coran. 11-44). Les orientalistes sont nombreux pour évoquer le mont Djoudi, alors que le Coran ne fait aucune allusion à la présence d'un relief, bien que celui-ci ne puisse être éliminé. Selon Blachère, « le Djoudi est un massif montagneux, dont le point culminant atteint 4 000 mètres. Il se trouve à environ 40 kilomètres au nord-est de Diar Bekir, à cheval entre la Syrie et l'Iraq. Les Arabes connaissaient aussi un massif de ce nom en Arabie Saoudite. Ainsi, pour donner quelque crédibilité au récit coranique et le faire concorder avec celui de la Bible qui fait s'échouer l'arche de Noé sur le mont Ararat, les auteurs du Coran auraient fait échouer leur arche sur le mont Djoudi. »
Savary abonde pratiquement dans le même sens, lorsqu'il affirme que « Le mont Djoudi est dans la Mésopotamie. Les auteurs arabes prétendent que l'arche s'y arrêta. Mais ce sentiment a été détruit par l'autorité du Pentateuque qui l'a fait s'arrêter sur le mont Ararat, en Arménie. » En somme c'est pour se doter d'une certaine respectabilité que le Coran a fait échouer, lui aussi, à l'image de la Bible, l'arche sur une montagne. Seulement le Coran n'a jamais cherché à imiter la Bible dans ce qu'elle a de déformé et a dénié à la théorie de l'échouage sur le sommet d'une montagne, la prétention de se prévaloir d’une quelconque preuve. Naturellement à force de tout réfuter, les intéressés en sont arrivés à se réfuter eux-mêmes. Témoin la prise de position de Kasimirski, autre "spécialiste" de l'interprétation du Livre Sacré. Dans les gloses qui suivent sa traduction du Coran, parue aux éditions Flammarion, il soutient fermement que l'arche de Noé s'est bien échouée sur la montagne Djoudi, à l'image du naufrage de la Bible. Cependant, dans une autre version, éditée par Fasquelle cette fois-ci, il affirme avec la même autorité, qu’El Djoudi où s'échoua l'arche de Noé, ne peut pas être du tout considérée comme une montagne. To be or not to be? S’était justement demandé Shakespeare ! Voilà la question.
Prétendre que le Coran est une reproduction de la Bible est une aberration. Les points de désaccords sont tels, qu'en dehors du thème général du Déluge et de la mission prophétique de Noé, les péripéties du récit diffèrent profondément. Le Coran s'écarte de la Bible et réfute nombre d'assertions qui sont tenues pour des certitudes, alors qu’elles n’expriment que les connaissances désuètes des populations d’alors.
Il est frappant de constater que chaque fois que le Livre Sacré des Musulmans prend ses distances à l'égard d'un problème particulier, celui-ci s'avère être aussi en contradiction avec les données scientifiques. Par ailleurs, chaque fois que les chercheurs ont été en mesure d'expliciter valablement des phénomènes, présentant quelque rapport avec le Déluge, c'est pour venir conforter 1e texte coranique, tout en rejetant les points de vue exprimés par la Bible, les jugeant insoutenables. Un tel contraste permettra de mieux comprendre la signification d'un passage destiné à conclure l'histoire de Noé, et qui a donné lieu à des commentaires fantaisistes. (C'est Dieu qui parle) : « Ce sont là, parmi les récits cachés (du Déluge) que Nous portons à ta connaissance. Vous les ignoriez aussi bien toi-même, que ton peuple, avant ce Jour. » (Coran 11.49).
A la lecture de ce verset, les orientalistes n'ont pas manqué de se récrier. Le récit du Déluge, affirment-ils, n'était pas inconnu du Prophète et des Arabes de la région, contrairement à ce que prétend le Coran. Il existait plusieurs tribus juives, ainsi que des Chrétiens, qui lisaient couramment l'Ancien et le Nouveau Testament et l’histoire de Noé n'a pu échapper à leur connaissance. La preuve du peu de crédit qu'on doit attribuer à un livre qui ignore une réalité admise par tout le monde.
La légèreté du jugement relativement a un sujet ne manque pas d'étonner. Bien sûr que le récit de la Genèse circulait parmi les fidèles. Il était lu dans les offices religieux. Il était colporté au sein des tribus arabes que les intéressés voulaient convertir à l'une des deux religions monothéistes. Il y avait d'ailleurs plusieurs versions du récit biblique qui différaient entre elles.
Par exemple, la période du Déluge qui était de 150 jours pour la version sacerdotale et de 40 jours seulement pour la version yahviste. II existait encore d'autres divergences importantes. Qui croire dans ce cas ? Mais, le Coran a tenu à préciser que le véritable récit du Déluge, la chronique originelle de l'histoire de Noé, étaient inconnus des gens de l'époque, car ils avaient été altérés et déformés. Et cela ressort à la première lecture de la Bible.
Le verset communiqué au Prophète de l'Islam, avait pour but de dissiper les incohérences et de rétablir la vérité dans son droit. C'est le sens qu'il convient de donner « aux récits cachés que Nous portons à ta connaissance. » Ce sont des récits qui ont été exhumés des ténèbres de l'oubli où ils étaient tombés, pour être portés au niveau de la conscience et de la compréhension humaines. Afin qu'ils constituent un signe révélateur de l'authenticité du Message coranique.
LES EAUX DE LA PLANETE
Voici près de 23 siècles que le savant grec Eratosthène avait évalué la circonférence et le rayon de la terre, avec une marge d'erreur d'à peine un pour cent. Cet exploit est cependant resté sans suite. Bien plus, en Occident, on est arrivé à substituer à la terre ronde admise jusqu’alors, une terre plate imposée par l’enseignement biblique. Les Grecs déjà, hardis navigateurs, avaient accordé une grande importance à la mer et à l’océan qui entouraient la terre.
La Genèse biblique mentionne « l'obscurité qui couvrait l'Océan primitif où le souffle de Dieu agitait la surface des eaux » ainsi que « les continents qui apparurent des eaux d'en dessous du ciel » (Genèse 1) laissant croire à la prédominance de l'élément liquide sur la planète. A son avènement, le Coran aussi reconnut à la mer un rôle considérable dans la vie de tous les jours. Toutes les grandes civilisations attribuèrent à l’océan mondial une importance exagérée ; la terre était toujours entourée par les mers, et souvent elle flottait sur l'eau. L'Océan mondial avait des proportions gigantesques, et les continents constituaient la partie congrue. Le meilleur exemple est fourni par le Déluge biblique qui aurait recouvert la terre entière sous une couche de plusieurs milliers de mètres d'eau. (Voir l’article : « Le Déluge a-t-il été universel ? »)
Les grandes expéditions maritimes allaient renforcer l'opinion que les mers et océans recouvraient la majeure partie du globe. Lorsque le géophysicien allemand, Wegener, élabora en 1912 sa théorie sur la dérive des continents, il prit comme postulat de base que le continent unique ou "la Pangée", était entouré par l'Océan mondial, "le Panthalass". Les méthodes modernes confirmèrent par la suite que plus des deux tiers de la surface de la planète étaient recouverts par les mers et océans. L'opinion générale qui prévalait était que les terres émergées représentaient une faible partie d'un monde constitué surtout d'eau. C'est dans ce contexte de prépondérance de l'élément liquide, que le Coran Sacré est venu ouvrir une brèche, dans les croyances d’alors en révélant un verset qui paraissait pour le moins osé. Voici en effet, ce qu'affirme le Texte Sacré : « Dis : Que pensez-vous, si jamais l'eau dont vous disposez venait à être absorbée par la terre, qui donc vous procurerait de l'eau pure ? » (Coran 67.30). Comment la terre pouvait-elle absorber toutes les eaux qui l’entouraient, sur lesquelles elle flottait et qui ont failli l’engloutir définitivement lors du Déluge universel ? Une gageure qu’il était impossible de concevoir, selon les croyances d’alors.
Pour éviter que le Coran ne soit en contradiction avec la réalité, certains commentateurs bien disposés aux accommodements, ont alors suggéré que le verset en question évoquait l’éventuelle disparition de l’eau douce, qui ne constitue qu’une infime partie des océans, et ainsi le challenge n’aurait pas été impossible. Le verset aurait pu être formulé de la sorte : « Si l'eau douce venait à être absorbée par le sol, qui vous procurerait une autre eau douce ? » Dans ce cas, les réponses auraient été multiples et diversifiées. La pluie par exemple aurait été en mesure de compenser la disparition de l'eau douce, ainsi que les sources et les rivières. De même, plus tard, les générations futures auraient pu rétorquer que le dessalement de l'eau de mer, méthode utilisée massivement actuellement, aurait permis de neutraliser les effets de cette calamité. En envisageant sous cet angle le problème, le Texte Sacré des Musulmans, ne dérogerait pas à la raison et serait en conformité avec la logique.
Pourtant, la version restrictive de l'eau douce doit être éliminée au profit de toutes les eaux de la planète. En effet, le Coran n’évoque pas la disparition de l’eau douce, mais bien de l’eau sous toutes ses formes à savoir celle des océans, des mers, des lacs, des fleuves, des glaciers, ainsi que celle contenue dans l'atmosphère. Si toute cette eau venait à être absorbée par la terre, alors l'interrogation prendrait tout son sens grave. Puisque les mers et océans disparaîtraient, la circulation atmosphérique serait interrompue, il ne pleuvrait plus, les sources tariraient, les rivières se dessècheraient, le dessalement deviendrait impossible et la grave menace prendrait tout son sens.
Ainsi, le Livre Sacré des Musulmans envisage bien l'hypothèse de l'engloutissement de toutes les eaux existantes par la terre. Mais pour concevoir une telle éventualité, il faudrait que réellement la planète soit en mesure de le faire. Ce que démentaient toutes les croyances de l'époque. Le Coran ne pouvait, prendre en effet le risque de lancer un tel défi, sans que cette gageure, soit dans l’ordre des choses. Sans quoi il se décrédibiliserait lui-même alors que ses adversaires n’attendaient qu’une occasion propice, pour donner le la, de la contestation et de la remise en cause de cet enseignement. D’autant qu’aucune occasion véritable ne leur avait été offerte jusqu’à présent et qu’elle ne risquait pas d’apparaître de sitôt, au vu de l’éminence de ce Texte Sacré.
Aujourd'hui, le recours aux méthodes scientifiques permet d'appréhender correctement les données du problème et de déterminer le degré de vraisemblance des déclarations coraniques, pour répondre à cette question qui semblait si déconcertante : La planète est-elle en mesure d’absorber toutes les eaux existantes, sous quelque forme qu’elles soient ? Voici les paramètres : Le globe terrestre a une superficie totale de 510 millions de kilomètres carrés, dont 28 pour cent, soit 145 millions de kilomètres carrés constituent les terres émergées des continents avec une hauteur moyenne de 755 mètres, et 365 millions de kilomètres carrés recouverts par les mers et océans pour une profondeur moyenne de 3 550 mètres. A lui seul, l'Océan Pacifique (179 679 000 km2) occupe une surface plus grande que l'ensemble des continents réunis (145 millions de kilomètres carrés)
Le stock hydrique de la planète a fait l'objet d’estimations précises, qui ne tiennent pas compte des eaux souterraines puisqu’elles sont déjà stockées à l'intérieur de la terre et ne participent pas au processus. Le reste peut être classé en deux catégories :
1. - Les eaux salées contenues dans les océans et les mers, les mers intérieures et les lacs salés représentent un milliard, trois cent dix millions de kilomètres cubes (1 310 000 000 km3).
2. - Les eaux douces comprenant les lacs, les glaciers et calottes polaires, les fleuves et rivières ainsi que l'humidité atmosphérique entrent pour environ trente millions de kilomètres cubes (30 000 000 km3).
Le capital hydrique de la planète serait donc de un milliard trois cent quarante millions de kilomètres cubes (1 340 000 000 km3), toutes catégories confondues. A présent, il s’agit d’évaluer le volume du globe terrestre et de rapprocher les deux chiffres. La terre possède un diamètre équatorial de 12 756 kilomètres (le diamètre polaire n'est que de 12 7 13 kilomètres, en raison de l'aplatissement des pôles), son volume serait donc d’environ mille quatre vingt trois milliards, deux cent vingt millions de kilomètres cubes, (1 083 220 000 000 km3).
Le rapport entre le volume de la terre et l’ensemble des eaux existantes n’est donc que de 1/810ème, ce qui signifie que l'eau présente dans la planète, y compris les mers, les océans, les glaciers, les lacs et le fleuves ne constitue qu’à peine un peu plus de la millième partie du volume du globe terrestre. Du point de vue de la masse, le rapport s'aggrave en raison de la forte densité de la terre (5.52) pour ne former que moins du 1/4000ème du total.
Ainsi, au moment où la croyance populaire voyait dans l'eau l'élément abondant qui risquait de submerger la planète, le Coran est venu promouvoir une conception résolument opposée à ces fausses croyances. La terre ne flottait plus sur l'eau. Elle n'était plus le jouet des éléments déchaînés. Bien au contraire, elle devenait le constituant primordial, et l'eau, un de ses composants, comme n'importe quelle autre matière. Telle est la portée du message coranique destiné à réfuter ce que les hommes ne pouvaient appréhender en leur temps. Il ne convenait pas assurément, qu'ils restent prisonniers de leurs préjugés. Comme il ne convenait pas que le Livre Sacré annonce la résorption de toutes les eaux de la planète, si celle-ci ne pouvait les contenir. C'est un problème de logique. Par cette seule interrogation, le Coran Sacré, pouvait infirmer complètement son contenu, ou au contraire le confirmer totalement. Les résultats ont été à la hauteur des espérances des Musulmans, même si les adversaires de l’Islam, ont été une nouvelle fois déboutés de leurs attentes dérisoires.
LES FORMATIONS NUAGEUSES
Si le soleil, par la chaleur qu'il fournit, joue un rôle de séparateur entre l'eau de mer et la vapeur d'eau en suspension dans l'atmosphère, c'est grâce à la présence de nuages que la pluie tombe sur le sol. Les précipitations constituent la quasi-totalité des réserves d'eau douce de la planète. Que ce soit sous forme d'eau souterraine, de lacs, de fleuves, de neige, ce sont toujours les nuages issus de l’évaporation, qui pourvoient la planète en eau douce, source de vie sur terre.
Les habitants des régions tempérées, soumis plusieurs mois par an, à ce qu'ils appellent le mauvais temps, n’apprécient pas à leur juste valeur, les effets bienfaisants de la pluie qu'ils jugent comme un désagrément entravant leurs loisirs. A l'inverse, ceux des pays secs y voient un signe de fécondité et d'abondance. Les précipitations sont toujours attendues avec espoir et anxiété. Une saison sans pluie, est une année de labeurs en pure perte, entraînant toutes sortes de privations et de vicissitudes pour les gens. L'absence de pluie peut causer non seulement des dommages irréparables aux produits de la terre, mais entraîner aussi, la mort du cheptel. Sans compter qu’elle amenuise dangereusement les réserves d'eau potable destinée à l'usage domestique.
Le Coran Sacré, révélé en Arabie, accorde naturellement une importance particulière à ce problème. Il utilise de très belles métaphores pour mettre en exergue, les propriétés de l’élément liquide dans le cycle vital de l’existence : (Dieu s’adresse au Prophète) : « Ne vois-tu pas la terre éprouvée par la sécheresse, mais dès que Nous y faisons descendre l'eau, la voilà qui palpite aussitôt, se gonfle et fait germer toutes sortes (de couples) de végétaux luxuriants. » (Coran 25.2). Le Paradis aussi est présenté comme un agréable lieu de verdure, de fleurs et de fruits où coulent les eaux limpides et pures.
Les citations relatives aux nuages, à la pluie et à l'eau en général sont très nombreuses dans le Coran Sacré. Aucune autre religion n’accorde un aussi grand intérêt, aux problèmes de la formation et de l’existence de l’élément liquide. Le présent article vise cependant un thème plus restreint ayant trait aux formations nuageuses, et plus spécifiquement, aux nuages porteurs de pluie. Il n'est pas nécessaire d'être un spécialiste averti, pour constater que tous les nuages ne sont pas identiques entre eux. Les uns passent légèrement, éthérés et évanescents, d'autres ont un aspect laiteux ou prennent une forme pesante et massive, les flancs alourdis par l'eau. Il existe des nuages de pluie, des nuages d'orages et ceux qui glissent sans laisser tomber la moindre goutte.
Face à la diversité des formations nuageuses, les météorologues ont essayé à plusieurs reprises d'établir une classification homogène des différents types de nuages en codifiant leurs caractéristiques. C'est finalement le travail de l'Anglais Luke Howard, élaboré en 1803, qui permit de définir quatre types principaux de nuages, utilisés comme références par la suite. Ce sont les Cirrus, les Cumulus, les Stratus et les Nimbus. La classification fut améliorée plus tard par Hilde¬brandson et Abercromby, avant d'être officiellement retenue en 1891 par la Conférence de Météorologie Internationale (Munich). Enfin en 1929, elle fut complétée, lors du congrès de Copenhague.
En définitive, ce sont dix genres de nuages qui ont été inclus dans la nomenclature internationale, différenciés selon leur altitude, leur forme et leurs caractéristiques propres. (Atlas International des Nuages, Organisation Mondiale de la Météorologie-1956). Tous les nuages ne produisent pas de pluie et auquel cas, ils ne sont pas intéressants pour la suite de l’article. Les stratus peuvent donner naissance à une pluie fine et froide, la bruine, mais seuls, réellement trois types de nuages sont en mesure de provoquer des pluies abondantes. Ce sont l'Altostratus, le Nimbostratus et le Cumulo-nimbus. Ces derniers ont la particularité de constituer des amoncellements considérables de nuages lourds, denses et puissants à grand développement vertical, en forme de montagne ou d'énormes tours. Leur région supérieure présente presque toujours, au moins une partie aplatie, parfois lisse, de structure fibreuse ou striée composée de glace. Elle s'étale souvent en enclume et produit de vastes panaches. (La Météorologie, par André Viaut)
Les Cumulo-nimbus possèdent une base déchiquetée. Ils produisent des orages avec averses de pluie, de neige ou de grêle, accompagnés de rafales de vent et d'éclairs. Ils naissent quand il existe une zone d'instabilité accompagnée d'humidité dans la troposphère, provoquant des courants ascendants violents, pouvant atteindre cent kilomètres à l'heure. La partie supérieure des nuages dont l'épaisseur peut dépasser dix mille mètres, est normalement recouverte de particules de glace.
Ce sont les nuages de ce type qui se développent généralement en hiver au dessus du Maghreb, lorsque l'air froid en provenance de l'Europe rencontre celui des eaux plus chaudes de la Méditerranée, occasionnant les abondantes pluies d'hiver. Cette catégorie de nuages, la plus intéressante pour ses effets, est mentionnée par le Coran qui donne les précisions suivantes : « Ne vois-tu pas que Dieu dirige les nuages, puis qu'Il les assemble, en fait des amoncellements, tu vois alors la pluie sourdre de leur profondeur (de leur sein). Il fait descendre du ciel, la grêle à partir de montagnes (de glace contenue dans les énormes nuages). Il atteint qui Il veut et en préserve qui Il veut. Peu s'en faut que l'éclair qui les accompagne, ne ravisse la vue. » (Coran 24. 43)
Il existe une parfaite corrélation entre les données scientifiques et le Coran. Ce dernier insiste sur le volume et l'étendue des formations que les météorologistes assimilent à des montagnes. Le terme de « montagnes » se trouve d'ailleurs mentionné en toutes lettres dans le Livre Sacré, pour décrire l'énorme développement des masses nuageuses. Autre similitude quant à la variété des phénomènes produits par les formations nuageuses; dans les deux cas, il se produit des orages, des précipitations de pluie, de grêle et le déclenchement d'éclairs aveuglants résultant de la différence de potentiel entre le sommet et la base des nuages, ou encore entre deux nuages ou enfin entre un nuage et le sol. Cependant, l'analogie devient plus édifiante relativement au rôle de la glace dans ces formations.
Le Coran précise que la grêle s'abat à partir de montagnes (de masses nuageuses ressemblant à des montagnes) de grêle ou de glace. Cela implique évidemment que ces nuages renferment la glace dont est issue la grêle. Un tel détail est important, car il correspond à la réalité observée. Si l’épaisseur des Cumulo-nimbus peut avoir plusieurs kilomètres, la base a une température relativement élevée par rapport à l'air environnant. Aussi, la partie supérieure est non seulement considérablement plus froide, mais en outre, elle est souvent constituée de particules de glace, qui se forment dans les nuages. Pour prouver ce phénomène, il fallait recourir à des observations et à des prélèvements à plusieurs milliers de mètres d'altitude. Chose impossible à réaliser par les hommes du temps du Prophète. Malgré tout, le Livre Sacré décrit le phénomène conformément à la réalité. « Il fait descendre du ciel, la grêle, à partir de montagnes (ou d'amoncellements de glace).. » Qui aurait pu imaginer des accumulations de glace et de neige, au-dessus des nuages, alors qu’ils sont synonymes de légèreté et d’évanescence ?
Les scientifiques ont certes tardé à sonder l'atmosphère. Ils n'ont pu survoler les formations de Cumulo-nimbus avant le vingtième siècle, mais lorsqu'ils ont été en mesure de procéder à des observations, c'est pour découvrir le bien-fondé des déclarations coraniques. Le doute n'était plus permis, les nuages étaient bien couverts de glace et de neige. Ainsi, au cours de plus de 300 vols d'étude, Stickeley, aux Etats-Unis, a pu constater que 97 pour cent des pluies se produisaient quand la surface supérieure des nuages était glacée. Ce qui confirme une fois de plus l’authenticité des Révélations coraniques dans un domaine ignoré jusque-là. (« Encyclopédie scientifique de l’univers. La Terre ; les eaux ; l’atmosphère. Bureau des Longitudes »).
LES VENTS QUI FECONDENT
Le Coran dit : « Nous envoyons les vents qui fécondent (les nuages) et Nous faisons descendre du ciel, l'eau avec laquelle Nous vous abreuvons... » (Coran 15.22).
Les anciens connaissaient les propriétés du vent qui déchaîne les tempêtes, chasse ou amène les nuages, soulève la poussière ou provoque simplement un déplacement d'air. Mais personne ne pouvait imaginer qu'il possède un pouvoir de fécondation. Par contre les scientifiques modernes ont pu déceler dans cette description, une allusion au phénomène de pollinisation dans lequel le pollen, élément mâle, est transporté par le vent jusqu'aux stigmates situés dans le pistil, pour assurer la fécondation. Ce qui est effectivement le cas, mais pas seulement, ainsi qu’il sera démontré ci-dessous.
La pollinisation par le vent ou anémophilie joue effectivement un grand rôle dans la nature. Elle constitue une autre forme de pollinisation qui est assurée par les insectes, et qui est connue sous le nom d'entomophilie. En dépit de leur importance, ni l'une ni l'autre des deux formes de fécondation ne semblent correspondre à l'optique de cette citation coranique. Pas plus la version d'Edouard Montet qui estime dans ses notes que « les vents fécondent la terre à travers les nuages de pluie qu'ils transportent et qui arrosent le sol ». Ces points de vue sont d'ailleurs contradictoires entre eux. Pour les uns, le vent féconde les plantes, pour les autres, il féconde la terre, à travers les nuages. Alors qu’en réalité, dans la citation coranique, il féconde les nuages, qui à leur tour vont fertiliser le sol.
Une analyse du passage en question permet cependant de tirer des conclusions qui s'accordent mieux avec la réalité. La conjonction "fa" qui lie les deux parties de la phrase exprime la continuité de l'action. Le vent féconde les nuages (sous entendus) afin de faire descendre l'eau du ciel. Il est relativement aisé de constater que le Livre Sacré associe presque systématiquement le travail du vent au développement des nuages dans les phénomènes atmosphériques. Les extraits suivants sont parlants : La sourate 7 57, évoque les vents qui portent les lourds nuages, la sourate 30.48, traite des vents qui élèvent les nuages (convection), la sourate 35.9, des vents qui élèvent et conduisent les nuages (circulation atmosphérique) etc. Le vent possède des fonctions multiples et diversifiées. L'une d'elles consiste précisément à féconder les nuages. Cette explication ne doit rien à l'imagination. Elle rend parfaitement le sens du message dans son originalité. Elle correspond aussi à l’expression sous-entendue dans le texte. Dans cette optique, la formulation du verset devrait avoir le sens suivant : « Nous envoyons les vents qui fécondent (les nuages) et Nous faisons descendre du ciel, l'eau avec laquelle Nous vous abreuvons... » La phrase acquiert une cohésion et une logique en adéquation avec la réalité physique. La fécondation des nuages est du reste un phénomène courant dans la nature, bien que ses mécanismes n'aient été démontrés qu'au courant de ce siècle.
Brièvement, le processus se décline ainsi : l'ascendance des masses d'air saturées d'humidité a pour but d'amener la condensation de la vapeur d'eau et la formation de nuages porteurs de pluie. Pour être efficace, la condensation de la vapeur d'eau nécessite la présence de noyaux de condensation, constitués de cendres de combustion, de particules de sel arrachées à la mer, de résidus provenant des éruptions volcaniques et encore d'organismes d'origine végétale tels que pollen, spores, etc. Lorsque les conditions voulues sont réunies, la vapeur se condensera autour de ces noyaux en donnant de minuscules gouttelettes. A leur tour, et sous l'influence de différents facteurs, dont les turbulences provoquées par le vent, les gouttelettes vont fusionner entre elles (il faut environ 100 000 à 1 000 000 de gouttelettes pour former une seule goutte d’eau) et donner naissance à de véritables gouttes d’eau. Leur poids sera alors assez lourd pour vaincre la force des courants ascendants et la pluie arrive jusqu'au sol.
A travers cette courte description, l'importance capitale du vent qui manifeste son action à tous les stades, apparait comme fondamentale. C'est le vent qui arrache et transporte parfois sur des distances considérables, les noyaux de condensation qui sont destinés à ensemencer et à féconder les nuages. C'est le vent qui est la cause de l'ascendance des masses d'air humides, entraînant leur condensation par refroidissement. C'est encore le vent qui provoque les turbulences à l'intérieur des nuages, mettant les gouttelettes en contact entre elles pour fusionner et former des gouttes plus importantes. C'est le vent enfin qui reste le véhicule universel de la circulation atmosphérique dans la planète et qui déplace les formations nuageuses.
L'absence de vent est impensable dans la nature, car elle signifierait tout simplement l'absence de vie. De même, les formations nuageuses privées de vent ne sauraient exister, et avec elles, tout ce qui vit sur terre. Son action est vue par le Coran comme une Grâce et une Miséricorde de Dieu. « Le vent conduit les nuages vers les terres desséchées et les féconde pour faire descendre la pluie. » (Coran 7.57). Voilà pourquoi la référence à son pouvoir fécondateur doit être rattachée aux formations nuageuses et non au règne végétal ou à la surface du sol
Les spécialistes qui étudient l'interdépendance des phénomènes ont précisément reconnu le rôle irremplaçable du vent dans la formation de la pluie. En imitant ces mécanismes, ils en sont arrivés à reproduire la pluie artificielle ou l'ensemencement mécanique qui consiste justement à féconder les nuages stériles. Ce procédé vise à répandre au dessus des formations nuageuses présentant des caractéristiques requises, de la neige carbonique ou des cristaux d'iodure d'argent afin d'amener la vapeur d'eau à se condenser autour des noyaux, entraînant de proche en proche les conditions propices au déclenchement des précipitations. L'avion a parfois suppléé le vent pour le transport des noyaux, mais les experts n'ont pu substituer totalement tout le processus, notamment dans le domaine de la convection thermique, des turbulences et d'autres phénomènes qui sont restés hors de leur portée. Les résultats des expériences ont pâti de ces insuffisances. L'augmentation des précipitations chiffrée à quelques pour cent, ne justifie pas, du moins en l'état actuel des choses, la généralisation d'une méthode qui s'est avérée, encore, aléatoire et problématique.
Cependant, cette démarche, outre le fait d'être perfectible, a l'avantage de témoigner de l'existence et de la réalité de mécanismes complexes révélés par le Coran. Les explications contradictoires et irrationnelles, qui ont été parfois avancées par les orientalistes, loin de nuire au Texte Sacré, n'ont fait au contraire que renforcer l'opinion, que ce Livre renferme des vérités que l'humanité aura mis longtemps à découvrir, et qui confirment son origine divine exclusive.
L’ASCENDANCE DES NUAGES
Pourquoi le Coran évoque-t-il à plusieurs reprises le phénomène de l'ascendance des nuages ? Quel intérêt de décrire un tel processus, alors que jusqu’au vingtième siècle, les météorologues n’y avaient vu rien d’autre qu’un développement issus de mécanismes physiques, sans importance particulière ? Ce phénomène est reproduit dans les versets correspondants et fournit des précisions sur la signification souvent erronée donnée parles orientalistes. Le Coran dit ceci : « C’est Dieu qui envoie les vents qui élèvent les nuages. Il les étend dans le ciel selon Sa Volonté, Il en fait des masses nuageuses, puis tu vois l'ondée sourdre de leurs seins… ». (Coran. 30.48)
Egalement : « C'est Dieu qui envoie les vents qui élèvent les nuages. Nous les dirigeons vers un pays mort de sécheresse. Ainsi Nous faisons revivre la terre après sa mort. » (Coran. 35.9)
Les orientalistes n’ont jamais été au même diapason pour décrire le phénomène et se contredisent allégrement. Ainsi, l'expression coranique « les vents qui élèvent les nuages », devient chez certains : « les vents qui agitent les nuages. » Pour d’autres, « les vents qui sillonnent les nuages » ou encore « Il (Dieu) fait naître les nuages. » Ces versions qui divergent entre elles de par la volonté (ou l’ignorance) de leurs auteurs ne contribuent pas à clarifier la situation et ont une incidence fâcheuse sur les traductions du Texte Sacré, en dénaturant son contenu.
Le terme arabe « Younchi » signifie dans ce contexte « élever » et non « faire naître ». La conjonction « oua » (et) qui marque la simultanéité, sous-entend que les éclairs se produisent alors que s'élèvent (et se développent) les formations nuageuses, et non pendant leur naissance. La différence est importante. La première version correspond à l'esprit du Coran et à la réalité des phénomènes météorologiques, la seconde est équivoque et doit être écartée.
La synthèse des versets coraniques permettra de reconstituer la position du Texte Sacré concernant le phénomène de l’élévation des formations nuageuses qui est mentionné, à trois reprises différentes. Cette ascendance est suivie par l'accroissement des nuages qui augmentent de volume, tout en s’élevant dans le ciel. Il existe une simultanéité entre l'ascendance des nuages et le développement des formations nuageuses qui sont liées à ces mécanismes physiques. Ce qui correspond exactement à la réalité.
Selon les météorologues, c’est l'évaporation de l'eau au niveau de la planète (océans et terres continentales) qui fournit à l'atmosphère, l'humidité nécessaire à la formation des nuages porteurs de pluie. Pour enclencher le cycle des précipitations pluvieuses, la vapeur d'eau doit absolument se condenser. Le processus se déclenche lorsqu'il y a saturation de l'air, laquelle varie en fonction de la température du milieu ambiant. Elle passe de 5 grammes d'eau, par mètre cube d'air, lorsque la température est de zéro degré centigrade, à 30 grammes, pour une température de 30 degrés centigrades. L'air chaud peut ainsi contenir beaucoup plus d'humidité que l'air froid. Ce que n’importe qui peut constater dans les pays tropicaux où l'atmosphère est chaude et moite, alors que dans les pays nordiques, elle est froide et sèche.
Toutefois, pour se condenser, les masses d'air doivent subir un changement important qui a pour conséquence d'augmenter leur humidité relative, ou degré hygrométrique. Quand ce degré atteint cent pour cent, l'air est saturé et la condensation commence à se produire. (Ce sujet est traité plus complètement dans l’article, intitulé : « Les vents qui fécondent »). Voici comment s’enclenchent ces mécanismes : La condensation ne peut intervenir que par le refroidissement des masses d'air nuageuses, chargées d'humidité. Celles-ci doivent s'élever dans le ciel, entraînées par des courants ascendants vers la troposphère, qui est la zone de turbulences et le siège de phénomènes météorologiques intenses.
Au fur et à mesure de leur ascendance, les masses d'air vont se refroidir, car la température décroît à ce niveau de 4 à 10 degrés centigrades par kilomètre. Ce faisant, l'humidité relative de l'air augmente, comme expliqué plus haut, et atteint son point de saturation. La vapeur d'eau se condense alors, et de minuscules gouttelettes d’eau vont se former, donnant leur apparence laiteuse aux nuages. Mais, il ne pleut pas encore, parce que les courants ascendants maintiennent en suspension les fines gouttelettes et s'opposent à leur chute. Pour vaincre cet obstacle, plusieurs milliers de gouttelettes vont fusionner (phénomène de coalescence) pour former une goutte de pluie assez lourde pour être précipitée vers le sol. L'ascendance est donc une étape indispensable, non seulement dans la saturation de l'atmosphère, la condensation de la vapeur d'eau, la formation des nuages et leur accroissement dans le ciel, mais aussi dans l'élaboration des mécanismes qui provoquent les précipitations pluvieuses.
Voici comment le Professeur G. Viers, de l'Université de Toulouse spécialiste en climatologie décrit le phénomène « La cause fondamentale du refroidissement qui mène à la saturation et à la condensation (ainsi qu’à la formation de nuages), c'est l'ascendance accompagnée de l'évolution thermique adiabatique (sans échange de chaleur avec l'extérieur). » C’est exactement le processus décrit par le Coran Sacré. L’auteur affirme que pour passer de la condensation à la précipitation, il faut qu'il y ait ascendance de l'air. « C'est une notion capitale en la matière, trop souvent négligée. Or de tous les processus amenant la condensation, seule l'ascendance peut engendrer la pluie ou la neige. »
Cette réalité longtemps méconnue par les chercheurs est partagée désormais par tous les spécialistes, qui touchent de près ou de loin à la météorologie et à la climatologie. Par ailleurs, il existe plusieurs types d'ascendances et de convections qu’il n’est pas nécessaire de détailler en raison de leurs fonctions analogues. L'intérêt est de souligner le rôle irremplaçable que tient l'ascendance dans le développement des nuages, la condensation de la vapeur d'eau et la formation de la pluie et qui ont été mis en valeur par le Coran Sacré, alors qu’aucune source au monde, même celle émanant de spécialistes en la matière n’y faisait mention !
Bien que ce phénomène a été décrit et explicité plusieurs fois dans le Coran, les orientalistes, n’ont su l’interpréter correctement, au point de le dénaturer. Mais, qui pourrait leur en faire grief, puisque les spécialistes eux-mêmes ont dû attendre le 20ème siècle pour en comprendre les mécanismes ? Jamais aucune source avant le Coran n'a établi de parallèle entre l'ascendance des nuages et le déclenchement des précipitations. C'est pourtant une relation de cause à effet indéniable, encore que l'évidence était loin d'être perçue comme telle, pour s'imposer à l'esprit. Surtout au septième siècle de l’ère chrétienne, quand le Coran Sacré a été révélé pour promouvoir la raison et la vérité, alors que les populations occidentales vivaient plus sous l’influence de Satan, de ses méfaits et des chasses aux sorcières !
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